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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 14:30
Vous vous souvenez de Miljen?

http://jenolekolo.over-blog.com/article-16961792.html

 http://jenolekolo.over-blog.com/article-17846601.html

http://jenolekolo.over-blog.com/article-18924414.html

 

Jeu de pommes ou jeu de paume?  "Mangez des pommes" ou Roland Garros?


Dans le numéro de cette semaine  de l'excellent et tout à fait indispensable Charlie Hebdo, les puces de Luce Lapin nous donnent quelques nouvelles de lui:

"Des fruits, de la viande, du poisson, de la salade et même des croquettes pour chiens, voilà ce qui constitue les 8 kg de nourriture quotidienne de Miljen à l'Arche
http://www.refuge-arche.org/
Apeuré dans un premier temps par les visiteurs, l'ours a vite compris que leur venue était synonime de friandises. Quant à ses futures compagnes, de l'autre côté de la clôture, il sympathise maintenant avec elle.



Les photos sont de Yves Prince.

Et une vidéo surprise :

http://youtube.com/watch?v=TCtxW3oPW1I&feature=related


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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 15:08
Vautours sur une falaise de la Vallée de Guara. Photo Françoise Chambier.


Un Communiqué. des Verts du Pays Basque et des Verts du Béarn.

Un article du Sud-Ouest sous la plume de Pierre Verdet, paru le 19 Mai 2008, semble vouloir relancer la polémique sur les Vautours fauves.

 On peut s’interroger sur les raisons de cette relance, juste avant la montée en estive, et en une période calme où l’on ne parle pas d’attaques de Vautours.

 Un constat : les Vautours fauves se sont toujours, suivant l’opportunité, approchés des animaux d’élevage en train de vêler, car ils puisent dans le placenta une majorité d’éléments nutritifs.

 Avec l’augmentation du nombre de têtes de bétails(20% par an en moyenne  en ce qui concerne les ovins) et celle du nombre de Vautours fauves par la sauvegarde de l’espèce, aidée au départ par un nourrissage artificiel sur des charniers, le nombre de dégâts a augmenté proportionnellement.

 Il est vrai que les Vautours fauves, côté espagnol, notamment en Aragon et en Navarre, subissent une fami due à la fermeture des décharges d’élevages industriels porcins, et que l’on retrouve ces oiseaux en état de malnutrition.

Cela ne semble pas être le cas  versant français : le Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage « Hegalaldia »,  seul Centre de tout le sud de l’Aquitaine, n’a recueilli jusqu’à ce jour, aucun vautour fauve affamé.

 La population de vautours fauves sur le versant français se portant bien, elle se réapproprie peu à peu son aire de prospection géographique d’origine qui fut à une période beaucoup plus importante que  l’actuelle.

 Le système d’élevage moderne fait que les bêtes malades, et sur le point de vêler, ne sont plus sous surveillance comme autrefois.

 Comme le souligne Michel Terrasse, administrateur de la LPO, il serait souhaitable de réorganiser un nourrissage raisonnable et contrôlé en Aragon et en Navarre.

C’est le système de placettes mis en place en France dans les zones où les Vautours ont été réintroduits ces dernières années, comme la région des grands Causses. Le malaise dans  l’élevage à notre époque est certain, mais ni les vautours, ni les loups, ni les ours, ne doivent être pris comme bouc émissaire.

 Les Verts se positionnent pour une agriculture de montagne créatrice d’emplois, au bénéfice de l’homme et de son milieu naturel.

 

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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 10:06


« La Chambre d'Agriculture de Pau a très mal vécu l'impressionnant succès populaire du Salon de l'agriculture paysanne, socialement équitable et écologiquement responsable Lurrama-La Ferme Pays Basque organisé à Bayonne par la Chambre d'Agriculture alternative d'Ainhice-Mongelos. Ils ont donc décidé  d'organiser à leur tour, exactement sur le même lieu, un salon agricole à Bayonne. On peut avoir plus de détails sur cette opération en consultant leur site :
http://www.lafermeenville.fr/

D'énormes moyens financiers sont prévus pour l'organisation de ce salon et la campagne de publicité qui l'annoncera.


"Paueko Laborantza Ganbarak biziki gaizki bizi izan du Lurrama-La Ferme Pays Basque, laborantza sozialki justu eta ekologikoki jasankorraren Saloinaren ikaragarriko arrakasta. Jakina den bezala Lurrama Euskal Herriko Laborantza Ganbarak antolatzen du. Beraz, Paueko Laborantza Ganbarak erabaki du, Lurramaren ber gunean, Laborantza Saloina baten antolatzera Baionan. Ekitaldi horri buruz xehetasun gehiago lortzen ahal dira haien web-gunean sartuz : horren antolaketarako bai eta ere haren karietara egina izanen den publizitate kanpainarentzat."
http://www.lafermeenville.fr/


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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 12:00

                                   


 

                                                                                                                                                    Uhart-Cize, le 19 Mai 2008

 

Monsieur le Maire,

 

Je vous écris cette lettre ouverte en  ma qualité de secrétaire des Verts du Pays Basque.

 

Vous savez que l’hebdomadaire « Le Point »  a publié le 7 Mai dernier un article concernant les municipalités du BAB. Dans cet article, Martine Bisauta est présentée comme une « responsable des Verts ».

J’ignore si cette  expression est le fait du journaliste ou bien si c’est vous qui l’avez employée.

Au cas où la deuxième hypothèse serait la bonne, je  me permettrais de vous prier de faire très attention à l’avenir lorsque vous présentez Martine en public ou dans la presse.

