4 juillet 2009
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17:43

Lors de la signature du livre "Corrida basta" de Christian Laborde le 26 Juin au Centre Culturel Haize Berri à Ostabat http://jenolekolo.over-blog.com/article-32878562.html
deux personnes sont intervenues dans la salle pour dire à quel point, en tant que Basques, elles se sentaient injuriées et souillées dans leur culture par l'amalgame de plus en plus fréquent, envahissant, entre tauromachie et culture basque. On ne le répétera jamais assez, la torturomachie n'a rien à voir avec la culture de ce pays "Tortura ez da gure kultura!".
L'un de ces participants a accepté de mettre par écrit ci-dessous son intervention pour publication sur ce blog.

Korrida? Aski da!
Vers 1850, Alberdi, président argentin, clamait "HAY QUE DESPOBLAR LOS PIRINEOS", phrase que sussuraient, en écho, notables basques et politiciens parisiens.
Entre 1832 et 1914, au Pays Basque Nord, l'émigration, surtout vers l'Argentine, se solde par la déportation programmée par les notables et politiques locaux, de quasiment 150 000 personnes : la possibilité d'industrialiser le pays est brisée net.
Depuis, le mot d'odre colonial est "DECULTURAR LOS PIRINEOS" en englobant le grand Sud-Ouest. De même qu'à l'époque, Franco avait voulu "andalouciser" l'Espagne (Andalousie=1/6ème de la population espagnole), il existe une politique programmée pour substituer à la culture basque et occitane une "culture grand Sud-Ouest " faite pêle-mêle de rruby, intervilles, bandas, musique torino-militaire, castagnettes, que viva España, ARRIBA ESPAÑA. L'épicentre en est Bayonne depuis les années 30.
Pas une affiche des fêtes de Bayonne qui, au minimum en subliminal, ne distille l'image de cornes de toro y sangre.
Le touriste qui vient sur la côte basque ne peut imaginer avoir été un peu Basque si, tel le taureau conduit de force vers le ruedo, lui le visiteur matraqué par les affiches bayonnaises, Radio Bleu Pays Basque, le quotidien "Sud-Ouest" et l'hebdo "La semaine du Pays Basque", il n'a pas tenu compagnie au moins une fois aux 10% d'aficionados qui peuplent les arènes. Mais saura-t- il que le taureau, "afeitado" ( les cornes ont été sciées à vif et les pointes refaites afin de réduire la perception de son environnement), aux yeux injectés de vaseline, a les poumons tuméfiés à coups de sacs de sable? Il n'entendra pas, notre touriste, le hennissement de douleur du cheval de picador soulevé par le taureau et dont les cordes vocales ont été coupées. Mais il verra ce que l'on fait de mieux en matière d'art, bercé pendant les fêtes de Bayonne par la musique virile torino-militaire (taureaux massacrés dans les arènes: déjà 38000 morts et on en redemande) avec des beuveries au vin rouge.
Il aura communié avec l'art noble, la mort avec son point d'orgue, le sangre qui coule à flots sur le dos du taureau dans la danse des banderilles trempées de sang chaud.
Mais qui applaudit surtout à deux mains? Le lobby taurin qui fait plomber chaque année un déficit monstrueux à la ville de Bayonne;
A part leur enfler les poches et déculturer Euskal Herri, à quoi sert tout ce sang versé?
Zezena, zurekin nigar egiten dut.
Taureau, je pleure avec toi.
Mustero.