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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 10:11
Le dessin est de Lurbeltz http://xiberoa.blogspot.com/

Les sénateurs refusent de reconnaître les langues régionales comme
richesse et partie intégrante de notre culture nationale


Communiqué des Verts Aquitaine





M
ercredi 18 juin, les Sénateurs ont désavoué les Députés qui avaient inscrit, par un amendement au projet de loi constitutionnelle, la reconnaissance les langues régionales comme richesse et partie intégrante de notre culture nationale.

Les Verts Aquitaine, qui militent depuis de nombreuses années pour la reconnaissance de ces langues régionales, regrettent et condamnent ce vote du Sénat. Celui-ci démontre une fois de plus son archaïsme et son caractère rétrograde.
 
Loin d’être une menace pour l’identité nationale, les langues régionales sont une  « fenêtre sur la diversité culturelle », pour reprendre les propos de Marie-Christine Blandin, sénatrice verte du Nord-Pas-de-Calais.

En Aquitaine, où les langues régionales sont une réalité avec le basque et l’occitan, les citoyens de notre région apprécieront (ou non) les votes de certains de leurs sénateurs UMP ou centristes dont Jacques Valade, Xavier Pintat, Dominique Mortemousque ou encore Jean François-Poncet.

Que l’humanité soit privée de la richesse de ses langues ne semble pas troubler ceux qui, jouant avec la notion de patrimoine, osent mettre sur le même plan la potée auvergnate et les langues régionales.

Laure Curvale, Secrétaire Régionale Les Verts Aquitaine

Bérénice Vincent, Conseillère Régionale d’Aquitaine.

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 17:00




L'association Alternative Régionale Langon Pau organise depuis 2006 une journée baptisée "L'Appel des 9 Fontaines" pour protester contre le projet d'autoroute A65. Cette année, des associations nationales et régionales de défense de l'environnement, des syndicats et des associations citoyennes se mobilisent au côté de l'ARLP (Agir Pour l'Environnement, Amis de la Terre, ATTAC, CGT cheminots, France Nature Environnement, Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace, Réseau Action Climat, SEPANSO, WWF).

Le site des 9 fontaines est une zone humide du village de Bostens (40), classée Natura 2000 et menacée par l’A65. C’est sur ce lieu, lors de la première édition, qu’avait été lancé l’appel national à un moratoire autoroutier. L’an dernier, la journée à permis de créer une coordination aquitaine sur les transports.

   Ces activités de débat et de revendication constituent un des trois volets de la journée qui contient également une partie festive (concerts) et un volet découverte de l’environnement et du patrimoine. La journée se déroule entre le site des 9 fontaines (2 kms du centre du village) où ont lieu les débats et les activités de découverte et le centre du village de Bostens ou se passe la soirée.
Tous renseignements:
 http://www.asso-arlp.org
 

   Cette année est particulière car, sauf décision de justice ou politique, les bulldozers seront sur les Neuf fontaines au cours de l'été. Nous organisons donc sur ce lieu symbolique un événement de dimension nationale sur les transports associant un bilan du Grenelle sur les infrastructures de transport et le premier rassemblement national de la coordination « stop autoroute ».

Réservez votre journée et venez nombreux pour manifester contre le projet A65 et la politique autoroutière française!

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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 11:18

Nuisible, ma copine? Allons-donc!
Cela fait un moment que je voulais écrire sur le statut de "nuisible", notion archaïque et débile, qu'elle s'applique au monde végétal ou au monde animal. Nuisible à qui? Nuisible à quoi? D'ailleurs, en France, il arrive qu'à l'intérieur d'un même département,  une  espèce animale soit  déclarée nuisible dans un canton et pas dans le canton voisin!  Il s'agit donc bien d'une notion à géométrie variable qui n'a jamais eu lieu d'être et qu'il faut  oublier au plus vite. Seules posent vraiment problème les espèces invasives et exogènes. La responsabilité en incombe à l'être humain puisque c'est lui, qui consciemment ou non, il y a longtemps ou plus récemment, en a réalisé l'importation.
J'ai trouvé sur un site dont je vous donne les coordonnées et le lien ci-dessous, un argumentaire ,que je vous livre aussi. Pourquoi mal écrire ce qui a été si bien fait?
Au fait, depuis qu'une fouine m'a fait l'honneur de s'installer chez moi, où donc sont passés les rats qui traînaient dans les coins!? C'est la couleuvre d'Esculape qui doit râler, elle qui pond chaque année dans mon compost et fait une razzia sur les rongeurs! De là à ce qu'elle la traite, elle aussi, de "nuisible".
Mais non, pas de risque, les animaux ne sont pas si bêtes!



 Photo: http://photos.linternaute.com/fouines/


 

http://www.gestion-faune-chasse.et1-vb.net/

La création du statut de « nuisible », une honte !

 

Le statut de « nuisible » est une notion sans fondement scientifique, sans valeur. Les chasseurs membres de l’ANCER le reconnaissent ! Il faut aussi savoir que la liste des animaux pouvant être classé « nuisibles » est créée par un avis du Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage, dont les membres sont principalement des chasseurs.

 

Il y aurait beaucoup à dire sur cette notion aberrante et obsolète, nous allons simplement nous contenter de résumer le plus important.

 

D’un point de vue scientifique, les carnivores « nuisibles » sont très bénéfiques pour l’environnement. En effet, ces prédateurs naturels s’attaquent en priorité aux animaux faibles (ceux qui sont malades, déficients…) permettant donc de maintenir la qualité des autres espèces. De plus, ces carnivores « nuisibles » détruisent énormément de petits rongeurs, protégeant ainsi les cultures. D’autre part, toutes les espèces possèdent une place et un rôle dans l’écosystème.

Les exterminer reviendrait donc à s’exposer à un risque de surpopulation des petits rongeurs, donc de nombreux dégâts, ainsi qu’à un bouleversement des équilibres naturels.

 

De nombreux « nuisibles » sont reconnus utiles pour l’environnement, prenons l’exemple du geai des chênes qui est très bénéfique pour les forêts.

 

Pour ce qui est des dégâts, arrive t-il souvent qu’une martre, belette, putois... en commettent ?

Au sujet du problème des poulaillers, il suffirait tout simplement qu’ils soient bien fermés.

 

La fouine est un animal très contesté, à tort car elle fait partie des rares prédateurs osant s’attaquer aux rats et surmulots. Elle a donc un effet bénéfique sur la santé de la population.

 

Les carnivores « nuisibles » faisant partie d’espèces non introduites n’auraient jamais dû avoir ce statut.

 

Les chasseurs classent presque tous les carnivores, prédateurs naturels, de « nuisibles » tout simplement parce qu’ils souhaitent les exterminer, afin de pouvoir ensuite dire que les autres espèces prolifèrent et qu’il est urgent de les tuer !

 

Depuis 1995, certaines espèces de « nuisibles » ont diminuées de 75 % !

 

Faudra t-il, comme pour les rapaces, attendre le moment où il n’en restera presque plus pour enfin se décider à les protéger ?

 

Quant aux chasseurs qui n’hésiteront pas à dire ‘Et les sangliers, les lapins, hein ?’, ils feraient mieux de se remettre en cause afin d’arrêter d'en faire des lâchers ou de les nourrir !

 

Les seules espèces pouvant peut-être presque être considérées comme nuisibles sont celles… qui ont étaient introduites par les Hommes (et les chasseurs) ! Cependant, cela ne justifie en rien le fait d’appliquer des pratiques abominables envers elles tout au long de l’année, alors qu’il existe des solutions éthiquement acceptables, comme par exemple la stérilisation des œufs et individus.

 

De plus, le statut de « nuisible » offre aux chasseurs le droit de détruire ces espèces toute l’année, avec des pratiques cruelles, même pendant les périodes de reproduction et nourrissage des jeunes, ce qui est inadmissible !

