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31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 22:30
Urte berri on!
Bonne année à vous et à la planète que nous aimons, bonne année au monde du vivant!



Mille excuses!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je comptais m'en tenir à cette photo de quelques fleurs printanières de mon jardin et à ce message de nouvel an plutôt convenu et passe-partout, vu que j'apprécie vraiment très peu cette période de l'année mais que je me sens un peu obligée de faire semblant --- ce qui veut dire que je suis encore très loin d'être une personne vraiment libre.

Et puis, ce soir, sur ma messagerie internet, un courrier du "Réseau Education Sans Fontières" : à Bordeaux, un jeune Turc, Ertugrul Yilmaz, a été expulsé ce matin après avoir vécu nombre d'horreurs.

Alors, il me vient en tête ce qu'écrivait Marguerite Yourcenar "Je ne nie pas les moments de bonheur mais je  crois qu'il y a un fond d'inconscience et d'égoisme chez tous ceux qui, en termes vagues et généraux, déclarent que la vie est belle."

Pardon Kolova,
http://ecoloplus.blogspot.com ,

je ne suis pas très "positive"!






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30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 17:00
On l'apprenait il y a quelques temps dans la presse,   Monsieur Jean Grenet, roi (oh pardon!), Maire de Bayonne et amateur quasi obsessionnel de tortureaumachie a annoncé la grande nouvelle : Bayonne, ville dégoulinant du sang des taureaux suppliciés, aura sa feria, jumelée avec les fêtes de la ville! Et ceci dès 2009. L'est pas belle, la vie des festayres?
Je ne peux  m'empêcher de repenser à un courriel que m'avait envoyé pendant l'été 2007, une conseillère municipale de Bayonne ( j'en ai parlé dans un précédent article). Elle y insultait ma copine Luce Lapin, journaliste à Charlie Hebdo et militante du CRAC, parce que celle-ci avait commis le crime, dans un article contre la corrida, d'utiliser le terme de "feria" au lieu de "fêtes" de Bayonne, comme si cela changeait quelque chose pour le taureau dans l'arène!
Voilà, Luce, tu n'auras plus besoin de retourner sept fois ton clavier dans tes mains avant d'écrire:  fêtes ou feria, tu seras toujours dans les clous bayonnais. Et les taureaux, hélas, seront toujours sous les piques des picadors!



Abolition!



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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 23:00
Image du Jura. Photo Zarou. http://lacabornedelourse.blogspot.com/






Tous les goûts sont dans la Nature !
une contribution de Xavier Bouchet, le samedi 4 octobre 2008


Sous couvert d’anonymat, le lobby des barrages s’esbaudit dans "Alternatives Paloises" sur la beauté des retenues d’irrigation qui envahissent la région. Un certain Claude ayant poussé le bouchon un peu trop loin, je sors de ma réserve légendaire :


Le blog Alternatives Paloises nous a encore gratifié d’une série d’articles faisant la promotion des lacs du coin.

Le sous-titre "à chacun sa vérité" autorise-il à dire n’importe quoi ? C’est un peu l’impression que l’on a en lisant les messages de Claude (Miqueu, peut-être ?) !

Cette phrase est à tomber à la renverse :

(citation) " C’est un ouvrage de réalimentation hydraulique au service des milieux, mais aussi de l’économie du territoire notamment pour l’irrigation du maïs. Avec un peu de recul et une sérénité retrouvée le nouveau regard sur cet ouvrage démontre qu’il n’’y a pas incompatibilité entre l’augmentation de la ressource en eau, la qualité des paysage et la protection de la faune et de la flore."

C’est une contre-vérité absolue !

Comment peut-on, devant une rivière assassinée, des masses d’eau mortes et croupissantes, crousties d’intrants, engrais et pesticides, à la biodiversité arasée, parler ainsi ? Les informations ne manquent pourtant pas, qui démontrent les dramatiques conséquences de cette politique "d’augmentation de la ressource" poursuivie par l’Institution Adour !

