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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 15:33

A saudade é a memoria do coraçao

Coelho NETO

 

Une contribution de Daniel Labeyrie

 

 

 

Les eaux du Tage se jouent de la lumière du ciel : elles naviguent au gré des fantaisies éoliennes et du passage des nuages plus ou moins capricieux.

Le Pont du 25 Avril défie, hautain, les eaux du fleuve qui va et vient, de marée en marée sans se soucier du flux des saisons.

Les mouettes se frayent un invisible chemin dans les courants aériens puis se posent sur les pontons et les mâts des bateaux. Chapardeuses et effrontées, elles rasent les trottoirs pour emporter la moindre miette .

 

Quand l'averse se déchaîne et dévale les ruelles d'Alfama, elle donne aux pavés une clarté limpide et des éphémères petits ruisseaux s'invitent dans toute la ville le temps d'une bourrasque.

Au moindre rayon de soleil, le chant d'un oiseau s'échappe d'un oranger couvert de fruits et l'on immortalise cette soudaine magie printanière l'espace d'un instant.

 

L'ombre de Pessoa plane partout dans la ville et cette saudade vous prend par la manche et vous imprègne les revers de l'âme. Le pas s'alourdit, la démarche se fait plus lente, le regard se dépose sur le dérisoire de deux pavés disjoints, sur une murette effondrée, sur la ruine d'une vieille bâtisse, sur un visage croisé sur le seuil d'une porte

La saudade comme une petite douleur presque imperceptible. Quelques notes de luth, une chanson d'Amalia, une vieille dame entrouvrant ses volets, le grincement du passage d'un tram... Tout se mêle, s'entremêle pour nourrir la saudade.

 

Puis, un rayon de soleil sur un toit de tuiles dissipe soudain ce sentiment étrange de mélancolie. Les cris d'une commère dans une taverne, une odeur tenace de sardines grillées s'échappant d'une porte ouverte... Ici, l'on passe de l'ombre à la lumière, de la tristesse à la joie avec l'aisance d'un vol de goéland.

 

A la Foire de la Voleuse, sur les hauteurs de la ville, tout un bric-à-brac s'entasse à même le sol : statuettes poussiéreuses, frusques décolorées, chaussures à bout de souffle, vieux disques aux pochettes jaunies, azulejos fatigués par le passage des siècles, postes de radio nasillards débitant des vieilleries inaudibles...

Auprès d'un vélo d'un autre âge, un vagabond buriné chante d'une voix sûre des psaumes sous une ombrelle. Personne ne semble l'écouter mais l'homme conserve sa ferveur malgré l'indifférence ambiante.

 

 

 

Les châtaignes grillées font virevolter des volutes de fumée bleue mais les gamins croquent avec délectation ce fruit brûlant qui noircit leurs petits doigts.

 

Dans le tram n°28, des anciens devisent sur la fuite du temps, déplorent les caprices du temps mais les soubresauts de la carcasse métallique du véhicule ne semblent aucunement les gêner. Des écoliers effrontés règlent leurs différents entre deux jurons, quelques gifles claquent mais personne ne s'offusque de la fougue juvénile de ces gamins .

 

Au Panthéon, dans la froideur et l'arrogance hautaine de ce lieu, repose la dépouille de la reine du fado, Amalia Rodrigues... Ses chansons résonnent, bouleversantes sous l'immense coupole … Seul, un œillet rouge presque fané, colore le marbre froid du tombeau de la dame dont la gloire se décline en notes musicales au moindre coin de rue.

 

Au mira douro de l'église de la Grâca, une veuve se recueille devant un modeste oratoire dédié à la Vierge pendant que le crachin habille de gris l'immense panorama de la ville en contrebas.

 

A la faveur des pavés aux formes incertaines, des modestes pissenlits s'évertuent à fleurir sous un banc que ne dédaignent pas des amoureux en goguette.

 

Lorsque la nuit installe ses ténèbres, des ombres inquiétantes se glissent dans les ruelles mais le croissant de lune, imperturbable, joue au-dessus des toits de tuiles pendant que les grues du port s'affairent sans relâche sous des éclairages blafards.

 

Ah, Lisboa... Lisboa... ta chanson me trotte dans la tête

 

 

Daniel LABEYRIE

 

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 18:51

Vous vous demandez sans doute à quoi servent ces deux panneaux pas très esthétiques suspendus aux poutres de la grange.

