L'opinion - Tribune Libre
28/08/2008
Nous avons assisté mardi soir à une réunion mouvementée de CA de l'Atalante (cinéma associatif à Bayonne, note de Jenofa). En effet, l'Atalante, par sa commission Expo, a pris la décision d'exposer sur ces murs une série de photos sur le thème de la tauromachie, photos ne montrant que les sempiternelles images dans lesquelles seul l'homme, déguisé en toréador, est pris en compte et mis en valeur, donnant ainsi une vision aseptisée de la corrida. Cette décision de la commission a été battue en brèche et a fait l'objet d'une contestation appuyée de la part du Flac-Aquitania bien sûr, mais également de la part des adhérents de l'Atalante eux-mêmes. B
Ce fut une vraie bonne soirée, une des rares où ont pu s'exprimer ceux qui subissent quotidiennement les agressions répétées et imposées par l'équipe municipale nouvellement élue, menée par Jean Grenet, que ce soit par la débauche de publicité faite sur tous les panneaux publicitaires de la ville pour la tauromachie, ou par la distribution généralisée du fascicule de propagande pour les corridas dans toutes les boîtes aux lettres des Bayonnais, qu'ils soient d'accord ou pas. La dernière agression en date étant la censure du spot présenté par la FLAC, la FBB et la SPA dans les salles de cinémas CGR à Bayonne, censure dont Jean Grenet s'est enorgueilli d'en être la cheville ouvrière. Nous rappelons que le spot ne montre que la réalité de la corrida, à savoir : du sang, de la souffrance et la mort d'un animal.
La surprise de tous est venue de ce que l'Atalante, cinéma d'arts et d'essais, se fasse le relais de la majorité municipale, en matière de tauromachie, en donnant la parole à ceux qui l'ont déjà largement. Cet incident de l'Atalante relance les éternelles questions de fond que se pose la majorité de la population sur la tauromachie à Bayonne et sur l'énergie que déploie la majorité des élus pour faire croire aux touristes, que l'activité de Bayonne est toute entière tournée vers la tauromachie ibérique et que tous les Bayonnais sont tous des aficionados... c'est-à-dire des gens capables de prendre du plaisir à voir torturer des animaux en public, et en faisant croire à ces touristes que cette tuerie collective fait partie de la tradition des Bayonnais et des Basques en général, enfin des gens du sud ! (pour mémoire, 72 animaux ont été ou seront trucidés cette année). Il faut rappeler que la loi interdit les corridas dans 90 % du territoire pour maltraitance animale, les pays du Nord, dits «civilisés» et l'autorise, grâce à l'alinéa 7 de cette même loi, dans une partie des 3 régions du sud, pays dit "barbares" dont nous faisons partie. Cet alinéa est anticonstitutionnel puisque la loi est appliquée différemment selon que l'on est au «nord» ou au «sud».
Monsieur Grenet, se débat comme un beau diable, soutenu bien sûr par son équipe municipale au grand complet, pour maintenir en vie une activité tauromachique moribonde, une activité qui ne survit qu'à coup de finances publiques et de subventions.
Quand les élus vont-ils cesser de rejeter la responsabilité de la désaffection des arènes sur les autres, sur l'environnement qui n'est pas comme ils le souhaiteraient, sur les villes voisines que sont Dax ou Saint Sébastien qui elles aussi organisent des corridas, sur le vent qui souffle trop fort ou pas assez, etc.. ? Mais quand vont-ils cesser d'imposer à leurs concitoyens des choix politiques erronés qui pèsent sur les ressources des contribuables ? Aujourd'hui, les mentalités ont évolué. Ces spectacles violents n'ont plus la faveur du public qui devient de plus en plus réceptif aux arguments éthiques des associations de protection animale et anti-corrida. Basauri, ville d'Euskadi, voisine de Bilbao, a franchi un cap important et s'est déclaré ville antitaurine. Elle a choisi la voie de l'intelligence et de la raison, mais aussi celle du respect que tout être humain doit avoir envers les animaux, car c'est l'homme qui a besoin d'eux et non l'inverse