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11 mars 2017 6 11 /03 /mars /2017 09:09
Particules fines AOC Pyrénées Pays basque

Ci-dessus, l'un des nombreux jours de  pics de pollution par les particules fines dans nos montagnes où l'air est censé être pur. C'était le 19 février dernier.

Ci-dessous :
 
Le collectif "Su aski Halte aux feux" s'est constitué pour mettre fin aux feux pastoraux en Pays Basque tout en proposant des techniques alternatives respectueuses du sol, de la faune de l'air et bien entendu de tous les humains. Il ne cache pas son espoir d'entraîner un mouvement sur  la chaîne des Pyrénées dans son ensemble. Pour le contacter : suaski@laposte.net.

Info complémentaire : la "brume" que vous voyez derrière le présentateur tv est en réalité la fumée de deux écobuages présents chacun à une dizaine de kilomètres de là ainsi qu' une longue écharpe de particules fines tueuses .

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8 mars 2017 3 08 /03 /mars /2017 16:52
Il est né, le Collectif "Halte aux feux"!

 

Su aski Euskal Herrian!
HALTE AUX FEUX EN PAYS BASQUE !

Il s’agit des feux  appelés ECOBUAGES qui s’abritent derrière  une soi-disant tradition mais dont la pratique démentielle depuis quelques années engendre des dégâts environnementaux, sanitaires et mortels dans les montagnes du Pays Basque (et d’ailleurs) et ce au nom d’un soi–disant NETTOYAGE de la broussaille, des fougères, des haies et de la futaille qui sont pourtant d’une importance écologique irréfutable.
NETTOYAGE mais aussi ECHAPPAGE c’est-à-dire que le feu prend le dessus, « a échappé », à celui qui l’a mis comme l’a fait observer une responsable de l’ONF en réunion sur la gestion de l’eau – SAGE Côtiers basques - à la suite de l’intervention d’un représentant associatif environnemental.

L’écobuage est un acte mortel :
Nous avons une pensée pour les familles touchées par la tragédie d’Esterençuby (Esterenzubi) dont l’écobuage a causé la mort de 5 randonneurs et 2 gravement brûlés en février 2000, et comble de fatalité celui de cet agriculteur d' Asasp-Arros mort dans son propre écobuage ce lundi 27 février 2017.

 

Un collectif se met en place :
Un collectif de citoyens de la montagne et de la ville, profondément choqués par cette pratique de l’écobuage insensé, vient de se réunir pour alerter et tendre vers l’objectif d’un halte aux feux dans les vallées et montagnes du Pays Basque (et d’ailleurs). Feux destructeurs, dangereux pour la santé et la vie. Comme lors de ce samedi 18 février 2017 où beaucoup de feux étaient allumés et où le ciel était entièrement voilé par la fumée.
« Halte aux feux » nécessite des actions et interventions vers les autorités et les élus de partout où l’on se situe, où l’on vit, où l’on subit et où tout un chacun, chacune, a le pouvoir  d’apprécier les ravages engendrés par cette pratique d’écobuage qui doit impérativement cesser.
Si le Pays Basque n’est pas à vendre selon un slogan local, il n’a pas non plus vocation à devenir stérile, car à force de recourir au feu, le sol s’appauvrit, l’humus nécessaire à l’équilibre sol- végétal se rompt du fait de ce décapage végétal qu’engendre l’écobuage et son processus de désertification. Sur certains secteurs , le Pays Basque est devenu la réplique de Guadalcanal passé aux lance flammes.
C’est une fragilisation irrémédiable du sol sur lequel s’amplifie l’érosion pluviale qui charrie ces éléments n'ayant plus alors de retenues racinaires, vers les ruisseaux et rivières avec un impact asphyxiant indéniable sur l’écosystème aquatique et toute la perte économique qui en résulte.

