"A las cinco de la tarde". Une oeuvre du peintre basque Abo, signataire pour l'abolition de la corrida.
Une contribution de babel.
Le jour s’est blessé en naissant, s’est coupé au muret.
Il laisse sur la pierre un filet d’ocre plus clair, en garance.
Il séchera quand les fleurs s’ouvriront, que les fêlures
S’offriront comme dernier refuge aux lézards brûlants
Ainsi que dans les arènes sèche le sang des toros.
Des mouches viendront y boire après que les seaux d’eau
Auront mouillé les sols, rafraîchi les dalles, emporté le gras.
Et rien ne restera plus de la blessure au coin du jour
Jusque vers le soir quand une autre plaie s’y peindra.
Le jour continuera à lever la pâte à faire surgir des villages.
Les foules attendent en dormant de suer de joie, elles sont là pour ça.
Elles ont pris leurs plus belles banderilles, pour garder souvenir
Des crêpes blanches de poussière où les bêtes mugissent
En sentant leur fin venir lorsque sont franchis les murs des arènes.
Les foules ont payé pour voir en habits de lumière
Ce qu’ils vivent, tout au long de l’année dans l’ombre.
Au soir venu, il ne restera plus rien de cet orage
Si ce n’est la plaie du couchant, se coupant à l’arête du mur.
Le jour s’est blessé, dans son habit de lumière
Puis la nuit est venue en son habit de toro
Alors l’un contre l’autre, ils se sont consolés des hommes.
Vitrine d'un atelier de textures - l e b A b e l
Vitrine d'un atelier de textures - l e b A b e l - Nos vies ont gardé de belles formes :Il faut le dire.