Elle s’appelle Rose. C’est un cochon d’Inde blanc : il y a des roses blanches, donc on a le droit. Elle vit dans notre cuisine depuis 5 ans plus ou moins. On ne voulait pas. Des amis touaregs qui ont un rapport autre que le nôtre aux animaux avaient décidé d’offrir un animal à notre fille pour son anniversaire. Il a fallu éviter le chameau. Certes, il n’aurait pas tenu dans la cuisine, mais cela voulait dire des étés dans le clan près de lui. La petite ayant aujourd’hui à peine 10 ans, c’était donc du 55° à l’ombre en abonnement chaque été, et tout ça, pas en trekking organisé : mais avec le clan, à manger la tagala cuite dans le sable sous des braises de.. de choses sèches combustibles. Et je suis allergique (authentique) à la lumière forte, au soleil. Bref, on a dit «Pas d’animaux, mais faites selon vous». Parce que les animaux qui sont en boîtes, bocaux ou cages : ça nous énerve. Un chat va et vient : c’est sa vie de chat. Idem le chien. Donc on a dit non, et donc on a reçu un cochon d’Inde.
Tout ça pour ça...
Une fois chez nous, il fallut négocier avec la Bête. Après quelques câbles et des meubles rongés en 2 h, le verdict est tombé. Perpétuité. J’avais le projet de marquer «Guantanamo» au-dessus de sa cage, mais on manquait de mini combinaison orange. On a fait un pow-wow. En taule, oui, mais avec tout ce qui lui faut pour être bien. Recherches. Et là je lis, non pas une fois, mais sans cesse :
«Comme le cochon d’Inde est timide et qu’il aime se cacher éviter de lui donner de quoi se terrer, sinon vous ne le verrez pas…».
Puisqu’il aime ça, ne lui donnez pas ça.
Barbares.
Il aime ça, cet animal : pourquoi le contraindre à s’exhiber ?
Alors ?
À la campagne, on récupère du foin, du vrai, pas du sous plastique, et de la paille. Venus d’étables comtoises, siou plait ! Et je lui en mets des boules jusqu’en haut de la cage, alors elle creuse un nid et mange dedans, au chaud, en rongeur.
Quand elle a fait son trou, et qu’elle en a envie (c’est une fille), elle se dépêche (comme un fainéant de cochon d'Inde, faut pas pousser) et se dresse contre le grillage, et attend un câlin. Que je lui donne.
Mais à chaque, me reviens cette stupidité :
«Évitez de donner ce qu’il aime à ..» à quoi ? Votre jouet à poils ?
Ce n’est pas un jouet, c'est Rose. . Je la prends si elle appelle : ça veut dire qu’elle veut des câlins. C’est elle qui décide : c’est sa vie. Déjà qu’elle a pris pérpét. Mais parfois, je lui réponds que non, pas le temps, les mains dans le boulot...
C’est juste un cochon d’inde, et il faut prendre garde à ceci, je répète :
«Comme le cochon d’Inde est timide et qu’il aime se cacher éviter de lui donner de quoi se terrer, sinon vous ne le verrez pas…».
Barbare.Au contraire, vas-y la belle, planque-toi, roule-toi dans ton trou. C’est ton truc...
15 cms de graisse dédaigneuse comme un empereur chinois. Caché comme un moine dans sa cellule. Gourmande comme une diva muette.
Et elle mérite le respect.
Contrairement aux modes d’emploi collés sur le dos des animaux (au nom de quelle réification - oui, réification : c’est le bon mot - ?), s’il aime se cacher, il aura sa cachette.
Je n’aime pas les vendeurs animaliers qui recommandent de contrer la nature des animaux.
D’ailleurs, je n’aime que très peu le commerce animalier.
Rose ne vivra pas plus longtemps que la moyenne des petits rongeurs. Elle est une petite vieille déjà.
On a prévenu : une fois, pas deux…
Inch Allah !
babel
http://www.myspace.com/lebabel
ps : la blogueuse, pour le titre, s'est permis d'emprunter à Monsieur Malherbe
http://www.etudes-litteraires.com/malherbe.php
Après plus de vingt ans de dégradation continue de la santé au travail, nul ne nie qu’il y ait besoin d’une grande réforme pour la reconstruire. Mais les salariés, les syndicats, les professionnels des questions de santé au travail sont terriblement inquiétés par les orientations de la « réforme » annoncée de M. Darcos.
