8 février 2011
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19:38
L'Ours est l'avenir de l'Homme.
La légende est de moi mais la photo vient de là:
http://www.dinosoria.com/mammifere/ours-europeen-2.jpg
Je prends ma plume pour dire combien je trouve pitoyable les positions de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA),
mais plus encore celles Euskal Herriko Laborarien Batasuna (ELB). Selon les dernières nouvelles, il paraîtrait que les deux syndicats auraient manifesté ensemble contre la réintroduction d’ours
dans les Pyrénées. Je n’ose même pas imaginer la photo ! La honte, ELB et la FNSEA ! Attendez, j’ai un doute ! Ils n’ont pas manifesté à Pau, quand même, auprès de Jean Lassalle, le destructeur
de la vallée d’Aspe et de Philippe Lacube responsable de l’Addip, éleveur ariégeois habité par la haine de l’ours, qui menace de partir en guerre et de réveiller les milices rurales ?
Pour la FNSEA. Je ferai court. Ils sont fidèles à eux-mêmes, c’est-à-dire de bons petits soldats de la destruction de l’agriculture, de la culture et de la nature. La totale en fait. Des militaires n’auraient pas fait mieux en matière de transformation radicale de l’espace, de notre conscience de la terre et de nos têtes. Ils sont fidèles à eux-mêmes, je ne suis pas surpris.
Je suis largement plus désolé du discours d’ELB, qui se range aujourd’hui assez clairement du côté de ces anti-ours primaires.
ELB déclare qu’ « avant d’introduire de nouveaux ours il y a beaucoup à faire ». Bien sur, c’est ce qu’on dit quand un sujet ne nous intéresse pas. En langage rugbystique ça veut dire : « botter en touche ». C’est comme ça d’ailleurs qu’à Mauléon-Licharre, pendant des décennies, les chiens errants étaient enfermés dans des cages dans lesquelles ils pouvaient à peine bouger et qu’au bout de quelques jours, si personne ne les réclamait, ils prenaient tout bonnement une balle dans le crâne. Jusqu’au jour où une emmerdeuse (en l’occurrence c’est « une » désolé) arrive et commence à mettre son nez dans ce genre d’affaire… « Mais vous ne trouvez pas qu’avant de s’occuper des chiens, il y a beaucoup à faire ? ». Sans blague ! Nous devrions nous justifier constamment de penser que « humanisme », ça ne veut pas dire « aimer que des humains ».
Avant ! Avant ! Avant ! Tout ça sonne bon le corporatisme. Et ça sent l’homme devant, l’anthropocentrisme toujours, jusqu’au néant total. Allons jusqu’au bout de la logique. Et pourquoi pas la disparition de toutes les espèces qui gênent ? Quel beau signal nous donnons à tous ces peuples, notamment nos ami(e)s africain(e)s dont les difficultés économiques, politiques, sociales et autres dépassent largement les nôtres. « Avant de vous occuper de vos tigres, vos gorilles, vos girafes, vos lions, il y a beaucoup à faire ! » Qu’en dites vous ? Voilà un magnifique boulevard pour un écocide mondialisé et légitimé par la belle Europe donneuse de leçons. Quelle honte mais quelle honte !
« Avant de s’attaquer à la problématique de l’ours, il y a bien des chantiers à mener » nous explique ELB. Avant, avant, avant. Cela fait combien de décennies que l’on entend cela, alors que la dernière ourse de souche pyrénéenne, Camille a disparu, alors que la population des ours continue à décliner et serait réduite à néant dans les Pyrénées si les renforcements n’avaient pas eu lieu, alors que l’occupation humaine n’en finit pas de grignoter l’espace depuis des décennies … ELB pousse le cynisme jusqu’à décréter que « l’ours n’est plus en danger ! ». Est-ce du cynisme, de l’indifférence, du mépris ? Ou carrément tout ensemble !
Quand je pense qu’il y a encore peu de temps, hartza était considéré comme notre ancêtre. Quand je pense que pendant des siècles nous avons fêté la sortie de sa tanière avec la Chandelours et qu’il était considéré comme le roi des animaux ! Notre mémoire est-elle si courte ? Sa disparition nous fait-elle si peu frémir ?