Mais, sans doute, préfèrent-on détourner les yeux des rivières sauvages à la richesse biologique précieuse et rare pour les tourner, admiratifs, vers le miroitement trompeur de ces mornes retenues. Leurs cormorans, leurs écrevisses américaines, leurs poissons-chats et autres increvables exogènes auraient-ils plus de classe que la truite ou le saumon ? C’est la beauté placide d’un Hiroshima aquatique. Beau et empoisonné, beau comme un cadavre de rivière.

Tous les goûts sont "dans la nature", dit-on. Ces barrages sont appelés "ouvrage d’art". C’est avec de tels malentendus que nous laisserons une planète morte à la génération suivante. Quelle honte !

Xavier Bouchet
Président de la Maison de la Nature et de l’Environnement de Pau

Note de la blogueuse: J'ai empreinté cette citation "Tous les goûts sont dans la nature. Elle s'en passerait" à Pierre Fournier :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Fournier_(journaliste)

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Le 20 Décembre, à Garlin (Béarn) , les ânes (des Pyrénées, bien entendu!) de Xavier Bouchet  participaient activement à l'une des actions organisée dans l'Hexagone  pour venir en aide à la Rizzanese. http://www.caet.lautre.net/spip.php?article34
Vive les ânes!
Liberté pour les eaux!


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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 09:00


Un accident de chasse est si vite arrivé!
Ah, ce "tir instinctif"!
Serre "Chasse et pêche. Editions Glénat 1995.
Quand le parlement délire
http://www.ecologie-radicale.org/


La CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE dénonce le caractère fictivement démocratique d'un pays dont la représentation législative comprend un sénat ruraliste et décalé et une assemblée nationale élue au scrutin d'arrondissement privilégiant les fiefs et les carrières politiciennes perpétuelles.


Treize députés viennent d'offrir de nouveaux cadeaux au lobby cynégétique français:
une réduction du coût du permis de chasser, histoire de combattre la désaffection de la jeunesse pour la mort loisir, une reconnaissance, déjà acquise, de la possibilité pour les fédérations de chasseurs d'être reconnues au titre de la loi sur l'environnement.

Plus préoccupant est l'autorisation d'emploi du grand duc artificiel pour la destruction des oiseaux.

Mais, le plus remarquable est le délire verbal. l'indigence morale et intellectuelle de ces élus, agenouillés devant une minorité rétrograde déconsidèrent le parlement .
Pour le député du parti réactionnaire, patrick OLLIER, la chasse est génétique.
Nous savions que c'était une maladie honteuse. Nous l'ignorions génétique!

Pour le député socialiste Jean-paul CHANTEGUET, il est regrettable que n'existe pas un jour sans chasse dans la semaine, mais pour son collègue, se réclamant aussi du socialisme, Philippe PLISSON, la chasse est une saine tradition.

Le député VERT, Yves COCHET déplora les privilèges offerts aux chasseurs et fit observer que d'autres associations oeuvraient à la protection de la Nature: un député pour parler au nom de 98% des Français qui ne chassent pas!


Il se trouva même quelques élus du parti réactionnaire pour regretter que l'opposition à la chasse ne soit pas criminalisée comme le préconisait le sénateur auteur de la proposition de loi.
Le ministre BUSSEREAU leur aurait promis un prochain décret.
Problème juridique: un décret ne peut pas édicter un délit nouveau, domaine de la seule loi.

bref, toujours la même médiocrité consternante dans ce qui tient lieu de parlement à une république qui ressemble de moins en moins à un Etat de droit, de liberté publique, d'équilibre des pouvoirs, d'informations pluralistes et honnêtes.
Nous apprenons, aujourd'hui, que la chasse est une maladie génétique. C'est aussi un symptôme du mal Français.
Tout simplement, parce que droits de l'homme et droits de l'animal sont étroitement liés.

Gérard Charollois. Convention Vie et Nature pour une Ecologie Radicale. http://www.ecologie-radicale.org/
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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 12:29



Brasserie "La Coupole" - Place Clémenceau

Café philo de Biarritz  7 janvier 2009, 20h45 :

Que signifie penser par soi-même ?