D’autres pratiques – des propositions
D’autres pratiques civilisées de gestion des sols et d’entretien existent.
Si la nécessité de débroussailler est indispensable, il pourrait être mis en œuvre un système de pratiques mécaniques légères au travers de CUMA, par exemple, avec une main d’œuvre formée, qualifiée et rémunérée à hauteur du bénéfice général. Le débroussaillage-broyage sur place présente l'avantage de permettre au fil du temps une reconstitution de la couche d'humus ainsi que d’autres pratiques d’élevage extensif comme avec les pottok* et autres betizu*. La montée en puissance de l'agroforesterie, notion qui permettrait, dès lors que tout danger de feu serait écarté, la replantation d'arbres d'essences locales qui en plus de leur évident apport esthétique, biologique, de lutte contre les gaz à effets de serre, présentent aussi divers intérêts économiques.
L'accroissement annuel des surfaces passées ainsi au "lance flammes", la violence des réactions  de certains devant la critique de ces pratiques  ne trouveraient-ils pas leur explication dans l'attribution de subventions? Changer le mode des subventions en mettant cet argent du contribuable au service des autres pratiques « douces » à la place du feu destructeur devrait s’imposer.
Ces propositions doivent être la réponse à ce mal qui n’a que trop duré.

 

Du feu et de la fumée = pollution atmosphérique par les particules fines et autres retombées nocives :
Cette destruction par le feu du végétal et de toute la biodiversité (mort de combien d'espèces animales et végétales?) qui lui est attachée engendre une grave pollution atmosphérique dont les particules fines pénètrent les organismes par les voies respiratoires et peuvent enclencher de graves conséquences jusqu’à l’AVC voire la mort.
N'y a-t-il pas une incohérence des pouvoirs publics dans le fait que lors d' un pic de pollution il est demandé d'éviter de se chauffer au bois et interdit de brûler les déchets verts alors qu' en même temps on accorde l’autorisation de l’écobuage?
L'air pollué, ce n’est donc pas qu’à Paris, dans la vallée de l’Arve en Savoie ou sur le territoire du « Plan de protection de l’atmosphère de l’agglomération de Bayonne » qui va de Ondres à Urrugne et qui devrait être relancé par le Préfet en intégrant ce danger, mais bien aussi dans les vallées et montagnes du Pays Basque où l’on risque de  « se rendre malade alors qu’on va y prendre l’air ».
C’est par conséquent, ici également, en plus des moteurs et carburants polluants, une situation d’atteinte inadmissible à la santé que nous ne pouvons plus accepter par le fait de cette pratique d’écobuage non logique à nos yeux. Elle porte en elle trop de destructions.
Il nous faut défendre notre droit à respirer sans ces pollutions, pour chacun, chacune d’entre nous et pour les générations futures ainsi que le droit de vivre dans la nature respectée, entretenue selon des pratiques qui permettent le travail de la terre dans un souci de prévention des risques pour le bien de tous. Faites-le savoir de partout où vous le pensez utile dans vos relations et contacts.
Rejoignez ou sollicitez les associations de protection de la nature, de l’environnement et de la santé pour agir dans ce sens. Merci pour votre contribution et votre soutien à « SU ASKI! HALTE AUX FEUX » !
Bayonne le 03/ 03/ 2017


*Chevaux et bovins à l’état sauvage, de toutes les beautés et du plaisir de vivre dans la nature.

 

 

 

Collectif citoyen « Su aski-Halte aux feux!"

Contact : suaski@laposte.net

 

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1 mars 2017 3 01 /03 /mars /2017 09:29
Redonner à l'arbre sa place dans le monde agricole.

Depuis quelques temps, on peut lire dans "Izar lorea", la feuille d'information d' "Euskal Laborantza Ganbara", la chambre d'agriculture alternative du Pays Basque,  des articles qui tendent à réhabiliter l'arbre dans la pratique agricole, à lui redonner la place qu'il n'aurait jamais dû quitter. Voir, par exemple, l'image ci-dessus.

Quel bonheur et quelle joie de voir ainsi la ronce réhabilitée, elle qui est véritablement le berceau des jeunes arbres comme il est dit ici et comme me le disait mon papa!