En effet, Martine Bisauta n’est plus une « responsable des Verts, j’imagine que vous le savez. Elle a démissionné de notre parti afin de s’éviter l’exclusion car notre mouvement politique ne saurait accepter d’un militant ou d’une militante qu’il se présente à une élection municipale sur une liste menée par un adhérent de l’UMP.

 

Certes, la presse, depuis le début de cette affaire, a souvent présenté Madame Bisauta d’une façon qui entretient la confusion dans l’esprit des gens. Les journalistes n’en sont pas les seuls responsables, Martine jouant largement de ce flou artistique, aidée en cela par certains responsables des Verts du Pays Basque qui l’ont accompagnée et continuent à l’accompagner.  Pour être plus explicite, je dirai que pour ces personnes, Martine n’est plus chez les Verts mais elle y est tout de même encore et continue à compter pour eux à tel point qu’ils se refusent systématiquement à opérer des rectificatifs auprès de la presse, qu’elle soit locale ou nationale. Je ne connais pas les  raisons de cet accompagnement  mais il me semble qu’elles doivent avoir plus de rapports avec la politique politicienne dans ce qu’elle a de pire qu’avec le souci de l’idéal écologiste  qui seul devrait animer des militants Verts.

 

Il faudra bien un jour que les choses soient mises au clair et je vous serais très reconnaissante si vous pouviez être l’un des acteurs de cette clarification.

 

Comptant sur votre compréhension, voire votre appui, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, mes respectueuses salutations.

 

                                                                                                                                                                                           Jenofa Cuisset.

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18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 17:30

Vers l'indispensable réforme de la chasse aux oiseaux migrateurs en France

, Pierre Athanaze, Guy Jarry et Hubert Tournier


L'organisation de la chasse en France, telle que nous la connaissons aujourd'hui, s'enracine dans un dispositif réglementaire datant de 1941. Vigoureusement dénoncée en 2000 par la Cour des Comptes à cause de la confusion qu’elle crée entre les intérêts privés des chasseurs et l’intérêt général, elle donne aux représentants de la chasse un rôle d’interlocuteur privilégié auprès des institutions gouvernementales à travers un réseau d’influence établi officiellement dans les rouages administratifs du pays. D’autres réseaux d’influence apportent aux revendications des chasseurs un relais politique déterminant. L’Office National de la Chasse (ONC), devenu ensuite Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), est contrôlé par les chasseurs alors que c’est un organisme public financé à 75 % par de l’argent public provenant d’une taxe (cynégétique). Ainsi les chasseurs (2% de la population française), juges et parties, contrôlent l’essentiel des niveaux de décision relatifs à la chasse et à l’ensemble de la faune sauvage (mammifères et oiseaux): réglementation, garderie, stratégie, recherche. Il en résulte un décalage entre la réglementation de la chasse en France, les données biologiques fondamentales des espèces chassées et les Directives Européennes : longue durée de la période de chasse, chasse de nuit, grand nombre d’espèces chassées (2 fois plus que la moyenne européenne) dont 22 déclarées en mauvais état de conservation, 25 millions d’oiseaux tués par an etc…

Il importe de repenser la place de la chasse dans le contexte social et environnemental du XXIème siècle : 1) revoir fondamentalement l’organisation de la chasse en la sortant du circuit fermé des chasseurs et en l’ouvrant aux exigences de la société civile en termes d’éthique, de loisirs paisibles et de sécurité, et 2) prendre en compte les données biologiques fournies par la littérature scientifique internationale. L’objectif est de rééquilibrer les différentes formes d’usages de la nature entre ses multiples utilisateurs, y compris ceux qui refusent le principe de la chasse,  en tenant compte des importances relatives de chacun afin de garantir un nouveau rapport entre l’homme et la nature.

 C’est à cette tâche d’envergure que le Ministère de l’Ecologie devrait s’atteler rapidement, plutôt que de s’attarder à la recherche de mauvais compromis qui se limiteraient à la fixation de nouvelles dates d’ouverture et de fermeture de la  chasse, voire même de restaurer des modes de chasse particuliers ou encore d’introduire une nouvelle espèce chassable.



L'un des deux Gypaètes barbus (espèce protégée et gravement menacée), pris en charge récemment  par le centre Hegalaldia.

Introduction

La France est un des rares pays au monde où la chasse pose encore de nombreux problèmes aussi sérieux que récurrents depuis des dizaines d’années. Pour le citoyen, ces problèmes apparaissent notamment chaque fois que de nouvelles dates d’ouverture et de fermeture de la chasse sont annoncées par le gouvernement, provoquant alors des contestations et des débats passionnés de la part des chasseurs et des naturalistes. A chaque fois, les données des uns s’affrontent aux données des autres, naturalistes et scientifiques contre chasseurs, et le public non averti de ces questions se trouve dans l’incapacité de déterminer où se trouve la juste cause. Les débats politiques qui accompagnent les lois réglementant la chasse n’éclairent en rien le débat, et au final la société civile a de quoi se décourager d’y comprendre quelque chose. Essayons d’apporter l’éclairage que nous donnent nos expériences respectives.

Ici comme ailleurs, pour comprendre le présent de la chasse et envisager son avenir, commençons par regarder le passé, l’histoire de la chasse en France. A partir de là, nous pourrons mieux identifier la racine des problèmes posés aujourd’hui et faire des propositions pour que la chasse soit adaptée aux exigences et aux contraintes de notre société au XXIème siècle.