C’est un projet qui va dans le sens de celui du Medef auquel, pourtant, tous les syndicats de salariés se sont opposés unanimement en 2009. Il propose carrément de violer le cadre de responsabilité du médecin du travail pour qu’il serve de bouclier protecteur à celui des employeurs. Il est en contradiction de manière rédhibitoire avec les principes du Code de Déontologie médicale inscrits dans la Loi. Il projette d’organiser les prochains services de santé au travail (SST) en donnant total pouvoir au patronat : seront juges et parties ceux-là mêmes qui créent les risques.
Plus que jamais les médecins du travail et les autres acteurs des SST seront cantonnés dans des activités éloignées de la défense de la santé des travailleurs. Il s’agit de la mort de toute
réelle prévention en santé au travail. Il s’agit de « démédicaliser » la seule spécialité dont l’objet est le lien entre la santé et le travail.
Il s’agit de prendre prétexte de la pénurie (réversible) de médecins du travail en les remplaçant par des infirmiers alors que ceux-ci ne peuvent pas se substituer aux médecins et qu’ils
n’ont pas de statut protégé. Il s’agit de transférer ces missions aux directeurs des services interentreprises de santé au travail (SST) c’est-à-dire aux Conseils d’Administration composés
majoritairement d’employeurs (2/3). Il s’agit de déposséder les « commissions de contrôle » de leurs prérogatives notamment en ce qui concerne le droit d’opposition à la mutation
ou au licenciement des médecins du travail, alors qu’au contraire ce droit d’opposition devrait être étendu pour que tout « Intervenant en Prévention des Risques Professionnels »
bénéficie d’un statut de « salarié protégé ». Comment une « prévention » peut-elle exister, sans entretien clinique régulier avec les salariés, en espaçant les visites
tous les 3 ans ? L’aptitude et l’inaptitude seraient définies du point de vue patronal : actuellement ces notions n’ont pas de définition légale, le médecin du travail les
apprécie au cas par cas selon les risques pour la santé liés au poste de travail. Une nouvelle définition écrite dépendrait exclusivement de la capacité du salarié à effectuer la totalité
des tâches prescrites : elle aurait une "simplicité" radicale, binaire (apte ou inapte) et reviendrait à supprimer toute notion d’aménagement de poste et d’adaptation des tâches à l’homme.
Le Medef voulait aussi que le médecin-conseil puisse déclencher une procédure obligatoire de retour au travail pendant l’arrêt de travail. L’employeur serait libéré de ses obligations de
reclassement dès la visite de reprise. Après cette visite unique, et dans un délai de 21 jours, le salarié déclaré inapte pourrait être licencié. Les voies de recours, aujourd’hui possibles
auprès de l’inspection du travail, seraient renvoyées à des dispositions non précisées. Le projet de X. Darcos reprend les mêmes intentions, très dangereuses pour les salariés victimes
d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Au contraire de tout cela, une véritable prévention en santé au travail est nécessaire et possible.
L’indépendance professionnelle exige que les préventeurs soient à l’abri des pressions de ceux qui les paient. Avec le mode de production en flux tendu et la recherche effrénée de gain de
productivité, les conditions de travail se dégradent partout, tous les secteurs sont « à risques », bureaux comme ateliers. Une authentique médecine de prévention, en adéquation
avec les constats sur le terrain, peut tirer sa grande pertinence de l’entretien clinique régulier des salariés avec le médecin du travail. Il faut que la médecine du travail authentique et
spécifique soit un véritable service public indépendant, avec les moyens nécessaires, la formation, les effectifs, et la prévention apparaîtra redoutablement efficace, progressive et
finalement « économique » dans l’intérêt des salariés.
Que tous les acteurs de progrès refusent ensemble le projet Darcos de mise à mort de la médecine du travail POUR une authentique médecine du travail, indépendante, dans l’intérêt exclusif de la santé des salariés !
L’absence actuelle de vrai débat public sur la place de l’art et de la culture dans notre société est un symptôme historique
extrêmement inquiétant.
Elle annonce, pour la première fois depuis la Libération, le risque d’abandon d’une part fondamentale de l’histoire de notre
pays.
