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Le blog de Jenofa, citoyenne du monde enracinée en Pays Basque, petite fourmi de l'écologie.Jenofa, ekologiaren xinaurri ttipi bat.

Un malheur, un bonheur et le hasard.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/89/Heubach_erinaceidae.jpg/250px-Heubach_erinaceidae.jpg

Hier, vendredi midi, sur le tronçon de route départementale entre les deux écoles où je  travaille, je vois de loin, un hérisson de taille moyenne qui trottine avec difficulté au bord du talus. Un hérisson dehors, en plein jour, à cette saison, c'est pour le moins anormal et plutôt mauvais signe. Je me gare sur le bas-côté et, au moyen de la pelle que je transporte toujours à cet effet dans le coffre de la voiture, je le dépose dans un carton, non sans me rendre compte rapidement que la peau de la face est arrachée et pend misérablement.

Arrivée à destination dans la deuxième école, je téléphone au Centre de Sauvegarde de la faune sauvage Hegalaldia http://www.hegalaldia.org/

afin de m'entendre avec les responsables pour faire transporter l'animal. Là, heureux hasard--- mon amie Laurence, la soigneuse, m'annonce qu'elle se trouve au moment même près de l'école où j'étais le matin, prête à relâcher un Aigle royal, en présence de plusieurs bénévoles. Une petite heure plus tard, Laurence est là pour récupérer le hérisson. Mauvais diagnostic, hélas. La face est fracturée et il semble que la fracture soit déjà ancienne. Il devra très certainement passer entre les mains du vétérinaire pour être euthanasié.

http://www.hegalaldia.org/elements-des-pages/accueil/aigle-2012-12-18.pngVous imaginez sans peine que Laurence s'est arrêtée pour parler aux élèves, très demandeurs, de la faune sauvage, de tous les dangers qui la menacent et bien entendu, de son métier.

Quelques éclaircissements sur l'histoire de l'Aigle Royal ont été apportés. Il avait été trouvé un mois plus tôt dans un village proche, lourdement handicapé par des troubles neurologiques à la patte gauche qui ne présentait plus aucune sensibilité. Une attelle (voir photo ci-contre), la rééducation, quelques soins appropriés et l'oiseau mythique reprenait sa liberté dans la montagne, s'envolant sans demander son reste. Je n'y étais pas, mais pour avoir connu de tels moments, j'imagine l'émotion de Laurence et des bénévoles qui ont pu assister à cette scène.

S'il est certain que les enfants sont diantrement intéressés par ces sujets, force est de constater que leur façon d'appréhender la faune sauvage est très fortement influencée par les longues heures passées devant la télé à regarder des documentaires animaliers, pour la plupart venus des Etats Unis et qui ne cherchent que le sensationnel, le bien lourd, le bien vendable. C'est un peu ce qui est expliqué ici, d'ailleurs (Y'a vraiment tout, dans ce blog! Il suffit de demander! Rires) http://jenolekolo.over-blog.com/article-dans-quel-sac-vit-on-107422964.html

C'est pourquoi, hier, la presque totalité des questions tournaient autour de "Quel est le plus ---?" Le plus grand, le plus petit, le plus vorace, le plus cruel (!?), le plus lourd, le plus léger, etc. Avec, bien entendu, un très grand intérêt pour les animaux d'Afrique de la part d'enfants qui ne savent plus voir toute la vie animale qui les entoure. Et Dieu sait qu'en Pays Basque, nous avons encore de quoi voir et nous émerveiller! Très très dur de lutter contre ça! Les Centres de sauvegarde de la faune sauvage n'ont certes pas les mêmes moyens que les chaînes de télé. Alors, voilà, c'est un travail de terrain, de tous les instants, pied à pied.

On ne répétera jamais assez l'importance de ces Centres de soins, on n'appellera jamais assez à leur apporter de l'aide sous toutes les formes possibles. Et on ne redira jamais assez ( et là, vraiment, je me plais à radoter) que dès qu'un particulier trouve un animal sauvage en détresse, pour quelque raison que ce soit et qu'elle que soit la taille de cet animal, il ne doit absolument pas s'improviser soigneur, mais téléphoner immédiatement au Centre le plus proche de chez lui.

Et en ce qui concerne le hérisson, rappelons-le sans se lasser, tout individu en activité diurne est en grave danger, que ce soit en hiver ou en été. Et un hérisson en activité même nocturne en plein coeur de l'hiver, court lui aussi de graves dangers. Il a  fort certainement été dérangé pendant sa pause hivernale, perd sa graisse et ne peut se nourrir. Donc, réflexe: téléphone au Centre de soins.

 

Allez, pour finir et pour le plaisir, Laurence et Stephan en pleine action.

 

 


 

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J
Oh, tu sais, les chasseurs du Pays Basque valent largement les autres!<br /> La liste des Centres de Sauvegarde, on peut la trouver sur le site internet de l'UNCFS (Union Nationale de Sauvegarde de la Faune Sauvage. Pour la Picardie,le plus proche de chez toi:<br /> http://www.picardieweb.com/article-francastel-envol-un-centre-de-soins-pour-la-faune-sauvage-dans-loise-1103.htm Mais il serait prudent de prendre contact avec le responsable. Je crois que l'an<br /> passé à la même époque, il avait de gros soucis de survie.
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D
ils sont tous très beaux et ils ont l'air en bonne voie de guérison, mais comment savoir où se trouve le Centre de réhabilitation le plus proche de chez nous. Moi, j'habite dans l'oise, les<br /> chasseurs ne sont pas aussi civilisés que ceux du Pays Basque, il est bien certain que ce n'est pas la région parisienne, mais il y a quand même une certaine indifférence de la part du public.....
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