, ayant pris en main la gestion des milieux naturels et des espèces qu’ils hébergent, revendiquent leur droit d’ancienneté. Les nouveaux venus réclament au contraire un droit de regard sur la gestion de la ressource et l’accès aux espaces naturels. Certains vont jusqu’à contester le principe d’une chasse omniprésente sur notre territoire. Prendre conscience de cette réalité historique aide à comprendre en partie la virulence des relations avec les chasseurs.


une seule société par département,

obligation pour tout chasseur d’adhérer à cette société,

le Président de la société, élu parmi ses pairs, ne prend ses fonctions qu’après avoir été nommé par le Ministre en charge de la chasse (aujourd’hui les Préfets).

Ces statuts, toujours en vigueur, établissent une confusion entre les intérêts particuliers des chasseurs et l’intérêt général du pays : la chasse est un loisir auquel le gouvernement est officiellement et structurellement associé. Les représentants des Fédérations départementales, régionales et nationale des chasseurs sont les interlocuteurs privilégiés des instances préfectorales et ministérielles : un véritable réseau d’influence est établi officiellement dans les rouages administratifs du pays pour régler tous les aspects qui touchent à la chasse. En 1972, l’Office National de la Chasse (ONC) est créé en remplacement du Conseil Supérieur de la Chasse, alors sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture. L’ONC dépend désormais du Ministère de l’Ecologie, mais les Présidents des Chasseurs sont majoritaires à son Conseil d’Administration et les trois quarts de son budget proviennent des taxes cynégétiques payées par les chasseurs, c’est-à-dire d’argent public provenant d’un impôt…. La chasse est un état dans l’Etat, les chasseurs par le biais de cette organisation, contrôlent tous les niveaux de décisions relatifs à la chasse : réglementation, garderie, stratégie, recherche…, ils sont juges et parties. Puis l’ONC devient l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), c’est-à-dire qu’il a la charge non plus seulement des espèces chassées, mais de l’ensemble de la faune sauvage, tout en restant sous le contrôle des chasseurs. Un rapport de la Cour des Comptes (2000) explicite toutes ces informations en y ajoutant que ces réseaux où s’entrecroisent les intérêts particuliers des chasseurs et les intérêts administratifs et politiques du pays, drainent des sommes d’argent considérables (argent public) selon des circuits surprenants (les Fédérations départementales encaissent chaque année quelque 100 millions d’euros). Il faut ajouter que les chasseurs de base, dans leur grande majorité, sont le plus souvent ignorants de ces mécanismes et qu’ils ont bien du mal à le croire, d’autant que leurs représentants se gardent bien de les en informer.

De surcroît, on observe que la représentation des chasseurs parmi les élus dépasse très largement leur représentation démographique : les chasseurs (environ 1,2 million) ne représentent que 2 % de la population, mais à l’Assemblée Nationale, ils ont constitué un groupe parlementaire qui rassemble 220 députés sur un total de 577 (soit 38 %) ! Au Sénat, le groupe chasse et pêche y rassemble plus de membres que les groupes de l’eau, de la sécurité, de l’industrie du BTP ou de la gestion des déchets ! Ainsi, les lois et les arrêtés relatifs à la chasse et à la faune sauvage se succèdent mais ils maintiennent toujours la faune (surtout mammifères et oiseaux) sous le contrôle des chasseurs. En l’état, il ne peut donc y avoir d’évolution nécessaire et significative de tous les dysfonctionnements dans la gestion de la faune sauvage, pas plus que l’émergence d’une attitude publique plus favorable à la vie sauvage alors que la plupart des français la réclament. Or, en dehors des espaces urbains, la chasse n’est interdite que sur environ 2 % du territoire national métropolitain (l’essentiel des territoires des Parcs Nationaux et diverses Réserves). Même si elle n’est pas pratiquée partout ailleurs et notamment pas sur toutes les propriétés privées, la chasse est légale sur 98 % du territoire considéré. C’est dire que les chasseurs, par leur organisation interne et par les relais établis avec les structures politiques locales et nationales, contrôlent largement la chasse et la faune sauvage sur l’ensemble de l’espace français.

On ne peut rien comprendre aux problèmes de la chasse et de la protection de la nature en France tant que l’on n’a pas saisi ces mécanismes surprenants, probablement uniques au monde.

On ne sera donc pas surpris que la réglementation de la chasse aux oiseaux migrateurs soit aussi peu favorable aux espèces et autant décalée par rapport aux réglementations appliquées dans les autres pays européens : durée de la période de chasse la plus longue, horaires de chasse les plus étendus, chasse de nuit dans 35 départements, nombre record d’espèces d'oiseaux migrateurs chassés avec 52 espèces d’oiseaux d’eau et oiseaux dits de passage (nombre deux fois plus élevé que la moyenne européenne). Parmi ces 52 espèces chassées, 22 sont officiellement déclarées en mauvais état de conservation, etc…De surcroît, des dérogations sont accordées en faveur de chasses dites traditionnelles (glu, assommoirs, collets, filets, matoles) pour différentes espèces d’oiseaux : ces procédés de capture, dans leur majorité ne sont pas sélectifs et la France, selon la jurisprudence européenne actuelle, prend le risque d’être condamnée par la Cour de Justice des Communautés Européennes. Au final, le tableau de chasse annuel en France dépasse les 25 millions d’oiseaux (ONCFS, 2000).

