Adieu frère de Kabylie
Une contribution de Daniel Labeyrie
Pas possible ! Idir s'en est allé tout doucement, tout simplement sur la pointe de sa douceur et de sa discrétion légendaires.
Les montagnes du Djurdjura, les églantiers, les orangers, les dernières neiges de là-bas sont en train de fondre et l'on pleure dans les villages le bel ambassadeur de la culture kabyle qui a poussé la porte de l'éternité.
Monsieur Idir, vous faisiez partie de notre paysage culturel si diversifié. Chez vous, pas d'éclats de voix, pas de cris, pas de slogans, pas d'invectives mais une belle volonté artistique et humaine pour la reconnaissance de votre culture.
Votre ballade, la berceuse « Avava Inouva » a traversé les pays et les continents plus que durablement. En la chantant aujourd'hui, nous avons un grand chagrin d'enfants orphelins car on ne voulait pas que votre voix se taise tant elle nous était indispensable pour la fraternité en ces temps si rudes.
Vous êtes parti au mois de mai, dans la splendeur du printemps, dans la beauté des roses. Les sunlights et la gloire n'ont jamais brûlé les ailes de votre belle âme. Artiste humble et chaleureux, vous l'êtes resté jusqu'à la fin de votre voyage terrestre.
Cher Idir, reposez en paix et l'on ne peut que vous dire un immense merci pour vos chansons et pour le bel humain que vous fûtes.
Vous avez rejoint votre maman adorée partie il n'y a pas si longtemps : madame, comment vous remercier de nous avoir donné un fils de cette envergure?
Daniel LABEYRIE
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