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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 14:10

Communiqué de presse des Verts du 28 février 2008 

 
Ingrid Betancourt en danger de mort : 
appel aux FARC à la relâcher immédiatement



Les Verts ont appris avec horreur et indignation les témoignages des quatre otages relâchés hier par les FARC concernant l'état de santé et les mauvais traitements que continue de subir Ingrid Betancourt. Non contents de l'avoir prise en otage depuis six ans, ce qui est un crime en soi, les FARC y ajoutent une cruauté et des traitements inhumains qui font craindre une issue tragique à brève échéance.

Les Verts réitèrent à Ingrid Betancourt leur amitié et leur solidarité, ils l'appellent à résister jusqu'au bout de ses forces pour retrouver la liberté.

Les Verts réitèrent leur appel aux FARC à relâcher immédiatement, unilatéralement les quatre civils « négociables » qu'ils gardent encore en otage et en tout premier lieu Ingrid Betancourt, qui est la dernière femme parmi eux, la plus malade et la plus en danger. 


Les Verts
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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 18:00
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Pour la Réévaluation du Projet d'autoroute Langon-Pau

Monsieur le Ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durable,

Vous avez annoncé, mercredi 24 octobre 2007, lors des négociations sur les transports du Grenelle de l’Environnement, la fin de la construction des autoroutes en France. Vous avez déclaré : « C’est fini : on n’augmentera plus la capacité routière. Notre stratégie est de développer le ferroviaire et le fluvial ». Vous vous êtes par ailleurs engagé à ce que les projets en cours soient réévalués . Monsieur le Président de la République s’est pour sa part engagé à refuser tout projet dont le coût environnemental serait trop lourd et pour lequel existerait une alternative écologique.
Nous, Aquitains soucieux de la préservation et du développement harmonieux de notre territoire, vous demandons de respecter ces engagements :

  •  
  • en gelant l’avancée des études préalables relatives au projet d’A65,
  • en réévaluant ce dossier en fonction des éléments définis lors du Grenelle de l’environnement (trafic, sécurité, intérêt local et coût environnemental)
  • et en considérant l’alternative écologique que serait l’aménagement de la route existante.


Nous vous demandons par ailleurs à ce que l’important travail d’expertise des associations soit pris en compte dans cette réévaluation.

Confiants quant à la sincérité de vos déclarations, nous vous adressons, Monsieur le Ministre, nos salutations citoyennes.

Télécharger l'Appel Aquitain en PDF

Signez l'Appel Aquitain pour la réévaluation du projet d'autoroute Langon-Pau !

 
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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 21:00
Vous avez peut-être deviné, vu  que je n'ai pas écrit une seule ligne de voeux sur ce blog lors du passage à l'an 2008, cette cérémonie sociale conventionnelle me pèse fortement. Et c'est peu dire.
Ce n'est pas que je ne vous souhaite pas à tous et toutes tout plein de belles et bonnes choses, vous vous en doutez bien. 
Ceci posé, Simon Charbonneau dont j'ai déjà publié un article sur "l'obscure clarté"  du "développement durable"
http://jenolekolo.over-blog.com/article-12338501.html, m'a transféré il y a quelques jours le texte ci-dessous.Pas mal pour des voeux------


 Le  4 janv. 08, à 23:21, Jean-Marc Jancovici a écrit :

