Début avril, je suis allée marcher dans la montagnette, tout près de chez moi.
Je suis rentrée avec des habits noirs jusqu'aux genoux malgré les gros efforts faits pour éviter les endroits qui n'avaient pas été atteints par des feux pastoraux. Mission impossible, tout était brûlé, partout.
J'ai rapporté quelques photos, sinistres. Plus d'arbres, si ce ne sont quelques moignons brûlés et brûlés de nouveau chaque année, le sol dénudé encore un mois, voire deux pour certains endroits après le passage du feu (heureusement qu'il pleut beaucoup moins cette année!). Les premières plantes à montrer le bout de leur nez, courageusement : les ronces. Bizarre, ce sont surtout elles que ces feux guerriers sont censés faire disparaître. Cherchez l'erreur.
Les seuls endroits où j'ai trouvé encore un petit peu de vie, quelques arbres, deux ou trois arbustes, quelques fleurs de printemps : les ruines d'une vieille borde d'où j'ai levé deux perdrix à qui j'ai rendu leur abri en me sauvant bien vite, et une bande d'environ 1 mètre-1 mètre 50, le long de quelques talwegs où s'écoulent un mince filet d'eau, quelque source.
La prière que j'ai prononcée de retour à la maison : que jamais, mais vraiment jamais, personne ne trouve le moyen de mettre le feu à l'eau!
Je vous donne de nouveau l'adresse courriel pour contacter le collectif Halte aux feux : suaski@laposte.net
Ci-dessus: surtout, ne pas oublier de brûler aussi les clôtures ---
Ces arbres qui veulent vivre, quand-même, quelle prétention, hein?
Ces feux de malheur, on nous dit qu'ils ont toujours existé. Nous, nous répondons que peut-être mais que ce n'est pas forcément une bonne raison. Et surtout que cela ne fait que quelques décennies qu'ils sont pratiqués à cette échelle et à cette fréquence. Cet instrument de fenaison, photographié près des Bordes d'Harriague, est là pour nous rappeler un temps pas si lointain où l'on faisait les foins en basse et moyenne montagne et où les incendiaires n'auraient pas été bien accueillis.
Ci-dessus, petit oasis d'espoir. Il semblerait que quelqu'un, ici, se soit rendu compte que, comme nos ancêtres le savaient, eux, les animaux d'élevage ont parfois besoin d'ombre. Et autour de ce corral de maintien et de traite, voici la joie de voir pousser quelques arbres, manifestement plantés de main d'homme ( ou de femme, d'ailleurs). Souriez si vous voulez, mais j'y suis allée de ma petite larme.
La première fois que je l’ai entendu, je n’avais pas encore 13 ans. C’était en 1969, il chantait « Comme un étranger dans la ville ». Je n’avais pas retenu son nom.
Et puis, en juin et en juillet 1970, deux chansons sont au hit-parade… « Buddy River » et « L’étoile filante ». Deux chansons de cow boy chantées d’une voix très grave, très chaude, superbe !
Je n’étais fan de personne, je rigolais même en voyant à la télé ces filles qui hurlaient devant Claude François. Ou Johnny, ou même les Beatles. Je les aimais bien, mais de là à crier ou à m’évanouir…
Mais lui… alors là… toutes mes économies sont passées dans l’achat des disques que j’ai pu trouver. Je m’étonnais que si peu de monde le connaisse. J’en étais vexée, je ne comprenais pas. Pour moi il avait un talent fou, bien plus de talent que ces vedettes adulées par les filles !
A l’époque, j’étais une ado complexée, rigolote et souris de bibliothèque, j’avais toujours un livre dans les mains. Je passais aussi des heures à jouer au basket, toute seule, parce que je pensais que ça me ferait grandir… manque de chance, je mesure toujours 1m53…
Plein plein plein d’années ont passé…
J’ai rencontré l’homme de ma vie, j’ai mis au monde les deux plus merveilleux garçons que la terre ait connus….
En 2004, quand même, je me suis demandé ce qu’il était devenu. J’ai lancé un appel dans des forums, en espérant qu’on me répondrait.
Quelqu’un m’a répondu. Il m’a dit qu’il le connaissait bien, qu’il l’avait lancé dans les années 70. J’ai su et compris par la suite qu’il l’avait surtout bien exploité, mais bon…. Là n’est pas le sujet.
Il ne savait pas s’il était vivant… Ça ne m’avançait vraiment pas…
Finalement, à force de chercher, je l’ai trouvé, je lui ai envoyé un mail et il m’a répondu…
Je n’en revenais pas ! on a correspondu, j’ai fait un site, j’ai transformé ses chansons sur les disques en MP3… Ce sont ces chansons, que j’ai transformées, ces photos, que j’ai patiemment scannées, qui circulent aujourd’hui sur le net…
C’est devenu un ami. Très cher. Et puis, lorsque je n’ai plus été une sœur pour personne, il est devenu mon frère. Mon seul frère. Mon grand frère…
Son livre : « Finalement c’est rigolo l’histoire », c’est à travers le site qu’il l’a écrit. Je l’ai lu bien avant qu’il soit imprimé… et le suivant également « Bourreaux de travail ».