Explication: L'automne dernier, j'ai eu l'occasion de me procurer à un prix intéressant une quinzaine de ballots de foin pour nourrir les Pottok Gaztain et son fils Altxor, tous deux sauvés de la boucherie il y aura bientôt trois ans. Ne sachant pas trop où les stocker, nous avons décidé, ma fille et moi, de mettre les voitures dehors et de les remplacer par le foin. Mais voilà, nos trois chats et celui des voisins ont pris l'habitude de dormir sur ces boules. Et un jour, j'ai eu un flash : zut, ils étaient exactement sous les nids d'hirondelles et je venais de voir les premières arriver dans les parages. Avec un ami, nous avons éloigné des nids les boules restantes mais cela restait dangereux pour les oiseaux. Alors, nous avons eu l'idée de ces protections. Et ça marche! Tout le monde est content: les hirondelles, les chats et les poneys.

Les voitures, elles, continuent à dormir dehors.

La quadrature du cercle
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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 08:30

Copie-de-P1010278.JPG

 

Elles sont bien simples, bien humbles, ces fleurs des champs. Un peu la plèbe des fleurs des champs du printemps. Je ne sais quelle impulsion m'a saisie le jeudi 11 avril aux alentours de 12 heures 10 pour les photographier en bordure du fronton de Saint-Just- Ibarre, village dont je quittais l'école pour me rendre à celle d'Ainhice-Mongelos.

A plus de 800 km de là, ce même jour, Gilles montait dans la barque à Caron.

A l'heure où j'écris ces lignes, ses obsèques sont  en train de commencer.

Par l'intermédiaire de ce blog, je lui envoie ces fleurs que je ne peux malheureusement pas aller lui offrir sur place.

Gil, barkatu eta milesker handi handiekin.

Repose en paix, Gilles. Tu l'as certes mérité.

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 08:35

P1010276-copie-2.JPG

 

Mercredi dernier, j'étais avec Charlotte d'Anjou, la dame aux ânes ,

!cid 906080405@10042013-1F93

en reconnaissance d'un itinéraire par les collines

en vue du transfert à pied de mes deux pottok, Altxor et Gaztain, de la maison à une lande d'Aincille. Cela se passera le 28 avril prochain, et bien entendu, je vous raconterai en temps voulu.

J'ai photographié le châtaignier ci-dessus. Dit "châtaignier d'Etchebestia", il se situe au carrefour d'Ithalatze, sur la voie romaine au sortir de Saint-Jean-Pied-de-Port. Je me souvenais de ces quelques lignes d'un petit opuscule paru en 1973 "La route des crêtes de Saint-Jean-Pied-de-Port à Roncevaux", oeuvre d'un pharmacien érudit, Jean Etchevers.

"A l'angle des deux chemins, nous admirons un châtaignier au tronc noueux d'une grosseur singulière , 8 m de circonférence. Il est là, depuis longtemps, depuis Saint-Louis peut- être, depuis Henri IV sûrement". Je me rappelais également les paroles de Jean Etchevers racontant, extrapolant sans doute, avec sa faconde habituelle, que les troupes du Maréchal Harispe

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Isidore_Harispe

avaient un jour fait une pause à ce carrefour et que le Maréchal et ses officiers avaient été bien heureux de s'asseoir à l'ombre du grand et majestueux patriarche.

J'ai souvent imaginé qu'un jour mon historien préféré viendrait lui aussi s'asseoir sous cet arbre et admirerait le paysage. Le crabe et la camarde n'en ont pas voulu ainsi.

 

Gilles n'aimait pas trop sa période de chanteur, il disait qu'il n'était pas lui-même à ce moment là, que la seule grande passion de sa vie était l'histoire.

Ce matin, j'ai cherché à savoir s'il existe quelque part une chanson qui évoquerait le paradis des historiens. Je n'en ai pas trouvé. Alors, voilà :

 

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 16:16

Dans un grand rire malgré la douleur atroce et omniprésente, il disait "Mais ne t'inquiète donc pas comme ça, voyons! Si j'étais mort, je t'aurais prévenue et je te promets que ce sera fait en temps voulu".

Mais il n'a pas tenu son engagement, Gilles.

 

 

 

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 10:51

même avant de les avoir rencontrés.

