Une contribution de Daniel Labeyrie
Bon Dieu, Jacques, te voilà déjà poussière d'étoile mais l'on entend ici-bas et là-haut les verres de champagne trinquer en cliquetis de cristal.
On trinque, on chante, on donne des coups de pied au chagrin.
Les chaises valsent, place à la joie, au remue-ménage. Areski aux percussions débride ses doigts, la Brigitte nous la joue provoc avec trois larmes sur chaque joue et toi, le fou, tu ris sur ton tapis d'étoiles.
Pas de grandes orgues pour toi, du rock qui déménage, de la tendresse à donner par brassées, une énergie folle qui swingue façon Ellington, façon Trénet que tu chantais, petit garçon, avec ton père et ta grand-mère sur le chemin de l'école.
T'es toujours resté un gosse, s'émerveillant de tout, de trois fois rien ne serait-ce que d'un vol de moucherons au-dessus de ta tête.
Il ne fut jamais question de te laisser embrigader : funambule baladin tu baladais ta tendresse rugueuse de ville en ville, de scène en scène, dans des concerts qui n'en finissaient pas.
Tu mouillais la chemise pour de nobles causes, pour les sans-toit, les sans rien, les invisibles.
Comme un animal sauvage, tu arpentais les scènes, générosité en bandoulière sans le moindre souci de carrière : toujours place à l'inattendu.
Poète rock allumé, tu es tombé du ciel en arlequin, ta Mona Lisa Klakson de cuir vêtue tenait la route au gré de tournées hallucinantes, c'était la fête sauvage !
Allez, Jacques... Champagne pour tout le monde !!!
Daniel LABEYRIE