Une part de notre histoire dont est issue la valeur accordée aux choses de l’esprit, à travers notre littérature, notre théâtre, les arts et leur
circulation, dans la vision du monde que nous partageons et la place que nous avons su leur donner dans notre vie réelle. Cette absence fait planer la menace d’une défaite devant l’invasion
délétère de l’esprit marchand imposée par ce que l’on nomme « globalisation ».
Les politiques qui refusent l’ordre néolibéral doivent le comprendre : non seulement la culture - au sens le plus large du mot -, est un enjeu
fondamental de civilisation, mais c’est aussi pour eux un atout politique majeur.
Comme le dit le grand dramaturge Edward Bond, « que nous resterait-il aujourd’hui des Grecs s’ils ne nous avaient laissé une philosophie, un théâtre,
une mythologie, des temples, des statues ? » Autrement dit un immense arrière-plan artistique et culturel créé à partir d’outils symboliques : une langue, des codes, des signes qui nous relient à
une mémoire commune, à une volonté d’être ensemble et de rencontrer l’autre, de se frotter à l’inconnu, qui nous constituent en tant qu’êtres pensant, rêvant, imaginant, désirant, créant,
construisant l’improbable avenir.
Ce sont ces outils qui nous permettent de nous penser, de nous ressentir, autrement qu’en tant que consommateurs ou marchands…
Notre histoire récente fut traversée de soubresauts où cette aspiration - ce désir collectif, parfois confus, souvent éclatant et vibrant - s’est
manifestée. Des outils ont été construits avec le Conseil National de la Résistance. C’est ce que l’on appelle « le service public de la culture ». Il ne s’agit, en réalité, de rien d’autre que
la manifestation concrète, politique, d’une volonté de donner à l’esprit sa vraie valeur dans la collectivité.
Ce
service public, qui en France fut incarné par un ministère de la Culture, est en passe d’être démantelé.
Deux événements peu commentés, font figure de symptôme.
Au moment
précis où plusieurs études alertent sur la désaffection de la lecture parmi les jeunes Français, la direction du Livre du Ministère a été supprimée l’automne dernier ; celles du théâtre, de la
musique, de la danse et des arts plastiques ont depuis subi le même sort.
Dans le cadre d’une révision générale
des politiques publiques qui veut tout soumettre, y compris l’inquantifiable, à la « rationalité économique », l’ensemble des directions artistiques sont réduites à une Direction générale de la
création artistique, coincée entre une Direction des patrimoines et celle des médias et des industries culturelles.
On peut craindre que l’art ne soit plus la priorité de ce ministère...
La même rationalité économique a présidé aux débats du Forum d’Avignon : « économie et culture », présenté comme un « Davos de la
culture ». Le symbole est fort. Au moment où la « crise » prouve l’inanité des dogmes néolibéraux qui dominent l’Europe, la culture devient l’ultime nappe phréatique où puiser, au service
d’intérêts qui lui sont totalement étrangers.
Quel crédit porter à une « économie créative » initiée par des dirigeants d’entreprises comme Nicolas Seydoux, Didier Lombard et Axel Ganz ? Que peut
véhiculer une telle « culture », réduite et instrumentalisée par les impératifs d’une « économie de la connaissance ? »
Dans l’Europe néolibérale, un faisceau de signes innombrables converge vers la destruction de ce que nous appelons l’humain. Brutalité d’une main,
propagande de l’autre, encouragement général à cesser de penser et échanger. Cet encerclement qui concerne tous les aspects de nos vies tend à faire de chacun un individu dénué de sens collectif.
On peut s’inquiéter de ce qu’il adviendrait d’une civilisation déjà très altérée par un individualisme stérile, une fois amputée ce qu’il lui reste de capacité à utiliser le symbole comme moyen
d’échange et de construction d’une richesse culturelle commune.
À leur échelle, de nombreuses collectivités territoriales, avec des politiques qui prennent en compte différents niveaux de
l’action artistique et culturelle et pallient les désengagements de l’État, tentent de résister à ce rouleau-compresseur. Comment pourront-elles agir demain, face à un gouvernement qui risque de
les priver de toute marge de manœuvre en leur déniant la compétence culturelle ?
Il est temps de l’affirmer : nous avons ici des valeurs essentielles à défendre et à promouvoir.
Ces valeurs, ne doivent pas, sous peine d’effacement, se soumettre à la tyrannie du chiffre. Voici un débat public qui mérite vraiment
d’être ouvert !