Une contribtion de Daniel Labeyrie
Deuil national d’une journée au Portugal en hommage à la disparition d’un maître du fado, Carlos Do CARMO.
Fils de Lucilia DO CARMO, le fadiste, disparu le jour de l’An, était considéré comme un trésor vivant.
Après la Révolution des Œillets, le fado a été secoué par quelques turbulences avant de retrouver son aura.
Cette tradition musicale portugaise, unique au monde, a acquis ses lettres de noblesse grâce, notamment, à l’extraordinaire Amàlia RODRIGUÊS.
Carlos DO CARMO n’a cessé de célébrer Lisbonne : ses quartiers, ses rues, le Tage, le port, les travailleurs. En fin observateur, tout était pour lui matière à chanson : une vieille dame sur un banc, les azulejos, la couleur jaune des bus de la capitale, le marchand de marrons grillés, des amoureux, une mouette…
Les textes de son répertoire ont été souvent confiés à des écrivains. De sa voix chaude, habitée, l’artiste magnifiait les choses simples de la vie quotidienne. Il a secoué la tradition du fado, s’accompagnant d’un pianiste, de synthétiseurs ou d’un orchestre à cordes sans oublier la guitare portugaise appelée « viola ».
Ainsi, il a ouvert la voix à la nouvelle génération du fado : Camané, Dulce Pontes, Katia Guerreiro, Ana Moura, Misia et bien d’autres.
Pendant longtemps, Carlos subit un manque de reconnaissance mais tenace et authentique, il a réussi à être reconnu avant de devenir le digne représentant du fado de Lisbonne.
Obrigado Carlos. Temos saudade. Paz a sua alma.