André et Dorine sont morts, ensemble, ce week-end. Il est important de se souvenir à cet instant de leur histoire puisque, comme il l’a lui-même écrit, l’œuvre philosophique d’André Gorz doit pour
nous maintenant être perçue comme un long dialogue à deux, une réflexion politique nourrie de l’amour de deux personnes aussi attentives à leurs vies qu’à leur travail.
Les livres et les articles d’André Gorz ont marqué nombre d’écologistes. Parfois, ils ont suscité leur engagement. Ils ont en tout cas nourri fortement la réflexion des Verts, en plaçant au cœur de
son travail la question de l’autonomie de l’individu qu’André Gorz considérait comme la condition indispensable de la transformation de la société.
C’est un des penseurs les plus clairs de l’outil de transformation sociale qu’est l’écologie politique. Même s’il est évidemment difficile de synthétiser sa pensée, il a expliqué avec beaucoup de
netteté qu’il est impossible de délier la crise écologique et la crise du capitalisme liée à la suraccumulation.
Aucun Vert n’oubliera André Gorz, sa pensée, actuelle, vivante et revigorante.
Nous pouvons tous être tristes car André va nous manquer, il écrivait avec une vivacité toujours intacte sur notre époque.
Je voudrais aussi dire qu’au-delà de la secrétaire nationale, c’est la femme que je suis qui est touchée comme chacun d’entre nous, profondément émue par la leçon de vie, d’amour, de politique que
nous laisse leur vie côte à côte et ensemble.
Puisse-t-ils, tous les deux, en ayant si peu voulu nous donner de leçon, nous permettre de suivre une route faite d’honnêteté, d’engagement et de douceur.