Lors de sa marche malgré le vent très fort, ma fille a rapporté ce geai trouvé par terre, au milieu d'un amoncellement de branches fraîchement abattues par la tempête. Vu qu'il fait un temps à ne pas mettre un fusillot dehors même en lui mettant devant le nez un verre de Ricard comme la carotte à l'âne, vu aussi que cet oiseau ne porte aucune trace de blessure de quelque sorte que ce soit, on est en droit de penser qu'il est est victime de la tempête.
Un souvenir remonte à la surface. Dans la deuxième moitié des années 70, une forte tempête avait abattu des milliers d'arbres dans le Sud-Ouest. Le lendemain, j'avais reçu la visite d'un copain qui avait les larmes aux yeux. Il m'avait dit "J'en suis malade, les hommes abattent les arbres, les hommes arasent, les hommes tronçonnent, les hommes brûlent et il faut qu'en plus les tempêtes y mettent leur grain de sel empoisonné".
Depuis, je me suis parfois posé cette question "La pluie,le soleil, le vent léger, je vois à quoi ils servent sur cette Terre, je sens leur utilité. Mais les tempêtes, les ouragans, les tornades, pourquoi? Pourquoi cette violence qui fracasse homme et nature? Ils n'apportent que le mal. Ils font souvent bien du tort à l'homme qui lui saccage tout le reste du monde vivant, mais ils abattent aussi les arbres, assomment les oiseaux et bien d'autres animaux."
Je ne connais pas de réponse à cette question. Elle échappe au "génie écologique". Ou alors, il faut se poser la question d'un point de vue spirituel. Mais sur ce terrain, je ne me risquerai certes pas.