Et je ne peux m'empêcher de repenser à la catastrophe humaine et écologique  que représentent les feux pastoraux injustement baptisés écobuages et qui ne nous ont jamais semblé si envahissants et destructeurs que cette année. Abstraction faite de l'épouvantable "accident" d' Esterenzubi en l'an 2000 où cinq randonneurs avaient trouvé la mort et où un cinquième a contacté un handicap physique à vie, sans parler de la dévastation morale devant la réaction de certains. Oui, que voulez-vous, quand des randonneurs trouvent la mort dans un feu allumé par des bergers, ce ne sont pas les bergers les fautifs, ce sont les randonneurs qui n'avaient pas à se trouver là, c'est évident, non? Je serais bien curieuse de connaître les commentaires de ces personnes au sujet de la mort par le feu il y a deux jours de cet agriculteur qui avait lui-même allumé l'incendie. En fait  et tout bien réfléchi, non, je préfère ne pas savoir. Car enfin, ces gens qui allument ces feux, outre qu'ils y éprouvent sans doute une sensation de puissance absolue sur le monde qui les entoure, outre aussi le fait qu'ils y trouvent certainement une sorte de plaisir pyromane, le font par haine de l'arbre, pour empêcher qu'il revienne. Or la ronce est l'une de ces plantes dites rudérales qui réparent les dégâts causés au sol par l'homme et prépare le retour des arbres Et comme l'article parle aussi du rôle que joue les ronces dans l'abri et la nourriture pour les insectes pollinisateurs et de nombreux petits mammifères tout au long de l'année, je ne peux m'empêcher de repenser à ceci: il y a peu, une amie attirait l'attention de l'un de ces incendiaires sur le fait que lors du dernier feu pastoral, tous les insectes pollinisateurs, toutes les larves de papillons, toute la microfaune avaient péri sans conteste. Et savez-vous ce qu'elle s'est entendu répondre? "Mais non, ils étaient partis!". Ben tiens, à l'ère des sms et des courriels, avant d'allumer des feux, les agriculteurs pyrénéens préviennent la faune afin qu'elle puisse aller se réfugier ailleurs. C'est qu'on est moderne, nous, dans nos campagnes, faut pas nous prendre pour des bouseux à la ramasse!

Dans cette société où l'omerta règne au sujet des feux pastoraux, où la pression, la censure, les injures vous menacent si vous osez tenter de les critiquer, bravo à EHLG qui avec finesse et intelligence tente de renverser la tendance. J'avoue être tellement révoltée et en colère que j'admire cette approche dont je ne serais sans doute pas capable, comme les quelques lignes ci-dessus le prouvent une fois de plus.

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22 février 2017 3 22 /02 /février /2017 13:01
"Un grand problème humain, l'humus."
Qu'est-ce qu'une Initiative Citoyenne Européenne?

L'Initiative citoyenne européenne est un nouvel instrument de démocratie participative qui existe en Europe depuis le 1er avril 2012. Par une ICE, des citoyens peuvent mettre une question au programme politique de la Commission européenne en rassemblant un million de signatures venant d'au moins sept États membres de l'Union européenne. La Commission veut donner ainsi aux citoyens un rôle plus actif dans le processus politique européen.

SAUVONS LES SOLS

Alors qu’ils sont à la base de notre alimentation et de notre santé, les sols ne bénéficient d’aucune protection réglementaire. Nous demandons à l’Union Européenne d’agir. Aidez-nous en signant notre Initiative Citoyenne !

"Un grand problème humain, l'humus."
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19 février 2017 7 19 /02 /février /2017 13:13

Crédit toutes photos : Laurence Goyeneche.

Soleil tueur

Je vous ai parlé plusieurs fois dans le cadre de ce blog des dégâts terribles causés à la terre, au sol, aux plantes, aux animaux par les feux pastoraux ( injustement baptisés écobuages) à répétition (voir en particulier le lien en bas de page).

