Cours s'il pleut
Yves LECLAIR
poèmes
Une contribution de Daniel Labeyrie.
Le poète n'est pas du genre à courir mais à cheminer au gré des rues, des routes, des villes, des bords de mer, des quais, les yeux grands ouverts sur les êtres, sur la vie....
Il balaie les ondes, se promène au bord d'un grand lac en Italie du nord, déambule dans les ruelles de Ciboure au Pays-Basque, laisse son visage prendre les embruns océans, se balade à vélo ici et là, flâne sur les familiers bords de Loire...
Une robe légère épousant une saute de vent, le léger mouvement des seins d'une passante inconnue aux Pays-Bas ou sur le trottoir d'un pont à Bayonne, cela comme une célébration de la beauté, fragilité des choses qui passent comme un arc-en-ciel après l'averse.
Les vers de l'auteur sont « salutaires » comme une invitation au voyage, comme un appel vers la magie du quotidien.
Des petits joyaux vous éclatent au visage au fil de ces pages habitées.
Yves LECLAIR use ses chaussures mais son modeste cordonnier réparera les semelles usagées de ses bottines pour qu'il puisse continuer à aller et venir sur les chemins de la vie.
Daniel LABEYRIE
Références: éditions NRF GALLIMARD
PART DU MARCHER
Yves Leclair
L'Adour vert émeraude clignote au soleil
Sur le pont la jupe et la chevelure ondulent
sur l'épaule nue. L'humanité transparaît
à contre-jour. Le sein libre comme l'instant
danse la gigue et pointe du temps le tissu
qui passe et ralentit. Et l'œil surpris surprend
l'ombre mouvante des jambes et de la chair
divine et éphémère. Ah! Qu'il fait bon marcher
à ne rien faire, le long du quai des Corsaires !
Bayonne,
10 août 2011