Le blog de Jenofa, citoyenne du monde enracinée en Pays Basque, petite fourmi de l'écologie.Jenofa, ekologiaren xinaurri ttipi bat.
Par Jeno l'écolo
Une tribune dans le journal Mediabask du 9 décembre 2021
Signataires: Dominique Gouanère, Sylvie Tumas, Laurent Caudine, Danièle Iriart, Marc Latxague, JenofaCuisset
L'été 2021, une grande partie de notre planète était en flammes dans le Sud de la France et dans d'autres pays et continents. Le dérèglement climatique, fruit des activités humaines dans une économie mondialiste, capitaliste et productiviste s'installe peu à peu et l'on sait maintenant que le phénomène va s'accentuer plus rapidement que ce que l'on pensait il y a peu .
Les reportages au sujet de ces incendies, parlaient de pare-feux utilisés dans les régions du monde touchées par le phénomène, afin de limiter les dégâts.
Aussitôt, comme Su aski s'y attendait (on commence à les connaître ), les promoteurs officiels des feux pastoraux dans le département des PA ont sauté sur l'occasion pour promouvoir les «écobuages» sous le prétexte fallacieux qu'ils seraient un rempart contre les incendies de forêt en Béarn et Pays basque.
Répétons donc que ces pare-feux dans les régions les plus à risques du globe sont réalisés dans l' unique but de protéger les habitations et de sauvegarder les forêts. Ce n'est pas du tout le cas dans une grande partie des Pyrénées, spécialement dans ce département où les feux pastoraux n'ont pour but que d'empêcher tout retour de la forêt et éventuellement de grignoter l'air de rien le peu de forêts qui subsistent. Avec, en arrière plan, les primes de la PAC, surtout la prime à l'herbe, qui poussent certains éleveurs à brûler tout, partout, chaque année et sur plusieurs milliers d'hectares et dans de très larges proportions, des pans entiers de montagne où jamais depuis des lustres aucun animal ne pâture. D'ailleurs, certains «responsables» (?) ne s'en cachent plus, à l'instar du député Jean Lassalle qui transformerait bien la montagne, si on le laissait faire, en un «green de golf» géant.
Déclarés ou non, autorisés ou non, ces feux parce qu'ils sont, contrairement aux dires de certains, la plupart du temps effectués sans le respect des consignes de sécurité, portent atteinte à des animaux d'élevage en liberté (pottok, sasi ardi, chèvres), à de vieilles bordes (patrimoine architectural), sans parler du nombre de fois où des habitants sont évacués de chez eux comme ce fut encore le cas en Soule cette année.
Par ailleurs et pour rappel encore, ces feux qui dévorent ici la montagne sur de si vastes espaces ne sont pas allumés l'été mais à une période où collines et montagnes ne sont pas les plus sèches, loin de là. On peut même voir certains feux allumés sous la pluie! La prise de feu spontanée en été dans les montagnes du département, et ce malgré le réchauffement climatique, ça ne s'est pas encore vu.
Forêts, animaux d'élevage, biens mobiliers et personnes humaines, les feux pastoraux n'ont strictement rien à voir avec des pratiques qui tendent à les protéger. Ils sont même l'exact contraire.
Nous tenons à dire de nouveau que le but de Su aski n'est pas la suppression des aides PAC, mais d'obtenir qu'elles soient distribuées d'après des critères plus équitables, entre les gros et petits éleveurs, et plus viables du point de vue de l'écologie, donc de la survie des êtres humains sur cette planète.
C'est un long et difficile combat qui devrait rassembler les opposants à ces feux, qu'ils soient citadins ou campagnards, éleveurs ou non.
En attendant, et puisqu'il faut mettre les points sur les i, n'ayons pas peur d'affirmer, qui que nous soyons, qu'un feu de végétaux sur pied allumé où que ce soit, dans les montagnes de nos Pyrénées humides, c'est ajouter au dérèglement climatique et non pas tenter de l'enrayer.
Merci, messieurs, de bien vouloir cesser de tenter de nous enfumer.
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