Les quelques photos ci-dessous  vous aideront peut-être à visualiser également ce que ces pratiques barbares et criminelles peuvent infliger à l'air que nous respirons. Curieusement, en cette année où l'on commence enfin à entendre un petit peu parler dans les médias de la participation très lourde de ces feux au phénomène des pics de pollutions et de particules fines, on dirait que nos arrogants pyromanes sont pris de frénésie. Il semble qu'il n'y ait jamais eu autant de ces incendies criminels mais autorisés par la loi à condition de demander bien poliment l'autorisation aux maires qui ont pour l'habitude de l'accorder sans se poser trop de questions.

Avant-hier, en sortant de chez moi, très loin de la portée de vue du premier feu, je me suis retrouvée couverte de cendres qui tombaient du ciel comme des flocons de neige. Quelques jours plus tôt, dans les mêmes conditions d'éloignement des feux, j'avais du mal à voir la borde qui se trouve être à 12 mètres de la fenêtre de la cuisine.

Regardez les photos prises hier à Baigorri (Saint-Etienne-de-Baigorry). Depuis plusieurs jours, il en est ainsi dans toutes nos vallées. Dommage que je ne puisse vous partager aussi l'odeur afin que vous vous rendiez encore mieux compte. L'autre jour, quelqu'un me disait "Quand je pense à tous ces malheureux qui vivent en bordure d'autoroutes ou dans la pollution des grandes villes!" Euh, désolée ma pt' tite dame, mais des jours comme ceux-ci, pas certaine, mais alors pas certaine du tout que nous soyons mieux lotis.

Depuis plusieurs jours, ma fille rentre à la maison en me disant "En fin de journée, le soleil était dans un halo et il était brûlant, anormalement chaud". On connaît le problème pausé par  l'amincissement de la couche d'ozone protectrice qui filtre  de moins en moins les rayons solaires nocifs, ouvrant une voie sans entrave aux rayons vecteurs de cancers.  Mais de plus,  après des journées et des nuits d'incendies dans la montagne, quand le soleil présente cet aspect à notre regard, on peut se faire du souci, beaucoup de souci.

Et c'est ainsi que l'homme, y compris le berger ( et oui!) transforme le soleil,  pourtant source de vie sur cette planète, en "serial killer". Et ce n'est qu'un début.

HALTE AUX FEUX PASTORAUX!

 

Soleil tueur
Soleil tueur
Soleil tueur
Soleil tueur
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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 16:40
La terre jusqu'à l'os! Et peut-être pire encore.

J'ai déjà publié sur ce blog plusieurs "posts" dénonçant les écobuages, qu'il serait plus exact de nommer feux pastoraux. Le dernier de ces "posts" est en date du 21 janvier dernier et on y voit des photos prises deux jours après le passage des feux pas loin de chez moi. Là, pas de jolies flammes rouges  qui cachent la réalité de la désolation engendrée par ces pratiques à répétition qui n'ont plus rien à voir même avec la soi-disant "tradition" derrière laquelle nos pyromanes se réfugient.

Et voilà que cela a recommencé quelques jours plus tard tout près de là, comme chaque année depuis des décennies. Un jour, je sors de chez moi, je suis saisie par une odeur de brûlé et j'éprouve des difficultés à voir à plus de cinq mètres. En revanche, je vois clairement sous mon nez voleter des cendres. Quelques jours plus tard, devant me rendre avec un ami de l'autre côté de la colline d'où venait la fumée, je découvre un autre paysage en cours de "lunification" et prends quelques photos. Je vous les livre ci-dessous, en vous conseillant de cliquer sur chacune pour les voir en meilleure définition.

Vous trouverez également une photo de l'un des nombreux piquets de clôture attaqués par le feu, clôture appartenant au seul agriculteur du coin qui ne fait pas subir la violence des flammes à la terre.

