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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 10:09
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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 09:45

 

 

Lien direct : http://petition.non-taxation-at.net/index.php?petition=2&signe=oui

 

 

Il y a quelque chose d’obscène dans la mesure annoncée qui vise à imposer les indemnités des accidentés du travail. C’est s’en prendre aux salariés dans leur chair.

 

Alors que, subordonnés à l’employeur, ils viennent d’être brutalement vulnérabilisés par un accident survenu au travail.

 

Alors qu’ils ne touchent déjà que 80 % puis 60 % du salaire journalier de base.

 

Alors qu’ils sont frappés par les franchises médicales et les déremboursements.

 

Alors que, très souvent, leur avenir est devenu incertain du fait du handicap qu’ils subissent.

 

La justice serait, au contraire, que les accidentés touchent davantage que la totalité de leur salaire, à titre de réparation.

 

Ne pas imposer jusque-là les indemnités journalières des accidentés du travail n’était qu’une frêle compensation.

 

La supprimer serait scandaleux. D’autant que le total des accidents du travail vient d’augmenter de 0,4 % depuis 2 ans. Et que les suicides à cause du travail, et pas seulement à France Télécoms, ne sont pas reconnus légalement autant qu’il le faudrait comme des accidents.

 

Il faudrait aller exactement dans la voie inverse et mieux prévenir, protéger, réparer les accidents et les victimes. Car il y a 2 morts par jour au travail dans le seul secteur privé, 16 % de plus entre 2006 et 2008. On dénombre 720 150 accidents du travail avec arrêt par an, 46 436 accidents avec incapacité permanente, 37 millions de journées d’indemnisation AT.

 

Les rapports officiels reconnaissent, d’autre part, que le chiffre de 43 832 maladies professionnelles, avec 8, 7 millions de journées d’IT, est largement sous-déclaré.

 

Ce sont des chiffres ? Non, ce sont des vies !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 

 

Des dizaines de milliers de vies que l’organisation du travail brise.

 

Nous appelons à la mobilisation pour réagir, alerter, rassembler tous celles et ceux qui sont scandalisé-e-s, de façon à faire reculer, catégoriquement, cette mesure inique, intolérable, inhumaine.

 

 

Signez la pétition !!!!

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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 12:36



Dignité et culture des sioux Lakotas :
Maurice Rebeix
revient, dans le cadre des Nuits d'Amnesty,
nous parler du
peuple Lakota et de son représentant emprisonné,
Leonard Peltier.


<http://www.grottes-isturitz-espaceculturel.com/>

Samedi 24 octobre à 18h30

Soirée au profit d'Amnesty International
Tarif : 12 • - Réservation : 05 59 29 64 72
En savoir plus sur notre blog :
http://www.grottes-isturitz-espaceculturel.com/article-samedi-24-octobre---nuits-d-amnesty-2009-37125490.html

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 14:11




Face à la détermination du gouvernement à dépecer La Poste et vendre ses activités rentables aux banques, le dernier rempart, c’est vous ! Mode d’emploi...

La privatisation de la poste n’est pas une fatalité. Plus nous serons nombreux à nous mobiliser, chacun à notre niveau, plus les chances de succès sont grandes. Comment faire ? C’est très simple !

Si vous êtes un simple usager de la Poste... Vous pouvez prendre contact avec un comité local et apporter votre aide. Vous pouvez de votre propre initiative organiser un vote. Sur un marché, dans la rue, dans un parc, à votre travail... tout est possible. Tous les conseils dont vous aurez besoin se trouvent à cette adresse : www.appelpourlaposte.fr/.

Si vous êtes un élu... Vous pouvez organiser une votation (mairie, gymnase, lieux publics, etc.) et mobiliser votre municipalité en utilisant les moyens à votre disposition : panneaux d’affichages, journaux municipaux, sites internet... Vous pouvez également faire voter un vœu en Conseil municipal. Face à la détermination du gouvernement à dépecer La Poste et vendre ses activités rentables aux banques, le dernier rempart, c’est vous .

Personnellement, j'ai envoyé mon pouvoir par mail hier. Et vous?

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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 08:46
 
Mujeres Creando, un féminisme de luttes concrètes
Helen Álvarez Virreira

 