Chers amis (ou ennemis ? allez savoir...) du carbone (les autres, on se demande bien ce qu'ils fichent là, mais bon, tout le monde embrassant tout le monde en ce début d'année, on va trop rien dire, hein !),
J'ai bien cherché : ni le Pape, ni Valérie Bègue, ni Nicolas Sarkozy,  ni même Brigitte Lahaie n'ont prononcé les mots "pétrole" ou "CO2" dans leurs voeux aux Français. Voilà qui est une sérieuse atteinte - que dis-je, une atteinte inadmissible ! - à la parité des informations :  50% de bonnes, 50% de mauvaises, ca devrait être la règle en toutes circonstances, non ?
Cette parité est en d'autres occasions tellement importante qu'elle a même bloqué la liste des récipiendaires de l'ordre du Mérite (où je  suis sûr de pas figurer, le quota d'emmerdeurs ayant déjà été rempli). Au  nom de quoi, je vous jure, la physique n'aurait pas un droit d'accès (et de rectification, bien sûr, sinon la CNIL, Commission Nationale Informatique et Libertés se fâche) aux messages de voeux, puisqu'elle conditionne 100% au moins de tout ce qui se passe dans le monde ?
Cette discrimination est inacceptable, intolérable, scandaleuse, inadmissible (et je dirais même plus : inadmissible !), et j'entends bien y remédier, m'activant pour une fois dans un politiquement correct pur jus. Puisque du côté amour, santé, gros pognon, gaz, électricité  et rasage gratis à tous les étages on vous a déjà amplement abreuvés,  voici donc quelques amuse-gueules (dé)carbonisés pour contribuer, même modestement, au rétablissement d'un équilibre nécessaire en tout et partout.

Prenons par exemple les voeux présidentiels, qui nous promettent à la fois pouvoir d'achat et "exemplarité" en matière d'environnement. Nous aurons donc le facteur 4 ET l'aéroport de Notre-Dame des Landes parce que le trafic va augmenter, quelques bouts d'autoroute ici et là parce que le trafic va augmenter, quelques centrales à gaz "parce que la consommation va augmenter" (sur que si on fait tout pour qu'elle augmente, dans un premier temps c'est ce qu'elle va faire !!), 500.000 logements de plus chaque année (ce qui sans réhabilitation en même  temps des logements existants augmente la surface à chauffer et donc la consommation d'énergie, CQFD), et on va saupoudrer tout cela d'un peu plus de pouvoir d'achat partout et tout le temps. Question à 100 balles : ca supporte la règle de trois, cette manière de voir les choses ?
(édition revue et augmentée de la page, pour ceux qui la connaissent
déjà) :
http://www.manicore.com/documentation/serre/kaya.html

 Ensuite, dans la série des voeux que l'on s'envoie à soi-même, de la coupe du monde de rugby à l'ONU, en passant par le cabinet du MEDAD (Ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables)  et  la Norvège, tout le monde se souhaite de devenir "neutre en carbone". Trouvaille tellement géniale qu'elle en rend les laborieuses négociations mondiales sans objet, ou économie fumeuse (c'est de circonstance) déconnectée des réalités physiques ?
 
http://www.manicore.com/documentation/serre/neutralite.html

Une chose que je ne suis pas sûr de vous souhaiter, par contre, c'est  la grève du train. Le train cela a plein d'avantages, et en particulier celui d'offrir un magazine où l'on peut dire du mal de tous ceux qui ne voient pas où est le problème avec les voitures :
 
http://www.manicore.com/documentation/articles/entretiens/TGV_mag.html

 Souhaitez vous partir à la mer ? La mer c'est beau et grand....  et si en plus ca pouvait nous donner de l'énergie pour remplacer le mazout et  les centrales à gaz, ca serait parfait, non ?
http://www.manicore.com/documentation/energie_mer.html

Même sans la souhaiter, l'apocalypse est pour demain, tout le monde  saitca (enfin si ca pouvait être pour après-demain ca m'arrangerait, parce que demain j'ai un diner que je n'ai pas envie de rater). Mais les gros ennuis, ca sera d'abord le pic de production du pétrole, ou d'abord lechangement climatique ? (j'exclus d'entrée de jeu l'option "d'abord la belle-mère qui débarque chez vous pour deux  mois", là ce n'est plus mon rayon !) : http://www.manicore.com/documentation/serre/fossile.html
(édition revue et augmentée comme dirait mon éditeur ; je vous  conseille le graphique de la fin)

Et Dieu, il le souhaite, le développement durable ? Lui je n'en saurai jamais rien, évidemment, surtout qu'il y a un Eternel par religion, ce qui ne simplifie rien pour les sondages d'opinion stratosphériques, 
mais les fidèles de celui qui domine par ici se sont vus infliger ceci dans La Croix :
http://www.manicore.com/documentation/articles/La_Croix_DD.html

Là-dessus, que les vents vous soient favorables pour 2008, et n'allez pas vous échouer sur un récif de corail (blanchi) ou le Mont Saint Michel recouvert par les eaux !

