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Le blog de Jenofa, citoyenne du monde enracinée en Pays Basque, petite fourmi de l'écologie.Jenofa, ekologiaren xinaurri ttipi bat.

Marianne Faitffull (1946-2025)

Du cristal au-dessus du chaos

  Une contribution de Daniel Labeyrie

 

On la croyait insubmersible, toujours capable de repousser la camarde qui rodait autour d’elle depuis des décennies et n’avait de cesse de la narguer de son regard abyssal.

Quelle artiste ! Quelle vie !!! Un charme infini, une simplicité désarmante, une lucidité au scalpel. Une icône rock ? Pas le moins du monde : elle détestait la frime, le tape à l’œil.

Après une période scolaire chez les sœurs, Marianne a plongé cœur et âme dans la folie débridée des sixties puis des seventies. « As tears go by » (composée par Jagger et Richards) l’ont propulsée sous les néons de la gloire, dans un délire de frasques et d’excès.

Le revers de la médaille l’a entraînée dans les bas-fonds de diverses addictions. Brisée, rejetée, la malheureuse errait dans les rues de Londres, telle une épave en pleine désespérance. « Sister morphine » n’a même pas réussi à l’envoyer dans l’au-delà.

L’album « Broken English » l’a faite renaître de ses cendres comme un phénix bouleversant de blessures et de cicatrices, un véritable miracle.

De sa voix rauque, Marianne nous embarquait sur son esquif, toutes voiles dehors, son chant résonnait en profondeur dans les fibres de nos maux. Emergé au-dessus du chaos, son chant était du cristal caché dans la fureur des guitares électriques.

Les dernières années l’ont malmenée entre des semaines de coma et des mois de douleurs physiques diverses.

Marianne, adieu les clairs de lune et le spleen qui vous habitait, vous voilà délivrée : la camarde a eu le dernier mot.

 

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Z
Je l'aimais infiniment!
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