L’araignée :
Cette histoire est l’œuvre d’un poète allemand du XXème siècle. C’est d’abord un mythe et ensuite seulement une fable.
Lorsque l’araignée vint sur terre, elle connut une grande joie. Elle s’élança dans la grande prairie et trouva que tout était bon et beau, elle-même comme le reste. Mais chaque fois qu’elle rencontrait une nouvelle créature, son bonheur s’effritait. Les scarabées étaient jaloux de ses huit pattes, les mille pattes trouvaient que huit ce n’était pas assez, le ver disait qu’elle marchait comme un fantôme, et le papillon protesta qu’il n’avait de sa vie vu créature plus hideuse. Quant à l’homme, il se contenta de faire « Pouah ! » et d’essayer de l’écraser. A la fin, l’araignée fut si triste et si désemparée qu’elle se glissa sous une feuille où elle aurait fini ses jours si la faim ne l’en eût fait sortir. Mais quelque effort qu’elle fit, elle n’était pas de taille à se mesurer avec les scarabées, et si vite qu’elle courût sur ses huit pattes, elle n’arrivait pas à attraper le plus petit moucheron.
Le soir venu, la pauvre araignée décida de retourner au ciel. Le ciel est tout là-haut, pensa-t-elle, et avec ce qui lui restait de force elle grimpa sur le sapin le plus proche. Mais il y avait un oiseau sur la plus basse branche. Il lui donna un coup de bec. Alors elle perdit courage et tomba inanimée. Quand le soleil du matin l’eut fait revenir à elle, elle se retrouva suspendue à un fil ténu qu’elle avait filé avec son propre corps. Courageusement, elle entreprit alors de grimper jusqu’à l’endroit où un moucheron s’était pris au fil gluant. C’est alors qu’elle comprit le dessein du ciel.
Et depuis ce jour l’araignée n’a plus cessé de filer sa toile- qui est terrible comme la Terre et merveilleuse comme le Ciel.
Photo Richard Cuisset. Une contribution de Gilles Marchal . Le racisme, cancer de l'espèce humaine, n'est plus à démontrer tant il est l'apanage de la bêtise et de l'ignorance. C'est d'un autre...
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