 Très cordialement à tous

Jean-Marc Jancovici


 ______________________________________________________
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le CO2
 sans jamais oser le demander :
www.manicore.com
 Vous aimez les factures ? : www.carbone4.com
Que sauront les generations futures ? : www.avenirclimatique.org
 Le CO2 et moi et moi et moi : www.bilancarbonepersonnel.org
 Ah ces journalistes... : www.combloux.com/entretiens-combloux-6.html
 ______________________________________________________

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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 13:05

Parfois, il est vrai, le hasard fait bien les choses.
Depuis déjà quelques jours, j'avais programmé le présent article pour publication aujourd'hui.
Or, hier, nous apprenions l'annulation du Paris-Dakar. 
L'Afrique encore et, spontanément, une phrase de Romain Gary m'est revenue à l'esprit (cf précédent article). http://jenolekolo.over-blog.com/article-15281128.html
J'y vois comme un signe.



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En Mai 1968, je faisais la connaissance de Michèle et Michel Carré-Chestier.
C'était à Paris, au Jardin des Plantes, dans les bureaux de la Société Nationale de Protection de la Nature, la FNE (France Nature Environnement) n'existant pas encore.
Tandis qu'autour de nous les pavés et les matraques volaient en tous sens et se rencontraient parfois, nous nous retrouvions dans l'amour de Jean Giono et de Romain Gary, d'Henry David Thoreau et déjà, alors qu'elle était fort peu connue, de Marguerite Yourcenar. Ni Marx ni Jésus, ni Mao, ni Che, ni gourou, ni leader, nous écoutions Giono "Ne suivez personne, marchez seul. Que votre clarté vous suffise" Nous en parlions avec Claude, le frère du peintre  Bernard Buffet, ami de longue date de l'écrivain et marchand amoureux de livres anciens et aussi avec le frère de Boris Vian, qui tenait un merveilleux magasin d'instruments de musique, qui nous faisait penser à l'atelier de Gepetto et qui se trouvait rue Grégoire de Tours. Nous avions l'immense honneur et la joie sans nom de côtoyer Théodore Monod, et quand le moral était au fond des chaussettes, nous nous reprenions des forces en buvant à l'humour  de François Terrasson, défenseur de la haie, de la friche, chantre de notre nature intérieure..

Deux mois plus tôt (en Mars) Romain  Gary avait publié dans "Le Figaro", la
"Lettre à l'éléphant". 
Depuis lors, ce texte est resté gravé en moi, jusque dans la moindre de mes cellules. 
Et il y a un peu plus d'un mois , l'association "Le Grand Chardon-Astobelarra" , dont j'ai la joie d'être co-fondatrice ainsi que secrétaire,
 
http://astobelarra.over-blog.com/ 

l'a publié, comme premier volume de sa collection "Litté-nature", en version bilingue Euskara -Français (Merci à P. Errekarte pour la traduction en langue Basque) avec de superbes illustrations de la jeune Souletine Laure Gomez
http://laureg-illus.blogspot.com/.

Pour rappel, en 1956 déjà, Romain Gary avait obtenu le Prix Goncourt pour un roman visionnaire s'il en est "Les Racines du Ciel", dont le thème était le même que celui de la lettre à l'éléphant. 
Il y a quelques années de cela, le fils aîné de Michel et Michèle avait accepté d'écrire une critique de ce roman mythique pour "Iguzki Lore", le journal des Verts du  Pays Basque.
Je viens de la retrouver. Je vous l'offre.


