"Pourquoi as-tu choisi pour randonner le jour le plus pluvieux d'une année pluvieuse?" m'a-t- on demandé. Réponse : Je n'ai pas choisi. Cela fait la quatrième année que je serais totalement incapable de rester chez moi ce jour là qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige.
C'était hier, mercredi 11 avril. Il faut dire que la journée avait mal commencé. Ma fille m'avait parlé d'une déviation qui devait m'obliger à ne pas rejoindre Ostabat directement. Donc, dans ma voiture sans chauffage ( ça encore---), mais sans ventilation (ça, c'est plus ennuyeux pour voir la route), je me suis lancée sur ladite déviation et suis arrivée au village désiré avec une heure et quart de retard sur ce que j'avais prévu. Oups! Grosse terreur au col d'Iparlatze, que je pratique habituellement à pied et par temps "correct", je ne voyais pas à trois mètres. Ne dramatisons pas, j'arrive à Ostabat, je me précipite au bureau de BLE, une association de promotion de l'agriculture biologique, je demande s'il n'existe vraiment pas une solution pour éviter le même périple au retour. "Mais---euh---, madame, la déviation, c'est pour les véhicules à partir de 3 tonnes 5". Là, j'imprime dans ma tête" Me rappeler de remonter les bretelles à ma fille ce soir".
Et me voilà partie, avec la vague, très vague idée de passer par les bois d'Ostabat pour rejoindre la chapelle Saint-Nicolas d'Harambeltz. Aucune idée de l'itinéraire,même pas regardé une carte ou un éventuel balisage avant de partir, je m'engage le nez au vent ou plutôt le nez sous la pluie. Je vais dans un sens, dans un autre, je rencontre une maman pottok et son poulain qui semblent m'aimer beaucoup ou surtout aimer ma pomme et mon sandwich au pâté végétal bios.
Aïe! Humide, le sentier!
La pluie redouble de force. Il est de plus en plus difficile de prendre des photos. Mais quand-même, voici une jolie surprise. Au bord de la route qui conduit du village aux bois, six jeunes arbres fruitiers plantés par la délégation Pyrénées Atlantiques des Amis du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Plusieurs sont de variétés basques. Quelle belle, très belle idée!
En traversant le bois, je m'enfonce dans la boue, juste le temps de prendre quelques photos mais pas celle de la chapelle d'Harambeltz, l'appareil photo ne survivrait pas à ces hallebardes qui nous tombent du ciel.
Retour à la maison. Le ruisseau déborde. Altxor, le pottok mange le foin à l'abri , sa vieille maman est de l'autre côté du ruisseau et ne peut pas traverser. Lui porter du foin, trouver un système pour le mettre au sec. Quadrature du cercle.
Allez, se changer, se sécher. Oublier toutes les autres mauvaises, très mauvaises surprises du retour.
Juste réfléchir encore et encore à ce qui me pousse depuis quelque années à gravir quelques centaines de mètres de dénivelé deux fois dans l'année.
Et je vous rassure, aujourd'hui, jeudi 12 avril, il pleut---