Nous n’étions pas d’accord sur tout. Nous avons eu des prises de bec mémorables. J’avais toujours peur que ces disputes ne cassent notre amitié… J’avais déjà connu ça. Mais non. Il m’a montré qu’on pouvait s’engueuler, s’envoyer des noms d’oiseau par mail ou par tel, et ça ne l’empêchait pas de me téléphoner le lendemain « Alors quoi ! tu boudes !!! »
J’ai compris qu’avec un frère, ou une sœur, on ne se dispute pas à mort…. On peut se dire des choses, s’écrire des choses, sans que ça porte à conséquence… Pas toujours hélas.
Peut-être parce qu’il n’avait que des frères, il me considérait vraiment comme sa petite sœur…
Il y a quatre ans qu’il est parti. Ma vie n’a pas changé, j’ai toujours le plus génial des maris, les plus merveilleux fils, et j’ai gagné en plus deux belles-filles adorables. Mais il me manque … Il me manquera toujours.
J’ai perdu mon frère, mais en le perdant, j’ai trouvé Jenofa. C’est elle qui continue à le faire vivre, et grâce à elle, je ne l’oublierai jamais…
Une contribution de Daniel Labeyrie
à Michel DEGUY et Rodolphe BURGER
Tu ne tueras pas...
Tu ne largueras pas de bombes
Sur les civils de Syrie, d'Irak, du Yémen
Et de beaucoup d'autres pays
Sur les hommes armés et sans armes
Tu ne vendras pas d'armes à sous-munition
Ni aucune arme à un quelconque pays
Tu ne poseras pas de mines
Ni dans les champs, ni sur les chemins
Ni le long des frontières terrestres
Tu ne tueras pas les pèlerins priant
Sur les mausolées des saints soufis
Tu cesseras d'envoyer des drones
Bombarder les villages au bout du monde
Tu ne laisseras pas sombrer
Les fragiles esquifs dérivant sur les mers
Tu ne tueras pas...
Le chevreuil titubant dans la prairie
Le renard échappé d'un fourré au lever du jour
Le ramier posé au faîte d'un robinier
L'ortolan chantant dans la pinède
Le chat errant dans les rues de la ville
Tu ne couperas pas le platane centenaire
Tu laisseras le petit bois aux elfes
Et aux promeneurs du dimanche
Tu ne brûleras pas l'herbe verte des prairies
Tu cesseras d'empoisonner les champs et les rivières
Tu respecteras notre Mère la Terre
Tu laisseras les enfants chanter
Sur les chemins de l'école
Tu laisseras s'envoler les vers des poètes
Sur les ailes de nos rêves
Tu ne tueras pas... Tu ne tueras pas...
Daniel LABEYRIE
Envoyé par Daniel Labeyrie
Tu ne tueras pas
Ni tes camarades, ni tes profs
Ni tes voisins
Tu ne tueras pas
Ni à Srebrenica ni à Tel-Aviv ni à Jenine
Ni à Alep ni à Atlanta
Tu ne tueras pas
Parce que Dieu t'attend en buvant sous la treille
Tu ne tueras pas
Ni pour la loi ni pour l'État
C'est le premier et le dernier
Commandement
Tu ne tueras point
Veut dire tu ne tueras c'est tout
Rien ni personne
Un point c'est tout
Tu ne tueras pas pour le tiroir-caisse de la boulangère
Tu ne tueras pas pour l'adrénaline ou pour le flash
Tu ne tueras pas
Pour le compte d'un souteneur caché sous les tropiques
Tu ne tueras pour te venger
Tu ne tueras pas pour jouir ni pour mourir
C'est le premier et le dernier
Et c'est le seul commandement
Tu ne tueras point veut dire
Tu ne tueras pas c'est tout
Rien ni personne
Un point c'est tout
Michel DEGUY – Rodolphe BURGER
Je sais que je vous en ai déjà parlé mais peu de temps avant son départ, il disait "Les oiseaux sont de retour, la montagne t'attend". Aujourd'hui, je suis allée vérifier qu'elle m'attendait bien.
Et, là, tout se suite, je vous livre ces quelques mots d'Yves Paccalet "J'ignore si ma vie a un sens mais ma marche a un but : mettre un pied devant l'autre et recommencer jusqu'à ce que joie s'ensuive".
Il disait aussi "Personne ne m'a jamais aimé comme ça". Et j'ai dans l'idée qu'il n'avait sans doute pas tort.
Merci à lui dont le souvenir, pour ne pas dire la présence, me lance ainsi depuis plusieurs années et à dates régulières, sur les sentiers que lui comme moi choisissons pas trop battus.
Bientôt l'omelette pascale---
Montage réalisé à partir d'un enregistrement sur une k7 retrouvée récemment. Année approximative: 1989 D'autres chansons inédites sur la chaîne Hontz xuria ""L'aquarium", "Encore un hiver", "Mary so long" "On rêve" "No lézard"
Viens Poupoule ! - Le blog de Jeno l'écolo Jenofanimalhumaniste
Une contribution de Gilles Marchal. Cette idée baroque, qui nous vient d'un maire de la Sarthe, conseille vivement aux ruraux et aux banlieusards d'élever deux poules ; l'intention est assez gén...
http://jenolekolo.over-blog.com/article-viens-poupoule-110833254.html