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Le blog de Jenofa, citoyenne du monde enracinée en Pays Basque, petite fourmi de l'écologie.Jenofa, ekologiaren xinaurri ttipi bat.

Misanthrope et humaniste.


Il y a peu, j'ai entendu la philosophe Catherine Clément dire que Claude Lévi-Strauss est très certainement  écologiste car il est à la fois misanthrope et humaniste.
Cette affirmation m'a éclairée. Elle m'a permis de prendre conscience  comme ça, brutalement, au moment où je m'y attendais le moins, de ce que signifie pour moi, une fois que sont déclinées toutes les définitions partielles et incomplètes, être écologiste: être misanthrope et humaniste. Comme tous ceux et celles qui, en parlant ou écrivant, m'ont  élevée dans leur giron: Théodore Monod, Bernard Clavel,  Antoine de Saint-Exupery, René Char, Gaston Couté, Marguerite Yourcenar, Annie Leclerc, Jean Giono, Dian Fossey, Henri David Thoreau, Jane Goodall, Henri Bosco, Louis Pergaud,  Henri Pourrat, Maurice Genevoix, Claude Lévi Strauss, Mouna Aguigui, Pierre Fournier, Pierre Desproges, Romain Gary, Colette, Georges Darien, Etiemble,  Paul Léautaud (si, si, je vous assure, humaniste également!), Ivan Ilitch, Milan Kundera, Vladimir Nabokov, Albert Camus. J'arrête là la liste. Elle n'est donc pas exhaustive. Mais j'ajoute tout de même mon papa et ma maman. A tout seigneur, tout honneur.
En écoutant Catherine Clément, je me suis rendu compte que dans la vie de tous les jours,  Verts ou non, militants ou non, les seules personnes en compagnie desquelles je me sente parfaitement bien, sont à la fois misanthropes et humanistes et que ces personnes ne courent pas les rues et même pas forcément les bois. Et aussi----que ce n'est pas forcément dans les rangs des militants qu'on les trouve. Enfin---, non. A vrai dire, pour ce dernier point, mieux vaut préciser que je l'avais remarqué depuis belle lurette.

Alors voilà. Je me présente: Jenofa, misanthrope et humaniste, sans quoi elle ne serait pas Jeno l'écolo. Merci à Catherine Clément pour cette contribution involontaire à mon "Connais-toi toi-même", vous savez, cette phrase de Socrate dont le candidat Sarkozy disait à Michel Onfray qu'il n'avait jamais rien entendu d'aussi absurde---

Au fait, une question reste posée : de toutes manières, est-il possible d'être humaniste si l'on n'a pas en soi un fond de misanthropie? Je pense à cette phrase de Camus : "Pour comprendre le monde, il faut parfois s'en détourner; pour mieux servir les hommes, les tenir un moment à distance."
Et encore une autre: Si l'on s'en tient à cette définition, peut-on vraiment  dire d'Yves Pacalet qu'il est écologiste, alors qu'il appelle de ses voeux la disparition de l'humanité?

Jean Giono. Il disait "L'homme est sans remède. Il est bien entendu que, le sachant, je songe à mille remèdes"
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J
Ce que je veux surtout dire, Lurbeltz, c'est que beaucoup de protecteurs de la nature aussi fanatique que je le suis moi (attention, autocritique!), ont uniquement le souci des espèces et pas du tout ou très peu celui de l'individu, de la personne animale. Et quand on ne reconnaît pas l'être vivant dans son individualité, dans sa sensibilité et dans sa souffrance, que ce soit chez les animaux ou chez les hommes, on manque d'humanisme, me semble-t-il. Pour moi, Théodore Monod ou Jean Rostand étaient des humanistes car ils reconnaissaient l'universalité de la sensibilité et de la souffrance, le spasme de vivre, sa grandeur et et son drame.<br /> Je pourrais te parler des réactions de certains par rapport aux toros bravos ou à certaines espèces populeuses d'oiseaux de mer, cela te ferait dresser les cheveux sur la tête.
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L
Ouaih, tout ça c'est des mots. Comme tu disais plus haut me semble-t-il il faut être un peu misanthrope pour être humaniste. Petit Robert : Humanisme : Théorie, doctrine qui prend pour fin la personne humaine et son épanouissement. <br /> Mais effectivement pour moi on ne peut pas concevoir le bien des hommes indépendamment du bien de la nature. Et c'est lorsqu'on voit ce qu'il se passe qu'il y a naturelle une petite dose de misanthropie chez les écolos.
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J
A bien y repenser, ce n'est pas qu'une question de nombril humain.<br /> A fréquenter de très près les milieux naturalistes et de protection dure et pure de la nature, j'ai souvent ressenti une gêne intense.<br /> Combien de gens dans ces milieux là n'ont comme obsession que le seul souci de la survie des espèces animales sans la moindre considération de chaque individu en tant qu'être vivant à part entière?<br /> Et combien de natureux aussi refusent de se dresser contre la corrida sous le prétexte, totalement fallacieux d'ailleurs, que les élevages de toros bravos sont un rempart contre la bétonisation ou la culture industrielle et chimique? Ne me demande pas de noms, la liste serait trop longue.<br /> On peut manquer cruellement d'humanisme en admettant que la torture d'un animal soit négociable ou en refusant d' admettre que la souffrance d'une corneille blessée soit la même que celle d'un Gypaète Barbu.
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K
hum, hum... cette interrogation était bien affirmative ...<br /> <br /> ah,ah! si tu me provoques, paf, la réponse vient en suivant !!!<br /> <br /> :o)
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J
Kolova, tu remarqueras que j'ai mis ça sous forme de question. C'est interrogatif, et même pas interro négatif. <br /> Et puis si on ne peut même plus faire un peu de provoc----
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