 

Le statut de « nuisible » devrait donc disparaître définitivement, où tout au moins être réservé aux animaux introduits posant de réels problèmes. S’il s’avérait que des individus d’une espèce posent de gros problèmes écologiques, économiques ou sanitaires, et qu’aucune autre solution que de les détruire n’existe, alors cela devrait être effectué avec respect, dans un minimum de souffrance, pour l’animal et pendant de courtes périodes choisies intelligemment.

 

 

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19 juin 2008 4 19 /06 /juin /2008 09:00



Forêt de Montagne à Java.

Photo extraite de « Des forêts pour les Hommes ». Editions Payot. 1984.


Coucou, me revoilà !

Le blog a pris des vacances forcées depuis le 5 Juin. Non, je n’étais pas partie me dorer au soleil des Bahamas. L’explication est bien autre. Ces derniers temps, de très forts remous au sein des Verts du Pays Basque produisent divers effets, avec, parmi les dégâts collatéraux, ma privation d’ADSL depuis deux semaines. Le très violent orage accompagné d’inondations, qui s’est abattu sur la commune d’Uhart-Cize le 11 Juin dernier, a créé une telle surcharge de travail chez les techniciens Telecom et Orange que le délai d’installation s’est trouvé encore allongé. Pas de chance, enfant du malheur, comme aurait dit mon papa.

 

Mais venons en au but. Les piteuses  pratiques  auxquelles je fais allusion un peu plus haut et qui concernent les Verts du Pays Basque auxquels je crois pourtant pouvoir affirmer sans prendre le risque de  me tromper que je suis la personne la plus sincèrement et la plus fortement attachée, m’ont conduite à me remémorer le texte d’une contribution non soumise au vote qu’avec JCM, un Charentais alors étudiant à Bordeaux, nous avions présentée lors d’une Assemblée Générale des Verts d’Aquitaine, il y a de cela une douzaine d’années. Vous verrez, c’est un peu surprenant pour une contribution à une AG de Parti Politique. Lurbeltz, si tu me lis, tu verras que nous t’avions précédé dans la pratique de l’allégorie là où on l’attend le moins. Nous n’avions rien écrit par nous-mêmes, seulement réalisé la compilation d’une chanson de Bernard Lavilliers et de quelques citations.

La voici :

 
Minha Selva.

 

« Des pas au couchant se glissent

dans la poussière du soleil.

Des patios aux dalles lisses, des hamacs sans sommeil.

L’eau transparente qu’on rêve et qui jamais n’apparaît.

Vient la valse des regrets.

 

Noir labyrinthe des jungles où le chasseur disparaît

Egorgé près de son flingue par le tigre qu’il voulait.

La chaleur et puis la fièvre et l’attente du passeur, voyageur.

Etre à l’aube des échecs seul avec des Jivaros

sans un mot, avec des chefs venus du Mato Grosso.

C’est la Selva qui t’enseigne la solitude des rois, la solitude.

 

Dans l’abstraction végétale, la forêt prend des allures

formidables de cathédrale dressée dans le clair obscur.

Le temps n’est pas un chantage, il ne prouve pas le vécu.

 

Qui peut vivre ici, des hommes qui n’ont pas connu de loi.

Je parle de la loi des hommes dont la nature ne veut pas,

Qui connaissent comme personne tout  ce que vous ne

saurez pas, la selva.

 

Minha selva, minha selva.

 

Bernard Lavilliers.

 

Argumentation de la motion “Minha selva”.

 

La poésie ne s’explique pas, ne se comprend pas, mais elle se ressent. Il serait donc malvenu de faire un plaidoyer pour elle. Ajoutons donc un peu de littérature et la conscience de chacun fera le reste.

 

Au sujet de la majorité : « La vérité appartient à très peu ». Goethe.

Au sujet des moyens : « Le conflit est père de toute chose ». Héraclite.

Au sujet de la pureté : « Les dieux sont morts mais les diables sont vivants ». Malraux.

Au sujet de l’avenir : « Le ventre est encore fécond d’où sortit la bête immonde ». Brecht.

Au sujet du désarroi : « A ceux qui veulent changer le monde : méfiez-vous, le monde ne vous a rien demandé. ». Luis Rego.


 


Tronc de Hêtre dans la Haute Vallée de la Fecht (Haut Rhin).

Dessin à la pointe Bic, in « Reliques de nos forêts de jadis ». Editions des « Dernières Nouvelles d’Alsace ». 1981.

 

 

 

 

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5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 12:00


undefined "Ce ne sont pas les Animaux ou les Hommes, ce sont les Animaux et les Hommes. Ce n'est pas A ou B, c'est A + B. Et je crains que pour ceux qui nous reprochent notre action ce ne soit ni A, ni B".
  Théodore Monod.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odore_Monod


Ces paroles  de Théodore Monod, combien de fois, en une journée, n'avons-nous pas envie de les renvoyer à ceux qui nous disent  "Au lieu de vous occuper de ceci ou bien de cela, vous feriez mieux de vous intéresser à-------". Et là, la liste pourrait être interminable. Les sujets de préoccupation peuvent varier à l'infini, en fonction de la personnalité de chacun(e) et bien souvent hélas de sa motivation à ne rien faire, à ne rien donner de son temps pour qui que ce soit ou quoi que ce soit.
Je me suis délectée des romans de Maurice Genevoix, "poilu" en 14-18 et qui passa ensuite sa vie à observer et protéger la vie sous toutes ses formes. J'ai entendu parler d'hommes qui avaient connu l'enfer  des tranchées de cette même guerre et qui, rentrés à la maison,  cachaient aux chasseurs les lapins proches de chez eux, des rescapés des camps nazis qui n'allaient jamais se promener dans la campagne sans un bâtonnet à la main pour sauver de la noyade les insectes tombés dans l'eau des abreuvoirs. Je pense à la soeur d'Ingrid Bétancourt et à son fils Lorenzo, qui ne supportent pas l'idée de la torture taureaumachique et qui ont signé la pétition du CRAC  pour l'abolition de la corrida----
A tous ceux-là et à tant d'autres encore,  vivants ou déjà passés sur l'autre rive, à Laurence et Stephan  http://www.hegalaldia.org/  également qui consacrent leur vie à soigner les animaux sauvages mazoutés, empoisonnés, blessés par la bêtise humaine et qui le font, chose peu commune dans le monde des protecteurs de la nature, avec un égal souci de l'animal en tant  qu'individu que de la dynamique des populations,  je tiens à offrir  en remerciement les quelques lignes ci-dessous. Elles ont été écrites par Patrick Declerck, 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Declerckphilosophe, philosophe,  anthropologue, psychanaliste et qui a suivi la population des clochards de Paris pendant quinze  ans. Cette "expérience" (le mot est presque obscène, pas très beau ni très adapté à la sincérité de la démarche,  mais je n'en trouve pas d'autre), il l'a racontée dans un livre bouleversant d'humanité "Les naufragés". Ce livre a été publié chez Plon en 2001 dans la collection "Terre humaine", dirigée par Jean Malaurie  http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Malaurie

Le texte que je choisis est extrait d'une lettre que Patrick Declerck écrivait à Jean Malaurie, auteur, entre autres, de l'inoubliable "Les derniers rois de Thulé". Cette lettre est publiée dans "Les naufragés".

