Chaque semaine, Gérard Charollois, Président de la "Convention Vie et Nature pour une Ecologie Radicale",
publie un texte de réflexion sur le site de l'association et le diffuse sur le net parmi ses contacts.
Le lien pour le site de la Convention se trouve depuis le début dans les liens amis de mon blog.
Pour ceux et celles qui n'auraient pas eu le temps ou la curiosité d'y aller faire un tour, je publie la livraison de ce jour. Ce sera la dernière fois. Si vous accrochez, ce sera à vous d'aller
visiter le site en question de manière régulière.
J'attire votre attention sur le fait que contrairement à ce que certains voudront nous faire croire dans les mois qui viennent , l'expression "écologie radicale" ne signifie nullement
éco-terrorisme. Des livres comme ceux de Jean-Christophe Rufin, d'une malhonnêteté intellectuelle stupéfiante, ont déjà préparé le terrain pour que s'épanouisse l'amalgame. A l'heure où ce
phénomène d'éco-terorisme arrive en France et risque de donner de bien belles occasions à ceux qui ne demandent qu'à jeter le bébé écologie avec l'eau du bain, il n'est
certainement pas superflu de préciser la différence.
L'éco-terrorisme, comme tous les terrorismes ( c'est mon opinion et je l'assume) ne fait que jouer le jeu du système qu'il prétend combattre.
Lisez Gérard Charollois. La précision, la finesse, l'intelligence des textes vous convaincront que l'on est là à des milliards d'année lumières du culte mortifère de la terreur.
www.ecologie-radicale.org
« La voix de la Résistance ».
Lettre de Gérard CONDORCET. Le dimanche 2 septembre 2007
La crédulité : maladie de la démocratie.
La démocratie honnête, la marche vers l’hominisation, le progrès des mœurs et des manières impliquant l’harmonie du couple formé par la raison et la sensibilité, vacillent et leur triomphe sur l’obscurantisme, la férocité, la régression n’est nullement acquis.
De tous temps, sous tous les cieux de toutes les civilisations, le culte d’un chef, quelles que soient ses vertus ou ses tares, est le signe d’une défaite de la raison et de la sensibilité et le révélateur d’une bouffée d’infantilisme annonciateur d’une pathologie de la société.
les « grands hommes » ne servent de cause qu’aux petits esprits qui s’illusionnent en déclarant vivre successivement « sous » POMPIDOU, GISCARD, CHIRAC, SARKOZY ou
autres, alors qu’ils vivent sous le joug d’un unique maître : l’Argent.
La France, laboratoire expérimental politique, connaît une telle bouffée régressive en se donnant un chef qui n’est ni meilleur ni pire que les autres mais qui de jour en jour se révèle, comme nous l’indiquions par anticipation, en catalyseur de cet infantilisme.
Le Président que les médias dépeignent omniprésent, omniscient, omnipotent, console les veuves de marins morts dans le sombre océan, les pères d’enfants violés, dispense aux salariés des messages frappés du sceau de Jean JAURES tout en servant les intérêts des grandes fortunes ploutocratiques, rassurent les gens moralement très âgés en pourfendant le crime et la délinquance magnifiquement instrumentalisés, encourage les tueurs d’oiseaux d’eau tout en convoquant les écologistes ravis et crédules à un GRENELLE de l’environnement, dénigre mai 68 et sa permissivité mais vit en famille recomposée, plaide pour l’identité nationale mais se réfugie dans le cercle cosmopolite des gens d’affaires et de l’argent apatride, prétend moderniser l’Etat mais détruit soigneusement toute opposition à son pouvoir personnel, parle au peuple mais en fait flatte les instincts et les émotions et manipule avec une remarquable maîtrise les moyens de communications et la technique publicitaire élevant cet art à un haut degré encore jamais atteint,
Proclame incarner le changement et la rupture en faisant réélire le parti politique qui domina durant 35 des 50 dernières années la vie politique française,
fait des cadeaux dispendieux à une infime petite minorité de privilégiés mais fascine les pauvres gens par un activisme forçant l’admiration des observateurs non hypnotisés et suffisamment lucides pour suivre en spectateur l’anesthésie du pays.
Pour cet observateur impartial, pour ce spectateur qui tente de se donner le recul de l’historien, le « super-Président », pris en tant qu’individu, ne suscite ni sympathie, ni antipathie. Il fait prodigieusement bien son métier de politique et représente plus un symptôme qu’un syndrome.