http://www.mujerescreando.org/

  C’est en parcourant les rues de La Paz, la capitale de la Bolivie, que l’on comprend le mieux l’histoire de Mujeres Creando [Femmes en train de créer], ce mouvement féministe anarchiste qui utilise la créativité et les graffitis comme instruments de lutte et a fait de la rue la scène principale de son action. “La femme qui s’organise ne repasse plus de chemises”, “Parce qu’Evo ne sait pas agir comme un père, il ne comprend pas ce que c’est que d’être une mère”… sont quelques uns de leurs graffitis [*]. Elles ne se considèrent pas comme des artistes, mais comme des “agitatrices de rue”. Depuis plus de quinze ans, le groupe est un référent social en Bolivie, un modèle de rébellion et de dénonciation du système patriarcal et de la violence sous toutes ses formes. Ses membres ont accusé les gouvernements néolibéraux d’avoir plongé la population dans la pauvreté et le chômage, et d’avoir, par le fait même, encouragé l’émigration massive vers l’Argentine et l’Espagne – en particulier celle des femmes, les “exilées du néolibéralisme”, comme les appelle María Galindo, membre fondateur du mouvement. Elles dénoncent et mettent en question aujourd’hui les femmes qui se disaient féministes mais qui ont été absorbées par le nouvel appareil de l’Etat pour se transformer en technocrates des questions de genre et en “eugénistes” qui ont profité de la pauvreté et ont coopté des femmes de différents secteurs afin d’en faire de dociles bénéficiaires. “Le néolibéralisme se déguise maintenant en femmes avides de pouvoir”, écrivent-elles sur les murs. Elles accusent aussi le gouvernement d’Evo Morales d’avoir laissé passer toutes les chances d’un véritable changement social en Bolivie. L’assemblée constituante a été une conquête de la révolte populaire d’octobre 2003. Cependant la nouvelle constitution politique de l’Etat, dictée depuis le Palais du gouvernement, a annihilé les espoirs. Le patriarcat, représenté par des institutions comme l’Eglise ou l’armée, reste intact. Car, en dépit des propositions faites par Mujeres Creando à l’Assemblée constituante, les femmes n’ont toujours pas obtenu le droit de disposer de leur corps ni n’ont récupéré le contrôle de leur maternité. Elles ont donc écrit sur les murs : “Eve ne sortira pas de la côte d’Evo”.

“Indigènes, putes, lesbiennes, ensemble, mélangées, jumelles”

Le projet politique de Mujeres Creando, affiché sur les murs, a transgressé toutes les conventions et les contraintes du système : l'organisation est basée sur l'hétérogénéité, sur l'autonomie vis-à-vis de tout type d'expression du pouvoir, sur l'intégration de la sphère publique avec la sphère privée, le travail intellectuel placé sur un pied d'égalité avec le travail manuel et la créativité. Tout cela prend une forme tangible dans des luttes concrètes qui jours après jours se voient dans leur maison autogérée “La Virgen de los Deseos” (La Madone des Désirs). Le mouvement se caractérise aussi pour avoir réussi à bâtir des relations insolites et insoupçonnées entre personnes différentes, et sont ainsi parvenues à créer un vaste tissu de solidarités, d’identités et d’engagement. Cela, en soi, a remis en question les organisations traditionnelles. Ses membres sont lesbiennes, hétérosexuelles, mariées, divorcées, célibataires, étudiantes, employées de maison, prostituées, cadres, indiennes, métisses, jeunes, vieilles. Il fait le pari de construire un sujet social de femmes qui interpelle le pouvoir dans et à partir de tous les domaines. Le mouvement est né en 1992, dans un quartier de la banlieue de La Paz, sous le nom de Comunidad Creando [La communauté qui crée]. Il s’est transformé, la même année, en Mujeres Creando. Il propose un féminisme non raciste dénonçant une élite de femmes privilégiées qui distinguent la sphère publique de la sphère privée et le travail intellectuel du travail manuel. Ses membres ont également accusé la gauche – d’où sont issues les trois fondatrices du groupe – de considérer la femme comme un objet. Elles ont choisi de récupérer l’anarchisme tel que le pratiquaient des hommes et des femmes au début du XXe siècle en Bolivie. Depuis sa création, le groupe a participé à des rencontres féministes internationales où il s’est nourrit des différents aspects du féminisme et a été ainsi en mesure de construire son identité idéologique, avec les apports de toutes.

“Désobéissance, à cause de toi, je vais être heureuse”

