Le 19 Décembre, 2007, sortie dans les salles du film de Laurent Charbonnier "Les animaux amoureux".
D'ici cette date, de nombreuses avant-premières sont distillées ça et là dans l'Hexagone.
Et d'ores et déjà, il est possible de se procurer dans les magasins "Nature et Découvertes" le CD audio du film. On peut lire sur la jaquette "Entrez dans l'intimité des animaux pendant leurs
parades nuptiales---
Vous serez surpris, émus et conquis par leurs chants d'amour à l'état sauvage"----
La réalisation du disque a été confié à mon ami Philippe Barbeau et à sa compagne Martine Todisco à qui l'on doit aussi, entre autres ( de très nombreuses autres), les prises de son de "Le Peuple
singe", "Microcosmos, le Peuple de l'Herbe" et "Le Peuple Migrateur".
Voilà. Je voulais vous dire ça. J'ai écouté le CD qui m'a bouleversée. J'irai voir le film, moi qui ne suis pas retournée au cinéma depuis le Peuple Migrateur, excepté pour "The Navigators " de Ken
Loach, mais c'était très vite après et parce que ma fille avait beaucoup insisté.
Bon, rapidement---- Philippe, je l'ai connu en 1968 (un hasard----) au Jardin des Plantes de Paris, dans les locaux de la SNPN (Société Nationale des Sociétés de Protection de la Nature), une
association née ---au 19ème siècle.
Et il y en a qui se demandent encore aujourd'hui si cela vaut vraiment la peine de se torturer les méninges pour penser à fermer le robinet ou éteindre la
lumière avant de sortir----
Depuis, notre bande de copains s'est dispersée de par le vaste monde. Dispersée géographiquement, oui, mais pas seulement. Par les activités, par les engagements
aussi. Certains défendent la nature, celle du dehors et la leur, dans le cadre de leur profession. D'autres, dans le mouvement associatif. D'autres en politique. Certains marient tout ceci dans
leurs existences. Toutes les combinaisons sont possibles.
Quoiqu'il en soit, j'entends encore Philippe déclarer un certain mois de Mai 68, en arrivant au Muséum d'Histoire Naturelle "Je sors du Métro Jussieu. Il y avait tout plein d'ornithologues en bleu
marine, avec des casques et la parabole au poignet".
Je l'entends aussi, mais c'est bien plus récent, me dire au téléphone, des tas de choses pas très amènes au sujet des Verts et de leurs têtes de proue. Certaines de ces critiques me semblent
fondées. D'autres, non.
Qu'importe---
nous nous battons pour le même idéal. Nous le faisons de manière différente, c'est tout.
Philippe et Martine sont mon frère et ma soeur spirituels. Nous avons en commum le même amour pour Jean Giono, Romain Gary , Marguerite Yourcenar, Théodore Monod, François Terrasson et quelques
autres. Nous nous sommes, adolescents, un peu accrochés parfois au sujet de la primauté philosophique de Robert Hainard ou Bernard Charbonneau, mais aujourd'hui, je ne suis pas bien certaine
qu'au milieu du lit, la rivière soit si profonde.
Bref, Martine et Philippe, je les aime. Que ce soit dit. C'est dit.
On le sent bien, ces derniers temps, n'en déplaisent à tous les "spécistes", religieux ou matérialistes, qui ne reconnaissent de droit à l'existence qu'à l'Homme (le niant donc dans son
idendité puisque niant la part animale qui est en lui) et considèrent les espèces animales comme quantité négligeable, notre époque est en train de faire tomber une à une les
frontières artificielles entre l'être humain et l'animal. "L'Homme n'est pas le seul animal animal à penser mais il est le seul à penser qu'il n'est pas un animal", écrit Pascal Picq. Et ce ne sont
ni Bernard Werber ni Boris Cyrulnik qui le contrediront.
"Tout être obéit à la chimie des passions,
Chacun choisit le parfum d'autrui qui l'enivre
L'enchantement se perpétue,
Les Générations succèdent aux générations,
Les nouveaux-nés remplacent ceux qui ont épuisé leurs provisions d'énergie
Les destinées se croisent., aucun mystère ne sera jamais résolu.
Mais les yeux des amoureux se parlent
Et dans ceux de l'enfant se lit l'espoir de la mère"---
Yves Paccalet pour "Les animaux amoureux".