Le 4 février à Saint Jean de Luz, il paraît que nous fêtions Hartzaren eguna. A Mauléon le 18 juin nous fêterons Eüskaren egüna. Espérons que, si certains admettent facilement une journée de l’ours sans ours, il n’y ait pas une journée de l’Euskara, sans Euskara… La honte ! Ça la foutrait sérieusement mal non ?
Pour la FNSEA. Je ferai court. Ils sont fidèles à eux-mêmes, c’est-à-dire de bons petits soldats de la destruction de l’agriculture, de la culture et de la nature. La totale en fait. Des militaires n’auraient pas fait mieux en matière de transformation radicale de l’espace, de notre conscience de la terre et de nos têtes. Ils sont fidèles à eux-mêmes, je ne suis pas surpris.
Je suis largement plus désolé du discours d’ELB, qui se range aujourd’hui assez clairement du côté de ces anti-ours primaires.
ELB déclare qu’ « avant d’introduire de nouveaux ours il y a beaucoup à faire ». Bien sur, c’est ce qu’on dit quand un sujet ne nous intéresse pas. En langage rugbystique ça veut dire : « botter en touche ». C’est comme ça d’ailleurs qu’à Mauléon-Licharre, pendant des décennies, les chiens errants étaient enfermés dans des cages dans lesquelles ils pouvaient à peine bouger et qu’au bout de quelques jours, si personne ne les réclamait, ils prenaient tout bonnement une balle dans le crâne. Jusqu’au jour où une emmerdeuse (en l’occurrence c’est « une » désolé) arrive et commence à mettre son nez dans ce genre d’affaire… « Mais vous ne trouvez pas qu’avant de s’occuper des chiens, il y a beaucoup à faire ? ». Sans blague ! Nous devrions nous justifier constamment de penser que « humanisme », ça ne veut pas dire « aimer que des humains ».
Avant ! Avant ! Avant ! Tout ça sonne bon le corporatisme. Et ça sent l’homme devant, l’anthropocentrisme toujours, jusqu’au néant total. Allons jusqu’au bout de la logique. Et pourquoi pas la disparition de toutes les espèces qui gênent ? Quel beau signal nous donnons à tous ces peuples, notamment nos ami(e)s africain(e)s dont les difficultés économiques, politiques, sociales et autres dépassent largement les nôtres. « Avant de vous occuper de vos tigres, vos gorilles, vos girafes, vos lions, il y a beaucoup à faire ! » Qu’en dites vous ? Voilà un magnifique boulevard pour un écocide mondialisé et légitimé par la belle Europe donneuse de leçons. Quelle honte mais quelle honte !
« Avant de s’attaquer à la problématique de l’ours, il y a bien des chantiers à mener » nous explique ELB. Avant, avant, avant. Cela fait combien de décennies que l’on entend cela, alors que la dernière ourse de souche pyrénéenne, Camille a disparu, alors que la population des ours continue à décliner et serait réduite à néant dans les Pyrénées si les renforcements n’avaient pas eu lieu, alors que l’occupation humaine n’en finit pas de grignoter l’espace depuis des décennies … ELB pousse le cynisme jusqu’à décréter que « l’ours n’est plus en danger ! ». Est-ce du cynisme, de l’indifférence, du mépris ? Ou carrément tout ensemble !
Quand je pense qu’il y a encore peu de temps, hartza était considéré comme notre ancêtre. Quand je pense que pendant des siècles nous avons fêté la sortie de sa tanière avec la Chandelours et qu’il était considéré comme le roi des animaux ! Notre mémoire est-elle si courte ? Sa disparition nous fait-elle si peu frémir ?
Le 4 février à Saint Jean de Luz, il paraît que nous fêtions Hartzaren eguna. A Mauléon le 18 juin nous fêterons Eüskaren egüna. Espérons que, si certains admettent facilement une journée de l’ours sans ours, il n’y ait pas une journée de l’Euskara, sans Euskara… La honte ! Ça la foutrait sérieusement mal non ?
Laurent CAUDINE alias Lurbeltz
Cet article est passé ce matin dans la rubrique opinion du Journal du Pays-Basque
Petit lexique: Euskara : la lague basque - ELB, la Confédération Paysanne en Pays
Basque.