Augustin Pyramus de Candolle, botaniste et---grand marcheur.
L'expédition botanique dont je vous entretenais dans l'article"Pour les Garaztar et voisins proches", est arrivée hier à Saint-Jean de Luz, très exactement au Jardin Botanique Paul
Jovet, un autre grand botaniste que j'ai eu le bonheur de connaître dans mon adolescence parisienne au Jardin des Plantes, spécialiste des fougères et qui avait ses repères en Pays
Basque.
Partie le 23 Juin dernier de Collioure, l'expédition de l'association Terranoos a, dans les pas du botaniste Augustin Pyramus de Candolle il y a 200 ans, traversé les Pyrénées
et mis en oeuvre un inventaire des plantes à fleurs qui sera par la suite comparé à celui de Monsieur de Candolle et ses amis. Un réseau d'associations s'est constitué afin de donner
une suite pédagogique à cette expédition scientifique, un livre sera publié, un herbier constitué et une exposition circulera dans les Pyrénées.
Lors du passage à Saint-Jean-Pied-de-Port de l'expédition et de ses deux Mérens qui ont rendu tant de services, j'ai pu, avec une soixantaine d'autres personnes, assister à la soirée de
présentation et rencontrer l'équipe, sympathique et chaleureuse.
Aucune conclusion scientifique précise ne peut encore être tirée à l'heure actuelle de
cette traversée qui fut aussi une aventure humaine de grande valeur.
Les espèces inventoriées il y a 200 ans semblent avoir été toutes retrouvées.
Les changements majeurs :
- le piétinement et l'appauvrissement floristique qui s'en suit dans les lieux à haute fréquentation et aménagement touristique, tels que les stations de ski, par exemple.
- la déprise agricole et la disparition d'activités minière, qui en certains lieux, permettent à la forêt de reprendre ses droits.
- et surtout la fonte des glaciers, qui semble avoir particulièrement frappé les membres de l'équipe. Ils ont été bien loin de retrouver les paysages glaciaires décrits par Pyramus de
Candolle.
A la Mairie de Saint-Jean-Pied-de-Port, lors de la soirée, il nous a été donné de sourire lorsque Alain, Boris et les autres nous ont dit que les seules vraies pluies qu'ils avaient rencontrées
lors de leur périple, leur étaient tombées dessus ---en Pays Basque. Rien de vraiment étonnant, pas plus que la fonte des glaciers---
Et pour les gens du coin, je ferai mention de la présence de Madame Etchebarren, Maire d'Urepel, bien connue pour son peu d'affection envers tout ce qui ressemble de près ou de loin à un
défenseur du milieu naturel. Fidèle à elle-même bien que respectueuse du travail de ces scientifiques, elle a prêché le faux pour savoir le vrai afin de dénigrer le travail d'inventaire réalisé
par Natura 2000. Aïe! Ca n'a pas marché! Alors, les botanistes ayant bien insisté sur la très importante charge en ruminants( que j'appelle moi surcharge, mais c'est parce que je suis une
méchante écologiste militante) qu'ils avaient remarqué en montagne Basque et qui entraîne nombre d'anomalies botaniques, elle ne savait que faire pour les amener à revenir sur leurs conclusions.
Elle a d'ailleurs été la seule à ne pas rire lorsqu'il a été dit que la couche d'excréments mesure parfois quelques centimètres et que l'on s'y casse assez facilement la figure, surtout par
temps de pluie, phénomène météorologique assez courant en Pays Basque---. Son dernier argument "Si vous étiez venus au Printemps, avant la montée des troupeaux, vous auriez vu les jonquilles".
Imparable! "Ah, si vous étiez venus hier!"---
Pour en savoir plus sur Augustin Pyramus de Candolle et l'association Terranoos, cliquer sur ce lien :
http://www.terranoos.org/fr/de-candolle/projet
Les photos de fleurs des Pyrénées sont de Françoise, la Jurassienne.