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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 09:00

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N'en déplaise à Monsieur Manuel Valls, par ailleurs pourfendeur de Roms et fanatique de torturomachie, la société basque veut la paix,  et ceci des deux côtés de la "frontière".

En attisant le feu comme il le fait ces derniers temps par des déclarations guerrières méprisantes pour les acteurs d'un consensus désormais bien assis ou par l'arrestation d'Aurore Martin 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Aurore_Martin ,http://herrira.org/wp-content/uploads/2012/11/Aurore-150x150.jpg

le pyromane Valls prend de lourdes responsabilités.

Je laisse ci-dessous le soin à mon amie Ursoa Parot ainsi qu'à mon ami Gabriel Oyharzabal d'expliquer à ceux d'entre vous qui n'ont pas la moindre connaissance de la situation des prisonniers politiques basques et de leurs familles le pourquoi de la manifestation du samedi 10 novembre prochain à Bayonne.                                                                             

 

Aujourd'hui, les armes se sont tues en Pays Basque, de la part des Basques, sous la forme d'un pari : le pari de la paix dans la justice. Mais pour que cette paix et le rétablissement de la justice qui va avec soient assurés, toutes les bonnes volontés actives et la solidarité sont nécessaires.

Une des conséquences importantes de ce conflit est l'existence de 607 prisonnier(e)s politiques qui ne sont pas reconnus en tant que tels alors qu'un traitement spécifique leur est réservé, que des mesures exceptionnelles leur sont appliquées, bafouant sous certains aspects les propres lois françaises et espagnoles et les droits de l'homme eux-mêmes (torture, isolement total, incarcération à des milliers de kilomètres de leurs familles, procédures d'exception prolongeant indéfiniment les peines entre trente et quarante ans,..).

A travers les trois derniers cas qui lui ont été soumis dont celui de Martxelo Otamendi, directeur d'un quotidien en langue basque, torturé, Le Tribunal des Droits de l'Homme européen lui-même vient de condamner, à l'instar d'autres instances internationales, la chape de plomb qui bloque toute enquête sur les milliers d'allégations de tortures concernant aussi la France puisque de pseudo aveux arrachés sous la torture ont été utilisés dans des procédures françaises.

Le Tribunal des Droits de l'Homme de Strasbourg vient de condamner l'application extra-légale aux prisonnier(e)s basques de peines additionnelles de 10 à 20 ans supplémentaires, hors jugement, afin de prolonger l'incarcération jusqu'à quarante années (Doctrine Parot).

Ces violations des droits de l'homme ne sont pas acceptées par la majorité de la société basque qui se mobilise pour que la paix prenne racine dans ce pays sur des bases de justice. Tous les  acteurs politiques et sociaux de tout le Pays Basque allant de la majorité des élus aux associations culturelles, mais aussi une forte représentation internationale**,  rassemblent leurs forces et leur action pour que ce pari de la paix soit gagné.

Seuls les deux Etats campent sur leurs positions, font obstruction à la paix en accentuant les mesures répressives et n'offrent aucun geste d'apaisement, rejetant toute responsabilité.

La société basque et la paix méritent que l'on se mobilise pour elles. Les Basques eux-mêmes ont su être solidaires dans l'Histoire. Si nous sommes concernés par le respect des droits de l'homme, nous le sommes aussi par le respect des droits fondamentaux des prisonnier(e)s basques et de leurs familles. Notre solidarité active est aujourd'hui nécessaire afin que ce pari pour la paix soit gagné et que le cycle de violences prenne fin.

.** députés européens, personnalités réunies lors de la conférence de paix d'Aiete à St-Sébastien dont les artisans de la paix en Irlande (Jonathan Powel, Gerri Adams, Berthie Ahern), l'ONU avec Kofi Annan, etc.

                                                                                                               Ursoa Irene Parot Navarro. 

 

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            Un an après la Conférence Internationale pour la Paix au Pays Basque d'Aiete ­et l'arrêt définitif de la violence armée par ETA à laquelle participaient Kofi Annan (ancien Secrétaire Général des Nations Unies), Pierre Joxe (Ancien ministre de l'Intérieur), …  et l'abandon définitif des armes par ETA, le procesus de paix a peu évolué car Madrid et Paris refusent de négocier avec l'organisation basque.

La Déclaration d'Aiete avait obtenue un large soutien dans l'ensemble de la population basque ainsi que y compris celle du Pays Basque Nord. Mais l'attitude des gouvernements français sous Chirac, Sarkozy ou Hollande reste dans la répression et le refus de tout dialogue tant qu'ETA ne dépose pas les armes.

Tout le monde s’interroge sur le comportement atterrant du ministre de l’Intérieur français Manuel Valls qui s’aligne sur la dure politique de Madrid. C’est d’ailleurs dans cette ville qu’il a annoncé qu’il ne laissera pas faire la demande quasi unanime des élus du Pays Basque la création d’une collectivité territoriale spécifique pour le Pays Basque français !

Et, encore plus surprenant il a fait appliquer une décision d’un mandat européen (MAE) contre une jeune militante de Batasuna (parti légal en France) plongeant dans la consternation les élus de tout bord mais spécialement les Socialistes, mais aussi la société civile.

