"Les oiseaux arrivent, la montagne t'attend." C'est ce qu'il écrivait, lui, l'homme des forêts de plaine, moins de trois semaines avant son départ et à l'approche d'un printemps qui n'en fut pas un et qu'il n'aura pas vécu.
Triste, triste printemps qui ne sut pas nourrir les hirondelles et leurs portées pendant leur séjour dans nos contrées et qui le vit partir.
Aujourd'hui, deux ans jour pour jour après ce départ, je suis allée marcher en montagne. Une bien modeste montagne, une montagne "à vaches" qui se contenterait de l'appellation "collines". J'avoue aussi avoir marché presque tout le temps sur la route.J'avais prévu plus ambitieux, mais un méchant tour de reins contracté ce jeudi au potager m'a contrainte à revoir l'itinéraire de mon pélerinage à la baisse. Ceci dit, trois voitures aperçues en 12 km de route et trois ou quatre de sentiers, c'était supportable--- Et après tout, je suis retournée "à la montagne", comme il disait en riant.
Et lorsqu'il m'arrive de me demander après quoi je peux bien courir, je me dis que ce doit être après le pardon. Pas après le sien, il m'en avait fait le royal cadeau, mais après celui que je n'arrive pas à m'accorder à moi-même.
Segi aintzina. On continue.