Monsieur Xavier Klein
Président de la Commission taurine
Mairie
64300 Orthez
Le 6 Avril 2011
Monsieur le Président,
Nous avons appris par la presse votre décision de gratuité de l’accès aux corridas pour les mineurs dès l’été prochain.
Si cela nous choque car nous ne pouvons admettre que l’on pousse ainsi les enfants et les adolescents vers un spectacle sadique, cela ne nous étonne pas. Le mundillo se porte mal. Attaqué de toutes parts dans la péninsule Ibérique, il est également de plus en plus remis en question en France et n’attire plus vraiment les jeunes.
Si les arènes se remplissent encore parfois, c’est effectivement par ce type de « promotion », un « investissement sur l’avenir », comme vous le dites avec tant de délicatesse. Et le petit monde de la torturomachie de se faire de plus en plus agressivement racoleur. Occultant la vraie nature de la corrida, la torture d’un herbivore jusqu’à sa mort, il la présente au public non averti comme une joyeuse espagnolade toute de soleil, de lumière, de couleurs, de musique. Il s’infiltre dans les écoles, instrumentalise sans vergogne la souffrance humaine en multipliant les corridas qu’il ose qualifier « de bienfaisance », cherche des sponsors jusque dans la grande distribution.
Malgré tous ces efforts, la corrida est depuis de nombreuses années une activité sous perfusion financière, recevant de manière directe ou déguisée des subventions issues du porte-monnaie du contribuable, que celui-ci aime la corrida, qu’elle lui soit indifférente ou qu’elle le révulse.
A une période et dans un pays où les aides sociales aux plus pauvres s’amenuisent chaque jour, cela n’est plus supportable.
A ce jour, 70 députés, sans distinction de famille politique en sont bien conscients puisqu’ils sont signataires de la proposition de loi n° 2735 déposée conjointement par l’UMP et le PS pour l’abolition pure et simple de la corrida et des combats de coqs. Ce n’est qu’un début, puisque, en comptant ceux qui ont signé notre pétition des personnalités, 87 députés sont abolitionnistes.
Nous continuerons notre lutte jusqu’à ce que plus aucun centime d’argent public ne soit alloué à un spectacle vieillot, cruel et sadique. Ce faisant, nous sommes dans le vent de l’Histoire, et vous le savez.
Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre détermination.
Jenofa Cuisset
Déléguée pour les Pyrénées Atlantiques du CRAC Europe
(Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance)