Celui-là, un
érable, poussait librement.
Photo Luc Romann
Pour l'occasion, pour fêter dignement le mois de Novembre, habituellement désigné comme le plus en adéquation avec la plantation d'arbres, j'ai relu quelques lignes de
Benoîte Groult. Quelques-unes seulement, hélas, mais , tous et toutes autant que nous sommes dans cette société, nous ne faisons que courir après le temps.
Il n'empêche---- grâce à ces quelques lignes, je me suis souvenu à quel point Benoîte aime Annie Leclerc, à qui je voue, moi aussi, une véritable vénération et qui nous a
quittés il y a un peu plus d'un an. Pour mémoire, c'est elle qui écrivait " C'est bien la vie et la jouissance d'elle seule que devront porter les vraies révolutions". Pour mémoire également, il
y a peu est sorti chez "Actes Sud", un livre d'hommage à Annie Leclerc que nous devons à Nancy Huston.
Fin de la digression.
Benoîte Groult aime les arbres et ne s'en cache pas. Elle les aime libres, grands, sans entraves. Se révoltant contre l'insupportable manie du Sud-Ouest de l'Hexagone (Pays Basque compris,
hélas!) de vouloir réduire les platanes à l'état de sinistres moignons et celle, dans toute la France, de ne laisser régulièrement aux arbres des bords de route qu'un pauvre tronc
décharné, elle écrivait dans "Ainsi soit-elle" :
"Pour justifier ces nains mutilés qui n'ombragent même plus nos routes, on entend beaucoup dire qu'une taille sévère fait du bien aux arbres. Il suffit de les voir dans le Massif Central, par
exemple, où on les a laissés vivre sans chercher à leur faire du bien. On reste ainsi saisi d'admiration devant ces patriarches intacts. on avait oublié que c'était ça, un arbre!".
Ne vous plaignez pas, les arbres! On vous dit que c'est pour votre bien!