 La force sociale de Mujeres Creando peut se voir à travers trois moments de son histoire. En 1997, le mouvement féministe a initié une grève de la faim décisive pour la libération de la Mexicaine Raquel Gutiérrez, emprisonnée sans procès pendant cinq ans pour avoir prétendument participé à un soulèvement armé. Ce qui a permis la libération, quinze jours plus tard, de tou(te)s les détenu(e)s accusé(e)s de subversion et victimes de retards de la justice, parmi lesquels le vice-président actuel, Alvaro García Linera. En 2001, Mujeres Creando a orchestré une mobilisation de plus de cent jours, réunissant plus de 15 000 victimes d’usure bancaire et d’organisations non gouvernementales (ONG) accordant des microcrédits – à des taux d’intérêt supérieurs à 70 % – grâce à l’argent des dons. Le mouvement de protestation a révélé les pratiques abusives contre les populations, spécialement les femmes, de faibles revenus. En octobre 2003, le mouvement a initié une grève de la faim pour exiger la démission du président de l’époque, Gonzálo Sánchez de Lozada ; plus de 400 personnes de la classe moyenne et haute de tout le pays ont suivi le mouvement, déterminant dans la chute du chef de l’Etat à la suite de la révolte des secteurs les plus pauvres de la société.
 “Nous voulons tout le paradis, pas 30% de l’enfer néolibéral” 
Après sa création, Mujeres Creando avait besoin d’un endroit qui lui soit propre pour créer un espace social. C’est en 1993 que Carcajada [Eclat de rire], le premier centre culturel féministe et autogéré de la ville de La Paz, est né. Il s’adresse à toute la population en général. A ce moment là, la société de La Paz n’a pas compris le concept d’espace pour les femmes - il y a eu même des gens qui tentèrent de l’identifier à un bordel - de sorte que le mouvement a connu une vague d’hostilités pendant plus d’une année. Malgré tout, “Carcajada” est parvenue à se consolider comme un lieu pour apprendre, entre femmes, à construire une pratique sociale d’articulation du travail manuel, travail intellectuel et le travail créatif culturel. C’est à ce moment que sont nés les premiers graffitis, qui, depuis, ont été repris par deux ouvrages – Grafiteadas et Mujeres Grafiteando –, et la revue féministe Mujer Pública [Femme publique], qui a publié plus de 100 numéros. Par ailleurs, Mujeres Creando a publié plus de dix ouvrages, notamment Machos, varones y maricones [Machos, hommes et pédés] et Ninguna mujer nace para puta [Aucune femme ne naît pour être pute]. La production littéraire de Mujeres Creando est distribuée directement à leur siège mais aussi dans les espaces d’“intellectuels” qu’elles mettent en cause. C’est le cas, depuis dix ans, de la Foire internationale du livre de La Paz. Cette année, pour la première fois, le groupe a participé à la Foire internationale de livre de la ville de Santa-Cruz. Avec le graffiti “Civisme rime avec fascisme” [**] à l’entrée du stand, Mujeres Creando a interpellé l’élite politique locale et a ouvert un espace de discussion pour les femmes qui vivent sous la forte pression de l’industrie de la beauté qui s’est installé dans cette région orientale du pays. Mujeres Creando a également fait des incursions dans le domaine de la production audiovisuelle avec deux séries : Creando Mujeres [En créant des femmes] et Mamá no me lo dijo [Maman ne me l’a pas dit] —, dirigées par María Galindo, qui ont pu compter avec le soutien de la chaîne privée Periodistas Asociados en Televisión (PAT) et, ensuite, de la télévision publique. Ces deux séries ont été diffusées internationalement à l’occasion de certaines des nombreuses activités où Mujeres Creando a été partie prenante, dans différents pays d’Amérique et d’Europe.

“En arabe, aymara et castillan, femme veut dire dignité”

En 2005, Mujeres Creando a ouvert "La Virgen de los Deseos”, une maison autogérée qui devient un centre de formation de la pensée féministe, de création d’activités économiques et de construction de relations de solidarité avec les femmes et les hommes. "La Virgen" est une maison où les luttes concrètes se voient au quotidien et dans lesquelles un groupe de femmes mène diverses activités qui contribuent à les soutenir, de la vente de livres et d'artisanat jusqu’à servir le déjeuner et s’occuper d'hébergement où des chambres sont louées à des personnes étrangères qui veulent connaître le pays ou en savoir plus sur Mujeres Creando. Dans cet espace, également, les mouvements sociaux sont accueillis, tels que les femmes en situation de prostitution qui y réalisent leurs rencontres nationales, et il y a une chambre solidaire pour les femmes victimes de violence. Ce foyer offre des soins médicaux gratuits, une bibliothèque scolaire, l’accès à Internet, une salle vidéo pour visionner des films féministes, des salles de classe pour les ateliers et une grande salle à manger où se tiennent des réunions politiques et culturelles. La “maison de Mujeres Creando” accueille également Mujeres en Busca de Justicia [Femmes en quête de justice], un service juridique direct, sans bureaucratie, pour les femmes qui ont décidé de se sortir du cercle vicieux de la violence. En seulement un an, plus de 800 cas ont été traités. On y trouve aussi la garderie Mi Mamá Trabaja [Ma maman travaille], ouverte jour et nuit. C’est un projet pédagogique féministe pensé pour les femmes avec projets de vie en particulier pour les femmes travailleuses au foyer et les femmes en situation de prostitution. C’est le seul espace de ce type, avec trois tours, matin, après-midi, nuit. Ici également, les petits garçons et petites filles reçoivent un soutien scolaire. L’autre grand rêve devenu réalité à la “Madone des Désirs” est la “Radio Désir”, le premier “média social de communication” qui apporte une touche d’originalité à la manière traditionnelle de faire de la radiodiffusion en Bolivie et peut être entendu par le web: www.radiodeseo.com Notes de la traduction : Cet article a été partiellement traduit par Courrier International et publié dans son n° 981 du 20 au 26 août 2009. Nous vous en présentons ici la version complète. [*] Parmi les autres graffitis : 
“Pachamama: toi et moi savons la seule autochtone est la pomme de terre”, “Je ne veux pas être la femme de ta vie, je veux être la femme de ma vie”, “Ni dieu, ni maître, ni mari”, “Notre féminisme ni recycle, ni colmate, il supprime, il déplace, il émeut” (“Nuestro feminismo ni recicla ni rellena, remueve, mueve y conmueve”), “Si Evo avait un utérus, l’avortement serait dépénalisé et nationalisé”.
 [**] Le Comité Civique de Santa Cruz de la Sierra a été la puissante organisation politique regroupant l’oligarchie et la droite qui a mené l’offensive contre l’arrivée de l’“indien” Morales au pouvoir et qui s’est lancé dans une violente campagne « autonomiste » des régions les plus riches contre le pouvoir central jugé un peu trop coûteux et trop basané. Amazonas. Un documentaire de Maria Galindo est sélectionné pour le prochain festival du film lesbien et féministe de Paris (du 29 octobre au 02 novembre, au Trianon). Un film sur la violence des hommes contre les femmes, en particulier des maris contre “leurs” femmes. Les Amazones, sont un collectif de femmes immigrantes de la banlieue de Buenos Aires qui ont décidé de rompre avec la violence, ont abandonné la parole de la victime et récupéré celle de la rébellion. A travers le témoignage d’une bolivienne, d’une argentine, d’une paraguayenne, d’une chilienne, qui font partie des Amazones, le film montre comment elles se sont organisées et ont trouvé une réponse à cette problématique de la violence faite aux femmes.