Certes, la réglementation a subi quelques avancées au cours des 30 dernières années, notamment en termes de réduction de la période de chasse, mais ces améliorations ont toujours été obtenues contre l’avis des chasseurs et des structures qui les représentent. Elles ont été acquises seulement grâce au combat mené par des naturalistes et des scientifiques qui ont apporté les arguments scientifiques objectifs nécessaires, par des juristes et quelques associations de protection de la nature qui n’ont eu d’autres choix que de se pourvoir devant les juridictions compétentes lorsque les principes contenus dans la Directive Européenne concernant la conservation des oiseaux sauvages étaient bafoués. Ces actions ont parfois obtenu l’appui des instances européennes et de quelques rares et courageux parlementaires et Ministres de l’Environnement (notamment D. Voynet et Y. Cochet).

            On s’étonnera que les données biologiques établies sur des bases scientifiques indiscutables tendent à être minorées, voire contestées lorsqu’elles interviennent dans les prises de décision quant à un exercice de la chasse respectueux des exigences fondamentales des espèces concernées. Certes, ces données existent et elles sont publiées dans des revues scientifiques internationales dont les comités de lecture garantissent le bien fondé des analyses et des résultats. Elles constituent la référence scientifique qui sert à définir les normes fixées par la Commission Européenne. Mais elles sont souvent contestées par les chasseurs français qui leur opposent leurs propres données issues des personnels travaillant sous leur contrôle. Ces personnels peuvent avoir de bonnes qualifications universitaires et une motivation réelle (c’est particulièrement vrai au sein de l’ONCFS), mais leur appartenance ou leur dépendance du monde de la chasse les conduit à des conclusions qui vont trop souvent dans le sens voulu par leur organisme de tutelle, surtout quand il s’agit d’espèces chassées ou d’espèces qui posent question aux chasseurs. On dispose ainsi de deux grands ensembles de données dites scientifiques, d’une part celles provenant des chercheurs et universitaires qui répondent à des objectifs scientifiques selon une démarche objective, et d’autre part celles provenant de personnes qui, par le biais du financement de leurs travaux, sont au service de la chasse. On retrouve là une situation déjà bien connue et plus sensible encore, celle des « scientifiques » de l’amiante, du sang contaminé, des pesticides, des OGM, des hormones de croissance etc… et nous en connaissons les conséquences. Avant de lire des résultats scientifiques, et aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il est désormais indispensable de connaître l’origine du financement qui les a rendus possibles. Et il ne suffit pas de se contenter de vérifier que les chercheurs sont rattachés à tel ou tel laboratoire (CNRS ou Université) pour croire en leur indépendance, il faut encore s’assurer que le financement de leurs travaux est bien un financement public, car les organisations industrielles, commerciales ou cynégétiques peuvent aussi apporter leur concours financier aux laboratoires universitaires et au CNRS ! Pour tous les scientifiques indépendants et objectifs, cette situation, récente pour ce qui concerne la chasse, n’est pas acceptable, mais ne pas oser la regarder en face serait faire preuve aujourd’hui d’une profonde naïveté.

II – LA  CHASSE  en France au XXI ème siècle


Il est temps aujourd’hui de repenser la place que la chasse peut occuper dans le contexte social et environnemental du XXIème siècle. Les quatre niveaux d’action rapidement développés ci-dessous peuvent être considérés comme les bases interactives d’une nouvelle réflexion à conduire sur la chasse. La réglementation doit en effet être définie, non pas seulement par les exigences biologiques des espèces et par l’état des populations animales, mais aussi par certains aspects de la démographie humaine (nombre des chasseurs, nombre des non chasseurs et des personnes hostiles au principe de la chasse), par le nombre/l’étendue des réserves et par les attentes de la société civile en termes d’éthique, de loisirs paisibles et de sécurité.


La chasse est une activité de loisir parmi d’autres, elle correspond aux aspirations d’une partie limitée de la population et doit rester dans le contexte associatif qui est le sien. Les fédérations de chasse et l’ensemble des structures cynégétiques devraient relever d’un statut de droit privé sans mission de service public, ce qui implique une modification de la loi de 1941 instituant les Sociétés (Fédérations) Départementales de Chasse. Dans le même temps, l’Etat devrait se doter de services administratifs, techniques et scientifiques indépendants pour aborder les questions relatives à la nature et à son exploitation. L’ONCFS pourrait répondre à ces critères, mais à la condition expresse qu’il rompe les liens privilégiés (financiers et administratifs) qui le lient actuellement aux chasseurs et qui le privent de l’indépendance requise pour avoir une démarche scientifique objective (Bardery 1991). Un tel organisme rebaptisé et affecté au service de la nature et de ses ressources deviendrait alors, en partenariat avec les Universités et les organismes de recherche plus fondamentaux (type CNRS), l’outil administratif et scientifique d’envergure qui manque cruellement à la France aujourd’hui, alors qu’il a été décliné avec succès dans de très nombreux pays, y compris dans des pays en voie de développement.


