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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 20:00
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Cette tribune libre a été publiée par Pays Basque info. http://www.paysbasqueinfo.com/

Abolition de la Corrida : Pourquoi j’ai signé
Par Alice Leiciagueçahar, fondatrice et ancienne présidente de « Garazikus », porte-parole d’Euskal Herriko Berdeak - Les Verts du Pays Basque

Née en Pays Basque intérieur, y ayant toujours vécu, c’est fort tard que j’ai commencé à entendre parler de la corrida. Je l’ai tout de suite perçue comme une incongruité, quelque chose d' étranger au pays et à sa culture, une sorte d’enclave espagnole ancrée quelque part dans un quartier de Bayonne et dans quelques villes d’Hegoalde et qui ne me concernait pas, pas plus qu’elle ne concernait ma famille ou mes amis.

 

Dès que j’ai voulu m’informer un peu plus sur le sujet, j’ai perçu cette torture d’un herbivore poussée jusqu’à la mort et érigée en spectacle, comme l’expression d’un machisme omniprésent qui ne cherche à maquiller son sadisme derrière des fanfreluches, des dorures, de la musique, tout un discours philophico-artistico-religieux de pacotille et de quai de gare,  que pour mieux lui laisser libre cours...

 

Les Républicains espagnols avaient aboli ce spectacle sordide où ce qu’il y a de pire dans l’être humain se révèle au grand jour, banalisant la cruauté. Franco l’avait rétabli, allant jusqu’à s’en servir de manière magistrale, en le combinant avec la généralisation de la télévision dans les foyers, afin d’asseoir plus confortablement son pouvoir mortifère.

 

Que voulez-vous, je ne vais pas changer, je suis Basque, je suis femme, je suis mère, grand-mère également,  je suis enseignante de petits enfants. Cette identité  là, bien plus réelle et profonde  que celle dont veut nous gratifier Monsieur Besson, ne peut se satisfaire des discours lénifiants sur la tauromachie, discours enjôleurs destinés à nous pousser à l’acceptation de l’inacceptable. Cette identité là, que je revendique, me donne au contraire une obligation morale, celle de dénoncer tout ce qui viole les principes universels qui doivent permettre à l’être humain de s’humaniser enfin.

 

Et en tant que Basque enracinée dans une culture et un territoire  mais les yeux et le cœur ouverts sur le reste du monde, je ne peux plus tolérer que pour vendre mon pays à l’extérieur, les marchands de tout poil présentent depuis quelques années  ce pays, le mien, comme intimement lié à un spectacle de barbarie, et ceci avec un acharnement qui frise la monomanie pour certains médias et dépliants touristiques.

 

C’est pourquoi j’ai signé avec enthousiasme la pétition du CRAC Europe  http://www.anticorrida.com/

pour, dans un premier temps, l’interdiction de l’accès aux arènes pour les moins de 18 ans et à terme pour l’abolition pure et simple de la corrida. Je vous invite à en faire autant.

 

Si plus un centime d’argent public ne vient tenter de combler le déficit des corridas, ce spectacle qui trouve ses origines dans les occupations guerrières ( cf « Histoire de la corrida en Europe du 18ème au 21 ème siècle », de Madame Elisabeth Hardouin Fugier) devrait s’éteindre de lui-même. N’est-ce pas, Monsieur Grenet ?


Tortura ez da gure kultura. Korrida, aski da !

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commentaires

J
<br /> J'ai peut-être mal choisi mes endroits, Dupdup, mais à chaque fois que je suis allée dans le Jura, il s'est trouvé quelqu'un pour me parler de ces Franc comtois qui se faisaient enterrer en<br /> regardant vers l'Espagne et non pas en lui tournant le dos.<br /> Pourtant, dis donc, ça date point d'hier, c't'affaire là!!!!!!!!!!!!!!<br /> Il n'y a pas de peur ni de haine de ce qui est étranger, là-dedans. Il y a le dégoût et la révolte envers une activité innommable qui est de plus en plus souvent présentée pour vendre le Pays<br /> Basque aux touristes, comme faisant partie intégrante de la culture Basque, ce qui n'est pas le cas.<br /> Alice, comme Patxiku dont je publierai bientôt la chronique, et comme d'autres, veulent se laver de cette salissure.<br /> Ils se battent contre cette culture TF1 du grand Sud-Ouest, bandas, beuveries, beauferies mêlées de flamenco de super marché, cette autoroute culturelle (ou plutôt acculturée)que l'on veut faire<br /> passer au dessus de nos têtes pour asservir et surtout pour effacer les cultures. Les Landais, premiers opposants farouches de l'histoire, se sont laissés emporter aujourd'hui, dans cette<br /> espagnolade commerciale et abrutissante. Honte à eux!!<br /> Si demain, on vient t'installer à Besançon ou à Lons, une arène dédiée à la tauromachie espagnole ou portugaise, tu réagiras de la même manière qu'Alice et que mes amis.<br /> Mais c'est vrai, ici, en +, c'est le Pays Basque,d'un côté victime expiatoire ( comme la Bretagne ou comme toutes les régions de France) des Jacobins et de l'autre, d'un certain Franco qui haïssait<br /> les communistes, les athées, les Basques mais adorait la corrida et les toreros dont il s'est servi à fond les manettes pour asseoir sa saloperie de pouvoir. La corrida mourrait, il l'a ressuscitée<br /> à son ptrofit et depuis, l'on vit là-dessus.<br /> Si tu aimes Tachan, réécoute "Manolete".<br /> Alice, comme Patxiku, comme tant d'autres, ne cherchent à entretenir aucune haine ni aucune peur ( sans quoi ils ne seraient pas mes amis); ils cherchent à ouvrir les yeux des Basques qui se sont<br /> laissés prendre à ce piège et peu à peu, imperceptiblement, se sont laissés endormir et acceptent aujourd'hui cette horreur en lui trouvant des charmes qui à nous, nous échappent.<br /> Euh, dis, Dupdup, tu ne me ferais pas un peu de provoc, là!<br /> A tout hasard, je te rappelle que je n'ai pas une goutte de sang Euskaldun, moi! Je suis Picarde, avec un ch'tit peu de Lorrain.<br /> Et je te rassure, forte de cette expérience : les Basques ne sont pas plus xénophobes que les autres. Si tu n'arrives pas en pays conquis, ça roule pour toi. Si tu arrives en pays conquis, tu<br /> passes pour un pauv'con, c'est tout---- et c'est juste.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Elle m'a fait bizarre cette expression "une sorte d'enclave espagnole". Vu de ma Franche-Comté lointaine, j'ai l'impression qu'il y a du ressentiment contre l'Espagne, contre ce qui est étranger et<br /> j'avoue que j'ai du mal à comprendre.<br /> <br /> <br />
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