 

 

 

 

Des infos en français ici

 

http://www.lepeuplequimanque.org/mujeres-creando-un-feminisme-autonome.html

 

http://international.federation-anarchiste.org/spip.php?rubrique42

 

http://www.paris-art.com/agenda/evenements/d_evenement/Regina-Jose-Galindo-Mujeres-Creando-Art-action-feministe-11262.html

 

http://www.fdh.org/Bolivie-La-creativite-reste-l-arme.html

 

http://www.opalc.org/index.php?option=com_content&task=view&id=112&Itemid=123
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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 22:51

Catégorie : Droits de l'homme

Pour le maintien de nos libertés individuelles, refusons les prélèvements d'ADN

URL Courte : http://4777.lapetition.be/

Le 17 janvier 2008, à l’appel d’ELB (Confédération Paysanne du Pays Basque) et du GFAM Lurra (aide à l’installation des jeunes paysans), 200 personnes se rassemblent devant les locaux de la Safer Pays Basque (gère le foncier rural). La Safer doit donner son avis sur l’avenir de la ferme Kako, exploitée depuis près de 3 ans par un jeune qui en demande l’acquisition ; il est soutenu par ELB. Au dernier moment, la Safer opte pour une autre candidature, arrivée hors délai. Après une légère bousculade avec les gendarmes, les manifestants obtiennent qu'une délégation soit reçue par les membres de la Safer. 15 jours plus tard, la réponse répressive arrive avec six arrestations, dont celle de Jean Michel Ayçaguer, militant syndical. Le procès donnera lieu à des condamnations de 2 à 4 mois de prison avec sursis pour 3 militants, des amendes pour les trois autres.
Jean Michel Ayçaguer (deux mois avec sursis) a refusé durant sa garde à vue d’autoriser une prise d’ADN. En décembre dernier, les gendarmes viennent le convoquer à nouveau. Il subit une garde à vue de quelques heures mais maintient son refus. C’est pour avoir refusé la prise d’ADN qu’il passe en jugement le 29 septembre prochain.


Pétition de soutien à Jean Michel Ayçaguer,
militant syndical refusant de se soumettre au prélèvement ADN

Lors de sa création par la loi du 17 juin 1998, le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG) avait pour finalité de répertorier les délinquants sexuels. Les lois « sécurité intérieure » (18 mars 2003) et Perben II (mars 2004) ont successivement étendu le champ des personnes fichées. Des personnes condamnées ou simplement suspectées des infractions les plus banales, vols à l'étalage, dégradation d'abribus…sont aujourd’hui systématiquement soumises à ce fichage qui s’étend jusqu’aux militants syndicaux, écologistes (faucheurs OGM)… Par contre les auteurs de délits financiers (abus de biens sociaux, trafic d'influence, corruption...) échappent au fichage génétique.

Les données ADN sont gardées dans le FNAEG par la police et l’Etat, pendant 40 ans pour les personnes condamnées, 25 ans pour les autres. Il est possible de refuser le prélèvement ADN…mais ce droit est un délit passible d’un an de prison et 15 000 euros d’amende ! Voilà la peine qu’encourt Jean Michel Ayçaguer.

Ce qui arrive à Jean Michel peut arriver à n’importe qui d’entre nous (un million de personnes sont aujourd’hui fichées en France, avec près de 30 000 nouveaux prélèvements chaque mois).

Nous dénonçons l’extension du FNAEG et le détournement de ses finalités initiales.
Nous soutenons le refus de se soumettre au prélèvement ADN et à son fichage.

