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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 16:36

 

Une contribution de Daniel Labeyrie

 

 

Dans une grande discrétion médiatique, ce vingt-sixième opus de Jean Vasca est sorti, il y a quelques mois déjà. Toujours solitaire et solidaire, Vasca peaufine sa cathédrale chansonnière, pierre après pierre, polissant chaque mot avec une rigueur et une exigence d'artisan, modelant ses mélodies pour leur donner une aisance de plume jetée aux vents de ces temps incertains.

 

Cette « auberge du temps perdu » résonne comme un coquillage de souvenirs dans le collier des ans.

L'artiste ne se calfeutre pas dans le passé révolu des années Mouffetard et Contrescarpe où la rive gauche offrait ses joyaux, au temps où les marchands n'avaient pas encore pignon sur ondes .

 

C'est vrai le monde va à vau-l'eau mais qu'importe « nous avons en nous les lointains nos îles nos ailleurs » et « la rage encore de vivre ».

 

Oui, nous l'aimons notre cher Vasca entre ses envolées solaires et ses éclats de fraternité piquetés de coups de sang salutaires, notre « pierrot lunaire », notre « ramoneur de mélancolie ».

 

Le chanteur ferraille contre le temps qui passe, mène sa barque contre ces marées de médiocrité qui nous lessivent nos espérances, contre ces hivers de lassitude mais inéluctablement montera « un chant aux mille rimes », un printemps laissera éclater ses sèves et la vie aura toujours le dernier mot.

 

Les quatorze chansons de cet album majeur retrouvent la fine patte musicale de Robert Suhas et les guitares inspirées de Jacky Tricoire, tous deux fidèles de l'artiste depuis des lustres.

 

Entrez dans cette auberge, vos heures grises deviendront des heures d'or, faites entrer vos amis et trinquons tous à la fraternité .

 

 

Daniel LABEYRIE

 

 

Référence : JVCD 026 distribué par EPM SOCADISC

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 08:45
Photo Wikipedia

Photo Wikipedia

Une contribution de Daniel Labeyrie

 

 

Ecureuil sans foi ni loi

Tu te prends pour le roi

 

 

Sous le noyer tu vas et viens

Tu te démènes soir et matin

 

 

Entre tes dents et tes doigts

Adieu mon beau tas de noix

 

 

Margoulin tu me rends chagrin

A voler ainsi mon butin

 

 

Quand tu m'aperçois

Tu n'es jamais aux abois

 

 

Ecureuil tu assures tes arrières

Sautant vite sur la barrière

 

 

Ne  restent que coquilles vides

Pour mon estomac avide

 

 

Je reste seul sur le seuil

A ta santé ami l'écureuil

 

 

 

Daniel LABEYRIE

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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 14:00
Mâle de crapaud accoucheur. Cabane du jardin. Eté 2012.

Mâle de crapaud accoucheur. Cabane du jardin. Eté 2012.

Une contribution de Daniel Labeyrie.

 

 

Que fais-tu crapaud

Dans mon sabot ?

Veux-tu vite déguerpir

Sans pousser un soupir !

 

 

Cher vieux batracien

Tu te sens vraiment bien

A l'abri dans ma godasse

Attendant que ma colère passe

 

 

Comment biner dans le jardin

Sans ma paire d'escarpins ?

S'il te plaît un petit bond

Pour caser mes gros petons

 

 

Crapaud retourne au potager

T'auras pour toi un garde manger

De gluantes limaces voraces

Et pour ta sieste un bel espace

 

 

Si tu préfères la margelle du puits

Tu t'installeras sans bruit

Contemplant sans crier gare

La ronde des agiles lézards

 

 

 

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27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 08:05

Une contribution de Peyo Etchebès

 

Antipode des hordes étouffées,

L’accalmie diffuse solaire

Calme et crée le souffle ascendant.

 

La ferveur se fond aux lueurs.

Le halo nébulo-vaporeux

Coule en paix végétale.

 

L’aura s’imprègne au céleste.

Les secrets révélés de la vie

Enivrent les couleurs vibratoires.

 

L’inhumanité est absente,

Mais le silence du chant lumineux exhorte

La passion évidente de vie.

