Urte berri on.
Bonne année à l'ours, au lynx, au loup, au renard, au blaireau, à l'araignée, au cerf, au sanglier, au serpent, à l'ortie, à la ronce. Bonne année à vous qui les aimez et les défendez. Bonne année à la nature dans son ensemble, celle qui est en nous et celle qui arrive encore à survivre en dehors de nous malgré la stupidité de l'espèce humaine ---ou la folie de l'espèce humaine ---ou les deux.
Meilleurs voeux, quoi!
Une contribution de Daniel Labeyrie.
à Wasis DIOP
Le berger somalien marchait depuis des jours, des semaines, des mois portant son agneau sur les épaules. Il avait traversé miraculeusement l'enfer libyen échappant à des hommes en armes terrassés par l'alcool et la drogue.
Habitué à une vie ascétique sur les contreforts rocailleux des montagnes de son pays, il avait été contraint de fuir les exactions des milices extrémistes d'une nation en proie à la guérilla, aux meurtres et au pillage.
Il avait laissé ses parents dans leur maison de torchis en leur promettant de revenir dès que le calme s'installerait en Somalie.
Dans un petit port de pêcheurs, il s'est glissé dans la cale d'un rafiot rempli de pauvres hères dépenaillés, loques affamées venus du Soudan ou de campements de nomades du désert libyen. Quelques billets froissés, les derniers en sa possession, furent le prix à payer pour une traversée éprouvante qui les vit débarquer sur une plage déserte de la côte italienne.
L'agneau, serré contre son cœur, avait survécu au manque d'eau et de nourriture. Samba demanda l'hospitalité dans un ferme calabraise où le clandestin travailla pendant un mois à la traite des buffles. L'agneau était ravi de se refaire une santé avec le lait délicieux des bovins.
L'homme et son jeune ovin reprirent la route pour remonter la botte italienne jusqu'aux Alpes évitant villes et bourgs afin de ne pas se faire prendre par les carabiniers.
La traversée des Alpes fut aisée grâce à la douceur de l'automne. La traversée du parc du Mercantour occasionna quelques frayeurs lorsque les loups hurlaient au clair de lune. Faînes, châtaignes, baies sauvages furent le menu quotidien de survie pour le pasteur somalien.
Au bout de plusieurs semaines, Samba se retrouva dans les faubourgs du Chambon-sur-Lignon où une jardinière leur offrit le gîte et le couvert dans la cabane de son jardin. Chaque matin, la dame au cœur d'or leur apportait une galette et un pain de mie : la vie était belle pour les deux malheureux qui avaient souffert de la faim sur la route de l'exil.
Il était hors de question de s'aventurer dans les rues du Puy-en-Velay où l'on pouvait faire de mauvaises rencontres de jour comme de nuit.
A l'approche de Noël, les Diaconesses du Mazet Saint-Voy, dans leur légendaire générosité préparent une crèche vivante pour la cérémonie.
C'est ainsi que Samba le berger fut invité avec son agneau à venir tenir compagnie à un nouveau-né venu au monde le 25 décembre sous l'auvent de la fromagerie du petit bourg. Un peu perdue, la jeune maman accompagnée de son mari sourirent au migrant somalien.
L'âne et le bœuf ne virent pas d'inconvénient à ce qu'un petit agneau vienne leur lécher les jarrets. Les deux autres bergers ne vinrent pas à la crèche pour cause d'agnelage et de fabrication de fromage.
La généreuse jardinière, ancienne boulangère, était aux anges. Tandis que les notes de cithare se mêlaient aux antiennes, une atmosphère de paix et de sérénité se mêlait aux bêlements de l'agneau de Somalie.
Le bonheur se lisait sur les visages des humains et des animaux. Un chat siamois, venu on sait d'où, ronronnait auprès de l'enfant au visage lumineux.
A l'issue de la cérémonie, on partagea gâteaux et boissons chaudes et l'on remarqua que l'agneau africain goûta pour la première fois de sa vie au chocolat au lait tandis que le berger avait trouvé un havre de fraternité sur le plateau.
Évènement extraordinaire, la burle, le sinistre vent glacial, s'arrêta de souffler pendant trois jours pour ne pas perturber ce moment de grâce.