Devant ces comportements provocateurs, Herrira, l'association qui demande une nouvelle politique carcérale, l'abandon de la doctrine Parot par l'Espagne (une politique pénale particulièrement dure et qui ferme la porte à toute évolution), un traitement humanitaire pour les prisonniers très gravement malades ou en fin de vie, le rapprochement des prisonniers au Pays Basque, la fin de leur dispersion et la fin de l'éloignement des réfugiés basques, organise une manifestation de  solidarité le dimanche 10 novembre, à Bayonne. Le rendez-vous est donné à 15 h, place des Basques.

            La manifestation aura le soutien de nombreux secteurs de la société civile comme le barreau des avocats de Bayonne, de nombreux syndicalistes (CGT, CFDT, SUD, ELB, LAB,...), de 150 élus, de divers collectifs et orgaisations basques (Abertzaleen Batasna, Batasuna, …).

 

                                                                                Gabriel Oyarzabal

 

 

 

 

 

CONFÉRENCE DE PRESSE
Bayonne – 30 octobre 2012
  
Bonjour à tous et merci d’être venus.
  
Nous vous présentons aujourd’hui un dossier qui montre, par des faits, des chiffres, des noms et des témoignages ce que nous dénonçons depuis des années: l’implication de l’État français dans la problématique des prisonniers politiques basques.
  
La réalité des prisonniers politiques basques étant constamment en mouvement (arrestations, condamnations, libérations…), ce dossier représente une photographie de la situation au début de ce mois.
  
Sur les plus de 605 prisonniers politiques basques, 136 hommes et femmes se trouvent aujourd’hui dans des prisons de l’État français. 
 
33 familles du Pays Basque Nord ont au moins un prisonnier, certaines deux ou trois. 40 prisonnier-e-s ont leur famille ici.
 
Des centaines d’habitants du Pays Basque nord, parents et amis de prisonnier-e-s politiques basques prennent chaque semaine les routes de la dispersion. 12 accidents ont déjà eu lieu cette année, et la fatigue, la pression, les difficultés financières sont énormes.
 
La dispersion et l’éloignement, les préventives interminables et les condamnations allongées au maximum, l’isolement et les mauvais traitements, sont, aujourd’hui encore, les mesures d’exception que l’État français applique aux prisonnier-e-s basques.
 
Sur les 40 prisonniers dont nous parlons, 3 sont sous le coup de la perpétuité (mesure inhumaine et unique en Europe, même si l’Espagne parvient au même résultat avec la doctrine appelée “Parot”). Tous les 3 sont emprisonnés depuis 22 ans. Parmi eux Ion Kepa Parot qui s’est vu refuser la conditionnelle pour la troisième fois la semaine dernière. 18 ont des condamnations de plus de 20 ans. 20 sont incarcérés depuis plus de 10 ans.
 
144 kilomètres aller, c’est déjà beaucoup pour faire la visite. C’est la distance à laquelle se trouve le prisonnier le plus proche (Mont-de-Marsan). Que dire de ceux qui se trouvent à Châlons-en-Champagne (950 km), du côté de Lyon ou au sud de l’Espagne?
 
Tous ces éléments sont détaillés dans ce dossier, nous vous invitons à le lire attentivement.
 
Cette politique de violation des droits est toujours en vigueur, l’État français n’a toujours pas reconnu l’existence de prisonniers politiques dans ses prisons ni son implication directe dans le conflit. Et il n’applique toujours pas ses propres lois. Continuant de nier l’évidence, il persiste, comme nous l’avons encore vu ce week-end, dans la voie répressive, se cachant derrière l’État espagnol quand il s’agit de prendre ses responsabilités.
 
Mais les temps ont changé, et grâce au travail d’un grand nombre de gens, nous sommes enfin sortis du silence avec lequel ils nous étouffaient. Un nombre toujours plus important d’acteurs politiques et sociaux, parmi lesquels de nombreux élus de la même couleur politique que le gouvernement en place, fait siennes nos revendications, car il est évident que le processus n’avancera qu’avec la résolution de cette situation, celle des prisonnier-e-s et la notre.
 
Ce sont les États qui sont isolés maintenant, et cela nous place devant une occasion sans pareille de les obliger à prendre la voie de la justice et de faire respecter nos droits. Cela ne dépend que de nous maintenant.
 
Pour toutes ces raisons, nous voulons souligner l’importance de la manifestation organisée par Herrira le 10 novembre à Bayonne et voulons appeler l’ensemble de la société à venir, comme nous le ferons, y participer.
 
Il est indispensable de donner à ce rendez-vous l’importance qu’il mérite. Ce sont des droits de nos parents et amis que nous parlons. Ils sont piétinés chaque jour dans l’Etat français, et nous voulons envoyer un message clair au gouvernement français: nous voulons le respect des droits et nous voulons le retour à la maison de nos proches. Nous affirmons également partager totalement les revendications exprimées dans le manifeste d’appel à la manifestation du 10 novembre.   
 
Nous vous y donnons donc rendez-vous.
 
Hurbildu bakera!

 

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