 

Peyo Etchebès.

 

(poème écrit en cette période de l'année où l'on revit après la chaleur, juste avant le coucher de soleil, avec l'air ascendant)

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 14:31
Marianne et les mouches.
Une contribution de babel.

C’est une femme qui n’a pas vraiment d’âge.

Elle a cette élégance naturelle que n’ont ni les filles encore trop jeunes pour être plus que jolies ni les dames déjà encadrées au salon sous un cadre démodé protégeant le temps de leur splendeur.

En sa robe de printemps, elle sirotait le temps qui passe.

Une mouche à viande d’une laideur repoussante vint tourner autour d’elle. Elle en voulait à son teint frais. C’était un furoncle vibrionnant décider à transformer sa joue droite en terrain de jeu.

Que voulez-vous que Marianne y fasse ? Écraser la pustule d’un centimètre chargé de puanteur en se giflant bruyamment, ou la chasser vers un tas de compost ou d’ordures où elle vivrait ce que vivent les vermines : un petit moment dans la pourriture ?

Fallait-il s’éclabousser la face de cette déjection ou avec tact la diriger au royaume des araignées ?

Dilemme.

Sur le livre ouvert, près d’elle, un bref récit rapportait comment, en Belgique, le parti Vlaams Block, fort de ses élus, de sa popularité, il y a quelques années, avait franchi toutes les limites. Comment ses propos racistes avaient-ils enivré jusqu’à les armer les désespoirs flamands. Tout y était. Jusqu’à la décision de dissoudre ce monstre devenu gênant. En même temps que le gouvernement décidait sa dissolution, le Vlaams Block, ou VB, se torpilla lui-même. Dans les jours suivants, les capitaux dégagés permirent la création du Vlaams Belang, ou VB — le bloc était devenu l’intérêt —, l’appareil de direction était le même ou presque, les slogans ceux de la campagne suivante, les locaux vendus par le VB rachetés par le VB, et ainsi de suite. Officiellement le VB a été dissous, au moment même où le VB est parvenu à naître, plus fort, plus serein que le VB d’avant.

Marianne n’eut pas le temps de dire ouf. Un gentleman en mal de bonne réputation, d’un coup sec de journal, écrasa la mouche sur le bord de sa tempe.

Il avait, expliqua-t-il à la belle, à la protéger de tout ce qui l’enlaidissait.

Marianne secoua la tête d’un geste rapide, non pour acquiesce ou pour dénier, mais pour chasser une autre mouche, aux reflets verts plus bruns et aux éclats bruns plus verts qui venait vibrionner contre sa tempe où le léger vent de printemps asséchait la petite rougeur d’où elle avait, d’un coin de coton démaquillant, enlevé quelques restes de chitine peu ragoûtants.

« Ça ira, dit-elle, ça ira, ce n’était qu’une mouche.

— Une mouche chargée d’infections, toutes plus mortelles les unes que les autres, répondit-il

— Si vous croyez avoir tué les mouches de l’été, Monsieur, croyez-le ! Mais faites-moi plaisir en partant, emportez avec votre vaine tentative de séduction les composts et les crottins qui ci et là assiègent mon jardin ! »

Je ne sais ce qui fit exactement le bellâtre, qui en dehors des promesses, ne savait pas faire grand-chose, mais elle, elle se replongea avec attention dans la mutation du VB en VB.

 

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 09:03
Je ne veux pas.

Une contribution de Brigitte Fraval.

Je ne veux pas être la main qui se lève pour dénoncer , conspuer, aliéner la liberté du coupable désigné d’avance .

Je ne veux entendre ni les vivats , ni le silence qui entoure la sentence . Je veux l’oiseau qui trille au vert tendre du feuillage caressé par la brise d’un matin clair .Libre.

Je ne veux pas le regard qui se détourne du grabat où gît , ivre à mourir, cet homme qui a tout perdu avalé , broyé par une société qui ne reconnait que les nantis .

Je veux , si je ne peux lui tendre la main , au moins le regarder dans son insoutenable détresse , pour ne pas pouvoir dire « je ne savais pas » . Je veux que mon regard le reconnaisse comme vivant.