L-cher-du-11-01-07--4--copie-1.JPG
                                         Guillemot soigné et relâché par le Centre Hegalaldia.
                                          http://www.hegalaldia.org/



"Plus je vieillis, plus la vie sous toutes ses formes me semble infiniment rare et précieuse. Je ne tue pas les insectes qui fréquentent mon logement. S'ils me dérangent, je les éconduis. J'ai honte de n'avoir pas (encore?) le courage d'être végétarien.
Il y a quelques jours, au bord de la mer, j'ai trouvé, surnageant avec difficulté dans le ressac, et trop faible pour se tenir debout sur le sable, un huîtrier pie. Petit oiseau marin noir et blanc au long bec rouge. Les ailes écartées pour mieux se maintenir à la surface, il s'épuisait en se noyant lentement. Je me suis avancé dans l'eau pour le prendre. Il s'est laissé faire avec une sorte de soulagement. Je l'ai maintenu contre mon ventre pour le réchauffer. Il tenait tout entier dans ma main. Je l'ai porté chez un vétérinaire. L'affaire prit un peu plus d'une heure. Une heure, durant laquelle cet animal sauvage et moi vécurent dans une sorte de communion. Nous nous regardions. Son petit oeil noir clignait de temps en temps. Il était au-delà de la peur et s'abandonnait à moi. De temps en temps, ses forces le lâchaient, il fermait alors les yeux et appuyait la tête contre ma peau. Je le remis aux soignants. Il mourut quelques minutes plus tard. Une radiographie révéla la présence de trois plombs de chasse. Deux dans la poitrine et un dans le bec---
Quelle grande chose, quelle merveille, quel mystère qu'un animal sauvage au bord de la mer s'en remette sans crainte à l'homme, dans l'extraordinaire moment d'une relation entre espèces, une fraternité dernière entre les vivants. L'homme, me suis-je dit en songeant à Heidegger, est vraiment le berger de l'être. Hélas, le berger est le plus souvent méchant, imbécile et fou.
J'entends d'ici les ricanements: sensiblerie, gâtisme, etc. Comme s'il était possible d'être trop sensible à la souffrance des vivants---"

 

Patrick-Declerck.jpg
                                                            Patrick Declerck.

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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 12:00

Lu dans http://www.gazettedesfemmes.com/recherche/?F=recherche&idt=&affart=3700

le texte ci-dessous que j'ai beaucoup aimé. Pardon pour la longueur.

Hypersexualisation des filles - Échec du féminisme ?

Gazette des femmes, Vol. 27, no 2, Septembre-Octobre 2005, p. 15- Par: Durand, Monique/Noël, Lisa Marie


Sur toutes les tribunes il en est question. L’image hypersexualisée des filles. La précocité sexuelle des ados. Des histoires de fellations dans le fond des autobus scolaires. Est-ce bien à cela qu’ont abouti 30 années de luttes féministes pour remiser la femme-objet ?

À 8 ans, elles sont dans votre trousse à maquillage. À 10 ans, elles vous piquent vos talons hauts. À 13 ans, vous les amenez avec vous chez l’esthéticienne pour facial, épilation des jambes et autres travaux cosmétiques. Vous, féministes et filles de féministes. « Aujourd’hui, presque toutes les filles que je reçois dans mon cabinet ont le pubis rasé. Tellement qu’on s’étonne quand on voit des poils en procédant à leur examen gynécologique ! »

Franziska Baltzer, 53 ans, est pédiatre et directrice de la Clinique des adolescents de l’Hôpital de Montréal pour enfants. « Dans les années 1980, quand je recevais de très jeunes filles, 6, 7 ou 8 ans, qui portaient talons hauts, sac à main et maquillage, c’étaient souvent des indices d’abus sexuels. Aujourd’hui ? Ce sont les mères qui les habillent avec des petites culottes strings tangas et des camisoles moulantes. Et qui font raser le pubis de leurs adolescentes. Des mères elles-mêmes embarquées jusqu’au cou dans le bateau de la sexualisation à outrance, des mères qui, par ailleurs, se disent féministes et qui ne semblent rien voir ! Pourquoi du linge sexy à pareil âge, voulez-vous me le dire ? » Est-ce bien là, à ces petits pubis rasés, que 30 années de féminisme bien sonnées nous ont menés ?

Un échec

« Le féminisme encaisse aujourd’hui deux échecs majeurs, clame Josée Blanchette, 42 ans, billettiste bien connue du Devoir. D’abord l’avortement, qui est devenu un contraceptif de luxe. Le nombre d’avortements a doublé ! Et puis l’hypersexualisation des filles à laquelle on assiste maintenant. On n’avait pas vu venir ça quand on a brûlé nos soutiens-gorges ! » Elle enchaîne : « Les modèles actuels pour les petites filles, ce sont Britney Spears et consorts. Il faut dire que les féministes ne leur ont pas laissé de modèles trop tentants : femme hargneuse, militante, lesbienne radicale. » Quand je lui demande où le féminisme a péché, elle hésite d’abord, puis esquisse une explication : « C’est peut-être d’avoir nié la différence sexuelle. Elle existe, cette différence ! On ne peut pas la gommer ! On a beau contenir les hormones, un gars, ça reste un gars. Il faut dire à nos filles de faire attention et de s’habiller autrement. Si tu portes une jupe rase-trou, il faut t’attendre à ce que les hommes ne soient pas nécessairement gentils et délicats ! Le pire, c’est que tout ça donne la part belle aux cathos et à la droite : “Regardez ce qui arrive quand on met Dieu à la porte !” »

Josée Brissette dirige la Meute-MédiAction, une « émanation » des Chiennes de garde françaises. L’objectif de son regroupement : combattre la publicité sexiste et les stéréotypes, en particulier dans les événements sportifs et les salons de l’automobile. « J’ai l’impression que tout est à recommencer. Faut refaire les mêmes batailles qu’il y a 30 ans. Le corps des femmes, et des femmes de plus en plus jeunes, continue de faire vendre de la bière et des autos ! » Dre Baltzer parle elle aussi d’autos… « À mon sens, il y a un lien direct entre l’utilisation du corps des femmes pour vendre des autos et la venue dans mon cabinet de ces petites filles à strings. On est toujours dans le domaine de la femme-objet. »

« Ce sera toujours la faute aux femmes et aux féministes ! On les rend encore coupables ! » Denise Boucher pousse un cri du cœur. Rendue célèbre avec sa pièce Les fées ont soif dans les années 1970, Denise Boucher a fait partie de la première vague du féminisme militant québécois. « Le problème est plus économique que sexuel. On a créé une société de fashion victims, des modèles parfaits, des femmes qui n’ont plus de corps, comme la Sainte Vierge. Une vraie propagande ! » Mme Boucher planche d’ailleurs sur une nouvelle pièce qui s’appelle Les Imparfaites…

Julie Châteauvert a 30 ans. Elle est étu-diante en art et militante féministe. Comme son aînée Denise Boucher, elle accuse d’abord la société capitaliste et consumériste dans laquelle nous vivons. « Les jeunes filles en particulier sont ciblées de plus en plus jeunes comme consommatrices. Les publicités sexistes sont en recrudescence et les stéréotypes du féminin et du masculin reviennent en force. » Une récente étude américaine, menée par la firme Hollenbeck Associates de San Francisco, révèle d’ailleurs que les 8-12 ans constituent le groupe de consommateurs le plus vorace aux États-Unis. La même étude rapporte que 92 % des fillettes sont démesurément préoccupées par leur look et que 7 % d’entre elles ont déjà pris des stéroïdes anabolisants pour atteindre plus vite le corps rêvé.

« Les féministes semblent entretenir un rapport ambigu avec la sexualisation des filles. » Daniel Cere est professeur d’éthique à l’Université McGill et père de cinq filles et un garçon. « Un peu comme elles le font à propos de la prostitution, poursuit-il. Les unes sont pour sa légalisation, y voyant une libération pour les travailleuses du sexe, les autres sont contre, y voyant une exploitation des femmes. De même, certaines féministes semblent voir une libération dans cette hypersexualisation féminine. Et d’autres, une nouvelle aliénation. »

Calmons-nous !

