Annie Leclerc
Annie Leclerc, à l'âge de 16 ans, ce fut ma fulgurance féministe et philosophique.
Ses textes sont ancrés en moi, dans la moindre de mes cellules.
Je ne lui ai jamais parlé, je ne lui ai jamais écrit.
Mais c'était mon amie, c'était l'une de mes si rares lumières.
L'écoloféminisme, il était admis de toutes parts que c'était Françoise d'Eaubonne, à qui l'on doit le mot "phallocrate", et ce n'est pas rien.
Et je l'aimais, Françoise, et je l'aime! Et j'ai salué son départ en l'an 2005.
Mais Annie Leclerc, c'était, que dis-je - c'est la JUBILATION qui pousse aux combats justes et non-violents, la jouissance de vivre, le chant de la Vie du côté des femmes, du côté de la
sereine densité du vivre, du côté où pas une seule cellule de prison n'est supportable et acceptable, où pouvoir et puissance sont des mots-coquilles vides.
Mais voilà--- cette amie indispensable, je n'ai pas su qu'elle passait sur l'autre rive en Octobre 2006. Je viens seulement de l'apprendre. Merci internet.
Je n'ai pas vu sa lumière s'éteindre. Tout simplement, sans doute, parce que jamais elle ne s'éteindra.
Ce soir, je suis trop bouleversée pour vous parler d'elle.
Je fais confiance à Wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Annie_Leclerc
Qu'il vous ouvre les portes de son monde, un monde où la mesquinerie n'a pas droit de cité, un monde où l'on respire.
Ouvrez grand vos poumons.