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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 10:11

Chaque semaine, Gérard Charollois, Président de la "Convention Vie et Nature pour une Ecologie Radicale",
publie un texte de réflexion sur le site de l'association et le diffuse sur le net parmi ses contacts.
Le lien pour le site de la Convention  se trouve depuis le début dans les liens amis de mon blog.
Pour ceux et celles qui n'auraient pas eu le temps ou la curiosité d'y aller faire un tour, je publie la livraison de ce jour. Ce sera la dernière fois. Si vous accrochez, ce sera à vous d'aller visiter le site en question de manière régulière.
J'attire votre attention sur le fait que contrairement à ce que certains voudront nous faire croire dans les mois qui viennent , l'expression "écologie radicale" ne signifie nullement éco-terrorisme.  Des livres comme ceux de Jean-Christophe Rufin, d'une malhonnêteté intellectuelle stupéfiante, ont déjà préparé le terrain pour que s'épanouisse l'amalgame. A l'heure où ce phénomène d'éco-terorisme  arrive en France et risque de donner de bien belles occasions  à ceux qui ne demandent qu'à jeter le bébé écologie avec l'eau du bain, il n'est certainement pas superflu de préciser la différence.
L'éco-terrorisme, comme tous les terrorismes ( c'est mon opinion et je l'assume) ne fait que jouer le jeu du système qu'il prétend combattre.
Lisez Gérard Charollois. La précision, la finesse, l'intelligence des textes vous convaincront que l'on est là à des milliards d'année lumières du culte mortifère de la terreur.

www.ecologie-radicale.org

« La voix de la Résistance ».

Lettre de Gérard CONDORCET.           Le dimanche 2 septembre 2007

 

            La crédulité :  maladie de la démocratie.

 

          La démocratie honnête, la marche vers l’hominisation, le progrès des mœurs et des manières impliquant l’harmonie du couple formé par la raison et la sensibilité, vacillent et leur triomphe sur l’obscurantisme, la férocité, la régression n’est nullement acquis.

De tous temps, sous tous les cieux de toutes les civilisations, le culte d’un chef, quelles que soient ses vertus ou ses tares, est le signe d’une défaite de la raison et de la sensibilité et le révélateur d’une bouffée d’infantilisme annonciateur d’une pathologie de la société.

      les « grands hommes » ne servent de cause qu’aux petits esprits qui s’illusionnent en déclarant vivre successivement « sous » POMPIDOU, GISCARD, CHIRAC, SARKOZY ou autres, alors qu’ils vivent sous le joug d’un unique maître : l’Argent.
TotalJoke.JPG

 

La France, laboratoire expérimental politique, connaît une telle bouffée régressive en se donnant un chef qui n’est ni meilleur ni pire que les autres mais qui de jour en jour se révèle, comme nous l’indiquions par anticipation, en catalyseur de cet infantilisme.

       Le Président que les médias dépeignent omniprésent, omniscient, omnipotent, console les veuves de marins morts dans le sombre océan, les pères d’enfants violés, dispense aux salariés des messages frappés du sceau de Jean JAURES tout en servant les intérêts des grandes fortunes ploutocratiques, rassurent les gens moralement très  âgés en pourfendant le crime et la délinquance magnifiquement instrumentalisés, encourage les tueurs d’oiseaux d’eau tout en convoquant les écologistes ravis et crédules à un GRENELLE de l’environnement, dénigre mai 68 et sa permissivité mais vit en famille recomposée, plaide pour l’identité nationale mais se réfugie dans le cercle cosmopolite des gens d’affaires et de l’argent apatride, prétend moderniser l’Etat mais détruit soigneusement toute opposition à son pouvoir personnel, parle au peuple mais en fait flatte les instincts et les émotions et manipule avec une remarquable maîtrise les moyens de communications et la technique publicitaire élevant cet art à un haut degré encore jamais atteint,

Proclame incarner le changement et la rupture en faisant réélire le parti politique qui domina durant  35 des 50 dernières années la vie politique française,

 fait des cadeaux dispendieux à une infime petite minorité de privilégiés mais fascine les pauvres gens par un activisme forçant l’admiration des observateurs non hypnotisés et suffisamment lucides pour suivre en spectateur l’anesthésie du pays.

 

Pour cet observateur impartial, pour ce spectateur qui tente de se donner le recul de l’historien, le « super-Président », pris en tant qu’individu, ne suscite ni sympathie, ni antipathie. Il fait prodigieusement bien son métier de politique et représente plus un symptôme qu’un syndrome.

    Ce qui inquiète notre « persan » est le degré d’abaissement de l’esprit civique, du sens critique des citoyens de ce pays qui confondent totalement la forme excellente et le fond vite escamoté.

Décidément, les peuples  oublient vite les cruelles leçons de l’Histoire.

La politique est ce domaine dans lequel les qualités de pure forme ne bonifient pas le fond de l’idéologie.