« Échec du féminisme ? Non, je ne vois pas les choses comme ça du tout. » Nathalie Collard est journaliste à La Presse; elle a écrit récemment une série d’articles sur l’hypersexualisation des filles. Elle est aussi auteure. « Le féminisme n’est pas responsable de tout ce qui se passe dans la société. Les féministes ne sont pas omnipotentes. Bien d’autres choses influencent les jeunes. C’est aberrant de penser que les féministes peuvent tout régler ! La réalité, c’est que les filles et les femmes sont présentes partout maintenant, sur le marché du travail, en politique, dans les facultés universitaires, et elles y réussissent très bien. » Nathalie Collard est mère de deux filles. « Attendons de voir ce que les petites filles en chandail bedaine vont devenir ! On s’en reparlera dans 10 ans. Elles ne deviendront pas forcément des femmes soumises et aliénées. Et elles ne reviendront pas nécessairement à des postures pré-féministes ! »

« Mes filles ont 6 et 9 ans, poursuit-elle. Je demeure féministe, et consciente de toutes mes contradictions. J’essaie de faire attention, de ne pas les élever dans l’hyperconscience de leur image : par exemple, il n’y a pas de balance chez nous. Parce qu’après tout, c’est nous qui leur transmettons nos bibittes et nos névroses ! » Puis, d’un même souffle : « Mais en même temps, mes filles ne vivent pas dans un aquarium. Elles voient bien ce qui se passe ailleurs, autour d’elles : nos voisines et leurs filles sont pour la plupart au régime ! »

« Ce n’est pas une défaite pour le féminisme, bien au contraire ! s’exclame d’entrée de jeu Pierrette Bouchard, directrice de la Chaire d’étude Claire-Bonenfant de l’Université Laval. Ce sont les féministes qui, les premières, ont mis le doigt sur ce problème de la sexualisation des filles et ont fait réfléchir sur la question. » Pierrette Bouchard est coauteure (avec Natasha Bouchard et Isabelle Boily) de La sexualisation précoce des filles qui paraîtra cet automne aux Éditions Sisyphe. Pour elle, le problème le plus inquiétant, c’est la précocité des filles et ce qu’elle appelle « la culture pornographique » qu’on leur inculque en bas âge, par le biais de la mode et de la culture pop. « Et n’allez pas me dire que les féministes sont prudes. La solution, ce n’est pas de faire porter des tchadors à nos filles ! Le problème, encore une fois, c’est que nous sommes entrés dans une époque de culture pornographique douce au quotidien, dans laquelle même l’enfance est érotisée. Je constate aussi que les mères sont souvent complices de cette manière d’être très sexualisée. »

« Le rapport au corps des filles d’aujourd’hui, par rapport à celui qui était le nôtre, n’est absolument pas le même, avance Josée Boileau, éditorialiste au quotidien Le Devoir. En témoignent tous ces tatouages, ces piercings. Il faut voir comment cela évoluera. »

« Si les filles se dénudent aujourd’hui, prétend Sylvie Rochon, 44 ans, professeure de philosophie au Collège de Saint-Jean-sur-Richelieu, c’est qu’elles ont encore besoin du regard de l’autre pour donner valeur à leur corps, sinon pour exister tout court. » Même son de cloche du côté de la chercheuse Pierrette Bouchard. Elle a mené une vaste étude sur les magazines pour filles. « Ces magazines carburent aux stéréotypes de la féminité. On apprend aux filles à se définir dans le regard de l’autre, c’est-à-dire du garçon. Les garçons sont ceux qui valident. »

Une étude récente de Statistique Canada (Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, publiée en mai) va dans le même sens. Cette étude établit un lien entre la précocité sexuelle et l’estime de soi. Ainsi les filles dont l’estime de soi était faible vers 12 ou 13 ans, selon leur propre aveu, sont plus susceptibles d’avoir eu des relations sexuelles précoces. « Mais je ne conçois pas le mouvement historique du féminisme comme une progression linéaire, se rassure Pierrette Bouchard. Ce mouvement est fait d’avancées et de reculs. Ces années-ci, on assiste à un ressac. Si le féminisme était linéaire et se déployait toujours en progressant, on aurait réglé une fois pour toutes, et depuis longtemps, l’exploitation des femmes et l’inégalité entre les sexes ! »

Pratiques sexuelles hard

Scène glanée récemment au 22e étage d’un immeuble du centre-ville de Montréal. Trois jeunes filles à peine pubères montent dans l’ascenseur tapissé de miroirs où je me trouve déjà. Sans complexes ni pudeur, elles se mirent, s’examinent, se contorsionnent, « fanfreluches » grimées, poudrées, juchées sur des talons hauts comme ça. Pas un centimètre carré d’elles qui ne soit occupé par la féminité. Pas un centimètre carré d’insouciance. Rez-de-chaussée : elles sortent de l’ascenseur où deux garçons casquettés, aux fonds de culotte qui traînent, pas tellement plus vieux qu’elles, les attendent. En voilà deux, tout à coup, qui se « frenchent » à bouche que veux-tu, la petite fille agitant ostensiblement son genou dans l’entrecuisse de celui qui semble être son chum.

Cette scène, plutôt banale de nos jours, illustre un changement net des pratiques sexuelles des adolescents depuis les années récentes. La sexologue Jocelyne Robert a derrière elle une longue pratique auprès des ados à Montréal. « Les filles d’aujourd’hui sont très actives, elles prennent les devants, elles sollicitent, donnent énormément. Il y a là une différence flagrante avec avant, il y a tout juste 15 ou 20 ans. » Son constat : les pratiques sexuelles de nos ados sont plus crues qu’avant. Ils sont plus nombreux à pratiquer le sexe oral ou anal, par exemple. Les partouzes sont monnaie courante et les interdits d’autrefois allègrement transgressés. « Il y a 20 ans, la question que les filles me posaient le plus souvent, c’était comment bien embrasser. Aujourd’hui, la question qui les obsède, c’est comment faire une bonne pipe. »

J’accuse

« Échec du féminisme ? Oui. » La sexologue-clinicienne Marie-Paule Ross pratique à Québec. Elle me répond du tac au tac. « Les féministes sont allées trop loin en pratiquant le sexe sans amour. Elles sont tombées dans un piège. En disant : “C’est mon corps, j’ai le droit d’en faire ce que je veux”, elles ont adopté un modèle sexuel de gars qui ne leur correspond nullement. En ce sens-là, cette liberté que les féministes ont léguée à leurs filles était un cadeau empoisonné. Lors de consultations, les filles me disent que le sexe leur vide le cœur. » Elle poursuit, intarissable sur le sujet : « Avec ce mouvement hédoniste qui a accompagné le féminisme et la libération sexuelle, et qui voulait dissocier l’affectif du sexuel, les femmes se sont dénaturées. Leurs filles en sont victimes. »

« C’est la société, y compris nous, les féministes, qui a appris aux jeunes des attitudes et un langage imbibés de sexe, dit Dre Baltzer. La sexualité n’a plus d’âge aujourd’hui ! Elle est inscrite partout : chez les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées. Le Viagra s’insère bien dans ce paysage-là ! Et on s’étonne ensuite des pratiques sexuelles de nos jeunes tirant vers la pornographie. On les trouve cochons ! » Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Elle aussi. « Bon, nous, les féministes, avons peut-être manqué de vigilance. » « Vous savez, continue-t-elle, les jeunes d’aujourd’hui écoutent la même musique que leurs parents. Ils s’habillent souvent de la même façon. Ils se teignent les cheveux de la même couleur. Ils sont cools comme leurs parents. Et ils pratiquent le sexe comme leurs parents. Un des grands problèmes de notre temps, je crois, c’est que les limites entre les générations ne sont pas claires. Qu’est-ce qu’un enfant ? Qu’est-ce qu’un adulte ? Les jeunes n’ont plus rien pour se distinguer de leurs parents. »

Peu de plaisir en retour

La journaliste Francine Pelletier, 53 ans, est documentariste. Elle a réalisé une série de documentaires sur la sexualité des femmes pour la CBC et Canal Vie. Elle a été rédactrice en chef du magazine féministe La Vie en rose. « Dieu sait qu’on en a parlé, de sexualité ! Le premier texte que j’ai écrit, en 1980, portait sur le sexe, justement. La sexualité est à notre génération ce qu’a été le vote pour la génération précédente. On a voulu l’exercer jusqu’au bout. Mais devant ce qu’on nous raconte des pratiques sexuelles des jeunes aujourd’hui, on ne peut pas s’empêcher de faire “woups” ! Il faut prendre notre part de responsabilité, nous, féministes, dans cette dérive. »