Vous verrez également qu'il reste extrêmement  peu de terre, que la roche mère affleure et qu'elle est en train de se déliter. Plus de terre, plus de roche, pas besoin d'aller sur la lune. On y sera bientôt en restant sur Terre. Et mon souci permanent (depuis l'enfance) de l'humus et du sol me remet en mémoire quelques photos que j'avais prises du côté de Sigonce en Haute Provence, en 1971. Plus rien, plus un brin d'herbe, plus de structure du sol. Déboisements, feux pastoraux ont eu raison de la terre-mère dans un pays où pourtant il pleut tellement moins qu'ici!

Je livre également à votre attention dans les images ci-dessous un court extrait d'un roman de Thyde Monnier (née en 1887) "Le figuier stérile, " publié en 1947. Ou quand, non contente d'avoir détruit le sol, l'érosion naturelle très largement accélérée par l'homme s'attaque à la roche.

On sait maintenant que le Sahel n'a pas toujours été un désert et que l'homme a fait le nécessaire pour qu'il le devienne.

Amalur, la terre-mère des Basques, n'est-elle pas abandonnée par ses enfants?

 

 

La terre jusqu'à l'os! Et peut-être pire encore.
La terre jusqu'à l'os! Et peut-être pire encore.
La terre jusqu'à l'os! Et peut-être pire encore.
La terre jusqu'à l'os! Et peut-être pire encore.
La terre jusqu'à l'os! Et peut-être pire encore.
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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 10:41
Quand on aime, on ne brûle pas.

Pour voir les images en meilleure définition, cliquez dessus.

"Il faut arrêter de publier des photos de montagne en proie aux flammes lorsque l'on veut dénoncer les écobuages. Les flammes, la fumée, c'est bien trop "glamour", cela cache la réalité des dégâts. Nous sommes tous un peu pyromanes devant les flammes qui s'élèvent." C'est ce que je me disais il y a un peu plus d'une dizaine de jours lors d'une petite marche tout près de la maison et en découvrant ce que vous pouvez voir sur ces photos, la mise en place, patiemment, d'année en année et avec une constance destructrice totalement aveugle, d'un paysage lunaire.

L'été dernier, particulièrement chaud et sec dans cet endroit de la planète si habitué à l'humidité ( et c'est bien peu dire) , j'ai reçu la visite de deux amis qui ne connaissaient rien du tout du Pays Basque et dont la première réaction a été "Mais c'est totalement pelé, pire que ça, la terre est brûlée, il doit y avoir écobuage sur écobuage, par ici, quelle horreur!"! Moi qui aime cette patrie que je me suis choisie comme me le disait Bernard Charbonneau, je me suis sentie blessée dans cet amour pour elle et pourtant, hélas, je ne pouvais pas nier.

M''est alors revenu le souvenir d'un article que j'avais écrit pour "Le journal du Pays Basque" quand j'y étais correspondante locale ( voir deuxième lien ci-dessous) et qui, seul de tous les articles proposés  (une page par jour, pendant un an, toute liberté de sujet et d'expression) m'avait été refusé à maintes reprises malgré mes efforts pour l'édulcorer quelque peu. Vous avez dit omerta?

Et pour arranger le tout, cette petite marche d'où j'ai rapporté ces photos de cauchemar avait lieu en plein pic de pollution sur Toulouse, Lourdes, et autres villes des Pyrénées, imputable pour une partie non négligeable aux incendies allumées dans les montagnes  ainsi qu'aux feux de déchets verts dans les jardins. Le feu à l'extérieur n'est donc pas seulement synonyme de mort pour la faune, pour la microfaune (insectes pollinisateurs et autres), d'appauvrissement  et de destruction de la flore (il faut 8 ans à la bruyère pour se reconstituer après l'agression du feu, pauvres abeilles et pauvres apiculteurs!), d'impossibilité pour les arbres de recoloniser leur chez-eux, de stérilisation d'un sol par ailleurs souvent en situation de surpâturage,  d'érosion de plus en plus rapide par délitement du sol  (donc d'inondations à répétition), mais il participe à la pollution et à l'augmentation de l'effet de serre. Le dire, l'écrire, est mal vu. Je serais mal vue? Tant pis.