FLEUVE-ZAMBEZE--7--copie-1.jpg

A LIRE : Les racines du ciel

Romain Gary - Le livre de Poche

C'est un monde fragile et brut, ouvert à tous les possibles,où se mêlent inextricablement la suprême beauté de la vie et l'atrocité quotidienne de la mort ; un monde où se côtoient les souvenirs véritables de ce qui fut le berceau de notre espèce, et les conséquences les plus ultimes, les plus mortifères, des erreurs que nous avons commises au cours des siècles.

 

L'Afrique mange chaque jour sans remords des milliers de ces vies humaines qui pourtant sont sacrées à nos yeux ; mais beaucoup de ceux-là même qu'elle a malmenés l'aiment jusqu'à leur dernier souffle -peut-être simplement parce que l'on y rit autant qu'on y souffre, et que la sensation de la vie y est plus précaire, donc plus entière qu'ailleurs. Cette intensité que suggère le continent noir en a fait le cadre idéal pour ce roman de Romain Gary, écrit comme on lance un appel, qui devait obtenir en 1956 le prix Goncourt.

Les racines du Ciel nous plongent dans une AEF en sursis, un empire colonial français qui mourra bientôt de l'insoluble contradiction entre la bonne conscience de la "mission civilisatrice" et la réalité d'une domination vampirisante, d'autant plus incongrue et dangereuse qu'elle a brutalement plongé ce territoire intemporel dans la spirale sans fin de l'histoire. Quelques âmes en peine, meurtries par la guerre, ont trouvé refuge dans ce Tchad des années 50, aux paysages encore épargnés et vides de souvenirs, où ils recherchent les traces lointaines de leur propre innocence. Un univers étrange, loin de tout, peuplé de missionnaires au paternalisme un peu rude, d'administrateurs secrètement amoureux de la brousse, de sa magie et de son désordre, de contrebandiers sans foi ni loi que plus rien n'étonne, et de nationalistes africains haïssant les traditions ancestrales, bardés qu'ils sont de leur croyance en une Afrique indépendante, unifiée, industrialisée et autoritaire -un rêve qui n'est qu'un pur produit de ce colonialisme qu'ils entendent combattre. 
Dans ce monde très masculin débarque un jour Minna, prostituée berlinoise paumée, à qui la guerre a tout appris de la lâcheté et de la cruauté des hommes ; beaucoup tenteront, dans leur orgueil, de la séduire, elle qui n'a plus confiance que dans la persistance de la nature… Car elle a compris qu'une seule voix pourrait faire taire ce mâle concert de faiblesses, de pauvres espoirs, de contradictions intimes, et à ses souffrances à elle, aussi universelles qu' impossibles à partager ; et que cette voix est celle des éléphants.
Dans ces premières années post-atomiques, où le mot "écologie" reste inconnu du plus grand nombre, et où les préoccupations qu'il traduit passent au mieux pour des futilités de poète, ces mastodontes hérités de la préhistoire, inconscients, insouciants et innocents de la tragédie du monde civilisé, avec leur force fracassante et leur liberté provocante, deviennent pour le meilleur et pour le pire l'emblème de la vie sauvage de l'Afrique, une vie dont le destin est en train de se jouer. Evidemment, pour ceux qui ont faim -les plus nombreux- cet emblème est avant tout, depuis toujours, une irremplaçable réserve de viande. Mais les plus dangereux prédateurs sont les chasseurs blancs, ces êtres incapables de se prouver la valeur de leur existence autrement qu'en supprimant celle d'autrui, qui voient dans les éléphants le fantasme le plus accompli de leur maladie volonté de puissance, et dans leur ivoire une matière d'autant plus fétiche qu'elle est incroyablement lucrative. Et aux yeux de beaucoup, enfin, ces animaux incarnent précisément, à travers leur incontrôlable force de destruction, tout ce qui ne pourra et ne devra plus exister dans une Afrique moderne.