Elle enchaîne : « Nous sommes à l’ère de Sex and the City, de Britney Spears, des nombrils à l’air. On nous présente des modèles de femmes sexualisées, affirmées, conquérantes. C’est vrai qu’on fait l’amour avec plus de facilité qu’avant; on est mieux informées, on est loin de l’époque des trous dans les jaquettes. Mais ce que les femmes, jeunes et vieilles, m’ont raconté dans mes documentaires, c’est que la sexualité n’est toujours pas une célébration. Trente ans de féminisme semblent n’y avoir rien fait. Elles font l’amour comme façon de compenser pour la piètre image qu’elles ont d’elles-mêmes ! Dans la chambre à coucher, les femmes sont encore là pour faire plaisir, c’est pas grave si elles ne jouissent pas ! »

Julie Châteauvert, une des personnes interviewées par la réalisatrice Francine Pelletier, est en train de mettre sur pied un groupe de réflexion « non mixte », dit-elle. « Nous avons besoin de réfléchir entre nous » sur la sexualité. Elle s’intéresse en particulier aux manières dont se vivent les inégalités sociales entre les hommes et les femmes dans l’intimité des rapports amoureux. « Les féministes nous ont laissé la plus grosse job, la plus difficile à mener : celle de l’intimité. Au fond, les fellations dans l’autobus scolaire où les petites filles ne prennent pas leur pied ne sont que le portrait de ce qui se passe dans le lit des adultes. Il est nécessaire qu’on se penche là-dessus. »

J’excuse

« Je dis à ceux et celles qui accusent les féministes de tous les maux d’aller se faire voir ! » Denise Boucher enchaîne : « Le féminisme n’est pas et n’a jamais été la police des hormones. Les jeunes d’aujourd’hui ont droit à leurs expériences comme nous avons fait les nôtres. On a tellement été dans la folie nous-mêmes ! »

« Cette absence de morale au plan sexuel, car c’est bien de cela qu’il s’agit, c’est pas la faute des féministes ! Les féministes ne se sont jamais posées en autorité morale de remplacement après l’éclatement des valeurs religieuses et la fin de l’autorité du père. » La philosophe Sylvie Rochon est aussi indulgente pour les féministes. « Elles avaient tellement de travail à faire ! Des millénaires à rattraper. Et elles ont fait faire quand même beaucoup de progrès aux femmes et au monde. Mais 30 ou 40 ans de progrès, c’est bien peu au regard de millénaires de domination mâle. »

Mais elle constate une sorte de tristesse chez ses étudiantes, qui semblent se faire violence à elles-mêmes en pratiquant le sexe. « Les filles d’aujourd’hui souffrent. Ce que je lis dans leurs dissertations philosophiques, c’est de la souffrance à l’état pur. Elles se sentent obligées de répondre aux modèles, elles ont peur de ne pas plaire. Ce sont pourtant bien les filles de la génération des féministes. »

Un rapport de domination ?

La sexualité pratiquée aujourd’hui entre les filles et les garçons, et souvent apprise dans les sites pornographiques sur Internet, est-elle en train de recréer de l’inégalité, là où les féministes avaient cru l’atténuer ?

La sexologue Marie-Paule Ross en est persuadée. « Les garçons privilégient la performance génitale et font chanter les filles, qui doivent se prêter à des fellations pour être admises dans le groupe. “Au début j’aime pas ça, me disent-elles. Après je m’habitue.” » Dre Baltzer renchérit : « Il y a une quinzaine d’années, les filles de 14, 15 ans arrivaient dans mon cabinet enceintes, après avoir été pénétrées à la va-vite. Elles n’avaient retiré de cela aucun plaisir. Aujourd’hui, les filles, souvent plus jeunes, viennent me consulter : elles ont eu toutes sortes de pratiques inimaginables, et pas seulement autour de la pénétration vaginale. Mais elles n’y prennent pas davantage de plaisir ! Alors je leur demande pourquoi elles se prêtent à tous ces jeux avec les garçons. Elles me répondent tout bonnement : “Pour faire in.” »

« Que la sexualité des jeunes existe et même qu’elle soit plus crue que celle de leurs aînés ne me pose aucun problème, réagit la trentenaire Julie Châteauvert. En revanche, ce qui me cause un problème réel, c’est que les filles se conçoivent encore comme des techniciennes sexuelles essentiellement là pour faire plaisir aux garçons. La sexualité devrait plutôt être le lieu d’une négociation délicate entre partenaires égaux. » La sexologue Jocelyne Robert, qui vient de faire paraître Le sexe en mal d’amour (Éditions de l’Homme), renchérit : « Les filles font encore semblant de jouir pour répondre au modèle de femelles bandantes qui leur est imposé. »

Et les garçons là-dedans ?

Les garçons subissent-ils aussi les contrecoups d’une société où la sexualité est omniprésente et facilement accessible sur Internet ? « Ils sont prisonniers d’une angoisse de performance épouvantable ! » Jocelyne Robert enchaîne : « Ils piquent le Viagra de leur père pour les partys. Ils cherchent des gadgets pour être des étalons. Eux aussi doivent se conformer au modèle qu’on leur impose. Et c’est parfois souffrant. » Veulent-ils vraiment des filles à leur disposition ? « C’est assez vrai, malheureusement. Ils veulent fourrer, si vous me passez ce mot vulgaire. Mais, en même temps, ils sont en quête d’amour. Avant, les gars étaient dans l’amour et avaient des fantasmes de sexe – on disait des “pensées cochonnes”. Aujourd’hui, ils sont dans le sexe et ont des fantasmes d’amour ! »

Et comment vivent-ils l’hypersexualisation des filles dans la classe, à la récré, dans l’autobus ? « Certains de mes amis me disent que ça dérange leurs garçons, qui ne savent plus où regarder, raconte Josée Blanchette. Ils sont gênés. Et dire que je connais un paquet d’hommes de 40 ans qui bavent devant ces petites filles. » Et elle ose le mot : agace-pissettes. « Faudrait peut-être commencer par expliquer aux filles qu’est-ce que c’est une pissette ! »

Les Jeunes Libéraux du Québec, en préconisant le bannissement du string à l’école lors de leur congrès du mois d’août dernier, ont engagé un débat qui a fait couler beaucoup d’encre. Comment ne pas songer ici à cette réflexion parue récemment dans le courrier des lecteurs du Devoir ? Parlant des fonds de culotte traînants des garçons, de leurs longs et amples t-shirts et de leur attirail de grosses chaînes, « accoutrement de petit macho […] pour épater, attirer et recruter de la jeune chair fraîche », Luc Forest de Montréal poursuit : « Ce style vestimentaire qui prône la violence et le machisme au plus haut degré n’a pas plus sa place dans les écoles que le style “guidoune” que les jeunes filles prennent tant de plaisir à adopter. Selon moi, l’un ne va pas sans l’autre. Si on bannit, chez les filles, le string et le look “pute” qui vient avec, on doit bannir également, chez les garçons, le style dealer-proxénète. »

Toujours des victimes ?

