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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 10:26

 

Une contribution de Daniel Labeyrie

Les Tri Yann avaient raccroché il y a une petite année : Jean-Paul déjà très fatigué avait assuré lors de la dernière tournée du groupe.

Nous n’oublierons pas leur extraordinaire prestation au château de Laas en Béarn en co-plateau avec le bagad de Lann-Bihoué au mois de mai 2015.

Jean-Paul avait tenu à présenter Romann lors de la présentation de la chanson « Le mariage insolite de Marie la Bretonne ». Inutile de vous dire l’émotion de ce moment de grâce.

Depuis 1969, le groupe n’a pas cessé de colporter chansons traditionnelles et compositions personnelles toujours en référence à la Bretagne pendant plusieurs dizaines d’années.

Toutes les générations se sont retrouvées pendant la longue carrière du groupe qui n’a cessé d’écumer les scènes de France et de Navarre avant l’ultime concert à Nantes en 2021.

Merci Jean-Paul…

 

 

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26 avril 2022 2 26 /04 /avril /2022 08:56
Arno

Une contribution de Daniel Labeyrie

 

Ostende broie du noir, dans le vent furieux,

Les chevaux de la mer pleurent des jets d’écume

 

Bon Dieu !!! Arno !!! Quel bazar !!! Tu nous fais chialer comme des gamins !!! Oh la la la !!! Putain, c’est vrai, on est tous des Européens : chante-la-nous ta chanson de là-haut, avec quelques coups de tonnerre pour réveiller ceux qui n’ont pas compris le message.

Tu ne diras plus « Oostende, bonsoir », la ville a la gueule de bois aujourd’hui, tes cendres vont voler dans les bourrasques au son de « Like a Rolling Stone » de Dylan. La mer est sombre, ses chevaux ruent dans les brancards en vagues en colère.

Nous, nous pleurons sur les digues de nos mélancolies, le froid nous transperce le cœur, t’aurais pas dû clamser, ton blues et ton rock and roll nous faisaient tellement de bien.

 

Maintenant, c’est fini mais ta voix éraillée nous court dans la tête et les yeux de ta mère étoilent la porte ouverte de ton éternité.

Ta mère, ta grand-mère, tes femmes aimées, aimantes t’ont porté, t’ont bercé, elles ont fait de toi un bel humain dans ce bazar saumâtre, infâme où nous nous débattons pour conserver nos rêves en vers.

Tu voulais « Vivre dans un monde où les chiens embrassent les chats », « Vivre très-haut libre comme un poisson dans l’eau ! ».

 

Voilà ton chemin de bluesman est terminé, ton trip de musicien est-il fini ? Pas si sûr. Dans ce bazar où la soupe que l’on nous sert est indigeste, laisse l’oiseau chanter djip… djip dans un déluge de guitares saturées, laisse rockailler ta voix d’écorché : faut mettre le bon Dieu au rock. ! Que les étoiles et les galaxies se mettent à ton diapason, nous on aime ça quand ta voix titille nos blessures intimes.

 

Aujourd’hui, Oostende reçoit une bourrasque de grêle, les nuages et la brume se mêlent à un envol de cendres ; derrière ce vacarme inouï des éléments, ta voix résonne dans le tumulte : Oostende, bonsoir, Oostende, adieu…

 

 

 

 

 

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23 septembre 2021 4 23 /09 /septembre /2021 16:15

Un "cover" de mon amie Delphine Cingal en hommage à Julos Beaucarne.

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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 17:39

Une contribution de Daniel Labeyrie

« Ce matin-là ouvrant la porte du monde
Il vit tous les peuples rassemblés sur le perron
Avec leur turban et leur chapeau
Avec leur chèche et leur bandeau
Et là-dessus planait la conscience universelle bleue »

