Il y a quelques jours, je lisais sur le "mur" d'un ami facebook un commentaire selon lequel :
-il faut arrêter avec cette "comédie"(?) de lutte contre la corrida.
-la corrida, c'est moins pire que tel ou tel traitement infligé aux animaux d'élevage
-le taureau, lui, au moins, peut se défendre.
Ces quelques affirmations m'ont fait bondir et m'ont inspiré les réflexions suivantes :
Si l'on part en quête du toujours pire afin de le combattre, on ne se bat contre rien puisque l'on trouvera toujours pire. D'autant que le pire varie en fonction de la personne. Le pire est la notion la plus suggestive qui soit. Le dessinateur Jean-Luc Coudray a cette phrase : "C'est quoi le pire? C'est qu'on s'y habitue". En ce qui me concerne, je n'ai jamais cessé, toute ma vie, de me battre contre tous les "pas pire" mais bien gênants quand-même. Quand au problème des "animaux que nous mangeons", je l'ai résolu dans ma vie personnelle dès que j'ai été en droit de choisir par moi-même. Je ne mange pas d'animaux et si à ma grande honte je ne suis pas encore végétaLienne, j'y tends de très près. Mais je voudrais tout de même dire que le combat contre la corrida est le combat de la libération animale qui me semble être le plus humaniste (avec peut-être celui de la chasse à courre). Les éleveurs qui torturent pour la fourrure, les élevages de laboratoire, les gaveurs d'oies ne montrent pas leurs méfaits en public. Ils se cachent, ils trient les images. Les abominations des abattoirs se passent derrière des murs bien opaques. Et quand le courage des militants de L214 nous permet de les voir, cela fait un tollé. Personne, donc, à aucun moment, ne songerait à ériger ça en spectacle, payant de surcroît, et que je sache, un ouvrier pareur ne touche pas le salaire d'un matador. Des villes dont Bayonne, prennent l'argent de leurs contribuables (y compris les anti qui sont majoritaires), pour tenter de combler le déficit dû aux corridas et n'y arrivent pas. Pendant ce temps, les associations humanitaires et culturelles tirent la langue. Dans plusieurs villes en France et en Espagne existent des écoles de tauromachie ou de jeunes enfants apprennent à torturer et tuer à l'arme blanche de petits veaux qui ont comparativement le même âge qu'eux. Cela sous les yeux de leurs parents énamourés qui caresseront ensuite devant eux le chienchien à sa mémère allongé sur le canapé et leur diront que c'est très vilain de voler la gomme de son petit camarade d'école . Voilà, c'est entre autres pour cela qu'aujour'd'hui, l'abolition de la torturomachie est le combat qui occupe la plus grande partie de mon temps de militance.
Ah oui, j'oubliais : le taureau peut se défendre?! 45000 taureaux tués pour un torero mort. Et quand le torero meurt, le taureau est tué et sa mère aussi afin d'arrêter la lignée. Le taureau, quoiqu'il arrive, ressortira mort de l'arène où il entre souvent "afeité', de la vaseline dans les yeux, après avoir reçu des coups de gourdin sur le dos pour lui fatiguer l'échine, j'en passe et des "meilleures". Non, mon frère le taureau, malheureuse victime expiatoire, ne peut se défendre. Condamné dès avant sa naissance pour des délires humains auquel son innocence n'a pas accès.
Et pour terminer, je voudrais dire également à quel point je me sens mal à l'aise devant les personnes qui se présentent comme "de gauche", surtout si ces personnes sont Basques, alors qu'elle soutiennent la corrida. Les valeurs machistes,fascisantes de la tauromachie, Franco, la fiesta nacional--- cela n'évoque rien pour elles? Troublant!
Corrida, abolition!
Gora Euskal Herria zezenketarik gabe!
Jo ta ke irabazi arte!