Le 27 février dernier, j'avais préparé cette photo et ce texte ci-dessous. Plus motivée que moi!---
"Pour retrouver enfin comme "avant" mon loup de la plaine sylvestre, je suis prête à gravir les plus hauts sommets de l'amour, et même à déplacer des montagnes de tendresse tout en suivant la ligne de crête de cordillères de patience, s'il est besoin.
Une hivernale en solitaire (très solitaire), sans sponsoring.
Bon, il faut que je vous laisse, là, je ne suis pas arrivée! Surtout que mon camp de base n'est après tout qu'à 229 mètres!
Aïe! J'ai oublié les lunettes de glacier! Mais où donc les ai-je mises? Ah la la! Je ne vais peut-être partir que demain, en fin de compte."
Et puis bon, les conditions météorologiques de la carte du Tendre ne s'y prêtaient pas. Et de plus, j'ai rencontré un méchant virus au camp de base (ou tout près). Alors, j'ai reporté l'attaque des faces Nord---- euh---- pour commencer, celle du pic d'Orhy--- pour se mettre en jambes, faut y aller progressivement.
ok, ok, c'est
en été. Mais la dernière fois que j'ai voulu le photographier en hiver, les piles ont gelé. Ou alors, c'était au Cervin. Enfin, je ne sais plus, pardonnez-moi.
Alors, j'ai repoussé ma quête du Graal. Mode pause, la quête du Graal.
Mais comme je commençais à me sentir un petit peu mieux (quinze jours plus tard) et à recompter mes sachets de nourriture lyophilisée, il s'est mis à neiger à gros flocons sur mon camp de base.
Même les éléments se
liguaient contre moi.
Qu'auriez-vous fait à ma place? Eh, comme moi, té! Vous auriez décidé d'attendre le printemps en constituant quand-même la cellule de crise afin de pouvoir
tenir en attendant des jours meilleurs.
Pas une raison pour négliger l'entraînement et la préparation physique. Une urgence et, n'écoutant que mon courage, j'ai décidé d'aller à pied du camp de base au chef-lieu de canton. De toutes manières, la voiture ne serait pas sortie de la cour. Le poids de la neige de printemps, lorsqu'il ne cassait pas les branches des arbres et arbustes, les faisait ployer jusqu'au sol. Et tout ça à cause des zécolos qui plantent plein de trucs partout et qui ne taillent rien!
Sur le chemin, j'ai rencontré trois douaniers qui faisaient une bataille de boules de neige ( ah, ces feignants de fonctionnaires!) mais je n'avais pas
l'appareil-photo avec moi, ce qui fait que j'ai perdu une occasion de délation, misère!
Ce soir, tout a fondu et je réalise l'étendue des dégâts et des travaux à faire. Demain, après-demain et pendant un paquet de jours, faux, sécateurs,
faucille, et j'en passe. Renforcement des clôtures aussi, par tous les branchages récupérés car la neige a tout écrasé et les deux Pottok commencent à lorgner vers la route. Faudra
repousser le départ pour la quête du Graal. Ca va plus le faire en hivernale, à force!
Au beau milieu de tout ça, dites-moi, vous n'avez pas oublié de nourrir les oiseaux?