« Mais pourquoi donc, après 30 ans de féminisme, le débat actuel sur la sexualité des jeunes filles présente-t-il encore les femmes comme des victimes ? » Valérie Daoust, professeure de philosophie à l’Université d’Ottawa et auteure de De la sexualité en démocratie (Presses Universitaires de France, 2005), à 35 ans, prend tout le problème de l’hypersexualisation et de la sexualité précoce des filles par l’autre bout de la lorgnette. À contre-courant de la vision « traumatisante et un peu trop scandalisée », dit-elle, des bien-pensants et bien-pensantes. « Avant le féminisme, les femmes étaient victimes d’un manque de liberté sexuelle. Aujourd’hui, elles sont victimes d’une trop grande liberté sexuelle ! Encore des victimes ! »

Elle se dit d’accord avec la féministe américaine Camille Paglia, qui avait jeté un pavé dans la mare avec son girl power. « Nos filles sont belles, intelligentes, dégourdies, poursuit Valérie Daoust. Elles ne sont pas des victimes ! Elles sont puissantes, leur corps est un pouvoir, elles ont maintenant le choix de leurs partenaires. » Elle enfonce le clou : « Les femmes sont des objets-sujets. Elles aiment se parer, se maquiller, se faire belles. Et elles en retirent quelque chose. Une femme sexy peut aussi être un sujet ! » Et elle en remet. « Au fond, la sexualité féminine dérange encore. Elle continue d’être vue comme un désordre social. La jouissance des femmes ne passe pas. Une femme ne peut toujours pas désirer tout en étant désirable. »

« Ce que vous avez de beau, montrez-le ! comme on dit en France. Et pourquoi pas ? » se demande Valérie Daoust.

Quant aux pratiques sexuelles hard et aux filles qui seraient exploitées, manipulées par les garçons, là aussi, la professeure Daoust a une opinion à rebrousse-poil. « Les fellations dans l’autobus scolaire, ce n’est pas le vécu de la majorité d’entre elles. Et pourquoi présenter des garçons de 12 ans, boutonneux et complexés, comme la nouvelle terreur sexuelle ? Comme des vieux maquereaux qui orchestrent les fellations de nos filles ? Comme si nos filles ne pouvaient pas dire non ! » Poursuivant sur sa lancée, elle jette : « Ce que le féminisme nous a apporté de plus beau, c’est la vision transmise à nos filles d’une sexualité qui est une communication réciproque et peut se vivre en dehors du mariage et de la prostitution. En revanche, ce que le féminisme nous a apporté de plus tordu, c’est la victimisation des femmes. »

Est-ce si effrayant ?

Est-ce qu’on s’énerve pour rien ? Après tout, les robes indiennes transparentes des années 1970 et 1980 et les partys wild enfumés par Janis Joplin ne donnaient pas leur place non plus côté « sexualisation ». Mais c’est vrai que les filles du flower power avaient 18, 20 ans, et pas 12 ou 13 ans !

« Il y a chez les féministes, comme dans le reste de la population, dit Nathalie Collard, un petit côté “vieille madame outragée” qui m’énerve. Est-ce si effrayant ? Ce désarroi devant la jeunesse est vieux comme le monde, il me semble. » Elle poursuit : « Les féministes ont décoincé une génération de femmes, les débarrassant de leur culpabilité et de leurs vieux principes judéo-chrétiens. Elles ont permis à celles qui le voulaient de détacher leurs émotions de la sexualité et de prendre leur pied. Pour le reste, je crois que c’est le retour du balancier. Aujourd’hui, on se dénude. Dans cinq ans, qui sait, on remettra nos cols roulés et nos gants. Tout cela ne m’inquiète pas outre mesure. Je ne crois pas que nous allons reculer, ça ne peut aller que de l’avant. Et l’essentiel ne changera pas : les femmes sont aujourd’hui des êtres autonomes avec, grosso modo, les mêmes droits que les hommes. »

L’éthicien Daniel Cere remet plusieurs pendules à l’heure. « Les plus récentes statistiques (Statistique Canada, mai 2005) sont étonnantes à plus d’un titre. Elles révèlent qu’à l’échelle du Canada, seulement un petit pourcentage des jeunes de 14 et 15 ans, 12 % des garçons et 13 % des filles, ont expérimenté le sexe. » Au Québec, les données diffèrent : 21 % des filles de 14 et 15 ans et 16 % des garçons du même âge disent avoir déjà eu une relation sexuelle. « Une large majorité de jeunes ont donc tendance à se considérer pas assez mûrs pour s’adonner à des activités sexuelles.

Cette fournée de statistiques révèle en fait que l’activité sexuelle des adolescents, filles et garçons, est en net déclin depuis les années 1990. Les jeunes sont devenus plus prudents et plus conservateurs à ce chapitre. Les baby-boomers voudraient croire que leur révolution sexuelle s’est transmise à leur progéniture. Mais, malgré des décennies d’endoctrinement de leurs parents aux vertus de la sexualité, la jeune génération ne semble pas particulièrement entichée de la liberté sexuelle dont s’enorgueillissent leurs aînés. »

Daniel Cere parle d’une autre étude menée par Psychology Today, laquelle révèle que les deux tiers des étudiants de la fin du secondaire qui ont été interrogés veulent de l’information pour apprendre à dire non à la pression sexuelle ambiante. « On peut dire, sans trop de risque de se tromper, qu’il y a aujourd’hui une minorité de jeunes sexuellement plus actifs qu’avant, mais une majorité plus retenue qu’avant. »

« Le féminisme a apporté une chose aux femmes sur laquelle, je crois, on ne pourra pas revenir : le plaisir, affirme Josée Boileau du Devoir. C’est une avancée majeure : le droit de jouir, le droit de dire à son partenaire ce que je veux et ne veux pas. Quand ces petites filles, aujourd’hui séduites par des modèles très sexués, auront vieilli, peut-être que leur viendra une conscience politique de leur condition, comme ça nous est arrivé à nous ! » Josée Boileau est la mère de deux filles et deux garçons. « Ma plus jeune a 5 ans. Je vois bien son attirance pour un modèle de féminité exacerbée, une hyperféminité. Deviendra-t-elle pour autant une femme aliénée et soumise ? Ce qui m’inquiète davantage, c’est l’absence totale de contre-discours, de lieux de contre-parole. Plus rien ne vient brasser les jeunes filles, les remettre en question. Plus jeune, je lisais Harlequin, c’est vrai, mais j’avais aussi La Vie en rose, le rapport Hite et Betty Friedan à me mettre sous la dent ! »

On se ferait du mauvais sang pour rien ? « Des amis qui ont des enfants plus vieux que les miens – dans la vingtaine – me disent que l’adolescence est bien sûr un passage et que tout finit par se replacer, poursuit Josée Boileau. Oui, mais si ça ne se replaçait pas ? »

Que faut-il faire maintenant ?

« Qu’est-ce qu’on peut faire à part se désoler et blâmer Internet ? lance Josée Blanchette. Remettre nos filles aux corsets ? Je ne vois à vrai dire aucune solution. On assiste actuellement au backlash d’une société qui n’a plus de valeurs, qui a mis la famille et la religion aux poubelles. Et qui tolère à peu près tout. Le Québec est une société tolérante à outrance, dramatiquement incapable de dire non, stop, ça suffit. »

Dre Baltzer semble plus confiante : « Il faut ouvrir les yeux des adultes, des mères en particulier. Continuer à faire des manifs. Rester aux aguets. » Nathalie Collard, elle, croit que « le vrai problème est dans l’absence de dialogue entre parents et enfants. La sexualité est encore un tabou. Il faut pouvoir en parler ». « Il faut dire les choses franchement aux jeunes, poursuit Jocelyne Robert. Dire aux gars que leur sexe n’est pas une baguette magique et que c’est normal de perdre une érection ! Et dire aux filles : “Qu’est-ce que ça donne de faire semblant de jouir ? Expliquez plutôt aux garçons comment faire.” Même si tout cela a l’air décourageant, je ne suis pas découragée du tout. Parlons-leur, à nos ados. »

Francine Pelletier anticipe l’agenda féministe des prochaines années : « Le combat de l’intimité reste à faire, je veux dire l’intimité de la chambre à coucher. C’est le combat vers lequel les féministes doivent désormais se tourner. On l’a toujours su : le privé est plus dur à négocier que le public. » La jeune Julie Châteauvert raisonne dans le même sens : « Il y a un urgent besoin de nous rassembler, nous, femmes, pour réfléchir aux questions liées à la sexualité, à l’intimité et à l’érotisme. Il faut nous libérer des formats dans lesquels nous sommes enfermées. »

« Il faut souhaiter que les hommes, à leur tour, fassent leur révolution, prétend la philosophe Sylvie Rochon. Qu’ils se regardent enfin pour essayer de comprendre leur appétit pour les jouvencelles. L’homme adulte devrait pouvoir se détourner de l’enfant et de l’adolescente provocantes. Mais ce n’est pas ce qui se passe. »

Pierrette Bouchard aura le dernier mot : « Il faut retourner à la base, c’est-à-dire aux principes d’égalité et de respect mutuel entre les sexes que l’on croyait acquis. Il faut éduquer les jeunes femmes et les jeunes hommes aux stéréotypes. Lutter contre les publicités sexistes et dégradantes. »

Bref, remettre cent fois sur le métier. Encore et toujours.


