Pays Basque
06/09/2011
L.B.
Au cours du mois d’octobre, Jean Grenet, député-maire de Bayonne, souhaiterait organiser des assises rassemblant sept arènes de première catégorie (Arles, Béziers, Nîmes, Vic-Fezensac, Dax, Mont-de-Marsan, Bayonne) afin d’envisager l’avenir de la tauromachie. En effet, cette année encore, le bilan de la saison des corridas est plutôt négatif d’un point de vue économique, et ce, en raison d’une baisse considérable du nombre des fréquentations. Cette année encore, les comptes seront en déficit et le trou sera comblé avec l’argent du contribuable.
Les anticorridas pourraient se réjouir des difficultés financières rencontrées par les villes taurines et croire en une remise en question de l’avenir des corridas. Mais il semble que les préoccupations restent économiques avant tout et ne viennent en aucun cas rejoindre un débat éthique.
Débat éthique réclamé depuis de nombreuses années par le Comité radicalement anticorrida (Crac), rejoint récemment par la conseillère municipale de Bayonne Eliane Pibouleau-Blain qui explique les raisons de sa signature du manifeste pour l’abolition : “J’ai commencé à prendre position à la suite d’un conseil municipal du mois de mai durant lequel j’avais été choquée par les propos tenus. En effet, il était question de la magnificence des cartels, programmés dans le but de remplir les arènes, et il avait été décidé de ne pas modifier la tarification, de ne pas augmenter les prix, alors que dans ce même conseil nous avions décidé d’augmenter le prix de l’eau et des cantines !”. Puis la conseillère municipale rajoute avoir exprimé son désaccord lorsque la proposition avait été faite de mettre en place l’accès aux arènes gratuit pour les mineurs : “Alors là, je me suis révoltée ! Je ne suis pas d’accord avec la conception éducative du maire ! Il m’a alors été répondu que cette démarche donnerait envie aux mineurs de venir aux corridas, puis plus tard de revenir avec leurs enfants ; que nous faisions du prosélytisme ! J’ai alors décidé de me joindre au Crac et de signer le manifeste pour l’abolition qui au minimum exige l’interdiction des corridas aux mineurs”. Mais il semble que certains sujets sont particulièrement sensibles et que Mme Eliane Pibouleau-Blain en rejoignant le Crac libère sa parole : “Il y a des sujets à Bayonne qui sont de l’ordre du passionnel, du sacré. Le maire refuse de débattre sur des thèmes rendus intouchables, tabous : les corridas, les fêtes de Bayonne et le rugby professionnel”.
Donostia ouvre le débat
Si pour la municipalité de Bayonne l’inquiétude principale reste donc du côté des finances, en mairie de Donostia s’exprime une réelle volonté d’ouvrir le débat, y compris d’un point de vue éthique. En Pays Basque Sud, les groupes anticorridas font aussi beaucoup de bruit et s’insurgent contre les “souffrances infligées aux taureaux”. Ceci dit, les abonnements ayant déjà été pourvus il ne sera possible de prendre la moindre décision avant 2013 à Donostia.
Dans l’Etat français, par contre, la corrida est inscrite au patrimoine culturel immatériel depuis janvier 2011.
© 2008 Baigura | Contact |