Ce qui inquiète notre « persan » est le degré d’abaissement de l’esprit civique, du sens critique des citoyens de ce pays qui confondent totalement la forme excellente et le fond vite escamoté.
Décidément, les peuples oublient vite les cruelles leçons de l’Histoire.
La politique est ce domaine dans lequel les qualités de pure forme ne bonifient pas le fond de l’idéologie.
Le talent de l’acteur dissimule parfois la nocivité des auteurs qu’il sert trop bien, sans les corriger.
Ici et maintenant, les auteurs du scénario, c’est-à-dire l’idéologie, s’appellent le Marché, les entreprises privées mues par la seule quête frénétique du profit, la spéculation, la finance, bref tout ce qui détruit la Nature et compromet la viabilité de la planète.
L’hyper-président, parfaitement respectable en tant qu’individu, n’est ni un problème, ni une solution mais un révélateur du grave malaise de la démocratie, malaise qui affecte d’ailleurs d’autres pays, eux aussi entrés en phase régressive et infantile.
La peur, si souvent mauvais guide, transforme les hommes en enfants qui recherchent auprès d’un « père de la Nation », ou d’un capitaine super-man une assurance à leurs angoisses.
S’en prendre au « père de la nation » ou au « capitaine énergique » constitue une lourde erreur.
Il n’est pas la cause mais l’effet d’une société malade.
Les contemporains ne voient, pour les aduler ou les dénigrer, que les acteurs, le jeu scénique, l’écume médiatique, l’agitation étourdissante, en ignorant les auteurs de la mauvaise pièce qui finit mal.
Chaque strate sociale, voire chaque individu espèrent naïvement que le brillant acteur fera droit à ses petits intérêts et à ses idées spécifiques.
Illusion touchante : l’acteur joue la pièce que d’autres ont écrite et en conséquence, les ploutocrates paieront moins d’impôts, les services publics seront affaiblis, les salariés seront plus flexibles et les promoteurs, aménageurs, entrepreneurs seront comblés sans avoir à se préoccuper de considérations sociales et écologiques puisque dans les coulisses l’autel est dressé pour la célébration du culte de l’Argent.
Qu’espérer du GRENELLE de l’environnement ?
Sans être grand clerc et sans grand risque d’erreur, nous pouvons écrire aujourd’hui :
ni mesures contre la chasse principale cause de diminution de la faune en ce pays, ni limitations des pesticides, ni interdiction des OGM, ni frein à l’urbanisation et à la dégradation des sites, mais, fort probablement, des cadeaux fiscaux aux entreprises au nom d’un habitat écologique, une incitation à l’activité économique et au Marché sous une petite couche de peinture vaguement verte.
La crédulité demeure une faiblesse des sociétés contemporaines dont pourront sourire les hommes de demain, les hommes libérés des peurs et des obscurantismes, des ignorances et des manipulations, des hommes dont nous attendons l’avènement par mutation radicale.
En Occident, l’argent pourrit tout et s’érige en système incontournable. Ailleurs, des religieux médiévaux abrutissent des foules immenses réduites à la misère et au fanatisme par des histoires à dormir debout. Ailleurs encore, des colonels et Présidents d’opérettes pillent et assassinent leurs peuples.
La crédulité est décidément une pandémie bien funeste, rétive à la seule thérapeutique connue tenant aux progrès des connaissances et au dévelopement de l’esprit critique.
Ainsi, la démocratie ploutocratique a besoin de la bêtise, comme la dictature a besoin de la terreur pour perpétuer le pouvoir de ceux qui le détiennent par la manipulation ou par l’intimidation.
La Nature se meurt et l’environnement se dégrade !
Que nous dit-on :
Cela ne durera pas toujours ! raison de plus, pour les maîtres du système, d’acheter un nouveau château, des hôtels, un bateau de luxe supplémentaire et quelques avions privés pour les petits déplacements » !
Quel est le coupable, le criminel qui anéantit la Nature, enlaidit la terre, réduit les droits sociaux, développe chez l’humain la cupidité naturelle, avachit le citoyen ?
Le super-président ?
Non. C’est la société qui est coupable d’abdication et non ceux qui ont le talent d’utiliser ses tares.
Gérard CONDORCET.