Animation : Daniel Junquas 



 

  


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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 17:00


Vous voyez le figuier sur la photo ci-dessus, prise il y a quelques jours?
Je vais vous raconter son histoire.
Je ne me rappelle plus trop de quelle année il s'agit, disons-aux alentours de 78-79.  J'avais été invitée à passer une journée entière au Boucaü, la maison de Bernard et Henriette Charbonneau, à l'écart du village Béarnais de Saint Pé de Lerin.
Ce n'est pas tout à fait à côté de chez moi et pas très près non plus de quelque chose qui ressemblerait à une gare de chemin de fer. A l'époque, je me déplaçais à pied, à vélo et en stop, refusant catégoriquement de passer mon permis de conduire. Mais dans ce cas précis, le stop----, je risquais fort d'arriver après le départ des autres invités. Alors, me disant que cela pourrait toujours servir pour d'autres journées de ce style, je m'étais acheté d'occasion une petite moto.


Bernard Charbonneau  http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Charbonneau
m'avait prévenue : "Vous allez  traverser un océan de maïs semence, nous sommes au coeur d'un paysage livré entièrement aux vandales de l'agri-business. Mais le Boucaü est un ilôt de résistance. Nous tenons à notre petit bois de chênes ancestraux, à tel point que nous avons même refusé l'électricité car EDF déclare ne pas pouvoir l'installer sans faire une trouée d'importance dans ces arbres".
Effectivement, le Boucaü, dans le jardin de laquelle reposent aujourd'hui Henriette et Bernard, était bien à plus d'un titre un ilôt de résistance.
Ce jour là, j'ai eu cette chance de partager le repas  de la famille, en compagnie des frères Rodes, "historiques" de l'écologie en Béarn,

Roland de Miller
http://www.bibliecologie.com/
avec qui j'avais créé "Jeunes et Nature" à Paris en Février 69,
Pierre Lebaillif, mon complice du très remuant "Jeunes et Nature" en Pays Basque, disparu à l'âge de 32 ans en 1989
et aussi très intimidant pour moi, le sociologue Henri Lefebvre,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Lefebvre
pas toujours, loin de là, d'accord avec le maître de maison ni avec les autres invités, mais qui ne détestait pas en découdre verbalement.

Près de la maison, trônait un majestueux figuier qui avait pour habitude de marcotter.
Comme j'étais en émerveillement devant lui, Bernard Charbonneau est allé chercher un outil et a déterré une marcotte joliment racinée,  qu'il m'a offerte. J'ai rapporté chez moi, à moto,  ce bébé arbre, à l'abri sous mon blouson.
C'est lui que vous apercevez auprès de la mare que j'ai creusée ensuite, à la main, des années pus tard, puisque c'était en 1997. Il donne des fruits énormes et succulents auxquels nous goûtons fort peu car les cueillir au dessus de la mare et au dessus du ruisseau qui serpente à côté et en contrebas n'est pas une mince affaire, même avec des bottes de pêche! Certains oiseaux frugivores profitent de la situation et nul ne saurait les en blâmer.  Le Martin -pêcheur photogaphié ci-dessous par l'indispensable Lolo, s'etait posté, lui dans ses branches une semaine entière un certain mois de Février pour repérer les tritons présents en grand nombre dans la mare et foncer sur eux afin d'en faire son régal, pour le plus grand bien des tétards de grenouilles rousses et agiles  dévorés par les tritons en question.
Ses branches les plus basses, trempant dans la mare, s'empressent de raciner et je ne compte plus les petits enfants du figuier du Boucaü  que je peux ainsi offrir aux amis, avec une grande émotion, on comprendra aisément pourquoi.
Voilà, c'était l'histoire du figuier d'Uhaldia.

Mattin Arrantzalea, Monsieur Martin, le Martin-Pécheur du Figuier d'Uhaldia, grand amateur de tritons.

