L'Irish coffey, de loin mon préféré. Note de la blogueuse.
Une contribution de Daniel Labeyrie.
Le café au saut du lit qui vous flanque un coup de bambou dans le ventre
La cafetière électrique qui gargouille couvrant les voix de la radio
Le café corsé qui écarquille vos yeux embrumés de sommeil
La café crème qui recueille les miettes du croissant chaud
acheté en hâte à la boulangerie la plus proche
Le p'tit jus siroté sur le comptoir du bar en lisant la une du journal
Le cappuccino brûlant à Venise sur la Place Saint-Marc
à l'heure de l'acqua alta qui vous glace les pieds
Le café turc avec sa cuillère dressée comme un minaret
devant les eaux tumultueuse du Bosphore
Le caffezinho dans une taverne d'Alfama à Lisboa
dans les senteurs de sardines grillées
L'irish coffee au son du violon dans un pub de Sligo
Le caoua aux portes du bazar de Tunis
fleurant un brin de jasmin au goût de fraternité
L'infâme café au lait aux relents de salle d'opération
au petit matin sur le lit d'hôpital
Le café amer ds disputes et des orages
La pause-café brisure éphémère des cadences infernales
Le café partagé entre amis aux premiers rayons de soleil
Le décaféiné pour les insomniaques stressés
Le café calva pour qui aime se brûler la lippe
La lavasse des cantines et des bouibouis mal fréquentés
Le mazagran dégusté un jour de canicule
Le café liégeois avec sa face cachée chocolatée
sous la neige de chantilly
Tout cela n'est-il pas fort de café ?
Majesté Louis XV, vous aviez tort d'affirmer:
« France, ton café fout le camp »
Que diriez-vous d'une infusion à la verveine sucrée au miel d'acacia ?
Daniel LABEYRIE