    Adieu l’ami… Adieu frère des étoiles, des galaxies, frère de la beauté et de la tendresse. De lourdes épreuves jamais n’altérèrent la non-violence et la douceur qui t’habitaient durablement.
 Voilà, t’as fini de labourer ton champ, t’as reboisé nos jardins intérieurs, pendant si longtemps que l’on aurait cru que l’inlassable jardinier continuerait encore à apaiser nos peines et nos chagrins.
    Comme tu le disais, les êtres humains sont des chefs-d’œuvre en péril et l’âme humaine, fragile comme le cristal, reçoit tant de coups de boutoir que l’on se demande si la fleur d’espérance pourra éclore dans les décennies avenir.
    Nous sommes nombreux à nous être lovés dans ton petit royaume où la poésie brûlait de mille feux, afin d’échapper à la fureur de notre temps, pour glaner ce qu’il faut d’humanité et poursuivre la route vaille que vaille.
    Julos des jardins, des forêts, des oiseaux, des tours, des temples, des pagodes post-industrielles, Julos des pulls arc-en-ciel, Julos distilleur de ballades fraternelles… Très cher Julos, si tu savais comme profonde est notre peine…
    « L’ici-bas n’est pas notre vraie maison » disais-tu, notre demeure invisible se promène au-delà de la matière, dans le vide de l’espace, dans le mystère des galaxies où tu navigues, libéré de la pesanteur terrestre.
     Julos, les mots me manquent, je préfère te donner la parole dans un ultime conseil, précieux viatique pour les rescapés que nous sommes.
« Ma sœur, mon frère, soigne ton corps afin qu’il te conduise au plus loin qu’il en est possible au bout de cette galaxie que tu es sans le savoir - Ô ignare mortellement ignorant du sens du courant de ton fleuve intérieur. »

 

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25 juillet 2021 7 25 /07 /juillet /2021 15:33

Une contribution de Daniel Labeyrie

Buon viaggio… Maestro…

    Dans une extrême discrétion, le maestro s’est envolé un jour de mai sans que la nouvelle ne s’ébruite au pied de nos Pyrénées. Couvert de roses blanches et jaune sa dépouille, habillée de l’azur sicilien, se faufila légère sur la petite route du village de Milo où il résidait.
Nous eussions aimé vous écouter encore et encore, longtemps, longtemps mais, vous voilà parti dans les nuées, dans la mémoire des étoiles des mondes lointains. 
Maestro, vous voici délivré de votre fardeau corporel qui vous obligea à lâcher peu à peu la bride de votre carrière artistique.

Originaire de Sicile, le chanteur faisait l’objet d’une véritable vénération faite de respect et d’admiration. Musicien, compositeur, poète, interprète, l’artiste a exploré tous les styles musicaux allant de la musique contemporaine à la musique électronique, en passant par le rock, la pop, le classique. Il composa même une « Missa Arcaica », somptueuse composition empreinte de profonde spiritualité.

Nourri de textes fondamentaux de l’Inde, d’enseignements soufis, de mystiques chrétiens, de poésie orientale, Franco a édifié une œuvre originale à la portée de tous les amateurs de musique, intégrant une éthique de vie, une quête existentielle intense sans la moindre démagogie.
Il mêlait l’usage des langues, de l’italien au français, de l’anglais à l’arabe, de l’allemand au persan, invitant des interprètes divers à le rejoindre sur scène et dans les studios d’enregistrements.
Ses concerts l’ont mené de l’Italie à l’Espagne, en Europe du nord, à Bagdad avec un orchestre symphonique avant que le bruit et la fureur n’écrasent le pays. Il s’est hélas fort peu produit en France. Beaucoup d’Italiens le considèrent comme faisant partie du patrimoine mondial de la musique, de la poésie. C’est pour cela qu‘on l’appelait respectueusement Maestro.

Lucide sur les temps présents, BATTIATO n’a jamais semé la haine, sa révolte intérieure débouchait toujours sur la beauté mélodique de ses compositions alliée à une poésie toujours fraternelle et transcendante : c’est pour cela que nous nous retrouvons intensément dans son art.
Sa disparition a suscité un chagrin immense dans son pays mais aussi bien au-delà. La force de ses chansons fut un baume pour les blessés de la vie que nous sommes tous à des degrés divers.
 Sa dernière chanson enregistrée « Torneremo ancora » (Nous reviendrons) interprétée d’une voix fragile, tremblante, accompagnée d’un orchestre symphonique, fut son chant du cygne. 
  Maestro… Riposa in pace…


 

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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 17:59

