D'après un texte de H. Coeuillet
"Le regard de l’autre, c’est le regard de l’animal dans la souffrance imposée par l’homme. En 1976, notre code rural en son article L-214, reconnait certains animaux doués de sensibilité moyennant quoi il ne faut pas attenter à leur intégrité par des traitements qui ne seraient pas justifiés par la sauvegarde de notre existence. ? Simple discours philosophique d’une vérité qui dépasse le bon sens ?
Allez voir les réactions quasi violentes des laboratoires pharmaceutiques et de la FNSEA soutenue par le ministère de l’agriculture pour ce qui concerne l’expérimentation médicale et les conditions d’élevage en batterie et d’abattage pour comprendre.
Au moyen-Age, les animaux avaient un statut égal à celui des humains, il suffit de lire les minutes des tribunaux pour constater qu’ils étaient traduits à notre égal devant nos tribunaux en cas de délit. Juste retour des choses.
Le regard de l’autre, c’est le regard de l’assassin en puissance qui s’exerce sur l’animal parce qu’on lui a religieusement dit qu’il pouvait trouver sa dignité dans l’extase intérieure le privant de toute conscience raisonnée.
A choisir, je préfère encore le cirque romain à la corrida. La corrida est une supercherie théâtralisée que la chevalerie mépriserait. Il n’y a aucune noblesse dans un combat où l’un des adversaires est privé, bien avant, de ses capacités physiques naturelles, avant et pendant, de ses capacités mentales par une préparation fondée sur la torture.
C’est la pleine et libre conscience réciproque qui fait la noblesse du combat. Alors, encore une fois, le regard, jaloux et jouisseur, du touriste. Celui de l’observation irresponsable. Disparition du sujet au profit de l’objet. Dans la corrida, l’habit de lumière ne fait que cacher des petites mains serviles sans dignité... Dans l’antiquité, le taureau était le symbole de la beauté, il est devenu l’alibi de la monstruosité."
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