Jusqu'au jour où surgit Morel. Cet éternel militant défend une idée toute simple : il faut sauver les éléphants, quel que soit l'avenir que l'Afrique se choisira, car sans eux l'homme irait droit à sa propre perte. Ce rescapé des camps peut en parler, lui qui n'a survécu (alors que les nazis avaient brisé ses forces et l'avaient privé de toute liberté, de toute dignité et de tout espoir), que grâce à sa simple et primitive faculté de rêver, de tout oublier dans la contemplation de ce que son imagination avait de plus beau à lui offrir comme échappatoire à la sinistre réalité des hommes : la vision d'un troupeau d'éléphants courant sans limites à travers la savane. Rien n'a pu abattre Morel à partir du moment où il a songé qu'au moment même où il souffrait derrière les barbelés, cette puissante image de la vie continuait à exister quelque part dans le monde, comme une ultime et éternelle consolation ; rien n'a pu arracher de son cœur cette aspiration d'au-delà du désespoir, ces racines du ciel si profondément implantées en lui, qui seules lui ont permis de se savoir encore humain.

Aussi Morel est-il prêt désormais à arpenter la savane, sa serviette bourrée de manifestes et de pétitions toujours à la main, pour venir à son tour au secours des éléphants qui tombent par milliers. S'il ne s'en prend pas aux Africains qui les dévorent,  lui qui veut simplement empêcher l'humanité de se perdre dans une fuite en avant vers la destruction totale, Morel est si sincère et si têtu qu'il ne tarde pas à faire des émules, à commencer par Minna, qui le suivra jusqu'au bout de ses forces et à réveiller la conscience d'une opinion publique mondiale dont il espère beaucoup.

 

Afrique crépusculaire

Bien sûr, sa quête est sans issue : dans cette Afrique crépusculaire sous son soleil de plomb, où grondent la révolte et la sécheresse, il finira sans doute au bord de la route avec une balle dans le dos, il le sait ; mais tout ce qui compte pour lui est que son message passe, qu'il retentisse plus loin dans l'univers que tous les cris d'éléphants assassinés.

On peut saluer la mémoire de Romain Gary, qui a su donner à ce personnage de papier, combattant dans un monde bien réel et restitué avec minutie dans toute sa complexité, le pouvoir de se faire entendre à une époque où il était facile aux cyniques, bien plus encore qu'aujourd'hui, de taxer l'écologie de sentimentalisme simpliste. On peut le remercier d'avoir mis tant d'éloquence dans la voix de Morel et de ses alliés que leurs paroles semblent aujourd'hui d'une actualité encore bien plus brûlante qu'au moment de la parution du roman…

Arcas Cronifer 

Les photos sont de Philippe Santini.

 

 

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29 décembre 2007 6 29 /12 /décembre /2007 23:00

Si le Pays Basque est loin d'être un inconnu pour mon frère Richard, il n'en reste pas moins qu'il vit dans le Jura, près de Lons-le-Saunier, depuis aussi longtemps que moi je vis en Garazi.
Durant l'hiver 98-99, il a publié dans "La Racontotte", une revue Comtoise, ce conte qui, bien évidemment, lui a été dicté par ses souvenirs du Pays Basque. Et aussi, pour être tout à fait honnête, par l'amour pour "Praline", sa petite chienne Labrie, aujourd'hui disparue.

Labrie, la fiancée du vent.         labrit-chien.jpg

Cette année là, le Marquis avait fait venir une équipe de bûcherons qui travaillaient dans la coupe à côté de la nôtre. Parmi eux, quelques-uns parlaient une langue inconnue et ne maniaient le Français qu'avec difficulté. Ils aimaient, le soir, chanter et danser ou alors conter des histoires de leur lointain pays au pied des Pyrénées. J'avoue avoir oublié beaucoup de ces veillées, mais il y en a une qui m'a frappé. Je vois encore le conteur, éclairé par la lueur du feu, sa curieuse cognée aux formes arrondies posée sur les genoux. D'une voix bien timbrée, cherchant ses mots, les yeux dans le vague, il nous a conté cette histoire.