 

 


Gilles marchal - je ne suis qu'un pauvre homme par
Mort du chanteur Gilles Marchal
Le Monde.fr avec AFP | 12.04.2013 à 18h36 • Mis à jour le 12.04.2013 à 18h50
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Pochette d'un des albums de Gilles Marchal. Pochette d'un des albums de Gilles Marchal. | DR

Le chanteur et parolier Gilles Marchal est décédé, jeudi, à l'âge de 69 ans, a indiqué, vendredi 12 avril, la Sacem en rendant hommage à un "excellent compositeur". Il avait adapté, dans les années 1960 et 1970, plusieurs standards américains et travaillé, entre autres, avec Eddy Mitchell et Joe Dassin.

Auteur, compositeur et interprète, il avait été remarqué par Lucien Morisse, alors directeur des programmes à Europe 1. Il avait commencé sa carrière à la fin des années 1960, avec notamment la chanson Ne pleure pas ma mie.

Avec sa voix grave et profonde, il avait incarné, dans un premier temps, un personnage de cow-boy, adaptant en français des standards country-folk comme Pauvre Buddy River, L'étoile filante ou Comme un étranger dans la ville, une adaptation d'Everybody's talkin', la musique du film Macadam Cowboy.

Il s'était détaché progressivement de cette image dans les années 1970 et 1980, avant de mettre un terme à sa carrière de chanteur en 1985 pour se consacrer à sa passion de l'écriture et de l'histoire.

"Gilles Marchal, c'était avant tout une voix superbe, grave chaleureuse et un excellent compositeur qui avait écrit, entre autres, pour Nicoletta, Eddy Mitchell ou Joe Dassin", a souligné le parolier et président d'honneur de la Sacem, Claude Lemesle.

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 17:12

A bien regarder en arrière, à bien y réfléchir, à tout bien considérer, j'avais déjà, en 1992, un zeste de lucidité!

 

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 16:15

Je profite de quelques photos envoyées par Maryse, qui fait partie des contributeurs de ce blog, pour vous inviter à continuer à nourrir les oiseaux du ciel pendant quelques temps encore. Ce printemps exceptionnellement froid et pluvieux et qui ressemble à l'hiver leur cause bien des soucis. A l'époque où ils construisent les nids et se préparent à élever une famille, ils ne trouvent presque rien à manger.

Malheureusement pour les insectivores migrateurs, les hirondelles en particulier,  qui chassent exclusivement en vol, nous ne pouvons rien si ce n'est, quand-même,  veiller à leur tranquillité et à leur bon accueil.

 

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 17:38

 


Extrait du film "Le Busard cendré, prince des... par LPO_Herault

 

Un petit clin d'oeil et un grand salut au Busard cendré qui est revenu il y a quinze jours offrir la vue de ses loopings au-dessus du champ de Triticale qui longe l'une des deux écoles où je travaille.

Je t'attendais, l'ami, depuis l'année dernière!

 

Et un grand merci aux deux Huppes fasciées qui se sont attardées  une vingtaine de minutes ce matin à picorer sous la pluie le sol de la prairie attenante à l'autre école où je travaille.

 

 

 


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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 17:06

 

  • En deux jours, le Centre de sauvegarde de la faune sauvage HEGALALDIA a récupéré deux rapaces empoisonnés.Le premier (à gauche) étant un VAUTOUR PERCNOPTERE, une espèce très rare faisant... partie des espèces les plus sensibles en termes de conservation. Grâce à la réactivité de notre réseau, l’oiseau a pu être pris en charge dès sa découverte.Plus de dix heures de soins intensifs et une nuit blanche plus tard, l’oiseau a pu être sauvé du poison. Il sera remis en liberté d’ici quelques jours près de la commune de TARDETS.
  • Pour le deuxième oiseau (photo de droite), il s’agit d’un vautour fauve. Celui-ci a été localisé sur une bordure de route à ITSASSOU.
    Le vautour à cette heure est encore en soins intensifs, mais le diagnostic est favorable : il y a de grandes chances qu’il puisse lui aussi repartir dans la nature d’ici une quinzaine de jours.

    - Deux oiseaux empoisonnés trouvés encore vivants, mais combien sont morts ?

    - Que deviendront ces animaux quand Hegalaldia (association tenant le seul centre de sauvegarde du  département 64) sera fermé ?
    Dans la majorité des cas, une prise en charge rapide est nécessaire. Espèces rares ou pas, ils seront condamnés à mourir.
    Les élus qui répondent par la négative à nos demandes de financement devront trouver des solutions pour ces animaux. Ils se diront que finalement, Hegalaldia était bien utile...

    PS : Un article plus que complet sur les percnoptères sera en ligne dans les jours à venir, afin de vous faire partager les aventures très mouvementées de cette espèce avec les milieux associatifs ...
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