Petit mot à l’usage des menteurs.
Une contribution de Gilles Marchal.
Les ursidés avaient une petite trentaine de millions d’années alors que nous n’étions pas encore, la grande méprise de Mère nature. Notre ours brun est sensiblement ressemblant à l’ours des cavernes. Pour sa part, l’Homo sapiens a fait le chemin inverse, il est sorti des cavernes pour entrer dans les tavernes et depuis qu’il est ‘intelligent’, il raconte pis que pendre à propos de celui qui était vénéré dans toutes les civilisations… sauf la nôtre.
Il y a vingt mille ans, à la belle époque du paléolithique et de la dernière glaciation, trois espèces vivaient ici ; l’ours des cavernes, l’ours blanc (eh oui !) et notre Nounours.
L’ours brun est un animal féroce, cruel, inhumain ; ce dernier adjectif me le rend décidément fort sympathique. Que je sache, l’ours brun pyrénéen (métaphore puisque disparu) hiberne peu, à part les feignasses dans mon genre, adeptes du ‘bouchon rectal’. Je déconseille toutefois le TR de vérif, car il ne dort que d’un œil et a le fondement chatouilleux
L’ours brun, en tout cas, n’est guère dangereux pendant sa période d’hivernage ou de reposées prolongées. D’autant moins que le pastoralisme est rare en hiver. Je rappelle tout de même aux bergers que l’estive se pratiquait déjà il y a 10.000 ans et que la transhumance ne se faisait pas, l’ordinateur dans le sac et le portable en poche. Il me semble qu’à cette époque l’ours n’était pas rare et devait se servir sur le troupeau en alternance avec le loup. Pour autant, la race ovine ne s’est pas éteinte.
Le régime alimentaire d’Ursus arctos est pour le moins hétérogène et se décompose ainsi : 36% de fruits et de baies – 39% d’autres végétaux – 9,4% d’insectes – 8,1% de mammifères sauvages et et de 7,5% de bétail domestique. Je vous passe le miel les grenouilles et le poisson.
Il s’est pourtant trouvé un brave berger (originaire sans doute des Bouches du Rhône) qui a accusé un ours de lui avoir tué 109 brebis en un an, ce qui nous donne près de 5 tonnes de viande pour le pépère, soit 30 kg par jour sans compter les 90 kg quotidiens de végétaux. Il devait s’appeler Gozilla. Pour un omnivore, ça fait peur.
La situation de l’ours dans les Pyrénées est désespérée et entre nous, il se nourrit plutôt de baies que de bêêêêe.
S’il vous plaît, faisons-lui une petite place.