Comme chaque année à la même époque, je m'applique à empêcher la mare
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de fuir, ce qui n'est pas une petite affaire et réussit rarement de manière satisfaisante, malgré un paquet d'heures passées à la tâche.Cette année, les têtards de grenouilles rousses sont sortis des oeufs il y a déjà quelques jours. L'amplexus des crapauds communs va commencer.
Hier, à la tombée de la nuit, je suis allée faire un tour à la mare. Une agitation! Au moins quarante mâles et seulement deux femelles. L'une des deux était au milieu de la mare, avec une douzaine de mâles sur elle. Je voyais son gros ventre blanc gonflé par les oeufs. Avec une longue perche, j'ai réussi à pousser le groupe sur le bord et j'ai réussi à la remettre dans le bon sens. Elle s'est accrochée au rebord et ce matin, j'ai pu constater que je l'avais sauvée d'une noyade quasi-certaine. Mais bizarrement, toujours pas de nouvelles femelles. Cela commence à être inquiétant et à poser question.
Hier soir, après ce sauvetage, je suis tombée plus ou moins par hasard sur un document bouleversant, surtout quand on le lit aux terribles évènements du Japon:
Le crapaud commun serait capable de détecter les signes annonciateurs d’un séisme et de modifier profondément son comportement. Au point de sacrifier son instinct reproducteur et de prendre la fuite. C’est ce que suggèrent les observations réalisées par l’Université Ouverte britannique quelques jours avant le séisme qui secoua l’Aquila en 2009.
Rien n’est plus fort que l’amour... sauf un séisme. Chez les animaux, l’instinct de reproduction gouverné par les hormones est très fort. Par exemple, lors de la saison des amours le crapaud commun (Bufo bufo) ne pense plus qu’à s’accoupler. Il suffit de lui présenter la main pour qu’il s’en saisisse, sans peur de l’être humain qui le surplombe, en un simulacre d’amplexus (accouplement où le mâle agrippe la femelle).
Pourtant l’étude de Rachel Grant du London Institute of Zoology démontre que les prémices d’un séisme peuvent modifier radicalement le comportement de ces crapauds en les faisant passer d’un comportement reproducteur à la fuite. Si les crapauds se nourrissent d’amour, d’eau fraîche et d’insectes grassouillets, ils préfèrent aussi éviter les ennuis...
Pas ce soir chéri, il va y avoir un séisme
C’est en observant une population de crapauds communs près d'une mare d’Aquila (Italie) en 2009, quelque temps avant qu’un séisme ne frappe, que les chercheur de l’Open University ont enregistré cette modification comportementale.
Cinq jours avant le séisme, 96% des mâles avaient quitté la mare située à 74 kilomètres de l’épicentre. Deux jours plus tard, les couples en amplexus avaient disparu et aucune trace de fécondation n’a été détectée entre le début du séisme et la fin des dernières répliques.
« Notre étude est l’une des premières à documenter un comportement animal avant, pendant et après un tremblement de terre, signale Rachel Grant. Nos découvertes suggèrent que les crapauds communs sont capables de détecter des signaux pré-sismiques comme des rejets de gaz ou de particules chargées, et de les utiliser comme système d’alerte précoce des séismes. »
Les nuées de grenouilles auraient-elles annoncé la cause possible des plaies d’Egypte, à savoir l’éruption du Santorin, plutôt que constituer elles-mêmes une de ces plaies ?
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