Chers amis de combat,
Contrairement à ce qu’ont pu dire quelques mauvaises langues en externe (milieu de la torture tauromachique !) et en interne (ce qui est nettement plus grave), la manifestation du 28 mai 2011 à Paris a été un grand succès : 1200 personnes réunies dont 1000 tenant le panneau réalisé pour l’occasion « 2012 : les taureaux voteront ! »
Un immense merci à toutes et à tous, les particuliers et les 160 associations membres du collectif « Non à la honte française ! ». C’est tous ensemble que nous allons y arriver et les associations qui n’ont pas encore rejoint le collectif peuvent encore le faire. Vous pouvez solliciter vos associations en ce sens. N’oublions surtout pas que les associations existent uniquement grâce à leurs membres qui souhaitent toutes et tous l’Union !
Au cours de cette manifestation, de nombreuses personnalités se sont relayées à la tribune, sous un écran géant de 11 m2 loué par le CRAC Europe. On peut citer notamment les députés Muriel Marland-Militello (UMP), Gérard Bapt (PS), Yves Cochet (EELV), le sénateur Roland Povinelli (PS), Julien Bayou, directeur de campagne d’Éva Joly (EELV), Jean-Marc Governatori (AEI) et la chanteuse Stone. Mylène Demongeot était également présente. Par ailleurs, une délégation de cinq représentants — Muriel Marland-Militello, Roland Povinelli et J.-P. Garrigues pour la France, Marta Esteban, de la plate-forme ¡La tortura nos es cultura ! pour l’Espagne, et Marius Kolff, directeur du CAS International, Comité anticorrida, pour les Pays-Bas — du collectif Non à la honte française !, initié par le CRAC Europe, et qui regroupe, pour la première fois dans la lutte anticorrrida, 160 associations, françaises et étrangères, a été reçue pendant plus d’une heure au ministère de la Culture par trois conseillers de Frédéric Mitterrand. Et c’est nous qui avons arrêté la discussion dans la mesure où le sénateur Povinelli devait ensuite participer à une réunion du PS. Il avait bien l’intention d’attaquer frontalement les députés aficionados et Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’assemblée nationale qui bloque entre 50 et 100 signatures de députés PS. Il est temps que les verrous sautent !
Lors de nos entretiens au ministère, le sénateur Povinelli et la députée Marland-Militello ont été très fermes. Les technocrates du ministère ne s’attendaient certainement pas à cela !
les conseillers du ministre ont reconnu d’une part que notre action citoyenne désorganisait leur service, et que, d’autre part, les conditions de cette inscription étaient très discutables, car sans aucune transparence ni aucune démocratie. Un décret ministériel est d’ailleurs en préparation pour changer les règles d’inscription au patrimoine culturel immatériel de la France.
Nous sommes à la croisée des chemins. Les citoyens des différents pays tauromachiques s’indignent et se mobilisent de plus en plus pour demander à leurs élus d’abolir cette pratique barbare. Sentant le danger, les responsables du mundillo utilisent tous leurs relais pour tenter de protéger la torture publique d’un herbivore.
L’abolition de la corrida va dans le sens de l’histoire. Elle a été votée en juillet 2010 par le parlement catalan espagnol. Son classement au patrimoine français est une indignité. Dans les semaines qui viennent, M. Mitterrand devra entendre la voix de plus en plus forte de l’immense majorité des français qui souhaite l’annulation de cette décision anachronique qui fait de nous la honte de l’Europe.
Dans ce contexte, et suite à la manifestation de samedi, nous avons reçu de très nombreux soutiens du monde de la Culture. Nous disposons depuis hier d’un exemplaire de l’annuaire interne de tous les personnels et responsables du ministère. Nous vous proposons d’intensifier nos actions qui sont déjà efficaces en contribuant par nos protestations (mails, téléphone, Fax et courriers postaux) à « désorganiser » l’ensemble des services du ministère. Nous préparons une sélection « choisie » de coordonnées de responsables que nous allons vous communiquer au plus vite. A ce stade, il n’y a plus aucune raison que nous obéissions aux demandes du ministère de la Culture en appelant un seul numéro dédié pour recevoir nos appels.