 

Comme pour bien des habitudes néfastes et destructrices, les gens qui mettent le feu à la montagne se basent sur la sacro-sainte tradition. Mais on l'a dit et répété, la tradition est tout sauf une excuse. "Et le "On a toujours fait comme ça", l'autoroute ouverte à l'aveuglement et à la bêtise transmissible et reproduisible  à l'infini. De plus, il est évident que ces feux de montagne sont chaque année plus nombreux, bien plus nombreux qu'il y a des décennies où il y avait encore des bras dans les fermes pour travailler avec des outils manuels et sélectifs, des arbres comme en particulier les châtaigniers qui nourrissaient les cochons et les humains également  et qu'il était donc hors de question de détruire. L'atroce "accident" d'Esterenzubi où plusieurs randonneurs ont trouvé la mort  à cause d'un écobuage, a obligé les autorités à bousculer un petit peu les habitudes et à exiger l'autorisation préalable à tout allumage de feu en montagne. Je ne suis pas au courant de tout mais je ne connais pas un seul écobuage qui ait été interdit depuis. Et les écobuages que l'on dit "sauvages" continuent sans que personne à ma connaissance, du moins par ici, n'ait été inquiété à ce jour.

Dès lors que chacun accepterait de se mettre autour d'une table, de participer à un diagnostic de réfléchir en commun, tout deviendrait possible. A court, moyen, long terme, des solutions pourraient voir le jour, des actions positives pourraient être mises en place. La nature et l'homme y trouveraient leur compte et les pires catastrophes seraient évitées.

Mais voilà, pour ça, il faut que certains se débarrassent une bonne fois pour toutes de l' antienne" C'est la tradition, on a toujours fait comme ça, on ne peut pas faire autrement", derrière laquelle ils trouvent bien confortable de se réfugier. Et ça, hélas, ce n'est pas gagné.

En attendant, regardez bien ces photos. Qui peut croire, devant ce spectacle, ce paysage de désolation, que mettre le feu à la montagne soit un acte de vie? Moi, j'y vois la terre qui, non retenue par une végétation herbeuse, arbustive ou arborée, va donc filer sans frein vers le ruisseau puis la rivière à chaque pluie, avec systématiquement dans les médias les lamentations qui s'ensuivent sur cette méchante nature qui permet les inondations. Moi, j'y vois la mort.

 

Quand on aime, on ne brûle pas.
Quand on aime, on ne brûle pas.
Quand on aime, on ne brûle pas.
Quand on aime, on ne brûle pas.
Quand on aime, on ne brûle pas.
Quand on aime, on ne brûle pas.
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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 16:24
Une catastrophe pour l'air comme pour la terre: l'écobuage.

J'ai plusieurs fois, dans ce blog, dit tout le mal que je pense des écobuages, n'abordant que les méfaits sur la terre, la végétation, la faune, etc, quelques fois aussi directement sur les humains. Et nous avons tous ici en tête le drame d'Esterenzubi.

Mais au vu des pics de pollution  de plus en plus fréquents, il apparaît comme de plus en plus évident qu'ils ajoutent et de manière non négligeable leur dose de particules fines à un air initialement source de vie mais qui devient poison pour tous et particulièrement pour les plus faibles: enfants, personnes âgées, malades. Je parle là et des feux de montagne et des feux de jardins. Ces derniers sont plus modestes en taille mais multipliés par centaines, par milliers. Brûler de la végétation dehors, que ce soit sur pied ou coupée, est un crime et rien d'autre qu'un crime.

Je vous invite à prendre connaissance de la vidéo ci-dessous. Coup de chapeau à Madame le Maire de Lourdes pour son courage et sa liberté de parole. Quand on connaît l'omerta autour de ces incendies dans nos campagnes et particulièrement dans les Pyrénées, on peut la saluer parce qu'à ma connaissance il n'y a pas beaucoup d'élus qui tiennent ce langage. Mais alors, vraiment pas beaucoup!