En prime, cet extrait d'un livre de Daniel Cerezuelle sur l'oeuvre de Bernard Charbonneau.
J'aime ce livre et j'aime tout particulièrement cet extrait qui me rappelle à tout moment ce pourquoi je me bats depuis toujours, contre vents et marées:


 « Pour Charbonneau, dans un monde qui tend à devenir totalement organisé, la protection de la nature est une nécessité non seulement pour éviter des désastres écologiques et assurer la sécurité de l’humanité mais aussi pour protéger le besoin humain de liberté. En effet, être à la fois naturel et spirituel, l’homme a un besoin vital de rencontrer une nature hors de lui, pour y éprouver charnellement sa liberté ainsi que la richesse du monde. A ce besoin le milieu industriel et technicien moderne ne peut répondre que d’une manière très limitée et une artificialisation excessive du monde humain finirait par engendrer la fin de la liberté humaine. »
In Ecologie et Liberté. Bernard Charbonneau, précurseur de l'écologie, politique. Par Daniel Cerezuelle.  Editions Parangon.


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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 17:00

Année scolaire 91-92 Les CE2 de "Garaziko ikastola", à Lasse, avec Irène, leur "andereño"

C'est avec plaisir et conviction que je publie ci-dessous une contribution de
babel  http://www.myspace.com/lebabel
Je n'ai pas d'intérêt personnel dans l'affaire, n'étant moi-même pas enseignante ni rien d'autre d'ailleurs. Je ne suis rien, si ce n'est bénévole et militante professionnelle , ce qui ne nourrit pas vraiment sa bonne femme, mais c'est une autre histoire.
Quand une société va mal, elle se tourne vers la pensée la plus simpliste qui soit et qui l'amène à chercher des boucs-émissaires. La nôtre s'en fabrique à la chaîne et à la vitesse grand V, ces derniers temps.
Les gens dégoisent sur "les fonctionnaires", qu'ils érigent en bloc monolithe, et sont fous de colère lorsque l'un de leurs proches, en mauvaise posture, doit attendre trop longtemps au service des urgences de l'hopital public.
Ils s'en prennent aussi aux enseignants sans se rendre compte que c'est ainsi sur la tête de leurs enfants qu'ils crachent. Quel singulier manque de générosité envers l'avenir!


Ah, les enseignants!

Les écoles en France seront en repos du 20 décembre au 5 janvier. C'est facile à calculer, en fait : en moyenne il y a deux semaines de congés toutes les sept semaines de cours. J'ai dit « les écoles », pas les profs ! Certains — c'est vrai —  se la coulent douce, comme partout. Mais un bon nombre vont garder leur cartable à portée de main : correction et préparation de cours. D'autres encore, pour qui être prof, c'est participer à la vie intellectuelle vont, comme moi, profiter de ce temps pour travailler plus sur les recherches connexes à leur enseignement (lesquelles ne sont pas payées, quand on n'enseigne pas en université !).
Outre le fait que le statut des prof n’a pas été revalorisé depuis 1950, que leur grille de salaire est l’objet du calcul suivant :
soit n, le salaire de base du fonctionnaire,
alors le salaire du prof est de n fois 10 divisé par 12 : ni juillet ni août ne sont payés, même quand le bac embarque les profs jusqu’au 5 juillet, ou au sept, qu’on rentre le 28 août....
ces 10 douzièmes font mal au porte-monnaie quand depuis des années, l’indice de payement n’est pas revalorisé... car il se calcule sur bac + 3, pour un concours accordé à bac + 5 !
Mais, plaie d’argent n’est pas mortelle.
 Voici un constat — un peu long — que font 95 % des enseignants... pas contents du tout.