Nous soutenons Jean Michel, militant syndical, car nous considérons le fichage ADN des syndicalistes comme une entrave à l’action syndicale. De façon générale, nous considérons qu'un tel fichier regroupant tous les opposants sociaux ou politiques aux gouvernements en place présente un grave danger pour les libertés fondamentales.
Et nous soutenons Jean Michel car nous exigeons le respect de l’intégrité et de la liberté individuelle.

Signons, faisons signer massivement cette pétition.
Rendez-vous au procès le 29 septembre, soyons y nombreux!

_____________________________________________


Norberaren askatasunak zaintzeko, ADN hartzeak uka ditzagun


2008ko urtarrilaren 17an, ELB sindikatuak eta Lurra GFAMek deiturik, 200 pertsona bildu ziren Safer-eko bulegoaren aintzinean. Egun hartan, Saferek Kako etxaldearen geroari buruzko iritzia eman behar baitzuen. Oroitarazi behar da 3 urtez gazte bat lanean ari izan zela KAKOn eta etxaldea erosi nahi zuela, ELBren sostenguarekin. Azken momentuan alta, Saferek lehentasuna beste norbaiti ematea erabaki zuen, nahiz eta izena epez kanpo eman. Safereko bulegoaren ainztinean ziren jendarmekin elkar bultzaka aritu ondoren, Saferek manifestarien delegazioa errezibitu zuen. 15 egun berantago erantzuna etorri zen : 6 pertsona atxilotuak, tartean Jean-Michel Ayçager, sindikatu militantea. Auzian, 3 militantek presontegi zigorra jaso zuten, sursiarekin (2 eta 4 hilabete artean), beste hiruek isunak.

Jendarmerian atxikia izan zelarik Jean-Michel Ayçagerek bere ADN-a hartzea ukatu zuen eta joan den abenduan, jendarmek horregatik zonbait orduz atxilotu zuten. Hala eta guztiz ere ukatzen segitu du eta ondorioz , ADN hartzea ukatzeagatik, auziperatua izanen da, Baionan, heldu den irailaren 29an.

Jean Michel Ayçager, sindikatu militantea,
ADN hartzea ukatzeagatik auziperatuaren aldeko sostengu izen bilketa


1998ko ekainaren 17ko legeak sortutako aztarna genetikoen fitxategiak (FNAEG frantsesez : Fichier national des empreintes génétiques), sexu delitugileak zerrendatzea eta sailkatzea zuen helburu. Barne sekuritateari buruzko legeek (2003ko martxoaren 18) eta Perben II-koek (2004ko martxoan), hurrenez hurren, pertsona fitxatuen eremua hedatu dute. Ondorioz, gaur egun, lege hauste arruntengatik kondenatuak edo susmatuak diren batzuk fitxategi honetan sailkatuak dira; halaber eta haratago sindikatu militanteak, ekologistak (jitez aldaturiko landareen aurkako ekintzak burutzen dituztenak adibidez) ... Finantza delituak (ustelkeria kasuak, eragin trafikoa, ondasun sozialen desbideratzeak...) burutzen dituztenak aldiz ez ¡

Auzi baten ondorioz kondenatuak direnen ADN datuak poliziak eta estatuak 40 urtez atxikitzen ditu, 25 urtez beste kasuetan. ADN hartzea ukatzen ahal da... baina ustezko eskubide hau delitu bat da, urte bat presontegi eta 15 000 euroko isuna balio duena ! Hau da Jean-Michel Ayçagerek arriskatzen duen zigorra.

Jean-Micheli gertatzen zaiona edozeini gerta dakioke (milioi bat pertsona fitxatuak dira gaur egun Frantzian; abantzu 30 000 hartze berri burutzen denean hilabetero).

FNAEG fitxategiaren hedatzea salatzen dugu baita bere hasierako helburuen desbideratzea ere.

ADN hartzea eta sailkatzearen ukatzea sostengatzen dugu.

Jean-Michel sindikatu militantea sostengatzen dugu, sindikalisten ADN hartzeak eta sailkatzeak ekintza sindikala trabatzeko eginak baitira. Orokorki, gobernamenduen politikaren aurka ari diren guztien datuak bil eta atxik ditzakeen horrelako fitxategi batek oinarrizko askatasunak zalantzan ematen dituela salatzen dugu.

Jean-Michel sostengatzen dugu, norberaren askatasuna eta duintasunaren errespetuaren izenean.

Arrazoin guzti hauengatik dugu testu hau izenpetzen eta ahalik eta jende gehieneri izenpetarazten.

Denak bil gaitezen 2009ko irailaren 29ko auzian !

Signer la pétition / De petitie ondertekenen. Signer la pétition / De petitie ondertekenen.

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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 09:26
La réforme de la présence associative dans les centres de rétention des étrangers entrera en vigueur le mardi 2 juin. Si les étrangers sont victimes d'une réduction importante de leurs droits, c'est aussi chaque citoyen qui perd aujourd'hui un droit de regard et d'information sur ces lieux d'humiliation. Appel à mobilisation le 2 juin.