 

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4 mars 2008 2 04 /03 /mars /2008 16:45
 
Dans « Avant que Nature ne meure », le livre du Professeur Jean Dorst, dont la première édition date de  1965,  une grande place est réservée   à ce thème "Par le fer et par le feu, la destruction des terres par l’Homme ». L’érosion accélérée par les activités humaines désordonnées et irrespectueuses en est le souci permanent. Ce livre rejoint  celui d’André Birre « Un grand problème humain, l’humus », paru à la même époque où l’on découvre, entre autres, les inquiétudes à ce sujet d’un certain Victor Hugo. C’est dire si certaines prises de conscience contemporaines  sont tardives et timides----

Ecobuage.jpg
Un "écobuage" ou feu pastoral.
 
Dans les années 70, Manex Lanatua a pratiqué le métier de berger en montagne Basque. Un grave accident l’a contraint à cesser cette activité. A l’époque, déjà, il était en complet désaccord avec l’écobuage, cette pratique pastorale de mise à feu de la montagne. Aujourd’hui qu’il est apiculteur, « berger d’abeilles », ce désaccord est encore plus vif. Même si bien d’autres pratiques agricoles  mettent de nos jours en péril la survie des abeilles et des insectes en général, (monoculture, mono élevage, fenaison hâtive, réduction des surfaces boisées, pesticides, OGM, etc), il n’hésite pas à déclarer « Nous sommes des sinistrés du feu ».
Dans le département, ils sont environ 350 apiculteurs déclarés, ce qui représente à peu près 20 000 ruches dont les abeilles s’activent pour le bien commun. « Cette noble activité, activité de paix par excellence, tente de survivre dans une ambiance de guerre ouverte. Ces feux terribles, nous les regardons avec angoisse détruire des centaines d’hectares de ce que nous pourrions appeler les « pâturages de nos abeilles. ». 

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                                                            Photo Patrice Morin.

Manex a bien voulu répondre à quelques questions:
 
Manex, que penses-tu de la pratique de l’écobuage ?
 
Je n’ai jamais mis le feu à la montagne et je ne le mettrai jamais. C’est un acte de mort. Il s’agit de tuer la nature. Or, qu’est-ce que la nature ? C’est vous, c’est moi, c’est l’ensemble des êtres vivants. Brûler la montagne, c’est se mettre à mort soi-même. Tout acte de destruction opéré contre la nature est un acte de destruction opéré contre soi-même. Ces incendies, que je considère comme criminels, sont également des actes suicidaires. Il n’y a que du négatif et du mortifère dans l’acte d’allumer des incendies de montagne.
 
Certains mettent en avant la notion de « tradition ». Qu’en penses-tu ?
 
Comme dans beaucoup d’autres domaines, il y a confusion dans la tête des éleveurs. Nombreux sont encore ceux qui pensent que ces incendies volontaires sont une bonne chose. Quant à moi, je suis absolument persuadé que cette pratique de la tradition basque est mauvaise. Ce n’est pas parce qu’une coutume est dans le droit fil de la tradition que cette coutume est bonne. Il y a dans la tradition du peuple basque de bonnes et de mauvaises choses. Les mauvaises sont à laisser de côté. En outre, je ne comprends pas comment quelqu’un peut brûler ce qui le nourrit. Car c’est bien la montagne qui nourrit le bétail qui nourrit ensuite le berger ou le paysan. Incendier la montagne, est-ce une façon de la remercier ? Quelque chose ne tourne plus rond. C’est l’absurdité la plus totale car, avant toute chose, le fondement de la véritable tradition n’est-il pas l’amour et le respect de la terre ? Il y a encore à peine quarante ans, les hommes et les femmes qui nous ont précédés ont pratiqué et entretenu cet amour et ce respect. Cela aussi se cultivait. L’amour de la terre, c’était leur culture. Puis par la divinisation de l’idée de progrès, ne jugeant et ne jaugeant que par lui, l’harmonie a été rompue. Tout n’est plus maintenant que rivalité. La relation homme/nature est elle aussi conflictuelle. Aujourd’hui, vivre en harmonie avec la nature, les animaux, les autres humains, tous les êtres vivants, la plupart des humains s’en foutent. Seul compte leur profit immédiat, c’est -à dire l’argent, divinité suprême de notre époque. Pourtant, comme disaient les indiens " La terre ne nous appartient pas. Nous l’empruntons à nos enfants. " Je suis persuadé que le Pays Basque est pourtant le lieu idéal pour promouvoir une agriculture respectueuse de l’avenir et du vivant.
D’abord et avant toute chose, nous devons tous nous imprégner de cette idée que nous ne sommes pas seuls au monde. Tout acte que chacun pose en montagne a des conséquences pour les autres utilisateurs de cette même montagne. A preuve, par exemple, Monsieur Lacoste, de St Just Ibarre, producteur de porcs, qui a perdu quinze hectares de forêts, sous-bois et landes à cause
d’incendies incontrôlés. " Les dommages causés se répercuteront sur plusieurs années ", déclare-t-il.