Vers 1974, Wasis Diop rencontre un autre musicien sénégalais originaire de Guinée-Bissau, Umban U'Kset. Ils jouent d'abord en duo et, à une époque où on ne parle pas encore de world music, il...
Les temps ont bien changé, Monsieur Bloy! De nos jours, comme le chante Francis Cabrel 'L'arbre va tomber, le monsieur veut garer sa voiture". Et des messieurs ou des dames, il y en a beauuuuucoup Et des voitures sur lesquelles il ne faudrait surtout pas que tombe une feuille, même une seule. Et des tracteurs qui ne supportent pas le moindre obstacle. Et des LGV ou des autoroutes et des aéroports pour aller plus vite d'ici à là-bas. Certes, tout n'était pas mieux "avant" mais je voudrais bien pouvoir vivre une seule journée d'un temps où seuls les petits bourgeois étaient vexés par la grandeur des arbres.
Le texte ci-dessous est extrait de "La femme pauvre" de Léon Bloy, roman publié en 1897.
Ce sera sans commentaire.
Ce clip me bouleverse.
Merci Kalune!
J'emprunte le titre de ce "post" à Renaud (quand il était Renaud) pour vous raconter une toute petite tranche de vie, de ma vie et les très simples réflexions qui l'ont accompagnée.
Ce week-end, je pensais à notre président monarque en train de fêter le plus modestement du monde et en toute simplicité son anniversaire au château de Chambord. Pour ajouter à mon bonheur (je vous rassure , j'ironise), il me semblait respirer les effluves de la soupe frelatée qu'il devait être en train de servir aux chasseurs de tout poil et plus particulièrement aux fins de race hyper friquées qui pratiquent encore la barbarie anachronique connue sous le nom de chasse à courre. Ce type d'activité de salon dans lequel excelle notre monargue président se nomme également "cirer les pompes" et vous remarquerez, j'espère, que je reste polie. A ce moment là, j'avais en face de moi la pierre de grès de l'Arradoi qui, de l'entrée de la maison qui a la générosité de m'abriter, a été, je ne sais quand et par qui, déplacée sur son côté Sud. Outre les noms du couple fondateur, Peio Duhalde et Etkalin Diriart, j'y lisais la date de cette fondation:1744.
Gilles, mon historien préféré, je t'en prie, ne te mets pas en colère contre moi mais à ce jour et depuis si longtemps que je vis ici, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de ce qui pouvait bien se passer en 1744 dans le royaume de France et de Navarre. Un faux président me conduisant vers un vrai monarque, je suis allée dimanche farfouiller sur le net. D'où le portrait de Louis XV ci-dessus et le lien ci-dessous.
Depuis, je tente de me replonger dans l'époque. Je vois dans les environs plus d' habitants humains dans les fermes, plus de troupeaux de brebis mais beaucoup moins d'animaux dans chacun. Moins de vaches " à viande", quasiment pas, en fait. Beaucoup plus de ruches et d'abeilles, beaucoup plus de haies riches en baies nourricières pour les humains comme pour les animaux sauvages. Beaucoup plus d'arbres en particulier le frêne dont le feuillage était nourricier et source de soins pour les animaux élevés à la maison. Beaucoup de "pourceaux" tous en liberté, allant chercher leur provende de faines, de châtaignes et de glands. Il me semble bien voir les bois qui entouraient encore la maison il n'y a pas si longtemps, quelques petites dizaines d'années. Et j'entends de nouveau le chant des oiseaux dont nos printemps de plus en plus silencieux nous ont déshabitués.
Oui, oui, je sais --- L'église omniprésente, les curés castrateurs-- Je sais, je sais. Mais moi, je n'ai pas eu à en souffrir, alors veuillez me pardonner si ce qui me fait terriblement mal aujourd'hui, c'est la nature peau de chagrin morcelée, souillée, traitée en permanence comme un objet gênant dont on ne sait comment se débarrasser. Et les paysages dont la banalisation et l'enlaidissement progressif et insidieux, tuent en chacun(e) à petits feux l'appétit de vivre sans même qu'il ou elle en ait conscience. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Elisée Reclus.