La riposte Norvégienne

La très libérale Scandinavie réplique et combat l’hypersexualisation.

La Norvège affiche clairement sa volonté de faire face à ce que l’on appelle là-bas « la sexualisation de l’espace public ». Elle a mis de l’avant des projets novateurs portés par l’État aussi bien que par les organisations féministes.

Litt Woon Long dirigeait jusqu’à ces derniers mois le Center for Gender Equality à Oslo, l’équivalent du Conseil du statut de la femme. « Nous avons mis sur pied un programme subventionné par l’État norvégien appelé Sett grenser (traduction libre : « Posez vos limites ») destiné aux écoles secondaires. » Des animateurs et des animatrices apprennent aux filles et aux garçons à se prémunir contre la pression sexuelle ambiante. « On débat en classe autour des questions suivantes : Qu’est-ce qu’un flirt ? Où est la frontière entre le simple flirt et la demande sexuelle ? Qu’est-ce que le harcèlement sexuel ? Comment dire non à des avances qui ne nous conviennent pas ? »

Un autre programme, instauré celui-ci par la section jeunesse du Parti communiste norvégien, s’intitule Gender Awareness (traduction libre : « Conscience des sexes »). « Ce programme met aussi les jeunes à contribution de manière très active », poursuit Litt Woon Long. Le Parti organise des ateliers, des tables rondes, des débats, des discussions pour sensibiliser la jeunesse norvégienne à l’hypersexualisation de la société.

Par ailleurs, un groupe de féministes appelé Ottar se livre ponctuellement à des actions d’éclat pour protester contre l’hypersexualisation du vêtement, aliénante pour les femmes. « Ottar veut provoquer, dit Litt Woon Long. Une partie des gens pense que ses actions sont tout simplement ridicules. Une autre les approuve. » Le groupe Ottar va manifester bruyamment dans les centres commerciaux, par exemple devant les vitrines de sous-vêtements féminins où, parfois, des modèles vivants sont exposés à la vue du public. « Là, les filles tapent sur des tambours et des casseroles, font tout un ramdam. »

Mme Long se dit à la fois pessimiste et optimiste pour l’avenir des rapports entre les hommes et les femmes sur fond de sexualisation de l’espace public. Pessimiste ? « C’est horriblement difficile de lutter contre la gigantesque industrie de la mode, qui est la première responsable de la sexualisation des filles, des femmes et de la société au complet. » Optimiste ? « On préfère se dire que ça passera. Comme toutes les modes. Ici, à Oslo, les G-strings, les chandails bedaine et le piercing sont déjà dépassés. »


Encore fillettes, déjà « salopes »

Encore fillettes, déjà « salopes » : voici les salopettes, telles que décrites par quatre cégépiennes dans un documentaire-choc.

« Branler un gars, c’est juste branler un gars. » Celle qui parle ainsi n’est pas une prostituée : c’est une écolière de 11 ans. Malgré son jeune âge, elle en a vu d’autres. Elle sait ce qui se passe dans ces partys où des couples improvisés s’enferment dans une chambre. « Qu’est-ce que tu penses qu’ils font ? Pas juste parler ! » poursuit-elle d’un ton plein de sous-entendus.

Cette préadolescente dégourdie figure dans Salopettes, un documentaire-choc sur ces jeunes qui jouent les « salopes » à l’âge d’être « fillettes ». Le sort des gamines hypersexualisées préoccupait les réalisatrices, Stéfanie Machabée, Carolyne Drolet, Catherine Chapdelaine et Geneviève Caza. Elles-mêmes tout juste majeures, ces cégépiennes n’en reviennent pas du fossé qui les sépare des ados d’aujourd’hui. À 12 ans, elles ne savaient pas encore ce qu’était une « pipe »; au même âge, certaines de leurs cadettes s’y entraînent déjà. « Il s’agit de réagir face à cette mode afin d’éviter qu’elle devienne une problématique », plaident les finissantes du Cégep André-Laurendeau, qui ont raflé tous les prix lors du gala de fin d’année. Leur film (dans la mire d’une maison de production) montre une soirée dans une discothèque 14-18 de la Rive-Sud. Sur la piste de danse, plusieurs jeunes filles en jeans serré et top moulant se déhanchent à souhait. Elles dansent de façon provocante avec leurs copines et simulent des fellations avec des popsicles. C’est là que les réalisatrices ont déniché les adolescentes prêtes à témoigner. Trois jeunes filles bien coiffées et bien maquillées qui, sans correspondre au cliché de la « pitoune », sont de purs produits de notre société de l’apparence.

Dans l’intimité de leur chambre, elles tiennent des propos troublants. À 11, 14 et 15 ans, elles s’estiment trop jeunes pour faire l’amour. Elles consentent par contre à bien d’autres jeux sexuels qui sont considérés normaux, voire banals. « Beaucoup de filles ont déjà sucé un gars qu’elles n’aimaient pas », révèle l’une. Elle s’empresse d’apporter cette précision : « Habituellement, quand tu couches avec quelqu’un, c’est parce que tu l’aimes. » La chasteté ? « La quoi ? » s’étonnent-elles. Après explication, le couperet tombe : « Sincèrement, je trouve ça ridicule. Il me semble que quand tu as le goût, tu as le goût. C’est long jusqu’au mariage ! »

Ces jeunes ont grandi dans une culture qui valorise la séduction par-dessus tout. « Tout ce qu’on regarde dans les films, les vidéoclips, les magazines transmet l’idée de ce qu’est la fille parfaite, explique une protagoniste de Salopettes. Toutes les filles veulent être comme les stars à la télé. Des fois, tu te sens mal parce que tu n’y arrives pas. » Comme le rapporte Francine Duquet, professeure au Département de sexologie à l’UQÀM, dans le documentaire : « Elles interprètent ce qu’elles voient dans les médias comme le fait que c’est important de séduire, que c’est important d’être hot. Et pour être hot, il faut être habillée sexy et faire des trucs sexuels. »

L’industrie de la musique renforce ces messages, constatent les réalisatrices. « Les vidéoclips sont de la porno chic ! » À la télé, les filles se trémoussent en bikini alors que les garçons portent des manteaux de fourrure, formulent-elles, mi-amusées, mi-scandalisées. Et ce phénomène de clips sexy n’est pas propre à nos voisins du sud. L’industrie québécoise suit aussi la tendance. « Émily Bégin (rejeton de Star Académie) ne donne pas sa place. Son clip Légende urbaine est de la sexualité habillée. »

Ces nouvelles icônes prônent une nouvelle philosophie : le girl power (traduction libre : « féminisme rouge à lèvres »). Les adolescentes ont l’impression de détenir un pouvoir sur les hommes par la séduction. Ce qui trahit une certaine naïveté, croient les réalisatrices. « Elles pensent qu’elles sont libres de s’habiller sexy et d’adopter des comportements provocants. Elles disent qu’elles s’habillent comme ça parce qu’elles le veulent bien, qu’elles adoptent les comportements qui leur conviennent. Mais finalement, c’est juste la pression de messages quasi subliminaux qu’elles assimilent », remarque Catherine. En réalité, elles s’exécutent pour être dans le coup. Elles ont peur d’être rejetées.