Je ne veux pas armer le bras qui frappe, poing , lame , canon , dans la chair des innocents , dans l’histoire des peuples massacrés .

Je veux le respect de l’autre dans sa diversité , de couleur , de coutumes , de croyances , de religion , seul espoir de cessez le feu , arc en ciel sur les barbelés.

Je ne veux pas d’une religion qui prêche l’amour et le détruit , enfants trompés , diktats obsolètes , autant de vies arrachées que de paroles bafouées .

Je veux un droit à l’espoir pour chaque être , quel que soit le nom qu’il donne à cet espoir , religion , amour , ou autre , un droit à l’éclaircie . Le droit sacré de disposer de soi sans s’aliéner à quelque Dieu omnipotent et guerrier .

Je voudrais que nos larmes ne se perdent plus et nous fassent grandir , que nos rires désarment les marchands de rêve , que nos révoltes écrasent les frontières qui nous isolent.

Je voudrais tant de choses que la peur me retient à la lisière du chemin .

 

 

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 11:35
Rencontre , c'était tout à l' heure.....

Une contribution de Maryse Moussaron

Ciel d'orage magnifique , lumière si belle, je pars me promener pedibus
derrière le château, à deux pas de chez moi. Et tout à coup, la rencontre,
un magnifique chevreuil dans le chemin de boutons d'or. Il broute paisible,
me jette un regard, se remet à brouter, et comme ça , sans fin... c' est
beau, paisible, chants des oiseaux, parfums de sous-bois mouillés, couleurs
magnifiques..... photos, photos, photos... je repars , et là il bondit vers le
bois en "aboyant" tout ce qu il peut.... Le temps de préparer un petit
montage et voilà pour vous qui comme moi aimez ces moments magiques.

 

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 06:31
Une contribution de Daniel Labeyrie

 

                                                                      

 

Pluies de fin d’automne qui jamais ne cessent

Pluies qui gonflent rivières et fleuves

 Pluies s’écoulant en douces mélancolies

 Pluies s’étalant en flaques et en mares

 

Larmes douces des peines de l’âme

Larmes  des chagrins pesantes comme pierres

Larmes amères des douleurs de la chair

Larmes sucrées parfumées au bonheur

 

Averses des tropiques éveillant les grenouilles

Averses sur les fleurs de cerisier au Japon

Averses déposées sur la gloire des palais vénitiens

Averses argentées lustrant les pavés de Lisbonne

 

Vagues nonchalantes des jours de canicule

Vagues écumantes de rage des jours de tempête

Vagues ondulantes des marées montantes

Vagues à l’âme des partances et des séparances

 

Vaguelettes titillant le ventre des voiliers

Ondelettes effleurant les orteils des enfants

Ridelettes glissant sur les eaux du lac

Tièdes ondées tintinnabulant sur les parapluies

 

Maintenant ça suffit !!! Allez, Soleil !!!

         Déchire-nous ces rideaux de pluies !!!

 

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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 09:08
Lettre d'André Cazetien à Monsieur Obama.

Mourenx, le 7 mai 2014.

Monsieur Obama, Président des Etats-Unis d’Amérique,

Vous entamez votre dernier mandat de Président.

Vous avez le pouvoir d’engager la libération des patriotes Cubains embastillés, depuis près de quinze ans, par les gouvernements des Etats-Unis.

Pendant vingt ans Nelson Mandela, combattant contre l’apartheid, a été accusé de terrorisme et privé de liberté.

Son nom est resté glorieux dans l’Histoire de l’Homme, et le prix Nobel lui a été attribué.

Ses tortionnaires, gouvernants, ont été rejetés dans l’oubli le plus total.

Monsieur le Président, votre nom restera, sensiblement, dans la mémoire humaine, si vous rendez à la liberté et à la vie, les patriotes Cubains.

C’est l’honneur que je vous souhaite.

Recevez, Monsieur le Président, mes salutations respectueuses.

André Cazetien

Maire honoraire de la ville de Mourenx, dans le bassin de Lacq, première ville nouvelle de France et qui fit de Nelson Mandela, encore en prison, le citoyen d’honneur de cette commune.