Et--- question régime politique, cela n'a pas top changé, non?
Louis XV (1710 - 1774) - Roi "Bien-Aimé"... mais si peu ! - Herodote.net
Louis XV : roi "Bien-Aimé" ... mais si peu ! - La France jouit sous le long règne de Louis XV d'une immense prospérité. L'art de vivre aristocratique influence l'Europe. Mais l'État s'épuise...
https://www.herodote.net/Louis_XV_1710_1774_-synthese-317.php
Le Collectif «Su Aski ! (Halte aux feux) » qui dénonce les incendies
volontaires dans la montagne basque dénommés écobuages et qui propose des
alternatives, maintient son rôle d’observation et d’intervention auprès des
pouvoirs publics et des élus en même temps que les actions de sensibilisation
de la population.
Sous l'égide du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, le
Collectif a organisé le 20 septembre 2017 à Saint-Etienne-de-Baigorry dans le
cadre de la Journée nationale de la qualité de l'air plusieurs animations
ainsi qu'une conférence débat. Les sous-préfètes de Bayonne et Oloron-Sainte-
Marie ont présenté leurs excuses et exprimé leurs regrets de ne pouvoir y être
présentes.
L’impact de ces incendies volontaires sur la biodiversité, l’érosion des
sols,la pollution atmosphérique avec ses conséquences sur la santé des
populations et les coûts induits, ainsi que les drames comme à Esterençuby en
2000 (5 randonneurs morts) et d’autres accidents qui ont suivi ne peuvent plus
être ignorés par ceux qui y ont recours.
La pratique pernicieuse et inégalitaire des subventions de la PAC (l’argent
du contribuable) qui pousse à recourir aux feux doit cesser. L’argent public
doit aller aux alternatives comme, entre autres, le broyage mis en œuvre par
de plus en plus d’éleveurs qui ont besoin de cette aide financière pour
maintenir leur activité agropastorale.
A l’heure de la COP 23 sur le changement climatique et des cris d’alarme des
scientifiques du monde entier quant à l’augmentation du CO2 à laquelle
participent les fumées de ces feux, le Collectif dénonce les évidentes
contradictions entre les discours des pouvoirs publics et les autorisations
accordées aux feux de montagne, sources de subventions. Par souci de la santé
publique, il maintient sa demande de mise en place d’une concertation
permanente sur ces alternatives à l’écobuage au niveau de la CAPB ainsi que
l’extension aux158 communes du Plan de Protection de l’Atmosphère (dit PPA) de
Bayonne.
S’il devait s’avérer que des autorisations soient données, le Collectif
demeure en veille permanente et fait appel aux citoyens pour qu’ils
l’informent de toute pratique d’écobuage dans leur environnement avec photos
datées à envoyer à cette adresse : suaski@laposte.net d’intervenir
opportunément vers les décideurs.
St Etienne de Baïgorry / Bayonne le 16 décembre 2017
http://suaski.org/index.html
2017 ko 16 aren jakinarazpena Jokabide berriak eskaini nahiz «Su aski» kolektiboa altxatzen da eta salatzen ditu nahitara euskal mendietan piztu suteak. Jendartea ohartarazi nahi luke, kolektiboak, atxikiz gainbegirale eta eskuhartze ardura podere publikoen aldean. 2017Ko irailaren 20an, Baigorrin «Aire kalitate onekoa » ospatzen zen egunean, Ekologi eta Elkartasun Ministeritzaren oniritziarekin ekitaldi asko eta debate-mintzaldia apailatu zituen. Baiona et Oloroneko suprefet-andereak damutu ziren etorriezinaz. Suemaileek egin dute ezjakinatena egin nahitara piztu su hauen kalteen ondorioez biodibertsitateari, lurzoroaren higatzeaz, eguratsaren kutsatzeaz, ekar ditzaketen ondorio txarrekin, jendartearen osasunari, diru xahutzeak eta 2000ko Ezterenzubiko lazgarrikeria (5 ibiltari suak hilak) eta geroztikako istripuak egin dituzte suemaileek ukatu eta ahantzi. Behar dira gelditu PACeko suemaiterako subvenzioen banaketa galkor eta ezberdinak gehio ta gehiago abelzainek sua uzten baitute sasi-ebakuntza- xehazteari