Une contribution de Daniel Labeyrie


Partie, l’Angélique en plein été…Vous voici maintenant dans la lumière intense d’Hélios le soleil. On vous croyait éternelle, vous, la voix des poètes grecs. Qui portera désormais leur chant dans le désert de nos vies chambardées ?
Fière, sensible, vous fûtes une artiste essentielle, l’intensité de votre chant nous déchirait l’âme. Les blessures profondes de votre exil au temps des sinistres colonels ont forgé au fer rouge votre destin d’artiste. Des cordes de votre guitare et de vos cordes vocales s’élevait un chant profond, universel, fraternel bien au-delà des frontières.
Angélique que votre âme repose, sereine, sur la crête des vagues se brisant sur les roches blanches d’une île grecque.
« Les poètes sont en exil. Dans notre monde soumis à une nouvelle barbarie, celle de la ploutocratie, il faut les interroger pour retrouver la mémoire et l’utopie tout à la fois. Ce sont eux qui veillent sur notre humanité ». 
Merci Angélique.

Daniel LABEYRIE

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 09:51

Une contribution de Daniel Labeyrie
 

L’Hélènie, le jardin des poètes
 

Le poète est notre secret le plus fort, le plus inaltérable.
Sa vie c’est la vie. Où qu’il se niche, où qu’il se cache, où qu’il veille, je le devine, je l’interpelle avec l’extrême précaution dont lui-même est vêtu, dont il m’entoure et m’enrichit.


    Une vie, toute une vie à servir la poésie, à nous l’offrir à portée d’oreille, à portée d’âme. Notre chère Hélène s’en est allée, toute en discrétion, toute en humilité. Elle nous laisse un jardin sonore d’une beauté éblouissante, une fontaine où s’abreuver quand la vie nous malmène, quand nous éclabousse la boue de ce temps qui lamine inexorablement la beauté.

    Contre vents contraires et marées d’indifférence, Hélène a bâti son œuvre avec la détermination d’une artisane. Le bleu de sa colline provençale l’a probablement bien aidée à enluminer tous les poèmes qu’elle a habillés de mélodies fluides et enchantées.

    De Giono à Neruda, de Bérimont à Char, d’Aragon à Labé, de Genet à Martin, de Desnoues à Rimbaud, de Gougaud à Eluard, de Seghers à Moulin, la chanteuse a donné des ailes à la poésie.
    « La ballade de Bessie Smith », « Femmes du feu », « Sur mon cou » (repris aussi par Etienne Daho), « Rue du château », « Mes amis, mes amours… », des colliers et des colliers de petites merveilles pour nourrir le restant de nos jours.

    En Hélènie, la voix chaude d’Hélène s’invite au tréfonds de nous, nous pénètre, nous berce, nous chavire, nous élève vers un peu plus d’humanité, nous invite à résister à l’abrutissement du monde médiatique, à célébrer la femme et la part féminine qui est en nous.

    Que nous ne soyons qu’une poignée de maquisards de la beauté à vous remercier, à vous célébrer, peu importe, Hélène, reine en Hélènie, merci !!!


    
 

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22 janvier 2021 5 22 /01 /janvier /2021 16:18

Une contribution de Daniel Labeyrie
 

Juste chanter pour mieux se taire

    A perte de vue, la grande faucheuse n’a de cesse de nous prendre nos artistes, nos veilleurs, en ces temps de désespérance où la voix de nos chanteurs-poètes allège nos fardeaux.
    Contre vents et marées d’indifférence, Morice Benin a poursuivi sa route pendant des décennies, modeste et lucide, toujours avec cette fidèle lumière dans son œuvre.
    Nous n’oublierons pas ses chants sous la voûte étoilée, emmitouflés dans nos duvets sur le plateau du Larzac. Benin était un maquisard de la chanson, un arpenteur des sentes de solitude, un artisan à l’écriture lumineuse, toujours la fraternité en bandoulière.
    De sa voix chaude, Cadou, Dauchez, Ruiz, Vasca, Ferré et bien d’autres venaient à nous en vols de colombes.
Morice, de sa voix chaude, nous laisse une œuvre immense où l’on perçoit la lente évolution du militant écolo-anar vivant en communauté sur les hauteurs d’Ariège à l’artiste exigeant n’ayant jamais renié ses révoltes.
     Benin a lentement mûri, peaufinant ses compositions, les enveloppant d’une aura d’harmonie. Chansons parfois mystiques, souvent panthéistes mais toujours légères où s’insinuaient les parfums du Maroc de son enfance.
    Il s’en est allé, Momo, sans froisser la moindre page d’un quotidien, sans que la moindre chaine de radio n’en touche mot.
Et pourtant… Nous sommes nombreux à le pleurer, loin des places publiques, loin des écrans télévisuels, loin de l’agitation médiatique. 
Irréductible maquisard de fraternité, Morice Benin nous laisse de beaux albums où se nichent des perles. A nous de les découvrir, de nous en nourrir intérieurement.
 A toi… l’éternité…
« Quand je m’endormirai pour la nuit éternelle
   Mon pays survivra dans les miens comme un soleil » (Mon pays)