A bientôt pour la suite. Nous devons et nous pouvons obtenir gain de cause. Le ministère joue l’enlisement et espère une démobilisation avec le temps. Prouvons lui le contraire !
L’organisation de la manifestation du samedi 28 mai a coûté plus de 6000 euros. Nous lançons une souscription pour pouvoir continuer l’action. Merci par avance. Les chèques sont à envoyer à l’ordre du CRAC Europe, BP 10244, 30105 Alès Cedex.
Bien à vous dans la lutte
Jean-Pierre Garrigues
Vice-président du CRAC Europe
Animateur du collectif
Tél. 06 75 90 11 93
Ouvert
les mercredis, samedis et dimanches de 15h à 19h
Les
sculptures de Gillermo Olmo expriment la force des montagnes, des forêts et du peuple d’Euskal Herria.
Artisan de la couleur et de l’ombre, Aitor Etxebarria construit des tableaux dans lesquels les plans et les surfaces se conjuguent et communiquent entre eux
par le biais de taches et de rayures.
Josette Dacosta peint sur des surfaces brutes et rugueuses, mélangeant ses couleurs pour créer des effets de lumière et de texture. En
partant d’un style figuratif, où elle puisait son inspiration dans les maisons et les villages du Pays Basque, elle s’est orientée davantage vers l’abstraction.
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Une contribution de Daniel Labeyrie.
Celui qui se lève tard ne voit pas le lézard
en train de se brosser les dents … proverbe massaï
Quand bise souffle, quand les frimas s'accrochent à la moindre brindille, vous jouez les invisibles , terrés, cachés dans les lézardes, les fissures des vieux murs , modestes hibernants calfeutrés dans des minuscules repaires totalement inaccessibles à vos ennemis de tout poil.
Lézards des murailles,sans faire montre de la moindre arrogance, vous êtes des hédonistes: vous savez deviner à distance la moindre apparition ne serait-ce que brève d'un rayon de soleil pour vous prélasser afin de réchauffer votre sang froid:
en dignes princes du farniente, vous passez des heures à ensoleiller votre fine cuirasse .
A la moindre alerte, vous prenez la poudre d'escampette pour vous faufiler dans la première cachette venue. Etonnamment silencieux, vos courses- poursuites font de vous des espiègles farceurs , incapables de la moindre agressivité à l'égard du genre humain.
Gare à la mouche imprudente, gare au ver de terre égaré sur votre territoire, gare au criquet des jours de canicule, gare à l'araignée échappée de la remise : toutes ces bestioles finissent dans votre petite gueule allongée.
A la moindre averse , au moindre roulement de tonnerre, vous désertez les terrasses, les toits brûlants, les éboulis, les pans de murs des masures, les dalles effondrées pour vous insinuer dans d'infimes abris connus de vous seuls.
Petits reptiles sauriens, chez vous il n'y a pas de lézard, il n'y a pas le moindre problème, votre devise: la vie au soleil, c'est-à-dire faire le lézard , paresser...
Parfois les enfants se jouent de vous, vous mènent une vie impossible, vous attrapant par le bout de la queue dans des éclats de rires déconcertants.
Vos chutes vertigineuses du haut des toitures, vos bagarres infernales n'ont jamais fait peur à la moindre mouche mais la couleuvre verte et jaune vous regarde d'un drôle d'œil !
Elle sait attendre le moment propice pour vous estourbir : cruelle destinée pour des petits cousins
du crocodile.
Nous n'avons de cesse d'admirer votre remontée rapide des murs, alpinistes chevronnés, vous atteignez en quelques secondes le faîtage des maisons où votre liberté se décline
au rythme solaire de la belle saison.
Parfois vous vous risquez à vous introduire dans la cuisine, voire une chambre . Cette curiosité est toujours intéressée car le moindre moucheron , le moindre cloporte sera happé
en un fragment de seconde : comment vous remercier de votre visite ?
Petits princes des murailles, courez, lézardez, continuez d'enchanter nos étés !
Originalité avec cyber acteurs : vous pouvez paticiper à une manifestation ... de chez vous.
En même temps que la "vraie" manifestation, cette rubrique vous est ouverte pour manifester votre soutien.