Dans nos montagnes, au milieu des bois, vivait une petite chienne. Ses maîtres, des bûcherons comme nous, l'avait apportée là toute jeune. Elle n'était pas vraiment belle, le poil long, la truffe noire, assez courte de pattes, le corps allongé. Elle aimait courir dans les pentes, entre les fûts des arbres, mais elle s'arrêtait souvent pour regarder le soleil à travers les branches.On ne la maltraitait pas, loin de là, mais on ne s'occupait pas vraiment d'elle. Elle se sentait étouffée, manquant d'espace et d'amour. Elle n'était pas heureuse car son coeur ne s'était pas choisi un maître. Aussi, un jour s'enfuit-elle, partant au hasard, à l'aventure.

Un beau matin de printemps, elle émergea à l'air libre, au milieu d'une vaste prairie émaillée de fleurs multicolores. Un vent léger transportait mille senteurs. La vie bruissait autour d'elle. La petite chienne se dressa sur ses pattes, offrant son joli museau noir à la caresse de la brise. Le vent la vit alors, statue même du bonheur.Il revint tourner autour d'elle, courbant l'herbe et les fleurs, la caressant de son souffle embaumé. Elle, sentant cette caresse, rayonnait de joie. Cette communion était si totale que le vent restait là, oubliant les ailes des moulins et les voiles des bateaux. Mais le devoir l'appelant, ne pouvant se résoudre à l'abandonner seule dans la prairie, il gonfla son souffle et bientôt l'emporta.

On ne l'a jamais revue sur Terre. Les montagnards disent que le vent l'a épousée et l'a baptisée Labrie. Quand vous voyez les nuages courir dans le ciel, c'est Labrie qui les poursuit. Quand le ciel moutonne, c'est Labrie qui les rassemble.

Elle a eu de nombreux enfants que le vent a déposés dans la montagne, là où ils l'avaient trouvée. Les hommes les ont recueillis et élevés en échange de leur amour. Ce sont leurs descendants qui, de nos jours encore, rassemblent les moutons dans la montagne. De leur mère, ils ont hérité  la beauté et un souffle inépuisable.

Ne vous étonnez pas si de temps en temps, vos bergers lèvent vers le ciel leur museau et leurs si doux  yeux marron. C'est que là-haut, derrière les nuages, ils entendent leur mère passer.

Vous pensez peut-être que j'ai inventé cette histoire? Non,elle m'a été racontée par un vieux bûcheron, au coeur de la forêt, un soir au coin d'uh feu.

NB La photo est extraite du Blog "La Buvette des Alpages", que je ne vous recommanderai jamais assez.
http://www.loup-ours-berger.org/

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28 décembre 2007 5 28 /12 /décembre /2007 13:52
même quand nos aînés l'auront quittée----

C'est avec grand plaisir que je publie ci-dessous l'appel des habitants de Lahontan qui se battent courageusement contre une extension monstrueuse de carrières qui, déjà depuis plus de quarante ans,  grignotent la chair vive de leur commune.
Tout cela pour toujours plus de routes à grande capacité, de TGV allant de mégapole à mégapole, et pour, en définitive, ne faire de nos campagnes devenues si tristes, que des zones à dortoirs résidentiels.


ASSODEF, Association de Sauvegarde et de Valorisation du « Pays d’Abet »


Siège : 42 Rue du Bois 64270 LAHONTAN - 05 59 65 26 87- 05 59 65 26 89 (fax)