En France, ce ne sont pas les personnes (élèves ou profs) qui sont au centre du système scolaire, ni les savoirs, mais les pourcentages. Alors, pour obtenir ces quotas qui apportent des crédits, des élèves quittent le collège pour le lycée avec des moyennes allant de 1 à 4 sur 20 en Français ou en math, et le reste à l'avenant, mais avec des 16 ou 18 en musique et arts plastiques (qui disparaissent au lycée) et sport : on peut donc calculer une moyenne flirtant avec les 9,9/20 ! Bien sûr ces élèves, issus des milieux pauvres, souvent immigrés échouent dans ces filières. Il aurait fallu les mettre dans des filières « professionnelles ». Mais avec eux, on note une rapide et belle augmentation des chiffres de la réussite des élèves, principalement immigrés, à la fin du collège... Tant pis si, au bout de de deux ans et de deux redoublements, ils n'ont légalement plus aucune priorité pour s'inscrire dans une filière professionnelle : ils prennent ce qui reste, avec ou sans plaisir, qu'importe : le chiffre des élèves maintenus en lycée malgré l'échec scolaire est en augmentation !
« Personne n'est laissé tombé », comme le dit l'école aux USA. À la fin du secondaire, le fameux baccalauréat attend. Le ministère a décidé d'amener 80 % d'une classe d'âge au bac. En fait, c'est 80 % des lycéens des filières générales et technologiques (pas professionnelles) qui y parviennent et comment ?
Quand les résultats sont trop faibles, ou que des grèves ont diminué le temps d'apprentissage, « ordre » est donné à la commission d'examen de « repêcher » (= admettre) des élèves parfois jusqu'à 8/20. Inscrits à l'université, ils n'ont plus le droit d'être inscrits au chômage, donc le chiffre du chômage est diminué d'autant, et les facs sont invitées à garder les étudiants en échec le plus longtemps possible !
Pour savoir combien d'étudiants sont ainsi manipulés, eh bien regardons les locaux universitaires. Je connais tout un tas d'universités où il y a 2 amphis de 600 places pour les premières années (selon le patronyme commençant par A-L ou K-Z), et un amphi de 300 places pour la 3ème année, qui est la première à accorder un diplôme ! 300 élèves sont donc inscrits (et passeront le premier examen diplômant, ils ne l'ont pas encore en poche, loin de là) et 900 sont repartis  vers la vie active après 2 à 4 ans de vie étudiante, mais sans diplôme, et un bac général ne sert à rien sur le marché du travail. Vous pouvez appliquer aux 300 restants le taux de réussite global de ces années : un tiers maximum, donc 100 étudiants maximum. Avec ceux qui insisteront encore l'année suivante, et parfois même une troisième année, on arrive à des chiffres affolants, entre les filières les plus dures (médecines, droit) et la majorité des autres, la fourchette de réussite varie entre 17 et 40 % (pour les facs les plus faciles, mais avec le moins de débouchés, au moins 6 étudiants sur 10 n'auront jamais aucun diplôme !).
Les jeunes qui partent ainsi sans diplômes dans la vie active ne comprennent pas : ils ont 22, 23 ans, ils se croient « bons » puisqu'ils ont fait plusieurs années de fac, mais ne trouvent aucun boulot, car en fait, ils n'ont été formé à rien, et dès le départ, leur niveau n’était pas bon.
Les élèves ayant passé des diplômes professionnels au niveau bac sont bien avant eux dans les entreprises. Ces ex-étudiants vivent dans un sentiment d'injustice et de révolte sourde. S'ils viennent de banlieue, et ont un nom aux saveurs d'épices, ils concluent au racisme, au système d'exclusion, sans savoir que c'est idem pour le fils de paysan ou de cadre. On s’ennuie plus à 15 ans dans un village sans TNT que dans une cité péri-urbaine, car en plus, on y est souvent seul, dépendant du scooter, dont la bougie est dans la poche du père... Là encore, on nous gave de contre-vérités : une heure de bus pour aller à l’école, vous trouvez que ce sont des conditions idéales ?
Donc, les profs ont le sentiment d'être utilisés, manœuvrés, non pour former, ou transmettre des savoirs, mais pour dégonfler artificiellement le paysage social, les chiffres du chômage, et créer l'illusion de la réussite en matière d'intégration des immigrés et des couches populaires. Ils ont le sentiment de faire de la « garderie », parfois dangereuse. Ils se sentent quantité négligeable, et négligée, que leurs compétences, leur culture (on est pourtant dans les écoles !!!) ne sont pas du tout reconnues.
Donc, quand vous entendrez pour la énième fois, les profs se faire traiter de nantis, de fainéants, de jamais-contents, j'espère que vous comprendrez qu'en ajoutant ces mensonges, ces insultes à la réalité, on est en train foutre l'avenir de nos gamins à la poubelle, mais en jurant que ce n'est pas vrai, ou bien. En affirmant que c'est à cause des profs incapables de bien faire leur boulot, bien sûr.
Alors, soyez-en certains aussi, si rien ne change, sans doute bientôt, la marmite éclatera :
C’est simple, il suffit de continuer à laisser fermenter, en restant assis sur le couvercle.