La réglementation de la chasse ainsi que sa mise en application devraient être revues à la lecture des données scientifiques internationales existantes et mises en adéquation avec le contenu des textes communautaires, ceux de la Directive Oiseaux en particulier. La plus grande attention doit être portée sur l’origine des données biologiques afin de s’assurer de leur crédibilité scientifique. Aujourd’hui, le document synthétique le plus approprié en France pour les oiseaux migrateurs est le rapport Lefeuvre (2000) réalisé à la demande du Premier Ministre par un groupe de huit experts (Universités, CNRS, Museum National d’Histoire Naturelle et ONCFS) sous la direction du Professeur JC Lefeuvre. Ce rapport qui préconise notamment une période de chasse, unique pour toutes les espèces, comprise entre le 1 octobre et la fin janvier au plus tard, n’a jamais été complètement pris en considération par les pouvoirs publics, à cause d’une opposition farouche des chasseurs. Le contenu de ce rapport a même fait l’objet de critiques acerbes et de manœuvres visant à le décrédibiliser. Il importe de le réhabiliter, quitte à lui adjoindre d’éventuelles acquisitions nouvelles, et de l’utiliser comme base de réflexion. Enfin, les données les plus récentes de la littérature scientifique internationale font état de l’impact considérable du seul dérangement par la chasse sur l’équilibre physiologique et énergétique des oiseaux (cf. Tamisier et al. 2003, pour une revue de littérature sur ce sujet). La suppression de la chasse de nuit (chasse par ailleurs très meurtrière pendant les vagues de froid) apparaîtrait ainsi comme un progrès décisif à attendre pour libérer les lieux d’alimentation nocturne des canards en migration. Dans un autre ordre d’idées, les lâchers d’animaux et les différentes formes d’agrainage traduisent des dérives et échecs de la gestion cynégétique. Ces pratiques condamnables expriment ce qu’est la cynégéticulture (aménagement de la nature au profit de la chasse) et tendent à empêcher toute forme d’autorégulation de la pression de chasse. On ajoutera enfin, non sans humour, que la réglementation n’a de sens que dans la mesure où elle est réellement respectée, ce qui n’est pas totalement le cas aujourd’hui, faute d’un nombre suffisant d’agents chargés de la police de la chasse. Et la réduction prévue du nombre de fonctionnaires peut faire craindre le pire.

Cannelle, dernière ourse brun de souche pyrénéenne, a payé de sa vie la complicité honteuse du monde politicien avec le lobby de la chasse. En relaxant le chasseur qui a tiré, la "justice" (?) l'a tuée une deuxième fois.


            Les chasseurs (environ 1,2 millions en 2007) ne représentent que 2 % de la population totale en France : les Français dans leur très grande majorité accèdent aux espaces naturels (forêts, rivages maritimes, lacs, marais, prairies, rivières) avec l’espoir d’y trouver calme et tranquillité et pour y observer des animaux. Certains, pour des raisons d’éthique personnelle, n’acceptent pas le principe de la chasse dans la mesure où ce loisir est indissociablement lié à un acte de mort. Pour cet ensemble de raisons, les divergences entre le grand public et les chasseurs sont évidentes et les sondages d’opinion, malgré leurs limites, montrent que ce conflit est plutôt croissant : il y a de moins en moins de chasseurs et de plus en plus de citoyens désireux d’avoir un contact paisible avec la nature, il y a aussi de plus en plus de personnes hostiles au principe de la chasse. En dépit de cette tendance nette, le monde de la chasse continue d’obtenir un soutien politique puissant à haut niveau. Compte tenu de cette nécessaire redistribution des rôles au sein de la société, une réflexion nouvelle doit être portée sur les modalités d’un partage des ressources de la nature entre tous les utilisateurs. Cela peut concerner la durée de la période de chasse, le nombre d’espèces chassables, les modes de chasse. Cela peut aussi porter sur l’interdiction de la chasse certains jours de la semaine, y compris ou peut-être même d’abord les dimanches et jours fériés puisque ce sont par excellence les jours de sortie en famille. Cela peut enfin porter sur l’accroissement des espaces non chassés parmi les espaces publics (domaine maritime, domaine forestier) ou parmi ceux qui sont gérés par les collectivités locales et nationales. L’objectif est de rééquilibrer les formes d’usages de la nature entre ses multiples utilisateurs en tenant compte des importances relatives de chacun. Sans aller jusqu’à considérer que les chasseurs (2% de la population) ne devraient pouvoir chasser que sur 2 % du territoire public national, on mesure la marge qui reste pour trouver un équilibre. Prendre en compte les attentes de la nouvelle société civile pourrait aussi conduire à repenser fondamentalement la place de la faune sauvage dans sa valeur patrimoniale universelle. Les oiseaux migrateurs sont un patrimoine international et, à ce titre, devraient être protégés. Seules des dérogations pourraient être obtenues afin d’encadrer la chasse sur des espèces dont l’état de bonne conservation est démontré.


            L’accroissement des performances balistiques des armes de chasse doit être également pris en considération : aujourd’hui, une balle utilisée pour tuer les ongulés peut porter jusqu’à 5 km : c’est ce que l’on appelle une balle perdue. Ainsi, la promenade en forêt (domaniale ou communale) un dimanche, jour de battue aux sangliers ou de chasse aux cervidés (cerfs, chevreuils) n’est plus envisageable sereinement et pose de réelles questions de sécurité. Les cartouches à grenaille de plomb ou d’acier utilisées pour les oiseaux ou le petit gibier portent jusqu’à 200-300 m. A cette distance, elles ne sont pas meurtrières pour l’homme, mais elles le deviennent de plus près. Or la réglementation actuelle permet de chasser jusqu’à 150 m d’une habitation, voire même tout contre à condition de lui tourner le dos ! Elle autorise la chasse sur des espaces publics (forêts, bords de mer etc…) et sur des chemins communaux, voire sur le bord des routes communales et même dans certaines réserves naturelles qui sont par ailleurs fréquentés par des promeneurs, des marcheurs, des cyclistes, des automobilistes etc… Cette situation traduit un vieillissement de la loi qui ne s’est adaptée ni à l’évolution des armes, ni à l’intensification de l’usage de l’espace par le public. Aujourd’hui, on peut dire que les notions les plus élémentaires de sécurité ne sont pas garanties. Il semble important de définir des périmètres de sécurité autour des espaces chassés de façon à prévenir tout accident ou dérangement sur les espaces voisins, en tenant compte notamment des performances des armes et des munitions utilisées. Les normes retenues sur les terrains militaires où ont lieu des tirs réels pourraient être utilement consultées à cet égard.




