Lettre et communiqué du Collectif citoyen Su aski :
Préfecture des Pyrénées Atlantiques
2, rue du Maréchal Joffre - 64021 Pau cedex
Objet : Ecobuage et randonneurs
Monsieur le Préfet,
Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur notre désapprobation d’observer que vos services soutiendraient « le lancement de la campagne de prévention des risques liés à la pratique d’activités de loisirs en période d’écobuage », comme si cette pratique, au regard des dégâts occasionnés, dont les victimes randonneurs et écobueurs en premier, était devenue inéluctable.
Pour notre Collectif de citoyens Su Aski -Halte aux feux» ce sont les alternatives à l’écobuage qu’il faut privilégier.
C’est ce qu’a retenu le Ministère de l’Environnement (TE & S) en validant notre initiative d’action de sensibilisation pour les alternatives à l’écobuage lors de la « Journée nationale de la qualité de l’air » le 20 septembre 2017 à St Etienne de Baïgorry à laquelle nous avions invité Mesdames les Sous-préfète de Bayonne et Oloron Sainte Marie auprès desquelles nous avions déposé un dossier en mars 2017 avec des propositions (concertation et Plan de Protection de l’Atmosphère).
Nous avons salué l’initiative de Monsieur Eric Morvan, Préfet des Pyrénées Atlantiques de tenir une première réunion d’appréciation collective de l’écobuage le 12 juillet 2017.
Par votre position de soutien à l’initiative des intérêts d’élus et du secteur économique liés à l’agrochimie productiviste subventionnée, il semble que vous ne tenez pas compte des activités agropastorales qui sont contre la pratique destructrice de l’écobuage (atteinte à la biodiversité, érosion des sols, pollution atmosphérique et impact sanitaire et coûts sociaux) dont des éleveurs mais aussi d’autres profils professionnels comme les apiculteurs, les cueilleurs de plantes… de production locale et bio, de dimension paysanne familiale.
Ce sont des victimes économiques potentielles après le passage du feu.
Qui les prend en considération au niveau de vos services puisqu’ils sont ignorés par le système agrochimique productiviste pro écobuage subventionné ?
Feux que vous soutiendriez et alors que le Ministre de l’Agriculture indiquait sur une radio ce 18 février 2018 que les citoyens, au regard des scandales à répétition de ce système agricole comme Lactalis, exigeaient de la qualité pour leur santé et comme il a fait état du Plan National Santé Environnement, il était suggéré de comprendre, à ce niveau gouvernemental, que cela concernait la lutte contre la pollution atmosphérique, dont celle issue de cette agrochimie pro écobuage.
Feux que vous soutiendriez alors que le Ministre de l’Environnement (TE & S) vient d’être convoqué par Bruxelles pour, une fois encore, le non respect de la Directive Air de 2008 par la France, en particulier au niveau des oxydes d’azote et des particules fines.
Particules fines qui remplissent les vallées du piémont pyrénéen avec les fumées de cet écobuage insupportable, coûteux en dégâts et contributif aux gaz à effets de serre et au dérèglement climatique.
La position du commissaire européen à l’Environnement, aux affaires maritimes et à la pêche, Karmenu Vella, est claire:
Cette convocation était pour leur rappeler que l'inaction, en matière de lutte contre la pollution, n'était plus une option.
«Les échéances fixées pour respecter les obligations juridiques ont expiré depuis longtemps. Certains disent d'ailleurs que nous avons attendu trop longtemps déjà. Nous ne pouvons plus attendre…Face à de telles défaillances qui perdurent de longue date et compte tenu de la procédure juridique en cours, j’invite instamment tous les Etats membres à traiter ce problème avec toute l’urgence qu’il mérite afin de faire cesser cette mise en danger de la vie d'autrui… Concernant les propositions, dont celles de la France, à première vue, celles-ci ne sont pas suffisamment substantielles pour modifier la situation d’ensemble».»
C’est à plusieurs centaines de millions d’euros d’amende, une fois encore, à laquelle les contribuables français vont être soumis, par « les défaillances » des autorités face à ces exigences environnementales et sanitaires.
La logique et le bon sens indique qu’il vaudrait mieux que cet argent du contribuable soit destiné aux alternatives à l’écobuage pour l’aide au travail d’entretien de la montagne par l’insertion, la formation adéquate, l’acquisition de matériel comme les broyeurs téléguidés pour lequel, selon les éleveurs qui le pratiquent, sans aucune aide pour les pionniers, observent que le bétail préfère l’herbe de repousse d’après broyage plutôt que celle, indigeste, d’après écobuage.
C’est l’une des conclusions de l’initiative du Collectif « Su Aski – Halte aux feux » du 20 septembre 2017.
Nous vous demandons, Monsieur le Préfet, de ne pas cautionner cette initiative favorable à l’écobuage, au risque d’alimenter le contentieux avec Bruxelles et le désarroi des populations qui ont été exposées à l’impact des fumées et particules fines.
Nous transmettons en copie à l’association Sépanso 64 et à sa fédération France Nature Environnement cette requête pour le suivi de ce dossier.
Dans l’attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de nos sentiments respectueux.
Pour le Collectif « Su aski - Halte aux feux » 17 02 2018
Michel Botella
Membre du Comité Feux et forêt de Rognac 13, le 1er en PACA, des années 1970 qui a permis d’apprécier que suite aux incendies ravageurs et malgré les pyromanes qui sévissent encore, la pratique du « girobroyage », mis en œuvre, entre autre, par les Harkis en PACA, parfois dans des endroits particulièrement difficiles d’accès, a permis la revégétalisation des sols.
Représentant associatif aux SAGE Côtiers basques et Adour aval, des Natura 2000, de la Conférence de Territoire santé Navarre Côte Basque…
Adresse de correspondance :
91, chemin de laharie
64100 Bayonne
05 59 64 56 27.