babel, décembre 2008

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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 17:00

Desiderius Erasmus, peinture de Hans Holbein le Jeune
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89rasme

Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République à propos de son discours du 2 décembre 2008 à l’hôpital Erasme d’ANTONY concernant une réforme de l’hospitalisation en psychiatrie.
Etampes, le 8 décembre 2008
Monsieur le Président,
Eluard écrit dans Souvenirs de la Maison des Fous « ma souffrance est souillée ».
Après le meurtre de Grenoble, votre impatience à répondre dans l’instant à l’aspiration au pire, qu’il vaudrait mieux laisser dormir en chacun d’entre nous, et que vous avez semble t-il tant de difficulté à contenir, vous a amené dans votre discours du 2 décembre à l’hôpital Erasme d’Antony à souiller la souffrance de nos patients.
Erasme, l’auteur de « L’Eloge de la Folie » eut pu mieux vous inspirer, vous qui en un discours avez montré votre intention d’en finir avec plus d’un demi siècle de lutte contre le mauvais sort fait à la folie : l’enfermement derrière les hauts murs, lui appliquant les traitements les plus dégradants, leur extermination en premier, quand la barbarie prétendit purifier la race, la stigmatisation au quotidien du fait simplement d’être fou.
Vous avez à Antony insulté la mémoire des Bonnafé, Le Guillant, Lacan, Daumaison et tant d’autres, dont ma génération a hérité du travail magnifique, et qui ont fait de leur pratique, œuvre de libération des fécondités dont la folie est porteuse, œuvre de libération aussi de la pensée de tous, rendant à la population son honneur perdu à maltraiter les plus vulnérables d’entre nous. Lacan n’écrit-il pas « l’homme moderne est voué à la plus formidable galère sociale que nous recueillions quand elle vient à nous, c’est à cet être de néant que notre tâche quotidienne est d’ouvrir à nouveau la voie de son sens dans une fraternité discrète, à la mesure de laquelle nous sommes toujours trop inégaux ».
Et voilà qu’après un drame, certes, mais seulement un drame, vous proposez une fois encore le dérisoire panégérique de ceux que vous allez plus tard insulter leur demandant d’accomplir votre basse besogne, que les portes se referment sur les cohortes de patients.
De ce drame, vous faites une généralité, vous désignez ainsi nos patients comme dangereux, alors que tout le monde s’entend à dire qu’ils sont plus vulnérables que dangereux.
Mesurez-vous, Monsieur le Président, l’incalculable portée de vos propos qui va renforcer la stigmatisation des fous, remettre les soignants en position de gardiens et alarmer les braves gens habitant près du lieu de soin de la folie ?
Vous donnez consistance à toutes les craintes les moins rationnelles, qui désignant tel ou tel, l’assignent dans les lieux de réclusion.
Vous venez de finir d’ouvrir la boîte de Pandore et d’achever ce que vous avez commencé à l’occasion de votre réplique aux pêcheurs de Concarneau, de votre insulte au passant du salon de l’agriculture, avilissant votre fonction, vous déprenant ainsi du registre symbolique sans lequel le lien social ne peut que se dissoudre. Vous avez donc, Monsieur le Président, contribué à la destruction du lien social en désignant des malades à la vindicte, et ce, quelques soient les précautions oratoires dont vous affublez votre discours et dont le miel et l’excès masquent mal la violence qu’il tente de dissimuler.
Vous avez donc, sous l’apparence du discours d’ordre, contribué à créer un désordre majeur, portant ainsi atteinte à la cohésion nationale en désignant à ceux qui ne demandent que cela, des boucs émissaires, dont mes années de pratique m’ont montré que justement, ils ne pouvaient pas se défendre.
Face à votre violence, il ne reste, chacun à sa place, et particulièrement dans mon métier, qu’à résister autant que possible.
J’affirme ici mon ardente obligation à ne pas mettre en œuvre vos propositions dégradantes d’exclure du paysage social les plus vulnérables.
Il en va des lois comme des pensées, certaines ne sont pas respectables ; je ne respecterai donc pas celle dont vous nous annoncez la promulgation prochaine.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, la très haute considération que je porte à votre fonction.
                                  Docteur Michaël GUYADER
                                  Chef de service du 8ème secteur
                                        De psychiatrie générale de l’Essonne,
                                  Psychanalyste.
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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 12:20