Tout le temps de votre connection sur la page de la manifestation, vous serez considéré-e comme manifestant-e. Vous pourrez laisser vos messages de soutien et chatter avec les autres cyber manifestants.
Vendredi 22 avril, nous apprenions la nouvelle : le ministère de la Culture avait décidé d’inscrire au patrimoine immatériel de la France la corrida,
ce sadisme autorisé, cette torture jusqu’à la mort d’un herbivore, érigée en un spectacle sous perfusion des subventions publiques, donc de l’argent des contribuables.
Samedi 28 mai à 15 heures aura lieu, à l’initiative du CRAC Europe, Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance, et à l’appel de quelque 150 associations,
françaises et étrangères, un rassemblement à Paris, place du Palais-Royal.
le samedi 28 mai 2011, de 14 heures à 17 heures 30 et
seulement dans cette fourchette horaire. Les clics seront comptabilisés et pourront être ajoutés au nombre de participants sur place.
Il vous est donc instamment demandé, si vous ne pouvez vraiment pas rejoindre le CRAC Europe et le collectif Non à la honte
française!, de ne pas rater ce rendez-vous virtuel, pas plus que vous ne rateriez une manifestation sur place.
Organisé par : Organisé par le Collectif "Non à la honte française", à l'initiative du CRAC Europe, Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance, et à l’appel de quelque 157 associations, françaises et étrangères.
Au 28/05/2011 à 17 h 30
Nous demanderons au ministre de la Culture et de la
Communication, Frédéric Mitterrand, la désinscription immédiate de la corrida de la liste de l’inventaire des biens immatériels du patrimoine français. De plus,
étant donné que cette inscription s’est faite dans la plus grande opacité, sans la moindre consultation des partisans de l’abolition alors que le sujet porte par nature à polémique, nous
demanderons qu’ait lieu dans le pays un débat sur la corrida. Son inscription à l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée nationale de la proposition de loi abolitionniste, déposée en juillet
dernier par Muriel Marland-Militello (UMP) et Geneviève Gaillard (PS), serait un bon point de départ.
Une présence physique dans la capitale est primordiale, nous insistons sur ce point. Les personnes qui ne pourront absolument pas se rendre à
ce rassemblement, ni à d’autres qui auront lieu en province, pourront malgré tout prendre part à ces revendications grâce à cette cyber manifestation.
La torture n’est pas une culture, la torture n’est pas la culture.
Monsieur le Ministre de la Culture, retirez la corrida de la liste du patrimoine immatériel de la France. Lavez cette honte !
Attention! Le ministre de la Culture a annoncé publiquement qu’il allait « sans doute » retirer l’inscription de la corrida au
patrimoine immatériel culturel de la France. Au cas où cette annulation interviendrait avant la manifestation, celle-ci serait maintenue. Nous pourrons alors demander
l’inscription immédiate de la proposition de loi de Mmes Marland-Militello et Geneviève Gaillard à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale pour en finir définitivement avec l’ignominie qu’est la
corrida.
Le collectif Non à la honte française!
www.patrimoine-corrida.fr.
Siège social : Cyber Acteurs C/O Alain UGUEN 152 rue F.Pelloutier 29000 QUIMPER
Bureaux : 18, rue St Catherine 29000 QUIMPER 02 98 90 05 94
http://www.cyberacteurs.org/manif/
--- quelques images de printemps.
Liste non exhaustive.
Excusez-moi, je n'arrive pas à vous transférer les parfums.
Et, le 20 Mai, la première sortie de bébé Rouge-queue. Une petite pause sur la porte de la borde n'est pas de trop.
Paris, 28 mai : non à la corrida au patrimoine de la France !
Paris, 28 mai : non à la corrida au patrimoine de la France !
À la suite de l’annonce de l’inscription, vendredi 22 avril, de la corrida sur la liste du patrimoine culturel immatériel français, un collectif, Non à la honte française !, a été fondé à l’initiative du CRAC Europe, Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance, association loi 1908 (siège à Strasbourg), et un site, www.patrimoine-corrida.fr, a été créé, sur lequel une pétition a été mise en place.