 

Chercheur CNRS à la retraite

Administrateur de l’ONCFS

Ingénieur CNRS à la retraite

Maître de Conférences, Université de Savoie

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 12:00
 Ce texte, signé d'André Cazetien, maire honoraire de Mourenx et militant des Verts en Béarn est paru le 13 Mai dernier dans "La République des Pyrénées."


 A propos des trois oursons

 

Trois oursons viennent de naître au parc animalier de Borce . Trois magnifiques petites bêtes dont la photo très émouvante, vient d'être publiée dans les médias . Tout ce qui naît grandit, se développe, est un enrichissement de la vie et souvent un enchantement pour les humains que nous sommes ou croyons être . Mais, car il y a un mais, celà suffit-il à notre bonheur ? Les trois oursons sont destinés à vivre en captivité . Autour d'eux,  au-delà du grillage de l'enclos, il y aura la grande et si belle montagne, celle du " Moussu " , de ce grandiose animal en liberté . La montagne Pyrénéenne peut-elle devenir orpheline, par la faute de l'homme, de la bête dite sauvage qui se redresse sur ses deux pattes pour bien nous regarder ? René Rose, maire de Borce, initiateur de ce parc animalier, es-tu d'accord pour l'introduction au plus vite, en urgence, de deux ourses dans ta vallée, notre vallée aussi, afin que Cannelito, le petit de Cannelle, puisse perpétuer le goût de la liberté ?

André Cazetien.


                                Cannelle et son petit Cannelito. Photo Jean-Jacques Camarra        

 

Et moi, je ne peux m'empêcher de penser  à ces paroles de Colette,

http://fr.wikipedia.org/wiki/Colette

dans son recueil de Chroniques "En pays connu" :

"Il n'est ni beau visage humain, ni pelage de neige, ni pennes d'azur qui m'enchantent, s'ils sont marqués de l'ombre intolérable et parallèle des barreaux".

 

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 15:00
Une contribution de Claire Noblia, Présidente de l'association Ardatza-Arroudet. http://ardatzaarroudet.asso.fr



Le moulin Jolibois, à Bardos.

Région extrêmement riche en moulins sur les nombreuses rivières qui dévalent les pentes pyrénéennes, en 1810 il existait 3 020 tournants à roue horizontale en Pays basque- Béarn, ce qui est très largement supérieur au nombre de moulins du département suivant l’Aveyron qui avait 1 976 tournants...
Parallèlement, on dénombrait 800 zones humides dans le département, alors qu’aujourd’hui il n’en reste que 8...  Leur disparition a bien entendu des répercussions importantes sur la flore et la faune... Le busage des cours d’eau quelques ils soient, ont condamné la vie piscicole d’abord dans les estuaires et maintenant dans les zones urbanisées de l’intérieur.

L’énergie hydraulique utilisée par ces très nombreux moulins avait permis de déployer des zones d’emploi disséminées sur l’ensemble du territoire en développant les scieries, les foulons et les centres de tannage... Les moulins pour broyer les céréales ont commencé à l’époque romaine... et leur développement a été important à partir du Moyen Age quand les défrichements et la mise en culture des terres ont accompagné le pèlerinage de Compostelle...


On peut rappeler aussi que plus de 20 moulins à marée ou moulins mer étaient installés sur les rives des rivières dans les estuaires de l’Adour à la Bidassoa. Quant aux moulins à vent, ils ont pratiquement tous disparu, lors de la déroute des armées napoléoniennes en 1813, sous les coups des boulets... et seule la toponymie en garde la mémoire alors que les éoliennes établies sur le territoire de la Communauté autonome de Navarre produisent près de 5 millions de mégawatts.


En 1988, des personnes passionnées ont créé l’association Ardatza, à Ascain, à l’occasion de la grande fête du Pain, organisée à Ciboure. Puis dix  ans après, l’association s’est agrandie au Béarn et à la Navarre en prenant le nom de ARDATZA – ARROUDET (l’axe et le rouet).


L’objectif de la sauvegarde et du développement des moulins est évidemment primordial. Une des manifestations les plus connues est l’organisation de la Journée des Moulins en Juin qui permet à 15 sites environ d’ouvrir les portes de ces lieux magiques à tous les publics. 


La Journée Mondiale des Zones humides a lieu début février et certains de nos adhérents y ont participé. Enfin, un partenariat avec le Conseil Général a attiré l'attention sur le suivi de la présence d'une espèce locale de tortue, la Cistude d'Europe.

Et Goihena, à Licq Atherey.



 

Et voici le Vison d'Europe, un habitué des abords de moulins.


Pour toute information complémentaire, il est conseillé de cliquer sur le site internet : http://ardatzaarroudet.asso.fr 

A suivre: un article sur  le moulin  Peko eihera, de La Madeleine (Donazaharre).

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 08:00

 Il y a deux ans aujourd'hui, Jean-Pierre Ghesquière nous faisait une mauvaise surprise, celle de nous quitter sans retour.