Une contribution de Françoise Chambier:

http://lacabornedelourse.blogspot.com/




Ours : une civilisation de l'image…

La belle image du camembert de l'ours publiée récemment…http://jenolekolo.over-blog.com/article-22025094.html

Comme souvent, l'être humain n'est pas à un paradoxe près !

Si la présence d'une vingtaine d'ours dans les Pyrénées françaises semble insupportable et donne lieu à des polémiques stériles, d'autres (ou les mêmes ) n'hésitent pas à utiliser l'image de l'ours, quand elle les arrange, et toujours quand le profit est en jeu : monde du sport, de l'alimentation et de …la chasse .

Quelques exemples tirés de ma collection de publicités, liste non-exhaustive.

FC.














  Un pt'it tour?
http://www.ecoblanchiment.com/index.php?page=TOTAL1

 

 

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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 17:00


On vit une époque formidable! Et on n'a pas tout vu!

Ce texte bouleversant provient du site de la FCPE http://www.fcpe.asso.fr/

Tous résistants!


La journée d'Enzo 3 septembre 2012

 
      Enzo est assis à sa place, parmi ses 32 camarades de CP. Il porte la vieille blouse de son frère, éculée, tâchée, un peu grande. Celle de Jean-Emilien, au premier rang, est toute neuve et porte le logo d'une grande marque.
La maîtresse parle, mais il a du mal à l'entendre, du fond de la classe, trop de bruit. La maîtresse est une remplaçante, une  dame en retraite qui vient remplacer leur maîtresse en congés maternité. Il ne se souvient pas plus de son nom qu'elle ne se  souvient du sien. Sa maîtresse a fait la rentrée, il y a trois semaines, puis est partie en congés. La vieille dame de 65 ans est là depuis lundi, elle est un peu sourde, mais gentille. Plus gentille que l'intérimaire avant elle. Il sentait le vin et criait fort. Puis il expliquait mal.
 Du coup Enzo ne comprend pas bien pourquoi B et A font BA, mais pas dans BANC ni dans BAIE ; ni la soustraction ; ni pourquoi il doit connaître toutes les dates des croisades. On l'a mis sur la liste des élèves en difficulté, car il a raté sa première évaluation. Il devra rester de 12 à 12h30 pour le soutien. Sans doute aussi aux vacances.
Hier, il avait du mal à écouter la vieille dame, pendant le soutien ; son ventre gargouillait. Quand il est arrivé à la cantine, il ne restait que du pain. Il l'a mangé sous le préau avec ceux dont les parents ne peuvent déjà plus payer la cantine.
 Il a commencé l'école l'an dernier, à 5 ans. L'école maternelle n'est plus obligatoire, c'est un choix des mairies, et la mairie de  son village ne pouvait pas payer pour maintenir une école. Son cousin Brice a eu plus de chance : il est allé à l'école à 3 ans.
mais ses parents ont dû payer. La sieste, l'accueil et le goûter n'existent plus, place à la morale, à l'alphabet ; il faut vouvoyer  les adultes, obéir, ne pas parler et apprendre à se débrouiller seul pour les habits et les toilettes : pas assez de personnel. Les
 enseignants, mal payés par la commune, gèrent leurs quarante élèves chacun comme une garderie. L'école privée en face a une  vraie maternelle, mais seuls les riches y ont accès.  Mais Brice a moins de mal, malgré tout, à comprendre les règles de l'école et ses leçons de CP. En plus, le soir il va à des cours particuliers, car ses parents ne peuvent pas l'aider pour les devoirs, ils font trop d'heures supplémentaires. Mais Enzo a  toujours plus de chance que son voisin Kévin : il doit se lever plus tôt et livrer lesjournaux avant de venir à l'école, pour aider son grand-père, qui n'a presque pas de retraite.
