Une contribution de Daniel Labeyrie
Ayez pitié de moi la dame
Au manteau de velours noir
Qui sans cesse creuse la terre
Fouaille de l'aube jusqu'au soir
J'en connais armés de carabines
De pièges de la dernière guerre
Qui n'ont de cesse de m'anéantir
De m'envoyer de vie à trépas
Cessez de jouer à l'assassin
Laissez-moi jouer dans mes galeries
Festoyer d'un plat de vers de terre
Et d'un dessert de larves visqueuses
S'il le faut je ferai appel à mes amis
Le vieux sanglier, le blaireau albinos
Le rat noir et la couleuvre belliqueuse
Qui vous tiendront à distance respectable
Ayez pitié de la taupe aux petits yeux
Laissez-la vivre sa vie de recluse
Dans les entrailles de la bonne terre
A l'abri des porteurs de pièges et de pétoires
commenter cet article …