Militant des Verts du Pays Basque , Jean-Pierre était également un militant associatif infatigable dans le domaine culturel et social. Il avait fait sien le combat pour une agriculture biologique et paysanne, pour une économie équitable et solidaire sur toute la planète. La force de ses convictions, la sincérité de son engagement était un encouragement de tous les instants pour ceux et celles à qui il arrive parfois d'avoir envie de baisser les bras.
Jean-Pierre aimait énormément participer au Festival Colibri, une fête qui se déroule rituellement chaque année chez un autre ami, à Came. Là, il lui est arrivé de participer à la scène ouverte. J'ai retrouvé un texte qu'il avait écrit à cette occasion et je vous le livre ci-dessous.

                                                  Jean-Pierre dans l'un de ses rôles préférés, celui de grand-père.

  Le marché de Came.

            « Hier matin je suis allé au marché »

J’attire immédiatement votre attention : cet incipit a l’air tout simple, mais il est trompeur, nous sommes ici en pleine fiction poétique. Nous sommes à Came, et nous sommes le samedi. Or à Came la veille du samedi, le vendredi donc, il n’y a pas de marché. Dire « Hier matin je suis allé au marché » c’est dire une ineptie puisqu’il n’y a pas de marché, ni le vendredi, ni tout autre jour, et de plus il m’arrive rarement d’aller au marché, surtout à Came et un vendredi.
Si encore on était un jeudi et à Peyrehorade, ce pourrait être exact : il y a bien un marché en cette charmante bourgade le mercredi. Mais nous serions alors dans le domaine du reportage, du documentaire, de l’information, dans l’ordre de la transcription exacte de faits précis. Or nous en sommes loin : il s’agit ici de poésie, et en poésie, l’écart à la normale fait partie des possibilités.
Cette première mise au point faite, je reprends :
« Hier matin je suis allé au marché,
« J’ai dû marcher pour aller au marché »
Je vous vois légèrement sourire : je conviens qu’il y a une petite maladresse de style. Au départ j’avais écrit : « Hier matin je suis allé au marché, pour aller au marché j’ai du marcher ». Mais cela soulève un sérieux problème de rimes parce que le nom commun marché c’est marché- É, alors que le verbe marcher c’est marcher- Ê, et cela me donnait une rime en É- Ê qui n’est pas très jolie. C’est pourquoi j’ai finalement opté pour : « Hier matin je suis allé au marché, j’ai dû marcher pour aller au marché ». C’est moins élégant, mais cela rime correctement. Veuillez m’excuser de cette incise, c’était pour vous expliquer la genèse de mon œuvre.
Je continue:

« J’ai acheté un petit potiron

« Pour la somme de deux euros

« Soixante-quatorze tout rond 

J’en conviens, là aussi il y a une petite difficulté. « Deux euros soixante-quatorze tout rond » alors que deux euros soixante-quatorze, ce n’est pas tout rond, est-ce bien cela ? Vous n’avez pas tort, mais comprenez-moi, il fallait absolument que je trouve une rime avec potiron. Le choix qu’offre la langue française de mots de trois pieds terminés par « -on » est vaste : aileron, aviron, biberon, cornichon, environ, fanfaron, graisseron, macaron, percheron, puceron, vigneron, caleçon, etc. Cela peut paraître beaucoup, mais n’oubliez pas une chose : c’est de la poésie, non une loterie. On ne peut pas écrire n’importe quoi ! On ne peut pas dire, par exemple « Pour la somme de deux euros soixante-quatorze environ ! … car quand on connaît la somme au centime près, on ne peut plus mettre « environ », cela ne fait pas sérieux. Eh! oui, il faut y penser à des implications ce cette sorte. Il y avait bien une solution qui n’était pas mauvaise, c’était d’écrire « Pour la somme de deux euros et puis quelques poussières ». C’était très beau en soi, seulement je n’avais plus la rime avec potiron, outre le fait qu’évoquer la poussière est peu appétissant à propos de nourriture achetée au marché, et de surcroît injuste envers mes talents de cuisinier.

Nonobstant j’aurais pu utiliser « crème pâtissière » pour rimer avec « poussière », mais cela me mettait devant une délicate situation : de la crème pâtissière, on n’en trouve pas sur le marché mais chez le pâtissier. Or à Came, commune près de laquelle j’habite, non seulement il n’y a pas de marché, mais en plus le pâtissier s’y moque de la poésie, il est fermé le samedi, d’autant plus fermé qu’il n’y a aucun pâtissier à dix kilomètres à la ronde. Ce qui fait qu’on ne pouvait pas dire le poème un samedi à moins de chambouler tout. Si bien qu’au bout d’un moment j’ai pensé : Oh! , ce n’est pas si mal que cela, le mieux est l’ennemi du plus… Eh oui ! voyez-vous, vouloir changer un détail ici implique en général de remanier l’ensemble ailleurs, et parfois de fond en comble. La poésie est un art difficile.

Je continue donc :

« Quand j’ai eu rempli mon panier à prosion… »

Vous avez bien entendu « prosion », vous avez compris que je voulais dire « provision » et vous avez conclu à un lapsus : vous avez tort, j’ai intentionnellement écrit « prosion ». Si j’avais écrit « Quand j’ai eu rempli mon panier à provision », j’aurai eu un pied de trop ! Comptez vous-même, cela fait treize, or je fais dans l’alexandrin, il m’en fallait douze, je devais en supprimer un! La solution la plus simple était de supprimer le dernier, de supprimer «-sion », mais j’en avais besoin pour la rime suivante, j’étais obligé de le garder par souci de cohérence d’ensemble de mon texte. J’ai donc procédé dans l’ordre, je suis passé à l’avant dernier pied, j’ai enlevé « -vi ».