Lucanes2.jpg
            Bien d'autres insectes, comme ces Lucanes, payent un lourd tribu aux feux pastoraux.
                                         Photo : Laurence Goyeneche.
 
Et les conséquences pour les apiculteurs, quelles sont-t-elles ?
Il s’agit d’une véritable catastrophe. Le feu détruit des centaines de variétés de fleurs. Beaucoup ont déjà disparu pour toujours. Peut-être certaines avaient-elles la capacité de guérir des maladies. On ne le saura jamais. Le feu détruit aussi les insectes pollinisateurs. Ainsi des variétés de bourdons de montagne ont déjà disparu. Des variétés d’abeilles sauvages se raréfient. Sans parler des lapins, des lièvres et autres animaux qui meurent carbonisés. Et que dire des " pottok ", des chèvres et des brebis qui ont brûlé dans leurs bergeries ?
Mais revenons à l’apiculture. Il faut savoir que contrairement aux bergers et paysans, les apiculteurs travaillent sans la moindre prime. Lorsqu’un flan de montagne fleuri de bruyères disparaît dans les flammes, l’éleveur d’abeilles devra attendre huit ou dix ans avant de faire une nouvelle récolte. Oui, tout acte individuel a des conséquences pour les autres et pour la nature.
 
DSC02922.jpg
                                               Quelques pottok à l'"excellente dentition".
                                               Photo: Jean Hicaubert.


Alors, que faire ?
- D’abord, cesser de penser que la montagne est un tas de m… couverte de cochonneries que le feu " nettoie ". Pour nous, la ronce et la bruyère sont une bénédiction des dieux. Avec ce tas de " saletés ", les abeilles font du miel. Qui peut faire mieux ?
- Au moins pour un certain temps, il faut totalement interdire ces feux destructeurs, laisser le temps à    la nature de reprendre force, à l’humus de se reconstituer. Dans ce cadre, il faudra réserver des zones à l’apiculture.
-Il faut promouvoir la machine à débroussailler. Là où elle ne peut aller, il faut laisser faire le travail aux pottok qui ont une excellente dentition ---- En outre, si le système de l’écobuage doit-être pratiqué, je dirais, que vu ses dangers, il faut absolument assurer une véritable formation/information des éleveurs susceptibles de l’utiliser. Il faudrait que les éleveurs se regroupent pour ne pas se laisser déborder par l’incendie. Dans ces cas là, il ne faut pas oublier que ce sont les pompiers qui risquent leur vie.
 - Il faut sans doute aussi réunir autour d’une table les différents " utilisateurs " de la montagne
- Enfin, il faut reboiser avec des essences locales ( châtaignier, chêne, hêtre, tilleul, etc ) et aider financièrement ceux qui vraiment ( j’insiste sur le mot vraiment ) travaillent avec la nature et non pas contre elle.
 

 

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