 Le talent de l’acteur dissimule parfois la nocivité des auteurs  qu’il sert trop bien, sans les corriger.

Ici et maintenant, les auteurs du scénario, c’est-à-dire l’idéologie, s’appellent le Marché, les entreprises privées mues par la seule quête frénétique du profit, la spéculation, la finance, bref tout ce qui détruit la Nature et compromet la viabilité de la planète.

L’hyper-président, parfaitement respectable en tant qu’individu, n’est ni un problème, ni une solution mais un révélateur du grave malaise de la démocratie, malaise qui affecte d’ailleurs d’autres pays, eux aussi entrés en phase régressive et infantile.

 

 La peur, si souvent mauvais guide, transforme les hommes en enfants qui recherchent auprès d’un « père de la Nation », ou d’un capitaine super-man une assurance à leurs angoisses.

S’en prendre au « père de la nation » ou au « capitaine énergique » constitue une lourde erreur.

Il n’est pas la cause mais l’effet  d’une société malade.

 

Les contemporains ne voient, pour les aduler ou les dénigrer, que les acteurs, le jeu scénique, l’écume médiatique, l’agitation étourdissante, en ignorant les auteurs de la mauvaise pièce qui finit mal.

 

Chaque strate sociale, voire chaque individu espèrent naïvement que le brillant acteur fera droit à ses petits intérêts et à ses idées spécifiques.

Illusion touchante : l’acteur joue la pièce que d’autres ont écrite et en conséquence, les ploutocrates paieront moins d’impôts, les services publics seront affaiblis, les salariés seront plus flexibles et les promoteurs, aménageurs, entrepreneurs seront comblés sans avoir à se préoccuper de considérations sociales et écologiques puisque dans les coulisses l’autel est dressé pour la célébration du culte de l’Argent.

 

Qu’espérer du GRENELLE de l’environnement ?

Sans être grand clerc et sans grand risque d’erreur, nous pouvons écrire aujourd’hui :

 ni mesures contre la chasse principale cause de diminution de la faune en ce pays, ni limitations des pesticides, ni interdiction des OGM, ni frein à l’urbanisation et à la dégradation des sites, mais, fort probablement, des cadeaux fiscaux aux entreprises au nom d’un habitat écologique, une incitation à l’activité économique et au Marché sous une petite couche de peinture vaguement verte.

 

La crédulité demeure une faiblesse des sociétés contemporaines dont pourront sourire les hommes de demain, les hommes libérés des peurs et des obscurantismes, des ignorances et des manipulations, des hommes dont nous attendons l’avènement par mutation radicale.

En Occident, l’argent pourrit tout et s’érige en système incontournable. Ailleurs, des religieux médiévaux abrutissent des foules immenses réduites à la misère et au fanatisme par des histoires à dormir debout. Ailleurs encore, des colonels et Présidents d’opérettes pillent et assassinent leurs peuples.

La crédulité est décidément une pandémie bien funeste, rétive à la seule thérapeutique connue tenant aux progrès des connaissances et au dévelopement de l’esprit critique.

 

Ainsi, la démocratie ploutocratique a besoin de la bêtise, comme la dictature a besoin de  la terreur pour perpétuer le pouvoir de ceux qui le détiennent par la manipulation ou par l’intimidation.

 

La Nature se meurt et l’environnement se dégrade !

 Que nous dit-on :

Cela ne durera pas toujours  ! raison de plus, pour les maîtres du système, d’acheter un nouveau château, des hôtels, un bateau de luxe supplémentaire et quelques avions privés pour les petits déplacements » !

 

Quel est le coupable, le criminel qui anéantit la Nature, enlaidit la terre, réduit les droits sociaux, développe chez l’humain la cupidité naturelle, avachit le citoyen ?

    Le super-président ?

Non. C’est la société  qui est coupable d’abdication et non ceux qui ont le talent d’utiliser ses tares.

        Gérard  CONDORCET.

CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE.  






