André Cazetien

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 15:33

A saudade é a memoria do coraçao

Coelho NETO

 

Une contribution de Daniel Labeyrie

 

 

 

Les eaux du Tage se jouent de la lumière du ciel : elles naviguent au gré des fantaisies éoliennes et du passage des nuages plus ou moins capricieux.

Le Pont du 25 Avril défie, hautain, les eaux du fleuve qui va et vient, de marée en marée sans se soucier du flux des saisons.

Les mouettes se frayent un invisible chemin dans les courants aériens puis se posent sur les pontons et les mâts des bateaux. Chapardeuses et effrontées, elles rasent les trottoirs pour emporter la moindre miette .

 

Quand l'averse se déchaîne et dévale les ruelles d'Alfama, elle donne aux pavés une clarté limpide et des éphémères petits ruisseaux s'invitent dans toute la ville le temps d'une bourrasque.

Au moindre rayon de soleil, le chant d'un oiseau s'échappe d'un oranger couvert de fruits et l'on immortalise cette soudaine magie printanière l'espace d'un instant.

 

L'ombre de Pessoa plane partout dans la ville et cette saudade vous prend par la manche et vous imprègne les revers de l'âme. Le pas s'alourdit, la démarche se fait plus lente, le regard se dépose sur le dérisoire de deux pavés disjoints, sur une murette effondrée, sur la ruine d'une vieille bâtisse, sur un visage croisé sur le seuil d'une porte

La saudade comme une petite douleur presque imperceptible. Quelques notes de luth, une chanson d'Amalia, une vieille dame entrouvrant ses volets, le grincement du passage d'un tram... Tout se mêle, s'entremêle pour nourrir la saudade.

 

Puis, un rayon de soleil sur un toit de tuiles dissipe soudain ce sentiment étrange de mélancolie. Les cris d'une commère dans une taverne, une odeur tenace de sardines grillées s'échappant d'une porte ouverte... Ici, l'on passe de l'ombre à la lumière, de la tristesse à la joie avec l'aisance d'un vol de goéland.

 

A la Foire de la Voleuse, sur les hauteurs de la ville, tout un bric-à-brac s'entasse à même le sol : statuettes poussiéreuses, frusques décolorées, chaussures à bout de souffle, vieux disques aux pochettes jaunies, azulejos fatigués par le passage des siècles, postes de radio nasillards débitant des vieilleries inaudibles...

Auprès d'un vélo d'un autre âge, un vagabond buriné chante d'une voix sûre des psaumes sous une ombrelle. Personne ne semble l'écouter mais l'homme conserve sa ferveur malgré l'indifférence ambiante.

 

 

 

Les châtaignes grillées font virevolter des volutes de fumée bleue mais les gamins croquent avec délectation ce fruit brûlant qui noircit leurs petits doigts.

 

Dans le tram n°28, des anciens devisent sur la fuite du temps, déplorent les caprices du temps mais les soubresauts de la carcasse métallique du véhicule ne semblent aucunement les gêner. Des écoliers effrontés règlent leurs différents entre deux jurons, quelques gifles claquent mais personne ne s'offusque de la fougue juvénile de ces gamins .

 

Au Panthéon, dans la froideur et l'arrogance hautaine de ce lieu, repose la dépouille de la reine du fado, Amalia Rodrigues... Ses chansons résonnent, bouleversantes sous l'immense coupole … Seul, un œillet rouge presque fané, colore le marbre froid du tombeau de la dame dont la gloire se décline en notes musicales au moindre coin de rue.

 

Au mira douro de l'église de la Grâca, une veuve se recueille devant un modeste oratoire dédié à la Vierge pendant que le crachin habille de gris l'immense panorama de la ville en contrebas.

 

A la faveur des pavés aux formes incertaines, des modestes pissenlits s'évertuent à fleurir sous un banc que ne dédaignent pas des amoureux en goguette.

 

Lorsque la nuit installe ses ténèbres, des ombres inquiétantes se glissent dans les ruelles mais le croissant de lune, imperturbable, joue au-dessus des toits de tuiles pendant que les grues du port s'affairent sans relâche sous des éclairages blafards.

 

Ah, Lisboa... Lisboa... ta chanson me trotte dans la tête

 

 

Daniel LABEYRIE

 

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