« Quand j’ai eu rempli mon panier à prosion,

« J’étais ravivi et pris une décision… »

Prosion rime avec décision : vous saisissez ici ce que je viens de vous dire sur la cohérence d’ensemble du poême, et de l’incongruité qu’aurait été « provis » rimant avec « décision ». J’aurais pu évidemment choisir la facilité de provis rimant avec décis, mais ces mots n’existent pas en français, il s’agit d’honorer la langue, non de la massacrer à la tronçonneuse, on ne peut exagérer dans la licence poétique, sinon les bornes sont dépassées et alors il n’y a plus de limites.

 Et puis surtout, le « -vi » supprimé précédemment, vous constatez que je l’ai recyclé aussitôt, obtenant ainsi un effet dont j’espère que vous appréciez la virtuosité sonore. En plus cela tombait très bien : j’avais besoin de douze pieds et si j’avais écrit « ravie » je n’en aurais eu que onze !

« Comme on trouve au marché

« De si beaux potirons

« Je le dirai à mes potes

«  Et ce sera au marché

« Que tous mes potes iront

Je termine donc sur un clin d’œil : deux rimes en « –é », deux rimes en « –iron », mais pour ne pas céder à une symétrie trop facile j’intercale une rime en « -otes ». Quant au calembour final bien connu, là aussi j’innove, nul avant moi n’ayant pensé à l’inclure dans un travail de création poétique.

Il me reste maintenant à récapituler

« Hier matin je suis allé au marché,

« J’ai dû marcher pour aller au marché »

« J’ai acheté un petit potiron

« Pour la somme de deux euros

« Soixante-quatorze tout rond 

« Quand j’ai eu rempli mon panier à prosion,

« J’étais ravivi et pris une décision… »

« Comme on trouve au marché

« De si beaux potirons

« Je le dirai à mes potes

«  Et ce sera au marché

« Que tous mes potes iront

 

En Août 2000, avec son humour et sa bonne humeur, il participait chez moi aux tout premiers travaux de construction du Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage, Hegalaldia, aujourd'hui installé à Ustaritz.
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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 16:00

Le Mardi 13 Mai prochain, actions dans toute la France contre les OGM.
Renseignements grâce au lien ci-dessous.
http://www.stopauxogm.fr/

Et un appel pour la manif de Pau , que je m'empresse de relayer :

Bonjour,

 Je cherche deux  volontaires pour accompagner deux  de ces trois  manifestants du 13 mai, qui ne connaissent pas trop bien la ville et apprécient beaucoup la compagnie. Cela probablement de la place Verdun  (vers 17h30) à la préfecture et retour après la manif.
Ils sont désolés de ne pas faire "cot-cot" ni de pondre des oeufs, mais acceptent volontiers de manger un peu (pas trop!) de maïs,  pourvu qu'il soit non-transgénique...
Merci d'avance!
 Âmicâlement,
 Xâvier
xavierbouchet@free.fr
tel.: 09 54 55 76 56

Pour rappel, Xavier, entre autres, s'occupe très activement de :                                   
http://www.gabas.org/
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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 09:00

Précision : la photo ne vient pas du site du Club Taurin Vicois.
Vous vous en seriez doutés, mais une précision  n'est jamais mal venue.
Qustion: ce qu'est en train de faire le taureau sur cette image est-il bien "équitable et éthiquable"?



Dans l'art de récupérer les idées nobles et généreuses à des fins de mercantilisme aigu, les taurins sont aussi fort que les publicistes.
Pour preuve, le texte ci-dessous, lu sur le site du Club Taurin Vicois (Vic-Fezensac, 32, Gers).
Il y a les aficionados du "tout est bon" et les "purs", ceux qui estiment sortir du lot et qui pensent (le pire et qu'ils y croient) qu'ils détiennent les vraies "valeurs "de la corrida (comme s'il cela existait) et revendiquent des  taureaux pas trafiqués en pleine forme et en bonne santé... Tout est bon pour dire "Nous, on martyrise plus propre.".. et ratisser  ainsi  plus de billets de banque.


Corrida équitable, corrida éthiquable.


 A l'heure ou le consommateur dans son acte d'achat paraît de plus en plus  concerné par le sort de la Planète et des équilibres à préserver  l'amateur de corrida devrait réfléchir avant de se rendre aux Arènes
 soutenir son spectacle favori.

 Y a t-il un intérêt réel à aller voir la "Figura" du moment qui a pesé de tout son poids dans l'élaboration de l'affiche : cachets faramineux,  compagnons de cartel faire valoir, taureaux scrupuleusement choisis quand
 ils ne sont pas manipulés, plus collaborateurs qu'adversaires, ramenant  l'intérêt à une création pseudo-artistique dans un conformisme général.

 L'important est de soutenir la corrida éthiquable, celle qui préserve la variété des différents encastes et qui permet aux bons professionnels de  se produire dans des conditions décentes.

 Avec la sérénité des gens qui ont choisi, le club taurin vicois, fidèle à  son histoire offre cette alternative. A vous de la saisir et venir  défendre la Corrida authentique.

 Attaquée de toute part, elle en a bien besoin.

 le Club Taurin Vicois

Un pt'it  tour? 
http://www.anticorrida.com/





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