 Enzo est au fond de la classe. La chaise à côté de lui est vide. Son ami Saïd est parti, son père a été expulsé le lendemain du   jour où le directeur (un gendarme en retraite choisi par le maire) a rentré le dossier de Saïd dans Base Elèves. Il ne reviendra  jamais. Enzo n'oubliera jamais son ami pleurant dans le fourgon de la police, à côté de son père menotte. Il parait qu'il n'avait  pas de papiers... Enzo fait très attention : chaque matin il met du papier dans son cartable, dans le sac de sa maman et dans celui de son frère.
 Du fond, Enzo ne voit pas bien le tableau. Il est trop loin, et il a besoin de lunettes. Mais les lunettes ne sont plus remboursées. Il faut payer l'assurance, et ses parents n'ont pas les moyens.
 L'an prochain Enzo devra prendre le bus pour aller à l'école. Il devra se lever plus tôt. Et rentrer plus tard. L'EPEP  (établissements publics d'enseignement primaire) qui gère son école a décidé de regrouper les CP dans le village voisin, pour économiser un poste d'enseignant. Ils seront 36 par classe. Que des garçons. Les filles sont dans une autre école.
  Enzo se demande si après le CM2 il ira au collège ou, comme son grand frère Théo, en centre de préformation professionnelle. Peut-être que les cours en atelier seront moins ennuyeux que toutes ces leçons à apprendre par cœur. Mais sa mère dit qu'il n'y
a plus de travail, que ça ne sert à rien. Le père d'Enzo a dû aller travailler en Roumanie, l'usine est partie là-bas. Il  ne l'a pas  vu depuis des mois. La délocalisation, ça s'appelle, à cause de la mondialisation. Pourtant la vieille dame disait hier que c'est  très bien, la mondialisation, que ça apportait la richesse. Ils sont fous, ces Roumains !
  Il lui tarde la récréation. Il retrouvera Cathy, la jeune sœur de maman. Elle fait sa deuxième année de stage pour être maîtresse   dans l'école, dans la classe de monsieur Luc. Il remplace monsieur Jacques, qui a été renvoyé, car il avait fait grève. On dit que  c'était un syndicaliste qui faisait de la pédagogie. Il y avait aussi madame Paulette en CP ; elle apprenait à lire aux enfants avec des vrais livres ; un inspecteur venait régulièrement la gronder ; elle a fini par démissionner.
 Cathy a les yeux cernés : le soir elle est serveuse dans un café, car sa formation n'est pas payée. Elle dit : « A 28 ans et un bac   +5, servir des bières le soir et faire la classe la journée, c'est épuisant. » Surtout qu'elle dort dans le salon chez Enzo, elle n'a  pas assez d'argent pour se payer un loyer.
  Après la récréation, il y a le cours de religion et de morale, avec l'abbé Georges. Il faut lui réciter la vie de Jeanne d'Arc et les dix commandements par cœur. C'est lui qui organise le voyage scolaire à Lourdes, à Pâques. Sauf pour ceux qui seront  convoqués pour le soutien...
 Enzo se demande pourquoi il est là. Pourquoi Saïd a dû partir. Pourquoi Cathy et sa mère pleurent la nuit. Pourquoi et comment les usines s'en vont en emportant le travail. Pourquoi ils sont si nombreux en classe. Pourquoi il n'a pas   une maîtresse toute l'année. Pourquoi il devra prendre le bus. Pourquoi il passe ses vacances à faire des stages.
 Pourquoi on le punit ainsi. Pourquoi il n'a pas de lunettes. Pourquoi il a faim.
 
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