http://www.pays-d-abet.com

Lahontan le 19 Décembre 2007

A nos adhérents, sympathisants et soutiens.
Voilà deux ans que notre association agit pour empêcher l’implantation de 2 nouveaux projets de carrières à graviers sur notre plaine du gave de Pau à Lahontan, soit 170 hectares de terres agricoles.
Le 22 Mai 2007 un premier arrêté préfectoral, pris conjointement par les préfectures des
Landes et des Pyrénées-Atlantiques, a donné autorisation à la Cemex pour exploiter le premier site de 140 hectares.
Le travail de recherche et d’enquête que nous avons mené jusque là nous a permis de constituer un dossier solide.
Le 22 Novembre dernier nous avons introduit un recours auprès du Tribunal Administratif de Pau.
La procédure s’annonce longue et coûteuse. Nous avons besoin de votre soutien financier pourêtre en mesure d’aller jusqu’au bout.
Pour répondre à cette invitation, il vous suffit de retourner le formulaire d’adhésion souscription ci-joint. Vous le trouverez également sur notre site http://www.pays-d-abet.com ou en téléphonant au 05 59 65 26 87.

Le 12 Janvier à 17h30 est convoquée l’Assemblée Générale de notre association.
Nous vous remercions par avance de votre engagement au service de la sauvegarde et de la valorisation de notre terroir.

Le Président

 

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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 21:36

« Ici, nous vivons comme des morts… » Ces mots, écrits de la main d’Ingrid Bétancourt – une écriture formellement authentifiée par ses proches – nous frappent de stupeur et d’effroi. Car ils disent - plus fortement encore que l’image d’Ingrid amaigrie, le regard baissé, les mains serrées, seule, si seule - le désespoir et l’épuisement. Passées les premiers instants de soulagement, une évidence : après Ingrid n’en peut plus. A cet instant, je pense à Mélanie et Lorenzo, à Fabrice et Juan Carlos, à Yolanda et Astrid, et à tous ceux qui, sans jamais perdre espoir, travaillent jour après jour pour qu’Ingrid, Clara et les autres otages retrouvent la liberté. Pour ceux dont la vie se consume jour après jour dans la jungle colombienne, il y a urgence. Pour Ingrid, qui y croupit depuis 2106 jours et 2106 nuits, il y a urgence. Pour ceux qui les attendent, qui savent qu’il n’existe aucune solution militaire, qui craignent autant les opérations autoritaires de « libération » que l’enlisement diplomatique, il y a urgence.

Pour tous, la médiation du président vénézuélien, Hugo Chavez – le reconnaître n’impose pas de cautionner le « coup d’Etat » constitutionnel qu’il demande aux Colombiens de ratifier par referendum - et de Piedad Cordoba, sénatrice colombienne, reste un espoir sérieux. Il s’agit désormais de convaincre le président colombien, Alvaro Uribe, de jouer cette carte, sans tergiverser. George Bush n’a jamais bougé le petit doigt et n’entend pas le faire : des soldats américains sont pourtant otages des FARC. Nicolas Sarkozy, qui a promis lors de s on élection que « la France n’abandonnerait pas Ingrid Bétancourt », se mobilise, et le fait savoir. Certains s’en inquiètent et craignent que le président français n’en tire profit sur la scène nationale. Qu’importe, si Ingrid retrouve la liberté…

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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 17:00
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Réchauffement ou dérèglement climatique ?
 
Quelques photos de notre balade dominicale sur le plateau gelé. Dénivelé proche de zéro, paysages superbes, glacés, pas très accueillants.
PICT0018.JPG
L'originalité des paysages du premier  plateau du Jura, ce sont les murgers. Depuis des temps très anciens, les paysans "épierrent" leurs cultures et utilisent les pierres pour séparer les terrains et construire, comme cette réserve d'eau perdue en plein champ. Beaucoup de ces murets et les haies qui poussent le long, sont hélas souvent détruits pour agrandir les prés et limiter les clôtures. Quel gâchis…
Revirement total depuis trois jours, pluies diluviennes, averses, grains, torrents d'eau se déversent sur la région. Dans la plaine, rivières et ruisseaux sortent de leur lit, les près sont inondés…
Au milieu, des vaches des chevaux et des moutons, qui n'ont pas été mis à l'abri pendant la semaine de froid glaciel, pataugent dans la boue jusqu'au ventre, et attendent… la fin du déluge ! Aucun respect de l'animal…
Les paysans, "protecteurs et jardiniers de la nature", MON OEIL ( pour ne pas citer une autre partie de mon anatomie ) !!!

