"La montagne pour moi, ça commence à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer.", disait-il. Et il riait de mon habitude de dire très souvent "à la montagne".
Hier j'ai marché au dessus de chez moi, sept heures d'affilée, sous un soleil de plomb, au milieu des montagnes à vaches.
J'espère qu'il a été rassuré, l'homme des forêts de plaine.
J'étais partie sans but précis, avec juste comme choix assumé de ne pas chercher cette fois à "faire" un sommet.
Je me suis engagée sur la "route Napoléon" ou "route des crêtes", l'ancienne voie romaine. Aïe, j'avais complètement zappé que nous sommes en cette période au plus haut de la fréquentation par les pèlerins de Saint-Jacques. Incroyable! Un long chapelet de personnes de toutes nationalités. Presque autant de gens que pour l'ascension du Mont Blanc à la belle saison! Si, si, je vous assure! Fort sympathiques tous ces visages souriants malgré la fatigue et ces "Buen camino" qui fusent de partout. Mais quand on marche en souhaitant plus que tout être seule avec quelqu'un parti depuis plusieurs années pour le monde des invisibles, ça ne peut qu'être désagréable. Je me suis donc éloignée du bitume et dirigée tout comme ces pèlerins vers le col de Bentarte (dernière étape avant la descente bien méritée vers Roncevaux), mais de ci-de là par le chemin des écoliers ou plutot par les estives. Moyennant quoi, à partir d'Orisson, j'ai retrouvé ma chère solitude.
J'ai rapporté quelques photos. On n'y trouve pas d'oiseaux. Et pourtant, j'en ai vu des Vautours fauves et des Milans royaux aux splendides loopings effectués à 20 mètres de vous et qui s'éloignent dès que vous sortez l'appareil (grrrr!)! Je me suis également régalée du passage de deux groupes de cigognes noires et de cigognes blanches en migration (une quinzaine d'individus en tout) ainsi que d'un long ballet effectué par un Vautour fauve de concert avec un Percnoptère et sur fond de ciel tout bleu. Et un pincement au coeur, j'ai assisté au départ de groupes d'Hirondelles de cheminée et de fenêtre.
Au retour, presque arrivée à la maison, j'ai croisé un jeune pèlerin qui partait bien tard (heureusement il portait une tente) et qui m'a posé des questions sur les rapaces et tous ces grands oiseaux qu'il voyait dans le ciel. Je les ai reçues comme un cadeau.
Le départ. J'habite à droite, à l'arrière et contre l'opidum, tout au fond de la vallée.
Trois cochons au milieu des fougères.
Quand les brebis cherchent désespérement l'ombre sous des auvents de fortune dans la pierre, ou à l'arrière d'une voiture de berger à l'arrêt ou entassées contre le mur d'une bergerie, c'est qu'il faudrait peut-être penser à reboiser au lieu d'incendier, nooooooon?
Maman et bébé Pottok.
De la viande sur pied, des millions de fois hélas.
Saletés de postes de chasse à la palombe, on vous aura un jour, on vous aura!
Tout au bout à droite, la tour d'Urkulu. Celle là, promis juré, ce sera pour l'année prochaine.
Sur le sentier qui mène à Bentarte, un bois de jeunes hêtres chargés de faînes.
Hop hop hop! Chemin du retour, on redescend dans la vallée.
Les brebis Manex à tête noire (ici en tenue d'été). Une race en danger au nom de la sacro-sainte productivité.
Papa, maman, le frêne que vous aimiez tant du côté d'Orisson a été abattu et jamais remplacé. Là encore, hélas. Mais autour, il lui reste des frères.