lotuz alhatokientzat, mendi-abeltzainzaren alde behar liteke aurreztu PACeko dirutza. COP23ren aldia den hontan, aldaera klimatikoa dela eta, mundu osoko zizntzilariek dei egiten dutenean kutsaduraren aurka ; suek ere dakartzaken CO2 emendatzen kalteaz ohartzean, kolektiboak salatzen ditu podere publikoen kontraerranak : eleona alde batetik eta bestetik suemaileen ematen zizkien zilegitasunen artean. Osasun publikoaz arduratuta, eskatzen du abia-dadin behin betiko adostea, sua utzita, alternatiben alde Laborantza Ganbararen ardurapean , baita ere 158 herrietara heda dadin Baiona-aldeko eguratsaren plana. Baimenak emanak badira, kolektiboa etengabe zain dago eta dei egiten du herritarrei, tokian-tokiko, argazki datatuak igortzeko helbide huntara : suaski@laposte.net erabaki-hartzaileenganatzeko behar diren neuriak har ditzaten. Baigorri/ Baiona 2017ko abendorean 16 an. http://suaski.org/index.html
La jeunesse est la cible privilégiée des marchands, aujourd'hui comme hier...Les yéyés d'hier n'ont jamais rempli ma discothèque personnelle. Je sentais bien l'entourloupe de la récupération pathétique de la culture américaine. Musique imitée sur des paroles affligeantes et souvent bâclées, hors contexte, sans fond ni forme. Tout ça sonnait tellement faux. Pas du tout concernée par les états d'âme de cette clique française qui faisait la une de tous les journaux, qu'on voyait dans toutes les émissions de variétés de leur pote Guy Lux puis Drucker, qui se partageait le "gâteau" en manipulant le public, en le prenant par les sentiments, provoquant les émotions par journaux interposés, complices eux aussi. Cultes et mythes obligent. On en voit les résultats avec ce mouvement de foule invraisemblable au décès de Johnny. Mes chanteurs étaient plus discrets, sincères, honnêtes, viscéralement artistes sans paillettes...et faisaient rêver ou réfléchir autrement sur nos vies. L'anglo-saxonne, j'allais l'écouter à la source, sans intermédiaire. Cela rendait encore plus affligeante cette sous-culture dont on nous gavait en France. Johnny était certes digne de respect comme tout être humain pour lequel on aurait de la compassion sur les limites, les excès, les souffrances...mais sans déconner...en faire un héros! Héros de quoi???? Au quotidien, des héros, on en croise tous les jours sans le savoir ou en le banalisant...des héros qu'on méprise peut-être, dont on se moque. Des gens qui se battent contre leurs démons, contre leurs chagrins, contre l'injustice, contre une sensibilité particulière à la dureté de la vie et du monde...des gens qui cherchent viscéralement l'amour au fond des yeux des autres...y en a sur nos chemins tous les jours...sur FB même, ce lieu où chacun risque d'être jeté en pâture pour un mot de travers, avec autant de violence destructrice qu'on est capable d'amour et de solidarité, comme ça, selon notre humeur du moment. Des héros également qui mettent du soleil au coeur pour nous donner juste un peu de courage par une petite plaisanterie bon enfant...donnant à notre réalité commune un petit air de fête en passant. Oui nos héros, ils ne sont pas que sur les journaux. Ouvrons nos yeux, ouvrons nos oreilles. La beauté, l'Amour prennent plein de formes.
1 Le titre de ce "post", choisi par la blogueuse, est emprunté à une chanson de Gilles Servat "Chantez la vie, l'amour et la mort"
2 J'ai demandé à Pascale l'autorisation de publier ce texte car je craignais, si j'écrivais moi-même, de me laisser emporter par un discours bien plus véhément et je ne veux blesser personne.
Montage ci-dessus réalisé à partir du générique instrumental du téléfilm "Les sangliers" (1976)
Un montage à partir de la chanson générique du même téléfilm, interprétée par Gilles Marchal a été réalisé récemment ( écouter et regarder ci-dessous).
La musique est d'Alain Goraguer.