Daniel LABEYRIE

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5 janvier 2021 2 05 /01 /janvier /2021 08:45

Une contribtion de Daniel Labeyrie


Deuil national d’une journée au Portugal en hommage à la disparition d’un maître du fado, Carlos Do CARMO.
Fils de Lucilia DO CARMO, le fadiste, disparu le jour de l’An, était considéré comme un trésor vivant.
Après la Révolution des Œillets, le fado a été secoué par quelques turbulences avant de retrouver son aura.
Cette tradition musicale portugaise, unique au monde, a acquis ses lettres de noblesse grâce, notamment, à l’extraordinaire Amàlia RODRIGUÊS.

Carlos DO CARMO n’a cessé de célébrer Lisbonne : ses quartiers, ses rues, le Tage, le port, les travailleurs. En fin observateur, tout était pour lui matière à chanson : une vieille dame sur un banc, les azulejos, la couleur jaune des bus de la capitale, le marchand de marrons grillés, des amoureux, une mouette…
Les textes de son répertoire ont été souvent confiés à des écrivains. De sa voix chaude, habitée, l’artiste magnifiait les choses simples de la vie quotidienne. Il a secoué la tradition du fado, s’accompagnant d’un pianiste, de synthétiseurs ou d’un orchestre à cordes sans oublier la guitare portugaise appelée « viola ».

Ainsi, il a ouvert la voix à la nouvelle génération du fado : Camané, Dulce Pontes, Katia Guerreiro, Ana Moura, Misia et bien d’autres.
Pendant longtemps, Carlos subit un manque de reconnaissance mais tenace et authentique, il a réussi à être reconnu avant de devenir le digne représentant du fado de Lisbonne.

 Obrigado Carlos. Temos saudade. Paz a sua alma.

 

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 11:52

Une contribution de Daniel Labeyrie

« En plein décembre
J’ai trouvé la rose
La rose qui me ressemblait
Aux pétales de givre
Non pas la rose d’un été
Non pas la rose d’un bouquet. »
La rose décembre

Ce premier décembre, la journée était grise, triste comme ces jours d’hiver où la mélancolie suit la chute inexorable des feuilles mortes.
Madame Sylvestre, vous n’avez pas attendu le dernier jour de l’an pour filer éternellement à l’anglaise.
Oui, quel coup de massue alors que vous vous prépariez à remonter sur scène dans les jours prochains. Vous nous laissez, là, au bord du chemin, complètement abasourdis par cette triste nouvelle.

C’était toujours un plaisir infini de vous écouter sur les planches de la grande cour du château de Barjac, de vous croiser dans les ruelles sous le soleil de plomb de l’été cévenol. Vigie attentive, vous veilliez sur les jeunes pousses de la chanson avec sollicitude et tendresse.

Toujours fidèle, toujours droite, jamais vous n’avez démérité : voix des sans voix, orfèvre d’un immense collier de chansons essentielles qui nous trottent dans la tête, couplets ciselés loin de la guimauve ambiante. 
« Une sorcière comme les autres » est un hymne incontournable à la condition féminine, un hommage à la mère, aux femmes qui nous ont tous construits physiquement, humainement, affectivement : assurément un chef d’œuvre !
Votre patrimoine discographique recèle des dizaines de joyaux, de perles, sans oublier vos fabulettes qui berçaient les têtes blondes et brunes que nous fûmes.

Des blessures intimes ne vous ont pas ménagée mais votre pudeur, votre discrétion ne les étalaient pas sur la place publique. Nous avons tous « un mur pour pleurer » pour laisser s’épancher un immense chagrin aux grosses larmes, comme des marins à la dérive ayant perdu leur boussole.
En ce début décembre, quelques roses se dressent encore, fières et fraternelles ; un peu de givre les habille : ces roses vous ressemblent. Nous vous les offrons pour en faire un bouquet d’éternité.

 

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