Le plus triste, c’est qu’aucun autre choix n’est vraiment offert. « Peu de messages présentent un modèle compétitif de ce qu’est une belle fille », se désole Francine Duquet. La sexologue Jocelyne Robert, elle, affirme qu’il est de plus en plus dur pour les jeunes de suivre leurs désirs réels. « Il faut pouvoir leur offrir une pluralité de possibilités basées sur les notions de respect et de consentement véritable. Les notions de consentement et de liberté sont en perte de terrain. »

Comment la sexualité est-elle devenue si banale dans notre société ? Difficile à déterminer précisément. Outre les médias constamment axés sur le sexe et l’industrie musicale de plus en plus pornographique, les réalisatrices dénoncent en vrac les publicitaires, qui ciblent directement l’énorme marché constitué par les jeunes; la réforme scolaire, qui supprime les cours de formation personnelle; et les parents qui, pour éviter la confrontation avec leurs enfants, acquiescent à toutes leurs demandes et cautionnent ainsi leur comportement.

À propos, à quoi ressemblaient Stéfanie, Carolyne, Catherine et Geneviève il y a quelques années ? Elles aussi admiraient des vedettes. C’était l’époque des Spice Girls, des minijupes et des souliers plate-forme. « On jouait à reproduire les chorégraphies dans le salon », confessent-elles. Mais ces danses étaient bien innocentes comparées aux contorsions sexuelles des chanteuses en vogue aujourd’hui. « Avec ce phénomène, on assiste à une certaine dégradation du statut de la femme. C’est le mouvement de libération qui prend le bord », soupire Stéfanie, appuyée par ses collègues.









Copyright©2002 La Gazette des femmes

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31 mai 2008 6 31 /05 /mai /2008 12:50
Dans un précédent article,
http://jenolekolo.over-blog.com/article-19758250.html
,   je vous avais avais recommandé un site qui a du vous sembler détoner gravement avec l'esprit général de ce blog.
Il s'agissait d'une cyber action écolo. Il fallait juste attendre que cela se mette en marche.

La preuve?

Visitez et faites visiter le site

www.lafermeenville.fr
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29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 14:30

A mes amis (es), de tous âges, grenouilles vertes et rainettes arboricoles --- qui se reconnaîtront.
Quant aux crapauds buffles et aux grenouilles taureaux, je ne les salue pas.

Tôt ou tard, ils quitteront la mare, foi de Jenolekolo!

Jenof@


Jean-Roger Caussimon    
Les coeurs purs
   
Paroles: Jean-Roger Caussimon. Musique: Eric Robrecht   1959
© 1959 - Editions Fortin

Ils ne sont pas encore amis
Des notaires et des notables
Ils ne sont pas encore admis
A dîner, le soir, à leur table
Ils ne sont pas encore polis
Comme Papa le fut toujours
Ils ne sont pas encor salis
Par les combines au jour le jour...

Mais on leur dit que ça viendra
Et, bien sûr, ils ne le croient pas
Les cœurs purs
Les cœurs purs...

Ils ne sont pas encor rusés
Ni blasés d'être un peu bohèmes
Ils ne sont pas encor usés
Par le métro des matins blêmes
Ils ne sont pas encor conscrits
Bien qu'ils soient souvent "engagés"
Ils ne sont pas encor inscrits
Ni au chômage, ni aux congés...

Mais on leur dit que ça viendra
Et, bien sûr, ils ne le croient pas
Les cœurs purs
Les cœurs purs...

Ils ne sont pas encor lassés
D'écouter chanter leur idole
Ils ne sont pas encor blessés
Par le Temps qui tant nous désole
Ils chantent des "songs" sur un banc
Ils n'ont pas honte de la rue
Ils ne sont pas encore perdants
Ils ne sont pas encor perdus...

Mais on leur dit que ça viendra
Et, bien sûr, ils ne le croient pas
Les cœurs purs
Les cœurs purs...


jrcbuff.jpg

Une visite?
http://perso.magic.fr/swproduction/

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 09:42


“Ma carte d’identité française étant périmée, je viens d’en solliciter le renouvellement. Or, la sous-préfecture de Lure me demande de prouver, document à l’appui, que je suis bien de nationalité française. Nationalité qui m’a été officiellement reconnue depuis plus de cinquante ans après que je me sois acquittée des formalités nécessaires, mais je ne possède aucun document qui le prouve.

Née en France de parents étrangers non naturalisés (père polonais, mère espagnole), j’ai été pourvue à l’âge de 14 ans d’une carte d’identité polonaise valable jusqu’à ma majorité en avril 1955. A cette date, les autorités françaises m’ont demandé de choisir : conserver ma nationale d’origine ou opter pour la France. J’ai opté pour la nationalité française devant les autorités judiciaires de l’époque. En fonction de quoi m’a été délivré, fin 1955, ma première carte d’identité française, renouvelée depuis sans problème. J’étais demeurée apatride durant sept mois. Lorsque les gendarmes sont venus m’appréhender pour me conduire au camp de Trieste, où étaient internés depuis la fin de la guerre tous les apatrides d’Europe, j’étais en règle depuis la veille seulement.

Me voici en 2008 redevenue apatride, la sous-préfecture m’ayant confirmé oralement le vendredi 16 mai 2008 que ma précédente carte d’identité française ne prouvait rien, et qu’en l’absence de document réclamé elle ne serait pas renouvelée.

Née en France, j’y ai vécu et travaillé toute ma vie. Depuis trente ans mariée à un enseignant fonctionnaire français, j’ai été durant plusieurs années l’assistante d’un parlementaire français devenu par la suite Président de l’Assemblée Nationale - fonction que je n’aurais pu exercer si je n’avais pas été française - et à ce titre j’émargeais au budget de la Nation.

Propriétaire d’une maison, titulaire d’une carte d’électrice, je perçois une retraite, suis assurée sociale, paie mes impôts et mon casier judiciaire est vierge. Bien intégrée dans la société, je crois pouvoir prétendre qu’en ma qualité d’écrivain dont les ouvrages figurent en bonne place à la Bibliothèque Nationale, je parle et j’écris correctement le français.

Il n’empêche qu’à 74 ans, je rejoins la cohorte des sans papiers, des hors la loi, ma carte périmée ne m’ayant pas été restituée. Va t-on en plus me demander de prouver, tests ADN à l’appui, que je suis bien la fille de mes défunts et prétendus père et mère ? Comme le disait Coluche, “jusqu’où s’arrêteront-ils ?”.

Avec le sort réservé aux chômeurs et aux exclus de toute nature dont à présent j’ai l’honneur de faire partie, nous vivons des temps où le grand guignol le dispute à la tragédie. Enfin, si la France ne me supporte pas sans papiers sur sont territoire, qu’elle me fasse embarquer dans un charter. Seulement voilà : m’expulser où ? Le camp de Trieste est fermé depuis belle lurette.”

Madeleine Szczodrowski-Fady.
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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 12:40


AHTrenbide berriaren kontra diren elkarteek informazio bira bat antolatzen dute.

 

Maiatzaren 29an Uztaritzen izanen dira.

Arr. 6ak ta erditan zatozte denak oinez, txirrindulaz, zaldiz, kantuz eta dantzan, mozorroturik haien errezebitzera Haltiako maldapera.

Arr. 7TH15tan animazioak izanen dira Hiribehereko Frontoian.

 

Du 4 au 31 mai 2008, de Kortes à Saint- Sébastien

Les opposants à la LGV au Pays Basque organisent une caravane d’information.

http://www.ahtgelditu.org/

 

Jeudi 29 mai, la caravane sera à Uztaritze.

Venez nombreux, à pied, vélo, rollers, cheval, trottinette, en musique, déguisés,… pour les accueillir à 18h30 au bas de la côte d’Haltya.

19 h 15 Animations au Fronton Hiribehere

 

Uztaritze ingurumena zaindu/Uztaritze défendre l’environnement (UDE)

 

http://www.ahtgelditu.org/

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