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 18:00
http://www.yvan-colonna.com/

Madame, Monsieur, cari amichi,

   Malgré la démonstration du caractère exclusivement à charge de l´instruction et des pressions scandaleuses éxercées par le pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire.
   Malgré l´absence totale de preuves ou d´indices matériels, et des dépositions de témoins oculaires de la scène du crime, qui innocentent Yvan Colonna, malgré les témoignages non démentis, établissant l´impossibilité matérielle qu´Yvan ait participé aux faits qui lui sont reprochés.
   Malgré la mise à jour de pratiques policières dignes d´un État totalitaire (faux procès verbaux, pressions sur les témoins, détournement de procédures, disparition d´éléments de preuves favorables à l´accusé).
   Malgré le fait que le doute doive profiter à l´accusé alors qu´il a été présent tout au long d´un procès émaillé de zones d´ombres et d´incertitudes.
   Malgré le fait que la conviction intime du juge ne doive s´appliquer qu´en cas d´acquittement,

YVAN COLONNA A ETE CONDAMNE A LA RECLUSION CRIMINELLE A PERPETUITE

par une justice solidaire du pouvoir politique au titre de la raison d´État et animée d´un esprit de vengeance.


En fait, les audiences «équitables» dans leur forme ont dissimulé le poids de la raison d´État.
Appel a aussitôt été formé contre cette décision.


Yvan reste présumé innocent.

Le comité de soutien fort à ce jour de plus de 48000 signatures, continue et accentue son combat, y compris sur le plan européen, pour que soit enfin reconnue l´innocence d´Yvan Colonna à la prochaine échéance judiciaire en appel.
Au delà du cas d´Yvan, c´est aussi une exigence de démocratie et d´indépendance de la justice face au pouvoir politique et à la raison d´État que nous revendiquons.

Vous pouvez encore nous aider, si vous le désirez : En signant en ligne (voir ci-dessous) la pétition ou en demandant des grilles de signatures pour en récolter de nouvelles (noms et adresses complets et lisibles), en diffusant tout document d´information ainsi qu´en apportant votre contribution financière à l´impression des nouvelles brochures réactualisées ou en commandant des autocollants, des cartes postales et des Tee-shirts.


Pétition
Le comité de soutien appelle les démocrates à signer la pétition

Yvan COLONNA.


Le droit à la présomption d´innocence.


« Toute personne accusée d´un acte délictueux est présumée innocente jusqu´à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d´un procès public… »
Tel est l´article 11 de la Déclaration universelle des droits de l´homme qui énonce la présomption d´innocence.
Qu´en est-il pour Yvan COLONNA du respect de ce droit fondamental ?

Depuis plusieurs années, cet homme est publiquement dénoncé comme étant l´assassin du préfet ERIGNAC, alors même qu´il a toujours clamé son innocence. Tout a été mis en œuvre pour qu´il soit condamné avant d´être jugé.
Mais peut-on, parce que l´affaire est grave, abdiquer ainsi l´état de droit ?
Peut-on accepter que cette gravité pèse de tout son poids dans la balance de la justice au détriment de la sérénité et de l´équité ?

Nous, signataires, n´oublions rien de l´affaire BAUDIS et du procès d´OUTREAU.
Nous gardons en mémoire le procès en appel de Jean CASTELA et Vincent ANDRIUZZI.
Ces autres affaires judiciaires nous rappellent que l´emballement médiatique et l´écrasement du doute par la raison d´Etat sont des symptômes annonciateurs d´une mauvaise justice.

Nous ne pouvons admettre que la Justice soit rendue au nom des citoyens, c´est-à-dire en notre nom, dans de telles conditions.


Pour Yvan COLONNA

Comme pour tout autre accusé Nous demandons le retour à la normalité judiciaire.

Nous demandons une justice équitable.


Nous Contacter
Comité de soutien Yvan Colonna:
"U SCASSU"
20130 CARGHJESE CORSICA
Tel : 06. 83. 59. 57. 34
Fax: 04.95.26.46.57
E-mail :
cristina.colonna@wanadoo.fr
colonna.s@wanadoo.fr


Pour en savoir + et signer la pétition, cliquer ici :
http://www.yvan-colonna.com/

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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 17:00

Desiderius Erasmus, peinture de Hans Holbein le Jeune
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89rasme

Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République à propos de son discours du 2 décembre 2008 à l’hôpital Erasme d’ANTONY concernant une réforme de l’hospitalisation en psychiatrie.
Etampes, le 8 décembre 2008
Monsieur le Président,
Eluard écrit dans Souvenirs de la Maison des Fous « ma souffrance est souillée ».
Après le meurtre de Grenoble, votre impatience à répondre dans l’instant à l’aspiration au pire, qu’il vaudrait mieux laisser dormir en chacun d’entre nous, et que vous avez semble t-il tant de difficulté à contenir, vous a amené dans votre discours du 2 décembre à l’hôpital Erasme d’Antony à souiller la souffrance de nos patients.
Erasme, l’auteur de « L’Eloge de la Folie » eut pu mieux vous inspirer, vous qui en un discours avez montré votre intention d’en finir avec plus d’un demi siècle de lutte contre le mauvais sort fait à la folie : l’enfermement derrière les hauts murs, lui appliquant les traitements les plus dégradants, leur extermination en premier, quand la barbarie prétendit purifier la race, la stigmatisation au quotidien du fait simplement d’être fou.
Vous avez à Antony insulté la mémoire des Bonnafé, Le Guillant, Lacan, Daumaison et tant d’autres, dont ma génération a hérité du travail magnifique, et qui ont fait de leur pratique, œuvre de libération des fécondités dont la folie est porteuse, œuvre de libération aussi de la pensée de tous, rendant à la population son honneur perdu à maltraiter les plus vulnérables d’entre nous. Lacan n’écrit-il pas « l’homme moderne est voué à la plus formidable galère sociale que nous recueillions quand elle vient à nous, c’est à cet être de néant que notre tâche quotidienne est d’ouvrir à nouveau la voie de son sens dans une fraternité discrète, à la mesure de laquelle nous sommes toujours trop inégaux ».
Et voilà qu’après un drame, certes, mais seulement un drame, vous proposez une fois encore le dérisoire panégérique de ceux que vous allez plus tard insulter leur demandant d’accomplir votre basse besogne, que les portes se referment sur les cohortes de patients.
De ce drame, vous faites une généralité, vous désignez ainsi nos patients comme dangereux, alors que tout le monde s’entend à dire qu’ils sont plus vulnérables que dangereux.
Mesurez-vous, Monsieur le Président, l’incalculable portée de vos propos qui va renforcer la stigmatisation des fous, remettre les soignants en position de gardiens et alarmer les braves gens habitant près du lieu de soin de la folie ?
Vous donnez consistance à toutes les craintes les moins rationnelles, qui désignant tel ou tel, l’assignent dans les lieux de réclusion.
Vous venez de finir d’ouvrir la boîte de Pandore et d’achever ce que vous avez commencé à l’occasion de votre réplique aux pêcheurs de Concarneau, de votre insulte au passant du salon de l’agriculture, avilissant votre fonction, vous déprenant ainsi du registre symbolique sans lequel le lien social ne peut que se dissoudre. Vous avez donc, Monsieur le Président, contribué à la destruction du lien social en désignant des malades à la vindicte, et ce, quelques soient les précautions oratoires dont vous affublez votre discours et dont le miel et l’excès masquent mal la violence qu’il tente de dissimuler.
Vous avez donc, sous l’apparence du discours d’ordre, contribué à créer un désordre majeur, portant ainsi atteinte à la cohésion nationale en désignant à ceux qui ne demandent que cela, des boucs émissaires, dont mes années de pratique m’ont montré que justement, ils ne pouvaient pas se défendre.
Face à votre violence, il ne reste, chacun à sa place, et particulièrement dans mon métier, qu’à résister autant que possible.
J’affirme ici mon ardente obligation à ne pas mettre en œuvre vos propositions dégradantes d’exclure du paysage social les plus vulnérables.
Il en va des lois comme des pensées, certaines ne sont pas respectables ; je ne respecterai donc pas celle dont vous nous annoncez la promulgation prochaine.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, la très haute considération que je porte à votre fonction.
                                  Docteur Michaël GUYADER
                                  Chef de service du 8ème secteur
                                        De psychiatrie générale de l’Essonne,
                                  Psychanalyste.
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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 17:00


On vit une époque formidable! Et on n'a pas tout vu!

Ce texte bouleversant provient du site de la FCPE http://www.fcpe.asso.fr/

Tous résistants!