Le CRAC Europe et le collectif Non à la honte française!, qui regroupe à ce jour quelque 150 associations, françaises et étrangères, appellent à un rassemblement à Paris samedi 28 mai à 15 heures place du Palais-Royal, pour demander la désinscription immédiate de la corrida de l’inventaire culturel de notre patrimoine. Un écran de dix mètres carrés projettera des images montrant la réalité de la corrida, c’est-à-dire sa cruauté.
Si, d'ici au 28 mai, le ministre de la Culture retire l'inscription, le rassemblement aura tout de même lieu. Nous demanderons alors l'inscription des propositions de loi en question à l'ordre du jour des travaux de l'Assemblée nationale.
Avis aux politiques : en 2012, les taureaux voteront !Hélène Vaquier, présidente
Jean-Pierre Garrigues, vice-président
06 75 90 11 93
Luce Lapin
Porte-parole nationale
06 08 30 80 30
Illustration: http://www.colbac.fr/
Communiqué de presse :
Par l’intermédiaire de son avocat, maître Frédéric Ortega, Le CRAC Europe porte plainte contre l’Etat français auprès du tribunal administratif de Paris afin d’obtenir l’annulation de
l’inscription de la corrida au patrimoine immatériel de la France. Rappelons d’une part que la corrida n’est pas française mais espagnole, et que d’autre part elle est interdite sur l’essentiel
du territoire français. En dehors de la zone d’exception, le torero est un délinquant et un tortionnaire qui risque 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende pour « sévices graves et actes de
cruauté » sur animaux (article 521.1 du code pénal). Le CRAC Europe initie cette action judiciaire et portera l’affaire si nécessaire auprès des plus hautes instances de l’Etat français dans un
premier temps, puis de l’Europe dans un deuxième temps.
Pour le CRAC Europe pour la protection de l’enfance
Comité Radicalement Anti Corrida
Jean-Pierre Garrigues
Vice-président
Tél. 06 75 90 11 93
www.anticorrida.com <http://www.anticorrida.com/>
La corrida au patrimoine culturel immatériel de la France: silence des politiques, récupération du FN…
Je me permets, en tant que journaliste de l’hebdomadaire Charlie Hebdo, rédactrice depuis dix-huit ans de la chronique de défense animale «Les Puces», de
vous alerter sur un sujet de société dont vous ne semblez pas, malgré les nombreux messages d’information délivrés à votre attention par les associations de protection animale engagées dans la
lutte contre la corrida en France, mesurer l’importance, grandissante, galopante. Le monde politique de gauche va pourtant devoir sérieusement prendre en considération ce qui est en passe de
devenir — si ce ne l’est déjà — un enjeu électoral. Car l’abolition est en marche. En Europe (Espagne, France, Portugal), mais aussi en Amérique du Sud.
Rappel des faits. Vendredi 22 avril, en pleine feria d’Arles, André Viard, président de l’Observatoire national des cultures taurines, ancien matador qui a peint une toile, Minotaure,
avec le sang d’un taureau qu’il a lui-même tué (romantique), apparaissant, ô surprise, comme s’il était le porte-parole du gouvernement des aficionados Fillon et Sarkozy, a déclaré que le
ministère de la Culture (oui, la «Culture»…) avait donné son accord en janvier dernier pour que la corrida soit inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel français. Dans
l’objectif, seconde étape, de son inscription au patrimoine de l’Unesco.
Il apparaît ainsi qu’en France la priorité, ce n’est pas la crise économique. Ce n’est pas le chômage, ni la pauvreté, ni la baisse du pouvoir d’achat, ni les expulsions, ni les SDF, ni la
régularisation des sans-papiers, ni la lutte contre le racisme, grandissant et inquiétant. Non. Le plus important, c’est d’immortaliser la torture d’un herbivore à l’arme blanche dans un
patrimoine mondial, afin de préserver de l’abolition, déjà votée en Catalogne espagnole le 28 juillet 2010 (effective le 1er janvier 2012), cette barbarie d’un autre âge. La corrida tout
comme la tarte Tatin, le fest-noz, la tapisserie d’Aubusson et les parfumeurs de Grasse. Maintenant entachés du sang des taureaux.
Quelles réactions politiques compte-t-on, deux semaines plus tard?