 Françoise, le Dimanche 27 Novembre 2007. Quelque part dans les montagnes jurassiennes.

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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 10:06
Si José va en prison...
Lettre de soutien de Gérard Onesta, Vice-Président (Vert) du Parlement européen,
à l'occasion de la convocation de José Bové par le juge d'application des peines


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Lundi 12 novembre 2007

Chers amis,

Je vous écris ces lignes depuis Strasbourg où vient de commencer la session plénière du Parlement européen. Depuis les fenêtres de mon bureau, je peux apercevoir la Cour européenne des Droits de l'Homme, où notre dossier de faucheur volontaire est, depuis peu, en cours d'instruction. Car, dans cette affaire, le Droit n'est pas encore dit.

Alors José va-t-il pourtant aller en prison ? Aller en prison pour un pied de maïs OGM inutile, dangereux et illégal.

Inutile, puisque - n'en déplaisent aux trafiquants du vivant - l'immense majorité des citoyens européens n'en veulent pas dans leur environnement et encore moins dans leurs assiettes.

Dangereux, puisque le Commissaire européen à l'Environnement, Monsieur Dimas, vient récemment d'interdire, par deux fois et pour cette raison, la production de tels maïs génétiquement modifiés.

Illégal, puisque le 15 juillet 2004 - soit 10 jours avant cette action de neutralisation d'OGM que nous avons mené avec José - la Cour de Justice des Communautés européennes a condamné la France pour non respect des lois de l'Union en la matière. Dès lors, tout champ d'OGM est hors la loi sur le territoire français.

Que vaut une société qui embastille un syndicaliste paysan dont le seul crime est d'avoir coupé un épi de maïs, inutile, dangereux et illégal ?

Si José va en prison, que signifie encore le mot Justice ?
Si José va en prison que signifie encore le mot Démocratie ?
Si José va en prison, que signifie encore le processus du Grenelle ?
Monsieur Sarkozy, que je rencontre demain à Strasbourg, devra nous l'expliquer…

Si José va en prison, c'est surtout une part de chacun des citoyens libres d'Europe que l'on enfermera.

Gérard ONESTA
Vice Président du Parlement européen
Faucheur volontaire et co-condamné de José.
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12 novembre 2007 1 12 /11 /novembre /2007 18:30
 
Histoire d'O… urs !

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Il était une fois une famille d'ours, le père, la mère et les deux petits, qui vivaient tranquillement leur vie d'ours en bois sur un rond-point à la sortie de Villeneuve-les-Béziers ( Hérault)
Ils ne demandaient rien à personne, se contentant d'agrémenter la circulation, leur couleur et leur morphologie, conforme aux caractéristiques biologiques d'ursus arctos n'étant pas responsables de la vitesse et des comportements des conducteurs qui passaient par là !

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Hélas, comme beaucoup d'histoires d'ours dans notre époque troublée, la leur finit mal :
Quand nous passons à notre retour d'Espagne, il n'en reste que trois ! En juin, le plus petit a été volé ! La semaine dernière, le plus grand est couché au sol, et les pattes des deux derniers sont sciées !  
 
Quelles motivation peut avoir un être "humain" pour se laisser aller à de tels actes, comment se sent-il quand il a terminé ? Je me demande si les mêmes dégradations se seraient produites si ce rond-point avait été aménagé avec des sangliers, par exemple…
Respect du bien public, gaspillage de l'argent collectif, comment la commune va-t-elle réagir ? Comme dit si bien Pierre Perret : Je suis vert, vert, vert, je suis vert de colère, contre ces pauvres types qui bousillent la terre.

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PS : j'ai failli me faire écraser au moins trois fois en traversant le rond-point pour prendre mes photos, pauvre piéton perdu au milieu du vacarme…

Françoise Chambier.

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Les photos, prises le 18 Octobre 2007, sont de l'auteure.
 
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