La journée d'Enzo 3 septembre 2012

 
      Enzo est assis à sa place, parmi ses 32 camarades de CP. Il porte la vieille blouse de son frère, éculée, tâchée, un peu grande. Celle de Jean-Emilien, au premier rang, est toute neuve et porte le logo d'une grande marque.
La maîtresse parle, mais il a du mal à l'entendre, du fond de la classe, trop de bruit. La maîtresse est une remplaçante, une  dame en retraite qui vient remplacer leur maîtresse en congés maternité. Il ne se souvient pas plus de son nom qu'elle ne se  souvient du sien. Sa maîtresse a fait la rentrée, il y a trois semaines, puis est partie en congés. La vieille dame de 65 ans est là depuis lundi, elle est un peu sourde, mais gentille. Plus gentille que l'intérimaire avant elle. Il sentait le vin et criait fort. Puis il expliquait mal.
 Du coup Enzo ne comprend pas bien pourquoi B et A font BA, mais pas dans BANC ni dans BAIE ; ni la soustraction ; ni pourquoi il doit connaître toutes les dates des croisades. On l'a mis sur la liste des élèves en difficulté, car il a raté sa première évaluation. Il devra rester de 12 à 12h30 pour le soutien. Sans doute aussi aux vacances.
Hier, il avait du mal à écouter la vieille dame, pendant le soutien ; son ventre gargouillait. Quand il est arrivé à la cantine, il ne restait que du pain. Il l'a mangé sous le préau avec ceux dont les parents ne peuvent déjà plus payer la cantine.
 Il a commencé l'école l'an dernier, à 5 ans. L'école maternelle n'est plus obligatoire, c'est un choix des mairies, et la mairie de  son village ne pouvait pas payer pour maintenir une école. Son cousin Brice a eu plus de chance : il est allé à l'école à 3 ans.
mais ses parents ont dû payer. La sieste, l'accueil et le goûter n'existent plus, place à la morale, à l'alphabet ; il faut vouvoyer  les adultes, obéir, ne pas parler et apprendre à se débrouiller seul pour les habits et les toilettes : pas assez de personnel. Les
 enseignants, mal payés par la commune, gèrent leurs quarante élèves chacun comme une garderie. L'école privée en face a une  vraie maternelle, mais seuls les riches y ont accès.  Mais Brice a moins de mal, malgré tout, à comprendre les règles de l'école et ses leçons de CP. En plus, le soir il va à des cours particuliers, car ses parents ne peuvent pas l'aider pour les devoirs, ils font trop d'heures supplémentaires. Mais Enzo a  toujours plus de chance que son voisin Kévin : il doit se lever plus tôt et livrer lesjournaux avant de venir à l'école, pour aider son grand-père, qui n'a presque pas de retraite.
 Enzo est au fond de la classe. La chaise à côté de lui est vide. Son ami Saïd est parti, son père a été expulsé le lendemain du   jour où le directeur (un gendarme en retraite choisi par le maire) a rentré le dossier de Saïd dans Base Elèves. Il ne reviendra  jamais. Enzo n'oubliera jamais son ami pleurant dans le fourgon de la police, à côté de son père menotte. Il parait qu'il n'avait  pas de papiers... Enzo fait très attention : chaque matin il met du papier dans son cartable, dans le sac de sa maman et dans celui de son frère.
 Du fond, Enzo ne voit pas bien le tableau. Il est trop loin, et il a besoin de lunettes. Mais les lunettes ne sont plus remboursées. Il faut payer l'assurance, et ses parents n'ont pas les moyens.
 L'an prochain Enzo devra prendre le bus pour aller à l'école. Il devra se lever plus tôt. Et rentrer plus tard. L'EPEP  (établissements publics d'enseignement primaire) qui gère son école a décidé de regrouper les CP dans le village voisin, pour économiser un poste d'enseignant. Ils seront 36 par classe. Que des garçons. Les filles sont dans une autre école.
  Enzo se demande si après le CM2 il ira au collège ou, comme son grand frère Théo, en centre de préformation professionnelle. Peut-être que les cours en atelier seront moins ennuyeux que toutes ces leçons à apprendre par cœur. Mais sa mère dit qu'il n'y
a plus de travail, que ça ne sert à rien. Le père d'Enzo a dû aller travailler en Roumanie, l'usine est partie là-bas. Il  ne l'a pas  vu depuis des mois. La délocalisation, ça s'appelle, à cause de la mondialisation. Pourtant la vieille dame disait hier que c'est  très bien, la mondialisation, que ça apportait la richesse. Ils sont fous, ces Roumains !
  Il lui tarde la récréation. Il retrouvera Cathy, la jeune sœur de maman. Elle fait sa deuxième année de stage pour être maîtresse   dans l'école, dans la classe de monsieur Luc. Il remplace monsieur Jacques, qui a été renvoyé, car il avait fait grève. On dit que  c'était un syndicaliste qui faisait de la pédagogie. Il y avait aussi madame Paulette en CP ; elle apprenait à lire aux enfants avec des vrais livres ; un inspecteur venait régulièrement la gronder ; elle a fini par démissionner.
 Cathy a les yeux cernés : le soir elle est serveuse dans un café, car sa formation n'est pas payée. Elle dit : « A 28 ans et un bac   +5, servir des bières le soir et faire la classe la journée, c'est épuisant. » Surtout qu'elle dort dans le salon chez Enzo, elle n'a  pas assez d'argent pour se payer un loyer.
  Après la récréation, il y a le cours de religion et de morale, avec l'abbé Georges. Il faut lui réciter la vie de Jeanne d'Arc et les dix commandements par cœur. C'est lui qui organise le voyage scolaire à Lourdes, à Pâques. Sauf pour ceux qui seront  convoqués pour le soutien...
 Enzo se demande pourquoi il est là. Pourquoi Saïd a dû partir. Pourquoi Cathy et sa mère pleurent la nuit. Pourquoi et comment les usines s'en vont en emportant le travail. Pourquoi ils sont si nombreux en classe. Pourquoi il n'a pas   une maîtresse toute l'année. Pourquoi il devra prendre le bus. Pourquoi il passe ses vacances à faire des stages.
 Pourquoi on le punit ainsi. Pourquoi il n'a pas de lunettes. Pourquoi il a faim.
 
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