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commentaires

J
Ben oui, Kolova.<br /> Moi aussi, je crains l'éco fascisme, terriblement!<br /> C'est bien pour ça que je m'2poumonne comme une forcenée depuis l'âge de 12 ans.<br /> Et quand encore aujourd'hui, je vois des gens se poser la question de savoir s'il faut vraiment se remuer le popotin, de peur de se remettre un peu en question pour des prunes, j'avoue ressentir en moi des pulsions qui n'ont rien à voir avec la non violence! Je l'avoue et je bats humblement ma coulpe.<br /> Hainard, Monod et d'autres l'on dit et répété : il faut agir par amour. Et la peur, c'est le contraire de l'amour.<br /> Tout ce qui donne à réfléchir est bon contre les barbaries de tout poil, me semble-t-il. Et les textes de Monsieur Charollois donnent à réfléchir.<br /> Je suis persuadée que nous sommes d'accord. Là encore, c'est une question de personnalité. C'est l'indignation qui me pousse (pas incompatible avec l'amour) et toi, tu as un train d'avance, tu es déjà dans le positif (voir le titre de ton blog dans mes liens amis) et l'écologie pratique.<br /> Mais bon, je crois que l'on se complète assez bien;
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K
Certes, les écolos qui communient avec la nature, qui ont ça en eux, qui ne pensent pas que les Hommes et la Nature ça fait deux, sont par essence radicaux. Certains les traitent même d'ayatollahs... Et là, l'amalgame est clair... "radicalité" = pensée unique = incapacité à s'adapter... C'est ce qui me gêne dans la revendication de la radicalité pour un écolo... et je crois quand même que nous ne sommes plus au niveau "la Nature est par essence bonne et l'Homme est par essence mauvais" mais bien à essayer de concilier le mieux possible, l'Homme, cet animal fasciné par la technologie, et le milieu dans lequel il vit, sur lequel il agit parfois sans réfléchir aux conséquences, tout en sauvegardant si possible, la vie dite "sauvage" autrement que dans des parcs pour touristes.<br /> Tout le monde parle d'écologie en ce moment et pour certains, fort bien. Les problèmes sont tout à fait identifiés. Notre boulot à nous qui pensons que la politique ne peut qu'être écologique, est de participer à tous les forums à venir et de convaincre que nous avons des pistes et qu'on peut y réfléchir et les appliquer ENSEMBLE, dans les décisions politiques de MAINTENANT.<br /> L'éco-terrorisme réel ne viendra que si les négociations échouent... et je ne sais pas pourquoi mais je pense qu'il restera marginal. Peut-être parce que profondément, nous sommes non violents?<br /> Mais je crains qu' un éco-fascisme n'intervienne à plus ou moins longue échéance parce que l'humanité ne pourra pas faire autrement et qu'il faudra réagir dans l'urgence... et ça, c'est une autre histoire, mais qui commence à se dessiner avec les camps actuels de réfugiés économiques et écologiques... c'est pourquoi il faut agir TOUT DE SUITE.
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J
Oui, c'est vrai. Ca peut couper les jambes et donner envie de baisser les bras.<br /> Et alors, il nous reste quoi pour bosser, hein? Bon, je redeviens sérieuse.<br /> Je pense qu'on le ressent différemment selon sa personnalité et peut-être aussi, différemment pour une même personne en fonction de l'humeur de la journée ou du temps qu'il fait.<br /> J'avoue que sur moi, ces textes auraient plutôt un effet positif. C'est un soulagement, très souvent, de voir ainsi mises en ordre comme par enchantement toutes les idées qui se bousculent dans ma tête sans arriver à se rassembler. Là, c'est maqique, ça coule comme une source. Ca me donne envie d'agir, de parler, d'exprimer même si quelques minutes plus tôt, j'avais envie de tout laisser tomber.<br /> Le terme de radicalité, il serait urgent de le définir le plus exactement possible. Avec l'arrivée par ici de l'éco-terrorisme, comme je le disais dans ma présentation, j'ai très peur que les ennemis que nous avons à combattre trouvent des armes toutes fourbies contre nous en faisant l'amalgame.<br /> Or, à mon avis, on peut pratiquer la terreur et ne pas être radical. Je me sens profondément écologiste radicale et je sais que tu l'es aussi. Pour moi, comme pour Gérard Charollois et tant d'autres, la radicalité est dans la pensée. C'est une réflexion globale, une pensée articulée.<br /> Pour la pratique dans la vie, chacun de nous fait ce qu'il peut. <br /> Le terme de radicalité, il faudrait le définir au plus vite. Si non, ceux que nous avons à combattre vont trouver, dans le mouvement de l'éco terrorisme, les armes toutes fourbies pour faire l'amalgame. Or, on peut aimer jouer de la terreur et ne pas être radical. Je suis toujours très choquée, par exemple, quand j'entends parler de "nationalistes radicaux" au sujet d'ETA? En quoi sont-ils plus radicaux que celui qui se bat pied à pied, chaque instant, pour la langue, la culture, mais de la manière la plus pacifique du monde.<br /> Je suis écolo radicale et je crois que tu l'es. La radicalité est dans la pensée, c'est une réflexion qui n'a pas peur d'être globale, c'est une pensée articulée.
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K
oui Jenof@,<br /> ce que dit Gérard est juste. Mais il y a aussi la façon de le dire. Il a le don de mettre à plat, par des phrases incisives ce que nous pensons tous en général de façon plus ou moins précise. Mais c'est ce flou de notre pensée qui nous permet quand même d'aller de l'avant malgré nos peurs, nos prémonitrions ou nos cauchemars. La radicalité de Gérard est difficile à vivre pour ses lecteurs et sûrement pour lui aissi !
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