
Ci-dessous, un article du Journal du Pays Basque auquel je me permettrai d'ajouter quelques commentaires.
Je fais confiance aux analyses qui semblent n'avoir pas trouvé de pollution chimique pour expliquer l'hécatombe de poissons.
J'admets, bien entendu, l'explication de l'eutrophisation qui est un phénomène connu depuis toujours et qui n'a pas attendu l'hypertrophie de l'espèce humaine sur cette planète pour apparaître.
Mais que dans ce cas comme dans bien d'autres cas similaires, on se contente d'expliquer ça par "des vagues successsives de sécheresse", ça, j'ai du mal à laisser dire!
Le Pays Basque Nord est le coin le plus arrosé de l'Hexagone. Pas seulement par les milliers de litres d'alcool débités par une société libéraliste à outrance lors des fêtes de Bayonne, censées pourtant être toujours dans "la tradition" (poil au menton, là, c'est moi qui ajoute), mais aussi par l'eau qui nous tombe du ciel à longueur d'années.
Sans mentir ni exagérer, on peut affirmer que depuis trois ans, il ne fait ici que pleuvoir. C'est un peu comme si dans cette période de trois ans, notre ciel du Pays Basque se caricaturait lui-même. J'ai écrit récemment sur ce sujet un article dans ce blog http://jenolekolo.over-blog.com/article-31853282.html.
Alors, effectivement, je le constate moi aussi, depuis environ un mois il pleut beaucoup moins. Disons qu'il fait un été presque normal, mais sans véritable canicule. Parler de vagues de sécheresses successives, c'est mentir et, pour des scientifiques, caresser un peu dans le sens du poil une population qui se plaint de la sécheresse dès que l'on ne voit pas la pluie depuis trois jours. C'est surtout une fois de plus mettre les catastrophes sur le dos de la nature en oubliant plus ou moins volontairement que derrière bien des dérèglements, il y a l'Homme et une société qui malgré les beaux discours à vous arracher les larmes du Grenelle de l'Environnement, n'a qu'une obsession: asservir la nature.
Au lieu de parler de sécheresse, de catastrophe naturelle ou que sais-je encore, au lac Marion comme partout ailleurs, que ne regardons-nous pas vers la pression urbanistique, l'artificialisation des sols par le béton et le bitume, l'abattage des arbres, l'arasage des haies, les busages et autres drainages tous azimuts, la disparition des prairies au bénéfice des maïs avec tassement des sols par des machines de plus en plus lourdes, etc, etc?
Vous savez quoi? Aujourd'hui il fait grand beau. Ne comptez-pas sur moi pour m'en plaindre. Mais je couve déjà d'un regard affectueux les bébés arbres qui poussent naturellement chez moi et que je distribuerai aux amis cet automne pour plantation. Peut-être au-dessus du lac Marion?
04/08/2009
Machja NICCI
Carpes, tanches et autres perches... Hier matin, pas moins de 5 m3 de poissons au total ont été retrouvés ventre à l'air à la surface du lac Marion à Biarritz. Aussitôt alertées, les autorités biarrotes ont privilégié la thèse d'une cause naturelle, plus probable selon eux qu'une éventuelle pollution accidentelle, rare en de tels milieux fermés.
Même si toutes les espèces ont été touchées, il restait l'hypothèse d'une attaque virale ou parasitaire. Des analyses ont donc été réalisées à partir des spécimens décédés. Les scientifiques chargés des recherches ont validé la cause naturelle. Elle résulterait des nombreuses vagues de chaleurs successives qui auraient entraîné une eutrophisation du milieu lacustre.
Morts par asphyxie
Manque d'oxygénation fatal pour les espèces aérobies (qui ont besoin d'air pour vivre) comme les poissons, l'eutrophisation peut résulter d'une stagnation prolongée des eaux ou de l'envahissement d'algues qui en épuisent les ressources vitales ; le premier phénomène pouvant entraîner le second.
S'étendant sur une surface de cinq hectares pour 18 mètres de profondeur, le lac Marion est alimenté par des sources souterraines. Les pluies de samedi ne semblent pas avoir suffi à augmenter le débit de ces résurgences, semble-t-il, assez altérées par les récentes sécheresses. S'est sans doute ajoutée à cela une diminution de la solubilité de l'oxygène dans l'eau, généralement observée lorsque les températures augmentent.
Les poissons seraient donc morts asphyxiés, ce qui explique une mortalité égale parmi toutes les espèces. Ce phénomène avait déjà été observé ponctuellement sur le lac Marion mais dans des proportions bien moins impressionnantes. Des recherches plus poussées vont toutefois être menées pour confirmer ou infirmer les premières analyses.
Un milieu riche à protéger
Le lac Marion et son pourtour (17 hectares au total) sont des espaces naturels rétro-littoraux (en retrait de la côte) riches en faune et en flore typiques des milieux humides. Cette richesse -qui fait la joie des naturalistes comme des pêcheurs- est mise en valeur et protégée depuis 1997 par le Conservatoire du littoral qui en propriétaire. C'est donc lui qui, logiquement, devrait décider des moyens à mettre en oeuvre pour limiter ce phénomène d'eutrophisation, dans la mesure où il s'avérerait durable. Et ce afin qu'il ne porte pas plus atteinte encore à l'écosystème local.