Le titre pourrait en être aussi "Voyage en terre incendiée".Ne vous laissez pas abuser par toutes les nuances de vert, si chantées dans les guides touristiques. Il pleut beaucoup en Pays basque, bien plus que partout ailleurs dans l'Hexagone. Mais au rytme et à la fréquence des feux de montagne tels qu'on les connaît maintenant, combien de temps encore ce climat pluvieux pourra-t-il cacher la misère de ces terres pelées?
Et le désert avance---
Vous vous rappelez les photos ci-dessus?
Prises au même endroit le 1er mai et le 21 mai 2019, elles montrent un flanc de colline ayant subi un feu pastoral (enfin, dit pastoral car on y cherche en vain des animaux d'élevage) à la mi-mars. Sur la première, on voit que le sol reste nu et sur la deuxième que les feuilles ont séché sur certains arbres, deux mois environ après le feu.
Et ci-dessous, les photos prises sur les chênes du même lieu le 08 septembre 2019 où l'on voit très clairement (merci Jérémie) que les chênes, certes ne sont pas calcinés, mais n'ont produit que des feuilles séchées immédiatement après leur naissance ou alors, les arbres étant terriblement affaiblis par ces feux mortifères, atteintes d'oidium.
Tous les chênes rencontrés sur le même chemin ce 8 septembre mais qui n'ont pas connu le feu sont totalement exempts d'oidium, ce qui est d'ailleurs assez rare, et nous offrent leurs belles feuilles vertes et lustrées.
Sans faire ni dessin ni grand discours, je voudrais juste dire que même si l'arbre n'est pas transformé en torche lors de ces "écobuages"comme le sont hélas beaucoup, il est condamné à terme en quelques petites années lorsque l'on sait que ces feux soi-disant traditionnels ( je me pince, s'ils étaient traditionnels, cela ferait belle lurette qu'il n'y aurait plus ici que la terre nue, la roche effritée et les hommes auraient fui, réfugiés climatiques sous d'autres cieux du fait de leur propre inconséquence), sont pratiqués chaque année.
Alors bon, on fait quoi? On réfléchit? On agit? Ensemble?
Ou on laisse la mort gagner? Celle de la nature et celle des humains, si liées l'une à l'autre, même si le système productiviste et capitaliste a effacé de la mémoire de l'Homme qu'il fait partie de cette nature et que ce qu'il fait à la nature, il le fait à lui-même.