Celles de Muriel Marland-Militello (UMP) et Geneviève Gaillard (PS), les deux courageuses députées qui ont déposé, mi-juillet 2010, la proposition de loi n° 2735 visant à annuler l’alinéa 7
de l’article 521.1 du Code pénal — proposition dont on attend toujours qu’elle soit mise à l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée nationale. Une cinquantaine de membres du Groupe d'études
parlementaire «protection des animaux» (Geneviève Gaillard, présidente, Muriel Marland-Militello, vice-présidente, Armand Jung, vice-président) ont «[exigé] du Ministre, Monsieur Frédéric
MITTERRAND, le retrait immédiat de cette inscription inique […]».
Celle d’Éric Besson — que l’on ne présente plus, selon la formule consacrée —, qui, poussé dans ses retranchements, a fini par déclarer qu’il n’aimait pas la corrida (sur France 2, le 30 avril,
«On n’est pas couché»).
Celle d’Henriette Martinez, députée UMP des Hautes-Alpes, qui, dans Le Dauphiné Libéré du 30 avril, rappelle que 66% des Français (donc des Français en âge de voter)
sont contre la corrida — 71% dans le Gard, région taurine… par excellence et par «tradition».
De qui d’autre? De l’extrême droite.
Les animaux font partie intégrante de notre société, mais les politiques ont du mal à l’entendre. Depuis déjà longtemps, j’ai envie de dire depuis toujours, la gauche, d’une façon générale, se
désintéresse complètement de ces êtres reconnus sensibles (article L214 du Code rural), et de leur souffrance. Ce manque, ce défaut, cette brèche, n’échappe pas au Front national. Sa présidente
n’a pas manqué, ce 5 mai, sur LCI, de s’y engouffrer: «La présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé “très critiquable” l'inscription au patrimoine culturel immatériel
national de la corrida, en estimant que la tauromachie n'est qu'une tradition locale. “Cette décision heurte de surcroît nombre de Français qui, sans remettre en cause l'existence de cette
tradition, sont interpellés par la souffrance animale”, ajoute-t-elle.» Analyse facile: Marine Le Pen critique l’inscription au patrimoine, mais ne condamne pas la corrida pour autant,
ce qui lui permet de jouer sur les deux tableaux. D’une part, de se ranger du côté des anticorrida, espérant ainsi capitaliser un élan de sympathie bénéfique à son parti, mais uniquement sur ce
point précis. Et, d’autre part, de ne pas se couper de ce qu’elle croit être son électorat en ne se déclarant pas pour l’abolition, que de toute façon elle ne souhaite pas.
Point important, et même capital: Mme Le Pen reconnaît «la souffrance animale», niée sans vergogne par bon nombre de toreros, de matadors, d’aficionados et même, encore plus scandaleux,
par quelques vétérinaires… et politiques, de tout bord. Certes, Marine Le Pen soutient les chasseurs, elle fut à leur côté il y a quelque temps dans une de leurs manifestations. Mais les animaux
chassés et ceux qui sont toréés ne sont pas systématiquement, je le déplore mais le constate, l’objet de la même compassion.
Je vous prie de bien vouloir mesurer les graves conséquences qui ne manqueraient pas de résulter si la gauche abandonnait la défense animale à l’extrême droite, et espère prochainement un signe
rassurant et encourageant de votre part.
Je suis bien volontiers à votre disposition pour en parler et vous rencontrer si vous le souhaitez.
Je vous remercie de l’attention que vous avez bien voulu accorder à ces propos dont la sincérité, du moins je l’espère, ne vous échappera pas, voire vous touchera, et assure de ma profonde
confiance ce peuple de gauche qui est le mien.
• Message envoyé le 7 mai à Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault, Gérard Bapt, Yves Cochet, Julien Dray, Cécile Duflot, Henri Emmanuelli, Geneviève Gaillard, François Hollande, Nicolas Hulot,
Eva Joly, Armand Jung, Jack Lang, Marylise Lebranchu, Stéphane Lhomme, Noël Mamère, Anny Poursinoff, Ségolène Royal.
Luce Lapin
7 mai 2011
lucelapin@charliehebdo.fr